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Darwin Le Chat
5 décembre 2020

Bateau-attrape-mouches

5 décembre 2020

Chalut !

Vous savez déjà que la fée Odette est une adepte des fraises Tagada. En fait elle est adepte des sucreries en général et donc, à l’approche de Noël, des papillotes. Vous connaissez la particularité des papillotes. Dans le genre je me demande si je ne préfère pas leur alter ego : le Carambar !
– Écoutez cha matous ! « Qui s’excuse s’accuse. »
– C’est un dicton ?
– Un genre de maxime de papillote.
– C’est de qui ?
– Stendhal.
– C’est pas terrible comme idée. Alors si on écoutait Stendhal, personne ne s’excuserait jamais plus.
– Ben si tu ne veux pas reconnaître que tu as eu tort, il vaut effectivement mieux ne pas s’excuser.
– Ça sous-entend surtout qu’il ne faut jamais reconnaître qu’on a eu tort.
– Parce que toi tu sais reconnaître quand tu as eu tort ?
– Moi je n’ai jamais tort, c’est différent.
– Ah ah ! Elle est bien bonne celle-là ! Bon… J’en ai d’autres ! « La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie ! » Sénèque.
– Odette ! Tu veux vraiment savoir ce que des chats pensent de cha ?
– Je sais parfaitement ce que vous en pensez bande de poules mouillées !
– Danser sous la pluie ? Et quoi encore ?
– Les dictons, proverbes et maximes c’est nul !
– Pas toujours. « Le monde est un livre dont chaque pas nous ouvre une page. » Alphonse de Lamartine.
– Franchement Odette...
– Il est connu cet Alphonse ?
– Ce ne sont que des auteurs de renommée que je vous cite.
– Peut-être que sorti de son contexte, ça rend moins bien. Je ne pense pas qu’Alphonse se soit rendu célèbre avec des banalités de ce genre.
– Un peu de respect matou ! C’est lui qui a dit : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. »
– Il s’est battu en duel avec celui qui a dit : « Un de perdu, dix de retrouvés. » ?
– Mais c’est pas un proverbe ça ! C’est une idiotie d’extrémité de comptoir de bar PMU !
– Question de point de vue.
– Attendez ! J’en ai une autre qui vous concerne ! « Sans un chat tacherdu »
– Tu veux dire : « Sans un chat, tâche ardue. » Je valide !
– Non non ! « Sans un chat tacherdu »
– Cha veut dire quoi ?
– Je ne sais pas, la partie de gauche était coupée.
– Préviens-nous quand tu l’auras trouvée.
– Tu as raison. Je vais aller voler le même paquet ! Avec un peu de chance…
– On peut attendre, Odette ! Pas besoin de te gaver comme une oie !
– Je ne me gave pas.
– Dis-nous plutôt une bonne maxime !
– Hum… Ah ! Celle-là devrait vous plaire par son côté irrévérencieux ! « Appuyez-vous sur les principes, ils finiront bien par céder ! » Oscar Wilde.
– Ah oui ! Là d’accord ! Cha c’est bon… C’est très bon même. D’ailleurs, si on lit entre les lignes, cha dit bien que tout ce qui a valeur proverbiale peut être aisément dépassé.
– Tiens ! J’ai trouvé une maxime !
– Dis toujours Grabel !
– La vie est l’abîme de toutes les maximes de la vie !
– Hum… Non c’est chiant ! Il faut des trucs positifs sinon ça ne finira jamais dans une papillote !
– Qui dort mange !
– N’importe quoi ! Ce n’est pas une maxime, c’est un ordre d’aubergiste !
– Ah bon ? Je croyais que c’était une maxime de vache ou de chèvre.
– C’est possible que ce soit une maxime de vache mais les vaches ne mangent pas de papillotes !
– Nous non plus.
– C’est juste. Cha vous dirait de la farcie goût chocolat ?
– Sans façon.
– Vous devriez goûter avant qu’on ne vous abatte.
– Qu’on nous abatte ? Comment cha qu’on nous abatte ?
– Vous n’avez pas entendu parler des visons ? 15 millions d’un coup sont passés à la guillotine !
– Oui on a vu cha… Mais ce ne sont que des visons. Ils s’en foutent des visons les humains. Jusqu’à preuve du contraire personne ne porte de la fourrure de chat.
– Ça va venir… Pour remplacer la fourrure de vison.
– Non mais non ! Nous on est protégé non ? On a un statut !
– Y a plus de statuts matous ! L’humain n’a qu’une priorité : lui-même !
– Et les chats, Odette ! Les chats aussi !
– Si tu le dis… Enfin… moi à votre place je prierais pour qu’aucun chat ne chope le covid !
– Chat Pristi ! Ils ne feraient pas cha quand même ?
– Bordel ! Mais il fait quoi Macron ? C’est pas normal !
– Quoi ?
– Comment il peut y avoir des visons d’élevage contaminés au Danemark et un peu après dans d’autres pays ?
– Les éleveurs se vendent des visons ! Voilà tout !
– Mais oui ! Mais c’est bien ce que je dis ! Les humains n’avaient pas le droit de sortir à plus d’un kilomètre de chez eux et ces pauvres bêtes, en plus de passer leur vie dans une cage, passent d’une cage à l’autre en voyageant à l’international dans une autre cage ! Mais ils sont cons ou quoi ces humains ?
– Ils sont cons ? Mais bien sûr qu’ils sont cons ! Quelle question !
– Il faut fermer les frontières ! Toutes les frontières ! Je n’ai pas envie de risquer ma vie parce qu’un chat du Wuhan aura accompagné son humain venu en pleine épidémie racheter la ligue 1 ou je ne sais quelle merde française en faillite !
– Calme-toi Darwin ! Tu vas nous faire un malaise !
– Comment veux-tu qu’on garde notre calme quand les humains décident du sort de millions de vies sur un claquement de doigts !
– Écoute ! Si ça peut te rassurer, je te promets que si les humains font une campagne d’abattage des chats, je vous tuerai discrètement et sans douleur avant !
– …
– Quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit ?
– Tu trouves cha rassurant ? Tu pourrais nous dire que tu vas faire en sorte que personne ne nous trouve jamais ! Cha ce serait rassurant !
– Hum… Là t’es en train de me dire que tu serais capable de vivre en sachant que tous tes congénères ont été éradiqués ? Et tu trouverais encore un sens à la vie ?
– Heu… Laisse-moi réfléchir un moment à cha !
– Moi je pourrais. a dit Grabel. À tout prendre je préfère mourir de vieillesse en me chachant le dernier chat sur la terre. Je préfère passer tout le reste de ma vie à penser sur le sofa de Grabelot que de me faire attraper par un humain qui va m’amener dans un abattoir. Ah ben oui alors !
– D’abord, toi Odette, tu vis bien sans avoir de contacts avec tes congénères ?
– Ça n’a rien à voir. Moi je sais que c’est temporaire. Si je n’avais pas cet horizon en tête eh ben…
– Eh ben ?
– Je ne sais pas en fait.
– Un jour de vie c’est toujours la vie. C’est bien pour cha que même ceux qui ont dépassé leur espérance de vie attendent de Macron qu’il prenne les décisions qui les protègent. Même si les visons avaient été un milliard, les vieillards humains auraient prié pour qu’on les abatte tous plutôt que de prendre le risque de voir l’épidémie repartir de plus belle.
– C’est bien ce que je dis. Les chats se comptent sans doute par milliards mais les humains vous abattront tous pour se sauver s’il le faut !
– Non c’est différent ! Parce que les humains et nous on a des rapports affectifs ; enfin… les chats domestiques je veux dire. Et justement, il y a des vieillards humains qui se laissent mourir depuis qu’on les prive de leurs relations affectives.
– Tu dis vraiment tout et son contraire ! Un jour de vie ce n’est donc pas toujours la vie s’il n’y a pas de relations affectives ! C’est pour ça que je ne trouverais pas très normal que vous surviviez tous les deux à tous les autres chats. Alors je vous tuerai discrètement. Vous ne sentirez rien du tout ! Ce sera comme s’enfoncer dans un doux rêve. Maintenant il faut que je sache ce que je vais faire de vos dépouilles. Vous avez une préférence ?
– Euh…
– Vous savez, ce ne sera pas la première fois !
– Tu as déjà tué des chats ?
– Euthanasié est le terme approprié.
– Pourquoi ?
– Parce qu’ils me l’avaient demandé.
– Et alors ? Qu’as-tu fais de leurs corps ?
– Je les ai jetés dans une poubelle !
– Oh !
– Mais non ! Je blague. J’en ai fait des croquettes pour chien !
– Oh !
– Que vous êtes cons !… Cela dit, si vous voulez finir en croquettes pour chien, suffit de demander. Bon ! Dites-moi ce qu’il faudra faire de vous ! Sachant que normalement on ne peut pas tout faire. Par exemple les humains n’ont pas le droit de se faire enterrer dans leur jardin.
– Mais leur chat ?
– Aux dernières nouvelles ce n’est plus autorisé, sans que ce soit interdit pour autant. Sauf si c’est un chat de plus de 40 kilos ! Dans ce cas-là c’est explicitement interdit !
– Cha n’existe pas un chat de quarante kilos !
– Ne compliquez pas les choses ! Ne vous en déplaise, les humains font des lois pour chats et chiens mélangés !
– Ben de toute façon on n’a pas de jardin !
– Je peux vous en trouver un. Je peux aussi vous amener dans un cimetière pour animaux domestiques. Normalement c’est payant mais on peut s’incruster à la fête ! Je l’ai déjà fait.
– Tu parles d’une fête ! Reposer entre son chienchien à sa mémère et un chat du genre Saint Sauveur l’acéré, cha fait envie !
– Réfléchis-y bien ! Je pourrais rajouter une plaque et une épitaphe ! Ici repose Grabel, un chat bel et gras !
– Je ne suis pas gras !
– T’es pas svelte non plus !
– Peut-être mais pas gras !
– Et l’incinération, c’est possible ?
– Bien sûr ! Après quoi je jetterai vos cendres dans les toilettes ! Une bande de rats vous souhaitera bon voyage à la sortie du tuyau !
– J’imaginais plutôt être dispersé dans le vent du haut de la passerelle du palais de justice.
– Tu ne préférerais pas être dispersé du haut d’une patte de l’éléphant ?
– Bien sûr que non ! Il faut que les pigeons et les mouettes puissent me dire adieu !
– Ah oui, j’imagine déjà la scène ! Adieu Darwin et bon débarras !
– Je vais beaucoup leur manquer.
– Ou pas. En tout cas quel que soit votre choix il faudra vous estimer heureux. Il n’y a pas si longtemps les chats finissaient dans l’estomac d’un chien, d’un cochon, d’un rat ou d’un corbeau. Et même les humains se traitaient avec moins d’égards. On empilait les cadavres sans vergogne !
– Peut-être que c’était une époque où l’on avait plus de considération pour l’esprit et moins pour le corps.
– Je dirais plutôt qu’ils ne savaient pas comment faire autrement. Vous savez, la ville ça paraît être un truc organisé. Mais quand on organise un truc pour 1000 personnes, bientôt il y en a 2000 ; puis quand on a trouvé la solution pour vivre à 2000, 2000 autres personnes débarquent, et ainsi de suite. C’est déjà pas simple quand la situation économique est au beau fixe alors en cas de guerre ou de crise, se débarrasser des cadavres est un vrai défi ! Quand c’est un défi de place les humains aiment bien empiler les choses. Ils empilent les étages, les sacs de riz, les boites de conserve, et même les cadavres ! Le problème quand on empile les cadavres c’est qu’il ne faut pas se dire ensuite : « Zut, j’ai oublié de noter de quoi est mort le type en bas de la pile ! De noyade ou d’un coup de couteau dans le ventre ? », « A la couleur je dirais, de noyade. », « Il faut vérifier ! ». Le dépilement de cadavres ça va le premier jour, et encore, en hiver, mais avant l’invention du frigo, je peux vous assurer qu’on ne s’y pliait pas de gaieté de cœur.
– Pourquoi ils ne les enterraient pas tout de suite ?
– Parce que souvent ils ignoraient l’identité des morts, alors il fallait prendre le temps d’enquêter pour essayer de savoir qui c’était. Par exemple à Lyon ils repêchaient beaucoup de cadavres dans la Saône ou le Rhône, soit parce qu’on les avait jetés là pour s’en débarrasser discrètement, soit parce qu’une embarcation avait coulé, soit parce qu’un promeneur sur berges avait glissé sur une peau de banane.
– Là tu parles du temps d’après l’invention de la banane ?
– Mais avant la naissance de Super Mario ! En général ceux qu’on avait aidés à tomber était facile à reconnaître, ils n’avaient aucun objet de valeur sur eux, sachant que tout avait de la valeur…
– Sauf si quelqu’un avait voulu faire passer un crime pour un accident.
– Comme un héritier qui en a marre d’attendre son héritage ?
– Par exemple.
– Dans ce cas-là l’auteur d’un parricide avait effectivement l’intérêt à ce que le cadavre soit vite retrouvé et facile à identifier. Mais de toute façon tout le monde savait bien que l’odeur d’un cadavre devient vite problématique. Et plus la ville grandissait, plus le nombre de cadavres à reconnaître grandissait. Au milieu du 19ème siècle la ville a décidé d’installer une morgue sur un bateau-lavoir. C’était assez pratique du fait qu’une certaine partie des cadavres étaient repêchés dans le Rhône, et puis le fleuve est un endroit mieux balayé par les vents que le reste de la ville et un bateau un peu à l’écart des habitations, ça paraissait être une bonne idée. La journée on exposait les cadavres derrière une vitre où les Lyonnais pouvaient venir voir si tonton, dont on était sans nouvelles depuis la veille, n’avait pas décidé d’aller cuver son vin au beau milieu de la rivière. La nuit on ne laissait pas le bateau-morgue sans surveillance, un chien et son maître vivaient là pour garantir qu’aucun cadavre ne prendrait la poudre d’escampette. Alors du coup, c’était un peu une attraction, le gardien voyait assez souvent les mêmes têtes, tous ces curieux passionnés par la vision des morts.
– Les humains sont vraiment déglingués du ciboulot !
– Certains oui. A priori il y a pire, tous ceux qui n’auraient raté pour rien au monde une exécution publique ! Un spectacle à voir en famille. En 1895 Mr Gailleton, le maire de Lyon, a dû prendre un arrêté municipal pour mieux réglementer les visites à la morgue, notamment pour les interdire aux enfants de moins de 15 ans. Y en a à qui ça a manqué, c’était quand même autre chose que le train fantôme de Disney non ?
– Je ne sais pas.
– Je vous assure. Surtout en ce jour de février 1901 où ils ont récupéré dans le Rhône un cadavre en pièces détachées. Tout Lyon a voulu voir ça !
– Et après ça chicane les chats qui dépècent les oiseaux !
– On ne dépèce pas les oiseaux ! Compris ?
– Je voulais dire les souris.
– Les temps changent matous ! Avant personne ne vous aurait chicané. Par contre, possible que vous vous soyez fait voler votre souris par un gamin des rues affamé !
– Je ne crois pas, non ! Ou alors après c’eut été un gamin sans main !
– J’en reviens à mon cadavre dépecé. Donc tout Lyon débarque devant la morgue en espérant pouvoir y rentrer afin d’y aller de son commentaire : « Il a une jambe plus courte que l’autre non ? Ou c’est juste mal découpé ? Non je dis ça… comme mon mari a une jambe plus courte que l’autre et qu’il n’est pas rentré hier soir. », « Allez vas ! Avec un peu de chance il ne sera toujours pas rentré ! », « L’espoir fait vivre ! Où est la tête ? Ah merde ! », « C’est lui ? », « J’ai bien peur que non ! ». Dites-vous qu’évidemment ça crée une longue file d’attente, et les gens s’impatientent, ça vire limite à l’émeute et il ne faut pas moins de quarante gardiens de la paix pour sauvegarder la paix de ce jour ! À l’époque ça faisait déjà un moment que la municipalité trouvait que son bateau-morgue menaçait ruine et qu’il fallait songer à un nouveau bateau ou un autre endroit pour entreposer les morts. L’idée était à la fois d’éloigner les cadavres des curieux tout en les rapprochant des étudiants en médecine. « Dis maman ! On pourra aller voir un cadavre ? », « Eh bien non parce ces salauds ont déménagé la morgue et qu’on ne peut plus y aller sous n’importe quel prétexte ! Mais ne t’inquiète pas ! Si tu travailles bien à l’école tu pourras faire médecine et les morts, tu pourras les toucher et même les découper ! Finis ton steak ! »
– En somme, ce que tu essayes de nous dire, c’est qu’on devient médecin par envie de voir des cadavres !
– Ce n’est pas du tout ce que je dis ! Je me demande juste si ce n’était pas plus naturel de montrer les choses aux enfants. Si on est contre la peine de mort, alors le problème c’est l’exécution en elle-même, pas le fait qu’on la montre à ceux qui veulent la voir.
– Et comment un enfant serait en mesure de savoir s’il veut la voir, dès lors que ce sont ses parents qui l’obligent à les accompagner ?
– Hum… C’est juste matou. Ce que je voulais dire c’est qu’aujourd’hui les gens arrivent à l’âge de la retraite en ayant mangé des milliers de nuggets qui sont issus de la mort de centaines de poulets élevés dans des cages alors qu’ils n’ont jamais tué eux-mêmes un poulet !
– Moi je suis tout à fait d’accord pour tuer un poulet et aussi pour manger des nuggets ! C’est toi qui ne veux pas qu’on le fasse !
– Je vous interdis de tuer un poulet !
– Un poulet ce n’est pas vraiment un oiseau !
– Pour vous c’est un oiseau ! OK ?
– OK ! En même temps c’est pas comme s’il y avait une chance qu’un poulet arrive à voler jusqu’ici.
– Y a sûrement plus de chances de voir tomber des poissons.
– Voire des éléphants. Alors du coup. Le bateau-morgue, il existe encore ?
– Que nenni ! À force de tergiverser, la question de son remplacement s’est réglée d’elle-même. Un jour de crue le Rhône a emporté le bateau qui s’est brisé sur les piliers du pont de la Guillotière !
– Non je ne crois pas ! Ce pont n’a pas de piliers ! Je le sais parfaitement !
– L’ancien pont Darwin ! Le fameux et magnifique pont de la Guillotière qui eut fait la renommée de Lyon avec des si ! C’était en 1909 !
– Ah oui ce vieux pont-là ! J’ai relaté l’histoire de ce pont dans une de mes aventures.
– Mais pas cet évènement-là !
– Non. L’évènement que j’ai relaté aurait demandé un sacré bateau-morgue.
– Ce jour-là, c’était la nuit d’ailleurs, il n’y avait qu’un seul cadavre sur le bateau.
– Un seul ? Comme quoi on se fait toute une histoire sur les dangereux siècles passés, mais c’était pas si dangereux que ça.
– Faut voir ! Ce cadavre a eu un sacré bol. En mourant il a évité d’aller à la guerre quelques années plus tard !
– Et le gardien aussi du coup !
– Nope ! Ce gardien, un type nommé Delaigue, était réputé être un expert pour déterminer combien de temps un corps avait séjourné dans l’eau et depuis combien de temps on l’en avait retiré. Mais il n’a pas pu déterminer en combien de minutes un homme mourrait d’hypothermie puisqu’on l’a repêché avant ! Par contre le chien, lui, est mort !
– J’imagine que ce con a voulu sauver le cadavre !
– Possible.
– Sûr est certain ! Moi je me serais jeté sur la tête de Delaigue !
– On n’en attendrait pas moins de ta part, chat noir ! C’est tout à l’honneur du chien d’avoir voulu sauver le cadavre dans la mesure où ce cadavre n’avait pas été identifié. Si ça se trouve sa famille attend encore de savoir ce qu’il lui est arrivé !
– Au chien ?
– Non ! Au cadavre !
– Y a eu de l’eau qu’a coulé sous les ponts en 111 ans quand même !
– C’est peut-être lui le soldat inconnu.
– Mais t’es con Grabel ou quoi ?

C’est vrai que des fois, Grabel ferait mieux de réfléchir avant de parler ! Cela dit des fois il réfléchit trop. Par exemple il voudrait calculer quelle hauteur on atteindrait si on empile 15 millions de cadavres de visons dans des barils de pétrole et qu’on empile tous ces barils les uns sur les autres. En fait je n’arrive même pas à calculer combien on peut mettre de visons dans un seul baril mais si on faisait ça dans des barils tachés de pétrole, on aurait du mal à récupérer les peaux pour faire des manteaux. Moi je me demande surtout combien il faut de visons pour offrir un manteau à Brigitte Bardot.

Voilà la super gaie histoire du bateau-morgue lyonnais et des visons assassinés (mais qui auraient de toute façon fini par l’être). Portez du polyester ! Et si vous tombez sur un dicton de papillote super original ou drôle, n’hésitez pas à me l’envoyer !

Ah ben chalut !

Darwin.

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