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Darwin Le Chat
4 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles, du 2 au 4 avril 2020

02/04/2020

Le Coincoin du coin, mini-publireportage.

La nouvelle agriculture présentée par elle-même !

Le FNEP (Fédération nationale des épandeurs de pesticides), le FNAEC (Fédération nationale des arroseurs d’engrais chimiques), la CJEAPV (Confédération des jeunes éleveurs d’animaux pas vieux), la CAEPAEC (Congrégation des agriculteurs épandeurs de pesticides et arroseurs d’engrais chimique) vous présentent : la Nouvelle Agriculture !

La nouvelle agriculture c’est tout nouveau ! Au lieu de balancer les sacs d’engrais dans la machine à arroser, on utilise un doseur qui nous permet de réduire d’environ 20 % l’apport en engrais chimiques ! Avec la nouvelle agriculture l’épandage de pesticides est raisonné ! Au lieu de polluer les rivières avec des pesticides on utilise des plantes OGM qui nous permettent d’être tranquilles au moins deux ans avant que les parasites ne s’adaptent. Par sécurité on utilise quand même des pesticides mais de façon raisonnée, la raison c’est comprendre que deux sécurités valent mieux qu’une. La nouvelle agriculture est respectueuse de l’animal ! L’animal est nourri avec les ressources locales en plein air. Il mange l’herbe du pré tant qu’il y en a ! Puis il mange la moisson du pré d’à-côté tant qu’il y en a ! Les 60 % du temps restant, bien sûr la nouvelle agriculture ne va pas laisser mourir ses animaux ! Alors, comme l’ancienne agriculture, elle leur donne des fourrages et des céréales venues d’ailleurs, mais jamais de très loin, au pire ça vient de l’autre côté de l’Atlantique, jamais du bout du monde ! La nouvelle agriculture n’est pas comme l’ancienne, celle pas moderne où les gens s’épuisaient à la tache, quand il fallait mettre presque toute la population dans les champs rien que pour la nourrir ! Non ! La nouvelle agriculture utilise des machines flambant neuves ! Elle utilise des drones pour remplacer les avions d’épandages et des moissonneuses géantes pour que les enfants des agriculteurs puissent jouer aux jeux vidéos au lieu de traîner dans les champs à apprendre un métier dépassé. Elle met le bétail sur des manèges tout automatiques qui l’amusent beaucoup et rendent sa vie souriante au lieu d’être toujours tripoté par des vieux paysans pervers. La nouvelle agriculture pourra bientôt produire tout ce qu’on mange avec probablement moins de 100.000 exploitants agricoles qui aimeront se faire appeler « entrepreneurs » ou « capitaines d’industrie agricole ». Pour cela la nouvelle agriculture fait comme celle de juste avant, elle favorise le rachat des petits par les gros pour leur bien (le bien des petits ou des gros, c’est selon). La nouvelle agriculture accepte de céder des terres aux nouveaux bétonneurs, mais à condition que l’État mette tout son poids dans la balance pour que la nouvelle agriculture ait des avantages que la très ancienne agriculture n’a pas, comme des énormes subventions par exemple. La nouvelle agriculture aime bien les coopératives, comme celle de juste avant. Les coopératives ça donne de la coopération entre les agriculteurs ! Mais pas ceux qui refusent de faire tout comme elle dit la coopérative car ils manquent d’esprit coopératif et il est mieux pour la nouvelle agriculture qu’ils disparaissent. La nouvelle agriculture a pour partenaire principale la grande distribution parce que les circuits de la grande distribution favorisent l’hygiène et les gens qui achètent dans la grande distribution des concombres sous plastiques tombent moins souvent malades que ceux qui achètent sur les étales désuets des agriculteurs de la très ancienne agriculture ! Il est même prouvé qu’ils résistent mieux au covid-19 ! La nouvelle agriculture produit des choses jolies, des choses qui ont des couleurs et des tailles uniformes, des choses qui correspondent au goût des consommateurs, comme celle de juste avant d’ailleurs, mais de façon renouvelée !

La nouvelle agriculture fait de la publicité ! Pour dire à tous les niais qui calquent leur consommation sur le pouvoir publicitaires des firmes et des lobbys comme elle a changé ! La nouvelle agriculture vous remercie d’avoir suivi ce mini publireportage !

PS : par contre la nouvelle agriculture est un peu emmerdée de ne pas pouvoir récupérer quelques milliers d'africains payés au lance-pierre pour les récoltes à venir à cause du covid-19. Elle demande à tous les français désireux de vivre une expérience exotique de considérer la cueillette comme une activité des plus ludiques.

03/04/2020

Le meilleur ami de l’homme n’est pas son chien, c’est son banquier !

Une chronique économique des pages droites du Coincoin du coin par L-A. Monnet.

Reste-t-il des personnes assez peu instruites pour prendre pour argent comptant des stupidités publicitaires du style : « Mon banquier ? C’est moi ! » ? C’est plus que probable dans la mesure ou même certains banquiers arrivent à nier psychiquement être des banquiers, du moins nient-ils les vrais ressorts de leur métier. Il se trouve que si personne ne vous a donné d’agrément pour pratiquer le métier de banquier, vous n’êtes pas banquier ! Je ne parle pas là du métier d’employé de banque mais de la banque en elle-même. Bien sûr vous pouvez toujours claironner « Mon banquier ? C’est moi ! » si vous n’avez jamais rencontré vos interlocuteurs et que vos activités en ligne vous laissent penser que vous faites beaucoup d’économies, il est possible que vous fassiez quelques économies au demeurant mais c’est plutôt anecdotique. Le jour où vous aurez besoin d’un prêt vous saurez que vous n’êtes pas votre banquier ! D’ailleurs même votre banquier ne se prête pas de l’argent à lui-même, il a besoin de vous, emprunteur, pour en prêter et, c’est là que la magie opère, il peut vous prêter beaucoup plus d’argent qu’il n’en a, un pouvoir qui lui vaut sans doute sa très mauvaise réputation que je vais tenter de racheter dans cette chronique, si besoin à l’aide de quelques emprunts.

Disons au préalable un mot sur deux positions extrêmes qui ont encore cours. La plus répandue étant encore l’idée que les banques offrant des crédits le font intégralement à l’aide de leurs capitaux propres et des dépôts de leurs clients. Chose étonnante, il reste encore des banquiers qui n’arrivent pas à dire ouvertement, ne serait-ce que lors d’un repas de famille, entourés de gens de confiance, que ceci est complètement faux ! La position à l’autre extrémité laisse croire que les banques font absolument ce qu’elles veulent, qu’elles créent de la monnaie ex-nihilo sans aucune contrainte ni garde-fou. Si tel était le cas, nulle ne ferait jamais faillite ! Il n’est pas dans le propos de cette chronique de dire si on a, oui ou non, eu la main un peu lourde quand il s’est agi de supprimer certains garde-fou, la régulation bancaire nécessite beaucoup plus qu’une chronique ! Ce que je veux ici c’est mettre certaines personnes qui ont la critique du système un peu trop systématique face à leurs actes. Car parmi ces personnes il en est qui sont, à bien des égards, les gagnants de ce système au sein duquel les banques jouent un rôle majeur ! Quand je dis « gagnants » j’entends « gagnants » au sens large, j’englobe donc ceux qui ne voient que le mauvais côté des choses parce qu’ils ne se sont jamais réellement extirpé d’une certaine pauvreté ou que leur niveau de vie ne leur semble pas en adéquation avec la haute opinion qu’ils ont d’eux-mêmes. La vérité c’est que le monde est truffé d’inégalités mais dans ce monde d’inégalités, si les français en particulier et les occidentaux en général ont plutôt bien tiré leur épingle du jeu ces derniers siècles, leurs systèmes bancaires ne sont pas pour rien dans cette réussite. La banque est la plus libératrice des institutions, elle est la liberté contre tous les archaïsmes sociétaux, elle rend possible l’ascension sociale, en outre elle est le plus neutre moyen d’accession à la propriété !

Vous auriez pu naître dans un monde sans banques, naître dans un monde aux traditions séculaires, un monde d’héritage. Vous auriez pu hériter d’une fortune, vous le pouvez encore d’ailleurs, la banque n’empêche en rien, elle rend les choses possibles. Vous auriez pu être à 20 ans, un être d’ambition, ambition de fonder une famille, ambition d’avoir une maison, ambition d’ouvrir un commerce. De l’ambition, du talent peut-être, de la volonté… mais pas un rond ! A la force du poignet, à faire tourner le cervelet, mettre un sou de côté, chaque jour. Et vivre en attendant, avec conjoint et enfants, chez vos parents ou les siens, ou bien louer un appartement, tant d’argent qu’on aurait pu… qu’on aurait dû… Ou alors le village tout entier aurait retroussé ses manches pour la maison des enfants du pays ! Paysans, bûcherons, maçons, tout à la fois, des savoir-faire ancestraux, pas n’importe lesquels, ça vous construit des chalets savoyards dans des pentes à 30 %, toujours debout cent ans plus tard, c’est beau ! Certes… mais n’oubliez pas tout ce que ces gens ont fait pour vous ! Le redevable, la redevance, tout à un prix. Ce ne sont pas les anthropologues qui me démentiront. Oh j’en ai lu de leurs ouvrages ! J’y ai parfois appris des choses étonnantes, des constructions sociétales remarquables par leur imagination, leur complexité, qu’elles soient génératrices d’une certaine richesse matérielle ou totalement ascétiques. Il m’en reste sûrement des milliers à découvrir mais jusqu’ici, rien n’y a fait, mon libéralisme s’en trouve toujours renforcé, mon rêve américain avec, c’est complètement flippant tous ces carcans, ces préceptes moraux. C’est d’ailleurs pour cela que mon rêve américain n’est certainement pas celui d’un descendant d’une dynastie bancaire, de celles dont on s’inspire pour faire des films sur la grandeur de cet Empire, avec tous leurs passages obligés, non vraiment, c’est complètement flippant tous ces carcans, ces préceptes moraux ! Mon rêve américain pourrait paraître moyen, c’est celui d’un type qui veut faire un truc mais n’a pas de fric et va voir son banquier. Et ce type n’a pas de casseroles aux fesses, et ce banquier n’a pas de préjugés, il ne regarde pas la couleur du type, ni sa religion, il lui donne sa chance. Et le type rembourse selon les termes du contrat, et ni l’un ni l’autre ne se devront plus rien ! Un libéral aime son banquier parce que son banquier le libère. Un libéral veut vivre dans une société où il peut épouser une strip-teaseuse le jour de leur rencontre totalement hasardeuse à Las Vegas, pas dans celle où tout le village a construit la maison qu’il occupera avec la femme de sa vie… qu’on a un peu choisie pour lui dans le village d’à-côté ! Un libéral n’emprunte pas d’argent à son meilleur ami, il l’emprunte à son banquier ! Un libéral s’interrogera toujours sur le bien-fondé de l’héritage, ou bien c’est un faux libéral, le monde est truffé de faux libéraux ! De manière générale d’ailleurs, une bonne partie de la population est un faux, une bonne partie de la population est de gauche parce qu’elle a des intérêts en la mise en œuvre d’une politique de gauche ou de droite parce qu’elle a des intérêts en la mise en œuvre d’une politique de droite. J’exècre cette partie-là ! Cette partie-là ne pourrait pas travailler au Coincoin du coin, un canard qui demande de la constance dans les idées.

Venons-en a une partie un peu plus pratique pour vous faire comprendre que, même si vous vous en défendez, du moment que vous avez eu recours à l’emprunt bancaire, le plus souvent cela aura servi vos intérêts. Bien sûr je ne prétends pas que la banque n’ait jamais mis personne dans des difficultés insurmontables, il y a des cas de figure où les gens n’ont tout simplement pas de chance, ou le sort semble s’acharner sur eux alors qu’ils n’ont pas fait les choses moins bien que d’autres, il y a des moments propices aux affaires, d’autres moins, il y a des coups durs et des externalités presque imprévisibles. Une institution bancaire respectable doit être capable de faire la part des choses et ne pas sombrer dans un acharnement mesquin quand elle-même a déjà recouvré sa mise de départ. Cela dit, au moins dans les pays occidentaux après guerre, le système bancaire a fait beaucoup plus d’heureux que de malheureux, j’en suis absolument convaincu. Pour le faire comprendre je vais établir des mondes simplistes avec une situation de départ donnée. Peu importe la manière par laquelle est advenue cette situation et pourquoi vous n’y jouez pas le rôle de privilégié. Supposons un pays où un seul individu a reçu l’intégralité des propriétés en héritage. Supposons que vous gagniez 3000 euros par mois et louiez un appartement de 100 mètres carrés au prix de 1000 euros par mois (vous n’êtes donc pas parisien mais notre économie simpliste est du genre territorialement uniforme). Supposons que la banque centrale manœuvre tant et si bien qu’elle parvient à garantir une absolue stabilité des prix y compris immobiliers. Supposons que vous rentriez dans cet appartement le jour de vos 20 ans et cassez votre pipe le jour de vos 80 ans. Vous aurez passé 720 mois dans cet appartement et payé 720.000 euros de loyer. Maintenant le propriétaire unique décide de ne plus être aussi omnipotent que ses aïeux et est prêt à céder une partie de ses propriétés, à un prix négociable. Par ailleurs vous n’êtes ni un acheteur compulsif ni un pingre total et sur vos 3000 euros de revenus, vous êtes en mesure d’en épargner 100 par mois qui grossiront votre compte en banque. Vous pouvez toujours laisser passer 20 ans et aller voir votre propriétaire avec vos 24.000 euros économisés pour lui demander si deux ans de loyer peuvent le convaincre de vous vendre son bien. Il est assez probable que non. Supposons que ce propriétaire ne soit pas un requin absolu et qu’il vous dise : « Mettez 200.000 sur la table et il est à vous ! » Si vous venez de passer 20 ans à payer un loyer, que vous n’êtes pas certain du temps qu’il vous reste à vivre, cela va vous paraître très cher. Mais s’il vous dit cela le jour où vous rentrez dans cet appartement, à 20 ans et que par ailleurs, un banquier qui passait par-là vous dit : « 200.000 euros ? Je vous les prête moi ! » Ah ! Ah ! Voilà qui demande réflexion. Dans notre économie simpliste le taux d’inflation est nul mais l’activité n’est pas aussi déprimée que dans le zone euro donc la banque centrale ne prête pas de l’argent à taux négatif aux banques commerciales pour qu’elles le reprêtent à taux nul ou quasi-nul. Supposons que le banquier vous propose un taux de 3 % annuel, on est tout de même loin de l’usure. Vous acceptez le deal et à 20 ans vous voilà en possession d’un appartement de 100 mètres carrés, du moins il sera à vous quand vous en aurez remboursé le prêt, c’est le principe de l’emprunt hypothécaire.

Penchons-nous sur le prêt que vous avez contracté. Quelle durée avez-vous choisie ? Souvenez-vous que vous avez maintenant 1000 euros de loyer en moins à payer et que vous êtes toujours en mesure d’économiser 100 euros par mois sur votre salaire. Cela fait 1100 euros. Par ailleurs vous prévoyez que les charges et impôts liés à la propriété, à son entretien seront de 300 euros par mois, mieux vaut ne pas trop vous planter dans vos calculs. A propos de calculs simplifions-les en supposant un remboursement en un seul paiement annuel. Vous êtes donc en mesure d’avoir une charge de la dette équivalente à 9600 euros par an. Si dans un cas extrême ils ne servaient qu’au paiement d’un intérêt sans remboursement de capital, ces 9600 euros pourraient payer un intérêt perpétuel de 3 % sur un capital de 320.000 euros. Mais vous ce qui vous intéresse c’est de devenir propriétaire, pas de payer ad vitam æternam une nouvelle forme de loyer. Notez tout de même, que dans l’absolu, vous pourriez emprunter 320.000 euros si le banquier veut bien vous les prêter, acheter l’appartement 200.000 euros, et commencer à rembourser le capital à l’aide des 120.000 autres euros. Très mauvais calcul ! S’il était bon vous auriez découvert une sorte de martingale valant son pesant d’or, autant dire que d’autres l’auraient trouvée avant vous. Il n’y aucun intérêt à payer des intérêts sur de l’argent que l’on n’utilise pas, ou plutôt, dit autrement, vous ne trouverez pas le moyen d’arriver à un restant dû de 200.000 euros avant d’avoir dépensé les 120.000 euros empruntés en plus, donc vous ne pouvez que rallonger la durée de votre prêt et au final le montant des intérêts payés.

Alors en combien de temps, vous qui êtes à même de consacrer 9600 euros par an au remboursement d’un crédit, allez-vous pouvoir solder votre dette et accéder au statut très glorieux de propriétaire ? Faisons au préalable le calcul qui fait rêver les endettés : un taux à zéro pourcents ! Si vous aviez un taux à zéro pourcent, pour rembourser 200.000 euros par annuités de 9600 euros, il vous faudrait un peu moins de 21 ans, autant dire un bagatelle ! Mais dès que les taux s’en mêlent, on a l’impression qu’il faut avoir fait des études de banquier pour s’y entendre et calculer le nombre d’annuités dues. En fait pas du tout pour les taux fixes : il faut juste prendre le problème à l’envers ! Toutes vos annuités doivent correspondre à un montant de 9600 euros ! Sauf qu’au départ vous payez beaucoup d’intérêt et remboursez peu de capital, mais puisque peu à peu le capital dû diminue, le montant des intérêts diminue aussi et vos 9600 euros permettent de rembourser de plus en plus de capital. Les premiers relevés que vous envoie votre banquier et qui vous donnent l’impression que cela ne sera jamais fini prennent année après année une tournure beaucoup plus réjouissante ! Or, la dernière année de votre crédit, à quoi correspondront en terme de capital et d’intérêts les 9600 euros que vous donnerez à votre banquier ?

Soit C le capital restant dû sur lequel porte un intérêt de 3 %, nous avons donc :
C + 0,03xC = 9600
1,03xC = 9600
C = 9600 /1,03
C = 9320,39
Nous allons donc faire en sorte que, un an jour pour jour avant la fin de votre crédit, vous deviez à votre banque la somme de 9320,39 euros, sur laquelle portera un intérêt de 279,61 euros. Portons-nous maintenant une année plus tôt. Une année plus tôt cette somme de 9320,39 euros n’a pas encore été remboursée, et donc ces 279,61 euros d’intérêts sont dus également. Ce qui fait qu’il ne vous reste que 9600 – 279,61 = 9320,39 euros (aucun hasard là-dedans) à consacrer au remboursement du reste de votre crédit. Or sur ces 9320,39 il faut là-aussi penser aux intérêts du banquier.
C = 9320,39/1,03
C = 9048,92 > c’est le capital que vous serez en mesure de rembourser cette année-là. L’intérêt de cette même année sera de 279,61 + (9048,92*0,03) = 551,08 euros.

Plus on remonte dans le temps plus le capital remboursé sera faible et plus l’intérêt versé sera fort. En n-3 avant la fin du remboursement vous devrez ces 551,08 euros en intérêt plus ceux portants sur le capital pas encore remboursé et qui va l’être en fin de cette annuité n-3. Sans le reprendre ici il est assez facile de faire le tableau d’annuités complet et de constater qu’à un taux de 3 % il faudra à l’emprunteur un peu plus de 33 ans pour rembourser les 200.000 euros. Si le taux avait été de 2 % il lui aurait fallu un peu plus de 27 ans, et si le taux avait été de 1 %, moins de 24 ans. A l’inverse un taux de 4 % porte la durée de remboursement à plus de 45 ans et un taux de 5 % n’est pas remboursable en une vie d’homme avec un même principe. Cela montre à quel point une petite différence de taux peut modifier la donne et comment, dans une société plus réaliste, peuvent s’établir les prix de marché et les taux, peu de gens étant disposés à acquérir un bien s’il leur en coûte plus sur la durée que le même bien en location. Cependant un taux de 5 % dans notre exemple ne doit pas être nécessairement vu comme usuraire, il n’est simplement pas viable, pour un emprunt de 200.000 euros, avec des annuités de 9600 euros. Mais un individu qui serait capable de faire de plus gros efforts pour son logement, donc à consommer moins par ailleurs, pourrait parfaitement devenir propriétaire de cet appartement même avec un taux de 5 %. S’il se mettait en état de pouvoir consacrer 12000 euros par an au service de sa dette, il deviendrait propriétaire en moins de 37 ans. Ordinairement un emprunt hypothécaire nécessite un apport et il est convenu que consacrer un tiers de ses revenus à son remboursement est une proportion très raisonnable. Une durée de 20 ans est déjà dans la moyenne haute et très rares sont les prêts dépassant les 30 ans. Mais si on y réfléchit de plus près, en comparaison d’une location à vie, les avantages de l’accession à la propriété sont en moyenne indéniables et ils le resteraient avec des crédits dépassant les durées moyennes actuelles. Bien sûr la réalité est bien plus complexe car les prix de marché varient très différemment d’une région à l’autre, mais il est actuellement admis que certaines zones largement identifiées n’ont qu’une très faible probabilité de voir leurs prix immobiliers baisser et qu’il est même peu probable de ne pas les voir monter plus hauts qu’ils ne le sont déjà. En somme, ceux qui ont eu ou ont la possibilité d’acheter dans ces zones ne sont pas encore parvenus au statut très envié de banquier, mais il y a quelque chose en eux qui peut s’en approcher, ils auront très certainement la chance inouïe d’être d’une certaine façon « payés à rien foutre », et je ne dis pas cela de façon péjorative envers les banquiers, il en faut ! Car pour le commun des mortels, seul un banquier est en mesure de faire d’un rêve un rêve accompli ! Prenez la question dans tous les sens, dites-vous qu’il n’est pas juste que certains aient hérité de tout quand vous devez faire un emprunt pour devenir propriétaire, le monde est ce qu’il est et dans ce monde votre banquier est votre meilleur allié !

04/04/2020

Conversations de fenêtres et balcons. Nos pigistes ont entendu…

– Dites monsieur ! Cela fait plusieurs jours que je vous observe. Vous savez que c’est interdit de nourrir les pigeons ?
– Oui je sais mais là c’est le confinement !
– Et donc ?
– Donc les pigeons vont peut-être mourir de faim. Ils l’ont dit dans le Coincoin du coin.
– Cela m’étonnerait ! S’ils l’avaient dit sur BFM-TV, je voudrais bien le croire mais le Coincoin du coin, franchement, avec toutes les conneries qu’on y lit ! D’ailleurs j’ai déjà souvent entendu dire que c’était une connerie de nourrir les oiseaux au printemps. Ça les rend dépendants !
– Les pigeons de ville sont par nature dépendants ! Comme y a plus d’humains dans cette rue y a plus non plus de pigeons ! Suffit de regarder !
– Eh ben tant mieux ! Cela fera des nuisances en moins !
– Moi j’aime bien les pigeons. Vous avez vu comme il est joli celui qui vient manger mes graines ?
– Comment vous savez que c’est toujours le même ? Ils se ressemblent tous !
– Pas du tout ! Celui-là est très facile à reconnaître. J’ai mis plusieurs jours à l’attirer mais maintenant je suis bien content.
– Vous le nourrissez dans l’intention de le bouffer ?
– Non ! C’est juste que j’ai besoin de compagnie à cause du confinement.
– Ben adoptez un chat !
– Ça va pas non ? Pour qu’il s’attaque à mon pigeon ?!

04/04/2020

Conversations de fenêtres et balcons. Nos pigistes ont entendu…
– Hé ! Bonjour madame ! Avec mes enfants on s’inquiétait de ne plus vous entendre nous engueuler !
– Fallait pas ! Personnellement vous ne m’avez pas manqué !
– Vous étiez malade ?
– Ça se pourrait.
– Oh ! Ne me dites pas que vous avez attrapé le…
– Il y a d’autres maladies dans la vie figurez-vous ! Et je pense que celle-là je l’attraperai après vous ! Je ne passe pas ma vie dans la rue moi !
– Nous non plus, seulement une heure par jour. Vous avez vu comme le ciel est bleu ? Il paraît que l’air n’a jamais été aussi pur depuis des lustres.
– Fatalement.
– Du coup ce serait dommage de ne pas en profiter pour sortir les gosses.
– Ouvrez en grand les fenêtres ! L’air est le même !
– Oui mais non. Ah si j’avais un balcon !
– Il est pas tombé du ciel ! Ça se mérite !
– De 6 mètres de long !
– Plus près de 7 !
– Au revoir madame ! A demain, si vous allez bien !
– C’est ça oui.

04/04/2020

Le Coincoin du coin, un canard « Sachant-sachez ! »

Le Coincoin du coin propose aujourd’hui un exercice à destination des petits génies des classes maternelles.
Grâce aux explications du gouvernement sur les exponentielles, vous avez appris comment, à partir d’une seule personne atteinte d’un virus qui se diffuse à la vitesse de 2,2 personnes contaminées par personne déjà contaminée tous les 6 jours, en moins de six mois la terre entière pouvait être potentiellement contaminée. A l’aide du même principe nous vous demandons de répondre à la question suivante :

Si les caméras de la place Bellecour à Lyon ont décompté la présence de 27 personnes dans tout son périmètre le vendredi 27 mars à 16h alors qu’il faisait un temps magnifique, que ces mêmes caméras ont décompté au même endroit la présence de 141 personnes le vendredi 3 avril à 16h alors qu’il faisait un temps magnifique, en supposant le regain d’affluence sur cette place suit une loi exponentielle, calculez combien de personnes il y aura sur la place Bellecour le vendredi 10 avril à 16h sachant que météo France annonce un temps magnifique pour les 15 jours à venir !

04/04/2020

Courrier d’électeur.

Nous avons reçu hier un courrier d’un lecteur, canardé occasionnel ou régulier, impossible de le savoir. Ce courrier était anonyme mais nous semble digne d’être rapporté. Il s’intitule sobrement : 

« La Haine ! »

Cher Coincoin.

Je suis livreur à vélo. Autoentrepreneur comme on dit. J’aurais dû me mettre au vélo plus tôt, j’ai l’impression d’avoir un assez bon niveau. Entre les zones où je livre et celle où j’habite, ça fait déjà une trotte. C’est un métier dangereux. Je ne sais pas s’il est plus dangereux quand je fais les livraisons ou quand je fais le trajet entre mon domicile et les zones où je livre. Pour l’instant j’habite encore dans le quartier où j’ai grandi, je crois que j’ai rêvé d’en partir mais faut pas le dire. De toute façon c’est moins bénéfique que je croyais, j’ai l’impression que ça ne peut pas vraiment s’arranger, je vais pas pouvoir pédaler bien plus vite et y a pas de quotas. Quand je suis sur ma commune j’ai toujours l’impression d’être en totale sécurité, même à vélo, comme si je connaissais le moindre nid de poule. C’est bizarre et sûrement trompeur, des nids de poules y en a et puis c’est peut-être à côté de chez moi que je vais me prendre un fourgon dans la gueule, pourvu que ce soit pas celui de mon cousin qui livre pour Amazon. Ici c’est beaucoup de béton et de bitume, y a des arbres aussi, du béton, du bitume et des arbres. Là où y a pas de bitume c’est là que le bitume manque, y a un nid de poule à la place, mais sans la poule et sans œuf. On vit en pile, un peu les uns sur les autres, je vois pas toujours la différence quand c’est le confinement ou pas. Enfin si, j’ai des voisins d’en-dessus flippés, des stockeurs, comme ils pensent que trop de gens ne respectent pas le confinement, ils n’osent plus fréquenter quiconque ; les gosses sortent plus, ils sont sur les nerfs, globalement le bruit proche est plus présent qu’à l’ordinaire. J’ai l’habitude du bruit, c’est le changement dans la nature du bruit qui m’énerve. Le milieu de la nuit m’a l’air plus calme en ce moment, mais si je m’en rends compte c’est sûrement que je dors mal, alors que je suis crevé. Je dois pas être trop vivable maintenant, ma copine me prend la tête, c’est vraiment mieux que je bosse. Quand je sors de ma commune, alors que je le fais depuis plusieurs années, j’ai encore l’impression que le danger est tout de suite plus présent. Mes zones de livraison sont au centre de l’agglomération, c’est plutôt vers le nord mais je vais vers l’ouest pour prendre une voie roulante. Dans la commune limitrophe c’est déjà la ville sans la cité, du moins là où je passe. La rue est plus étroite, passante, c’est pas propre au livreur à vélo, tous les vélos doivent rester sur leurs gardes, parce qu’on est presque tous pareils, on va pas rester plantés derrière le bus dans le bouchon, on se faufile, les scooters se faufilent aussi, si loin du but. Après c’est la nationale, ça s’appelle encore la nationale. Entre deux feux ça roule, du moins à vélo ou scooter. On peut se laisser griser, vaut mieux pas. Les mecs en un tour de main dépassent 50, tout autour de toi est plus gros et plus rapide, si ça cartonne, si y a un mort, c’est toi ! On m’a proposé une solution pour laisser mon matériel au centre, mais ça veut dire rentrer en transports en commun, ce serait une perte de temps et d’argent. Quand j’arrive dans mes zones de livraison le stress baisse. Je retrouve des gars que je connais, à attendre ensemble on s’en raconte des choses. C’est bizarre d’être là, c’est pas des quartiers que je connaissais avant. Quand on allait avec des copains au centre c’était vraiment l’hypercentre, enfin, les endroits très connus. Enlevez-nous nos vélos et tout ce qui nous identifie comme prestataires des boites de livraison, les flics viendraient direct nous demander nos papiers et ce qu’on fout là. Je sais pas quoi en penser. C’est le premier boulot où je tiens si longtemps, j’ai toujours eu du mal avec les types qui me disent ce que je dois faire. Là c’est beaucoup moins personnel, pourtant, quand on y réfléchit… y a moins moyen de foutre une dérouillée à l’enfoiré qui… C’est ce que j’ai fait un jour, il l’avait mérité, si c’était à refaire je le referais. Après ça limite les possibilités aussi. Est-ce qu’on peut se griller aussi vite en tant qu’autoentrepreneur ? Peut-être encore plus vite. Impossible de lutter contre Big Data, Big Data is watching you ! Alors je suis dans ces quartiers. Un pote qui se prend pour un rital m’a dit : « Ici avant on était persona non grata ! » On en a discuté. Est-ce que c’est source d’orgueil si maintenant on est dans ces quartiers et les flics passent en nous considérant comme des travailleurs, des gens utiles à la société ? On se laisserait facilement prendre au jeu. Et si ça marchait bien. Si je gagnais suffisamment ma vie par ce biais-là pour envisager une autre vie ? Qu’est-ce que je deviens après. Quel regard je porte sur les autres, ceux qui n’ont pas eu mon courage d’affronter le bitume ? Je serai de l’autre côté, ça voulait dire que c’était facile, qu’il suffisait de le vouloir. Je parlerai comme Macron ! Ils diront « il a changé ». De toute façon c’est pas trop ce qui se profile. Je peux pas faire beaucoup mieux, pas pédaler plus vite. Ou bien si, en habitant ici, je gagnerais du temps. Pour habiter ici faudrait que je pédale beaucoup plus vite. Ici c’est pas l’hypercentre mais c’est pas sans danger à vélo. Je trouve que c’est un peu un mix entre tout ce que je vois ailleurs, sans les nids de poule. Ma commune, celle limitrophe, la nationale. On passe d’une rue très tranquille à un rond-point où déboulent des scooters et des bagnoles dans tous les sens. Et là les minutes sont vraiment décomptées, faut tenir sa cadence ! Avec les autres livreurs à vélo on est un peu un genre d’équipe de foot, on s’identifie à ce métier, on en tire une fierté et globalement on s’entraide. On ne peut pas non plus faire comme si y avait pas de concurrence entre nous. Je me demande combien d’années je vais faire ce métier sans prendre un gros carton. Je suis déjà tombé deux fois, au tout début, rien de bien grave, sur le coup on a les nerfs, aussi parce qu’on a compris que la boisson avec son couvercle foireux vient de saccager le contenu du sac. Je me souviens quand on a commencé à livrer pour Mc Do, tous ces connards qui commandaient des menus avec leur coca dans des gobelets en carton. Et après ça se plaignait ! Mais tu peux pas avoir du Coca dans ton frigo pauvre con ! Trimballer du Mc Do en bagnole c’est déjà pas une garantie mais en vélo, t’as envie de leur dire : « A vos risques et périls ! » Mais qui les prend les risques et les périls ?

Il faut que je me couvre mieux. Pour quelle garantie ? Les gens ils savent ce que c’est un système de santé qui n’est pas uniquement fait pour les plus riches. C’est pour ça qu’ils sont pas si pressés que ça d’achever un système que les macronistes jugent dépassé. Avec le coronavirus même les riches flippent, ça me fait marrer, c’est presque équitable. J’aimais pas le salariat parce que j’étais trop souvent dirigé par des cons, mais faut dire que c’est quand même un moyen de lutter contre l’arrivée d’un système de santé à la tête du client. Le client faut qu’il s’assure de son côté. Nous les autoentrepreneurs on est censé participer à ça, la fin d’un système qu’était plus juste. Si je m’en sortais mieux, si j’étais le mieux assuré du monde dans mon boulot, j’aurais quand même un peu l’impression de cracher dans la soupe. Je connais une personne qui été gravement malade, une hospitalisation longue, maintenant elle est guérie, on n’avait pas d’argent pourtant. Dans le futur elle mourra.

Dans les zones où je livre, c’est vraiment pas la zone, mais ils ont l’air mieux confinés qu’ailleurs. Ils ont peur de mourir, de voir mourir les leurs. Si les arabes avaient leur propre groupe sanguin et qu’une maladie transmissible à tous ne tuait que les gens de ce groupe sanguin, est-ce que tout le monde se confinerait pour sauver les arabes, pour me sauver ? Cette maladie a le sens de la démocratie et la médecine n’est sans doute pas encore assez privée, l’accès au respirateur n’est pas garantie, sauf peut-être pour les très très riches et les ministres. Dans les zones où je livre tout le monde n’est pas très très riche mais y a pas trop de pauvres. En temps ordinaire les gens guérissent quand on les soigne bien, si c’est à l’hôpital public, avec l’argent de l’assurance maladie, ça leur va. Si demain c’est dans une clinique privée avec une assurance privée, ça leur va aussi, à croire que ça leur va mieux même. Je sais pas toujours quoi penser des gens chez qui je fais des livraisons, du moins pas tous. Je devrais laisser à certains le bénéfice du doute. Je livre pas trop chez des vieux, ça arrive quand même, des familles aussi mais je frappe souvent à la porte de gens qu’ont à peu près mon âge. C’est pas la zone mais franchement, y en a qu’ont l’air de s’entasser bien plus que des familles nombreuses en cité. Vivre là a ce prix-là ! Se vendre à des marchands de sommeil, c’est sans doute moins difficile que d’aller vivre avec nous. Je ne sais pas quoi en penser, je peux le comprendre, y a des barrières, je crois pas en avoir élevé une mais on s’est aussi caché derrière. Celui qui élève des barrières il vit par-là, ça pue, je le sens ! L’étudiant dans son buis-buis qui coûte une fortune, c’est pas folichon mais au point où il en est il peut se payer du Uber. Pourrait bouger son cul cette larve, c’est pas si loin, ça ferait que j’aurais pas du boulot aussi. Des fois l’étudiant dans son buis-buis écoute du hip-hop, des fois le même que moi, des fois il a l’air d’aimer les mêmes marques que moi. Qui se ressemble s’assemble ? Cela me donne plutôt l’envie de gerber. Je devrais pas. C’est notre réussite commune, banlieue-cité, le sport et la culture, notre pouvoir d’influence, ce qui fait que y en a qui s’en sortent, et carrément bien des fois. Merde ! Faut qu’il s’habille en moi pour qu’on s’en sorte ? Là dans son buis-buis ? Il sera pas sapé comme ça dans son taf ! Habille-toi pas en moi ! File-moi un boulot où tu te croiras pas meilleur que moi, ou paye le mien à sa juste valeur ! J’assume les risques et le périls !

J’ai jamais dit « j’aime bien ce que t’écoute ! » Bonjour-Au revoir ! Est-ce qu’on pourrait être un jour du même côté de la barrière ? Celui qui élève des barrières il vit par-là, ça pue, je le sens ! C’est pas que des buis-buis ici ! Y en a finalement peu. C’est plus souvent « j’t’en mets plein la vue ! » Tu restes à la porte mais chouffe la gueule de la porte ! Le hall et son parquet ciré, nickel, je voudrais m’allonger là sur le sol ! Y a des immeubles où j’ai pas mis les pieds depuis le début du confinement, barrés ! Mais y a des confinés qu’ont l’air de ne même pas avoir de cuisine, personne leur a appris à faire cuire un œuf peut-être. Faudrait les remercier, qu’on travaille encore, si on travaille plus, qu’est-ce que Macron nous file ? Y a un mec, je l’ai livré quatre fois en quinze jours, je connais son resto préféré mais ça reste statistiquement improbable, j’avais jamais sonné chez lui avant le confinement. Le genre de type qui bouffe pas souvent chez lui en temps ordinaire, il est en télétravail, c’est presque sûr. Il ouvre à la cool, shirt et tee-shirt, pieds nus. La porte est large, ouverte en grand on devine le fric qu’il faut pour habiter là. J’ai décrété qu’il vivait seul ici, au premier contact j’ai su que je le détestais. Pas parce qu’il me fait penser à l’un de ces managers à la con qui rendent le salariat impossible, pas du tout, le mec se la joue gentil, poli, mièvre, le mec se paye mes services, il me dit merci. Et moi dans son merci, sa voix, ses yeux, j’ comprends pas ça, moi j’ comprends que je suis sa pute. Celui qui élève des barrières il vit ici, je le sens. A chacune de mes venues j’ la sens monter en moi. Faudrait qu’ je laisse la course à quelqu’un d’autre, mais y a quelque chose qui m’attire là. Pas le corona. La haine !

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Darwin Le Chat
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