Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Darwin Le Chat
28 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection du 22 au 25 avril 2020

22/04/2020

Information importante du Coincoin du coin.

Nous recevons à l’instant la liste des personnes qui devront restées confinées après le 11 mai.

/ Les retraités.
/ Les obèses.
/ Les personnes ayant des affections respiratoires sévères.
/ Les gens qui klaxonnent dans les bouchons.
/ Les gens qui font des vroums vroums à l’arrêt.
/ Les gens qui accélèrent à fond quand le feu passe au vert puis freinent au feu suivant.
/ Les milliardaires.
/ Les gens qui braillent dans la rue dès qu’ils ont le coup de trop.
/ Les gens qui braillent dans la rue même à jeun.
/ Les gens qui ont des tics de langage du type : « Nique sa race », « Enculé de sa race », « Nique sa mère », « Malotru », « Il faut appeler un chat un cat ! » « Le think-tank libéral Atlanticus demande au gouvernement de multiplier les PPP et d’accélérer la disrupture afin de faire le step décisif vers la Start-Up Nation »
/ Les gens qui ont passé plus de dix commandes chez Amazon en 2019.
/ Les mecs qui sifflent les filles dans rue.
/ Les flics qui se sont engagés dans la police par frustration et esprit de vengeance.
/ Les commerçants qui ont des écrans publicitaires en vitrine.
/ Les commerçants n’ayant pas de chambres froides, dont les commerces sont fermés depuis le 18 mars et qui auront dépassé une consommation d’électricité moyenne de 20 watts par mètre carré et par jour durant le confinement.

22/04/2020

Le Coincoin des confinés.

Regarde les pauvres tomber !

On a beaucoup dit que le covid-19 était une maladie on ne peut plus démocratique et qu’elle pouvait tuer les riches aussi bien que les pauvres. Voilà sans doute tout de drame des pauvres ! Certes le confinement protège aussi les pauvres, du moins ceux qui se pensent pauvres mais ont les moyens de se confiner sans accentuer le risque d’une mort prochaine. En France il y a lieu de s’inquiéter pour une frange de la population mais dans certains pays c’est une part très importante qui va se retrouver en danger de mort, non seulement en raison du confinement opéré dans des pays tiers mais également en raison de ce que signifie le confinement qu’on leur impose. Prenons un exemple : l’Inde. Dans ce pays où les inégalités sont criantes il faudrait faire preuve de mauvaise foi pour affirmer que le confinement est une mesure sanitaire pensé pour tous. En réalité, pour de nombreuses personnes le confinement ne peut rien changer quant à la probabilité de contracter le virus car la distanciation sociale est impossible. Lorsque vous vivez dans des zones à haute densité de population et où même l’accès à l’eau potable vous oblige à sortir de chez vous, tôt ou tard vous serez en contact avec des gens positifs au covid-19. Vous allez le contracter très probablement, vous n’en mourrez pas forcément, mais le moment où vous le contracterez ne changera rien pour vous. En France la stratégie d’endiguement et l’état tout de même correct du système de santé laissent penser que même un pauvre pourra avoir droit à une place en réanimation si besoin. En Inde quelqu’un qui est en bas de l’échelle sociale n’a guère d’espoir d’avoir une telle place, peu importe si le pays compte en même temps 200.000 ou deux millions de malades. Le danger direct lié au covid-19 est donc pratiquement le même avec ou sans confinement, celui-ci a donc comme but inavoué de protéger les riches du risque d’engorgement des structures médicales. Mais pour les pauvres les risques liés au confinement sont visibles dès le premier jour, d’abord en raison des violences policières qui tentent de faire respecter le confinement, risque multiplié pour les musulmans de ce pays qui sont en proie à une islamophobie galopante (rappelons qu’on parle là de près de 180 millions de personnes !). Secondement parce que l’accès aux maigres ressources et directement sous tension, ces personnes n’ont pas ou peu de réserve de nourriture et pour certaines chaque jour est un combat pour se nourrir. Troisièmement parce qu’à long terme, le confinement et son impact sur l’économie mondiale accroissent les risques de pénuries alimentaires. De nombreux pays exportateurs sont déjà actuellement en train de limiter leurs exportations, réflexes de bon sens (comme la Chine a d’abord jugé bon de se servir en premier des masques qu’elle produit, ce qui n’est pas répréhensible), mais aussi calcul plus pernicieux qui anticipe une hausse des cours. Qui risque de mourir de faim dans les mois qui viennent ? Les pauvres de pays étant en insuffisances alimentaires, insuffisances largement accentuées par la tendance à la spécialisation et à la monoculture exportatrice favorisée par les politiques successives d’ajustement structurels du FMI et de la Banque mondiale. Les régions instables politiquement et en proie à des conflits armés sont déjà largement menacées par la faim malgré le surplus alimentaire global mondial, comment croire que cette faim ne va pas devenir galopante si les plus hautes autorités mondiales n’ont pas une volonté farouche d’éviter cela ? Les pauvres des pays qui ne sont pas des pays riches subissent donc une double-peine, la peine d’un confinement inutile et dangereux pour eux dans leur pays, et la peine liée au confinement dans les autres pays, notamment ceux de l’OCDE.

Pour revenir en France, l’égalité devant cette « semeuse de mort » que constitue cette maladie est aussi un leurre. D’abord là aussi ce sont les classes moyennes et basses qui paieront le plus fort tribut de la crise économique à venir. Ensuite l’État montre déjà tous les signes d’une discrimination latente durant le confinement. Les actions et exactions de la police semblent montrer un comportement très différent selon les quartiers et entre les centres des grandes villes, les petites villes et les campagnes. Bien des contrôles ont déjà défrayé la chronique par leur caractère soit absurde, soit plutôt prévisible mais abject. Qui n’a pas vu ou lu les témoignages de personnes non confinées parce qu’elles travaillent mais subissent des contrôles dans les quartiers populaires où elles habitent, contrôles qui dégénèrent parfois. Certains diront que ces contrôles dégénèrent parce que dans ces quartiers vit une population récalcitrante. Indéniablement il arrive que des policiers qui cherchent simplement à faire appliquer la loi se trouvent confrontés à des individus qui n’aiment rien mieux que l’enfreindre. Mais indéniablement la police a un léger problème de racisme et d’ostracisme. Pour cela pas besoin de faire des hypothèses non vérifiables, prenez les sondages à la sortie des urnes, les policiers et gendarmes sont des corps de métier qui admettent voter à l’extrême-droite largement plus que la moyenne des corps de métier. C’est une donnée assez parlante et assez gênante, sauf à supposer que ces sondages n’ont aucune valeur. Personnellement je préférerais vivre dans un pays dont les forces de l’ordre sont une représentation du reste de la société. A en croire certains témoignages il est de plus en plus difficile d’avoir des convictions de gauche et être policier sans se dégoutter de son métier. Voilà un problème auquel il faudrait remédier. En attendant moi je vis dans un beau quartier et contrairement à mon confère R. Mite qui vit un peu plus au sud mais est un poissard patenté, mes quelques sorties durant le confinement n’ont jamais donné lieu à un contrôle. Je vois au demeurant très peu de véhicules de police et je n’ai moi-même assisté à aucun contrôle. Cela signifie-t-il que les habitants du centre-ville sont bien plus respectueux du confinement que les autres ? A vrai dire les jours brumeux diffèrent un peu des jours très ensoleillés. J’ignore même si la police a fini par contrôler les deux personnes, la cinquantaine bien tassée, qui faisaient l’autre jour un pique-nique ostentatoire sur les quais de Saône, en ayant passé les barrières interdisant formellement tout accès aux berges. J’allais à l’épicerie et je me suis autorisé à m’arrêter cinq minutes au soleil. Je n’ai pas su quoi penser de ces gens qui balançaient les restes de leur repas à un gros cygne en riant, mais je ne vois pas trop pourquoi ils seraient moins répréhensibles qu’un gamin de cité qui veut continuer à aller au city-stade. D’ordinaire moi je profite des rayons du soleil chez moi. Je peux le faire à ma fenêtre mais je dois faire attention à l’heure car le soleil n’y passe actuellement qu’une demi-heure par jour. Sur les coups de 15h30 il faisait beau et chaud, j’ai donc parfait mon bronzage facial et j’en ai profité pour compter tous les passants dessous ma fenêtre. Je suis resté très exactement 15 minutes. Je vis dans une rue assez étroites, d’ordinaire commerçante mais aucun commerce n’est ouvert durant le confinement. Ce n’est pas une rue qui est très passante, elle l’est peu la nuit par exemple parce qu’elle ne constitue pas un axe privilégié pour aller d’un point fréquenté à un autre. En outre elle ne mène pas particulièrement vers des commerces de première nécessité, en théorie, avec un confinement très respecté, le gros des passants devraient habiter la rue ou les deux ou trois rues avoisinantes. Eh bien ce jour, mercredi 22 avril 2020, en un quart d’heure, 74 personnes sont passées devant moi, dont deux seulement sont sorties de l’une des sept portes que contient cette portion de la rue. Et je peux vous assurer que quelques-une ne manifestaient pas un désir farouche de sauver les apparences de la distanciation sociale. Si la police juge qu’elle n’a pas à contrôler plus que ça ces zones bourgeoises, et bien ma foi, regardons les bourgeois tomber !

A Lyon, rue des 1000 zonards, P. Le Bref, pigiste.

22/04/2020

Le Coincoin musical

Aujourd’hui c’est l’artiste Ycare qui a accepté de réinterpréter son célèbre tube « Sors » à destination des confinés. Voilà une chanson pour le coup peu « politiquement correct » au milieu de ce concert de « Restez chez vous ! » mais il y a lieu de prendre ce texte au second degré comme une forme de soupape, à chanter et danser chez soi pour évacuer la frustration du confinement.

Sors

Sors…
Y a tant de choses à voir dehors
A force de vivre en confinés
Avoir du mal à respirer
L’ennui devient mortel
Mais si t’es mort
Tu pourras vivre comme un condor
Dessus les nuages frisés
Tu pourras t’entendre voler
Et voler pour toujours

Sors et danse
Jusqu’à te prendre une contredanse
Par des manches habillés en bleu
Leurs deux yeux plantées dans tes yeux

Sors et danse
Pour que demain soit une esclandre
Pour que demain soit un festin
Pour qu’il n’y ait plus qu’un demain… malin
Pour démasquer les ombres
Qui surveillent en chacun de nous
Tout ce que l’on veut nous défendre
Qui font de nous l’esclave de fous

C’est tous les jours que le pain semble
Ce couloir roi du quotidien
Qui vient dérouter les agentes
Qui vient tromper les hirondelles

Allez sors de chez toi et danse
Jusqu’à te prendre une contredanse
Par des pervenches si tu veux
Leurs deux yeux plantées dans tes yeux

Sors et danse
Pour que demain soit une esclandre
Pour que demain soit un festin
Pour que plus rien n’ait d’importance

Sors et danse
Jusqu’à te prendre une contredanse
Par des pervenches si tu veux
Tes deux yeux plantées dans leurs yeux

Sors et danse
Pour que demain soit une esclandre
Pour que demain soit un festin
Pour que plus rien n’ait d’importance

Sors et danse

La la la la la
La la la la la
La la la la la

22/04/2020

Précision du Coincoin du coin

Mr Bernard Arnaud ayant lu dans nos colonnes que les milliardaires sont dans la liste des personnes qui devront restées confinées après le 11 mai, il a appelé immédiatement son ami personnel et membre de la rédaction, à savoir l’inénarrable Élie Couenne, notre économiste détaché permanent à Davos. Celui-ci a immédiatement appelé au journal pour demander des précisions et d’où nous tenions cette information, celle-ci n’étant pas parue sous d’autres titres. Effectivement nos indiscrétions nous ont permis d’avoir une fois de plus 24h d’avance sur la concurrence. Mais que Mr Arnaud se rassure, si les autorités sanitaires veulent tenir à l’écart les milliardaires, il ne s’agit nullement d’un ostracisme ou d’une quelconque forme de vengeance, il s’agit d’une mesure de précaution indispensable à la survie de l’humanité ! Que deviendrait le monde si des gens de la qualité de Mr Arnaud venaient à périr du covid-19 ? Chaque fois qu’un milliardaire meurt c’est un département qui brûle !

Milliardaires, par pitié, sauvez le monde, restez en vie, restez chez vous !

23/04/2020

Le Coincoin musical.

Nous avons l’honneur aujourd’hui de vous présenter une magnifique réinterprétation d’une chanson majeure de la variété française. C’est en effet Lara Fabian qui a accepté de reprendre, seule, son célèbre duo avec Maurane, « Mon autre ». Lara tient à préciser qu’elle traverse actuellement une bien mauvaise passe et vit très très mal son confinement. Elle n’a toujours pas fait le deuil de la disparition de Maurane et pensait qu’être coach à « The Voice » lui permettrait de faire un pas en avant en ce sens. Malheureusement le covid-19 est venu perturber cette démarche et Lara craint que l’émission ne reprenne jamais alors qu’elle espérait une victoire de l’un ou l’une de ses poulains et pouliches. Nous espérons tous que cette émission ira à son terme et le Coincoin du coin tient à rassurer Lara, bien que nous soyons dans le giron du groupe Lagardère et non de Bouygues, nous y avons nos entrées et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour influencer les votes en sa faveur.

Mon ancre.

Ah liqueur, pinot, mon verre de, vin mais qui es-tu ?
Tu es mon plus grand compère mon, seul lien contigu
Tu m’accompagnes et me console, je te garde à vue
Tu es le seul végétal, de ma marche perdue
Tu me parles sur ma langue, aucuns maux déçus
Ceux qui font de toi une ancre, je flotte au-dessus
Il n’y a rien à attendre, j’enlace l’imbu
Qui ne pourra se défendre
Car je suis seule à la comprendre ma démence
Et quand j’en tremble

Toi !
Tu es mon ancre
La force de mon foie
Ma faiblesse et ma joie
Ma pénitence et mon droit
Moi !
Je suis ton antre
Si nous n’étions pas ainsi
Nous n’aurions l’infini

Et si l’un de nous deux tombe
Sabre l’eau de vie
Je la garde au soin dans l’ombre
Entre miel et fruits
Mais jamais trop loin de l’autre
Ce bon vieux whisky
Qui verra ma dernière seconde
Car je suis seule à la comprendre ma démence
Et quand j’en tremble

Toi !
Tu es mon ancre
La force de mon foie
Ma faiblesse et ma joie
Ma pénitence et mon droit
Moi !
Je suis ton ventre
Si nous n’étions pas ainsi
Nous n’aurions l’infini

23/04/2020

Le Coincoin musical

Aujourd’hui l’immense artiste Lyrique « Desirless » nous a fait une réinterprétation de sa merveilleuse chanson « Voyage ». Pourquoi prendre un avion et alourdir votre bilan carbone alors que vous pouvez tout aussi bien voyager à domicile.

Voyage

Au-dessus du vieux divan
Glisse tes ailes sur ce tapi d’orient
Voyage voyage
En Confinement
De carr’lage en carrelage
Suspends ton âme au ventilateur
Voyage voyage
Vole à l’intérieur
Au-dessus du set de table
Du bol à salade
Au-delà du frigo blanc

Voyage voyage
Du coin du lit à l’abat-jour
Voyage
Dans l´espace inouï du séjour
Voyage voyage
Sous l´eau chlorée d’une salle de bain
Voyage
Et fais des va-et-vient

Dans les langes tel un fantôme
Du clic-clac, sans ton slip, vers le trône
Voyage voyage
Dans tout ton royaume
Sur les dunes du débarras
Suis le circuit dans ton pyjama
Voyage voyage
Ne t’arrête pas
Au-dessus du tabouret
Du parquet ciré
Au-delà du frigo blanc

Voyage voyage
Du coin du lit à l’abat-jour
Voyage
Dans l´espace inouï du séjour
Voyage voyage
Sous l´eau chlorée d’une salle de bain
Voyage
Et fais des va-et-vient

22/04/2020

Solidarité avec les héros en blouses blanches.

Proposition de notre pigiste P. Le bref qui habite au centre-ville de Lyon

Depuis le début du confinement nous avons entendu de nombreuses histoires relatives aux menaces à peine voilées, bien que généralement anonymes, que subit le personnel soignant de la part de voisins qui craignent de contracter le corona virus. Pour ma part je suis confiné à un étage de sept petit appartements mais quatre des occupants sont rentrés dans leur famille. Un des appartements, séparé du mien par un « mur » de quelques centimètres n’est en fait pas occupé par un locataire permanent car les propriétaires ont décidé, sans se croire tenus de m’en parler au préalable, de le transformer en rbnb. Bien sûr, eux ne vivent pas dans le quartier, ils ne se comportent pas vraiment en hôte comme ce devrait être le cas, l’hôte c’est moi, du moins c’est moi qui subis les conséquences des allers et venues et du bruit afférent. Eux ils encaissent simplement les chèques en reversant une « quote-part » à la personne chargée de donner les clés et à celle, différente, qui vient faire le ménage et changer le linge. Pour ma part je suis tout à fait disposé à avoir un ou une voisine, le temps que durera la crise, qui travaille auprès des malades du corona virus, je suis même volontaire pour lui préparer chaque jour un plat. En l’occurrence ce logement ne devrait pas être occupé avant que l’activité touristique ne reprenne. Je pense donc que le gouvernement devrait se sentir en droit de « réquisitionner » ce type de logement « abandonné », contre un dédommagement couvrant l’usure liée à l’usage.


22/04/2020

Le Coincoin avertisseur.

Notre pigiste lyonnais, R. Mite, tient à mettre en garde nos canardés contre une grave menace qui pèse sur chacun d’entre nous.

Ne buvez pas dans les transports en commun sous peine de mort !

Ce Coincoin avertisseur ne devrait pas sonner comme un coincoin d’automobile, c’est plus un avertisseur de camion ou une corne de brume de bateau dont il s’agit. Non, ne buvez plus dans les transports en commun ni même dans aucun lieu public ! Grâce à mon esprit d’analyse, j’ai déduit d’une de mes mésaventures que cela pouvait avoir de terribles conséquences.

Hier matin, sur les coups de 13h, je prenais mon petit déjeuner fait de pain, de beurre et d’une tasse de café. C’est alors que je pris une gorgée, pas petite, normale, de café. Et j’ignore pourquoi, pile au moment où j’ai mis le liquide dans ma bouche, j’ai toussé brutalement. Ce n’est pas la première fois que cette mésaventure m’arrive, j’ai souvent des mésaventures, mais celle-ci ne m’était pas arrivée depuis des années. Et c’est en contemplant les dégâts que je me suis rendu compte de l’extraordinaire pouvoir de propulsion qu’avait ma bouche : j’avais maculé une surface considérable jusqu’à une distance de plusieurs mètres. Un peu énervé contre moi-même et surtout par la nécessité de nettoyer de suite ce que je pouvais, je me suis mis à penser au covid-19 et à la psychose ambiante. Imaginez que cette mésaventure ne me soit pas arrivée chez moi mais dans le métro ! Avec la poisse que j’ai c’est tout à fait possible. Alors imaginez que j’expulse une gorgée d’eau à plusieurs mètres de moi dans le métro ! Immanquablement celle-ci va atteindre plusieurs personnes, peut-être de manière frontale ! En temps pré-covid c’eut déjà été gênant, les gens auraient poussé des exclamations de dégoût. Je me serais excusé platement, honteux ! Mais maintenant que le covid est là, ce n’est pas la honte qui m’envahirait ! Ce serait la peur ! Et j’aurais raison d’avoir peur ! Les gens sont prêts à dénoncer leurs voisins parce qu’ils travaillent dans des hôpitaux ou parce qu’ils sortent un peu trop souvent à leur goût ! Imaginez ce qu’un tel peuple est capable de faire à un type qui leur crache le covid à la gueule ! Parce que c’est ce qu’ils croiront, que je suis malade et que je l’ai fait exprès ! Ils me verront comme un terroriste mais comme je ne donnerai pas l’impression d’être plus dangereux qu’un bébé lama, ils me sauteront sur le râble et ils me mettront en pièce ! S’étouffer avec de l’eau en 2020 c’est prendre le risque de se faire lyncher par la populace haineuse !

Je vous en conjure ! Ne prenez aucun risque ! Vous êtes entourés de malades !

24/04/2020

Le Coincoin musical

Aujourd’hui c’est le grand artiste Gerald de Palma qui accepté de nous réinterpréter son célèbre titre « J’en Rêve Encore » de son lieu de confinement. Ma nouvelle version est en accord avec notre ligne éditoriale concernant les dangers du néofascisme numérique et nous remercions Gerald d’avoir su retranscrire note état d’esprit en musique.

Sans vote accord
(Prisonniers XXI)

Encore un effort
Quelques mois suffiront
Puis j’irai dehors
Quelques mois et c’est bon
Suivis à la trace
La moindre trace
Dans nos gestes de voleurs
Tracés dans l’espace
Par un spasme du cœur

Je n’irai plus dehors
Oh, sans votre accord
Même passé déjà mort
Oh, sans votre accord
Accord, accord, accord

Ne plus rien mentir
L’inconscient sur l’étal
Dans nos moindres désirs
Jusqu’au cœur des entrailles

Je n’irai plus dehors
Oh, sans votre accord
Même en avouant mes torts
Oh, sans votre accord
Accord, accord, accord

Vivant et mort
Dedans et dehors
Pourvu qu’y soit légal
Même le mal

Je suis suivi dehors
Oh, sans mon accord
Plus de distance on m’aborde
Oh, sans mon accord
Accord, accord

Filmé par tous les bords
Oh, sans mon accord
Technologie dans mon corps
Oh, sans mon accord
Accord
Vivant, encore
Oh, sans votre accord
Oh, sans votre accord
Vivant, encore
Oh, sans votre accord
Vivant, encore
Encore

24/04/2020

Courrier d’électeur

La régie Défoncia a souhaité réagir au court article de notre pigiste P. Le Bref qui entendait obliger certains propriétaires à mettre leurs appartements vides à disposition du personnel soignant.

« 
Décidément vos pages gauches sont parfois déconcertantes d’amateurisme ! Quand le gauchisme n’est plus qu’une suite de leçons administrées à tort et à travers cela devient franchement pathétique ! Votre anti-capitalisme vous aveugle ! P. Le Bref, ce prétendu pigiste dont on se demande comment il arrive à placer ses articles, s’est mis en tête de trouver une solution à un problème résolu depuis longtemps, simplement parce que ce sinistre individu, qui n’est probablement pas propriétaire, a des comptes à régler avec son voisin. Mais Mr Le Bref, les propriétaires sont des citoyens comme les autres ! Et à ce titre ils n’ont aucune leçon à recevoir de vous ! Chez Défoncia nous pensons même qu’ils sont des citoyens au-dessus des autres car eux se sont au moins donné les moyens de la propriété, ce que visiblement vous n’êtes pas capable de faire, et ce qui vous rend totalement passif lorsqu’une crise telle le covid-19 arrive ! Vous avez beau jeu de dire au voisin qu’il doit laisser son bien à autrui tandis que vous n’aurez aucun effort à faire ! Eh bien figurez-vous que les propriétaires ne vous ont pas attendu pour donner au personnel médical les moyens d’exercer leur métier en toute sécurité. Des centaines de propriétaires nous ayant confié la gestion de leurs biens nous ont spontanément contacté pour nous proposer d’offrir leurs logements inoccupés le temps que durera la crise, et ce sans aucune contrepartie ! Il est même possible que le propriétaire de l’appartement qui jouxte le votre ait lui-même fait cette démarche mais qu’aucune personne ne se soit trouvée intéressée parce que vous n’habitez pas près d’un CHU ! En fait nous avons plusieurs milliers d’appartements qui sont actuellement disponibles pour le personnel soignant ! Beaucoup plus qu’il n’en faut !

Quand on ne sait pas, on ne s’exprime pas !

Défoncia. 
»

24/04/2020

Courrier d’électeur

Nous avons reçu ce matin une petite carte postale de madame O. Isif, une fidèle canardée qui a, semble-t-il, voulu réagir à un article que nous avons publié il y a plus d’une semaine et qui entendait montrer que le covid-19 pouvait s’assimiler à une Maladie de Libération de la Femme. La carte postale reçue, de fort mauvais goût mais nous supposons que c’est voulu, représente un type absolument énorme et rougeâtre, allongé en maillot de bain aux couleurs des USA sur un transat bordant une piscine et qui sirote du milkshake à l’aide d’une paille immense dont l’autre extrémité est plongée dans un tonneau. En arrière plan, une femme toute menue passe l’aspirateur derrière une baie vitrée. La carte est légendée « Les meilleures vacances de ma vie » au recto et au verso madame Isif a écrit : « Cher Coincoin ! Le covid-19 est effectivement une MLF, Maladie de Libération de la Flemme ! »

24/04/2020

Le Coincoin publicitaire.

Corona-19, la bière qui tabasse à double-titre !

Le brasseur Mondelo lancera dès cet été une bière d’exception à 19°C pour les amateurs de sensations très fortes ! Vous faites partie de ces gens qui ont bravé le confinement, des gens qui refusent de refuser de vivre parce que le risque de mort est accru ? Vous faites partie des « Winners », des fonceurs amateurs de sensations fortes qui savent que ce mode de vie comporte des risques ? Vous pensez que l’adrénaline extrême peut s’incarner dans le jeu de la roulette russe mais que tout de même, une balle dans un barillet de 6, c’est un peu extrême ? Vous seriez prêt à jouer si le barillet pouvait contenir 100 balles ? Ne cherchez pas plus loin ! La Corona-19 est faite pour vous ! La fraîcheur de la Corona-19 associée à un taux d’alcool de 19 % ne laissera personne indifférent, surtout en plein soleil. En outre la Corona-19 sera lancée dans une édition limitée absolument sensationnelle qui entend célébrer cette année absolument extraordinaire de la façon la plus judicieuse qui soit : toutes les 99 bouteilles de Corona-19 produites, Mondelo insérera une bouteille en apparence totalement similaire mais qui contiendra un poison qui laissera raide mort l’heureux buveur.

Corona-19, à boire après le jeu des chaises musicales !

25/04/2020

Le Coincoin, appel à témoins.

La rédaction recherche des travailleurs et des travailleuses du sexe dans le cadre d’un article au long cours visant à mettre en avant les difficultés d’un secteur informel qui subit de plein fouet le confinement. Nous cherchons à évaluer la situation psychologique liée à la période de confinement. N’est-elle en rien différente de celle des autres secteurs d’activité ? Les pertes financières sont-elles au contraire un frein à l’appréciation de ce que certains voient que un moment de pause bienvenu. Le fait d’être sommé de déclarer ses revenus justifie-t-il une prise en compte de ces pertes par le gouvernement ? Les personnes tombées dans des réseaux de traite humaine subissent-elles des pressions supplémentaires ? Les clients les plus accrocs font-ils tout ce qu’ils peuvent pour accéder au sexe tarifié même en période de confinement ? Autant de questions auxquelles nous entendons donner une réponse avant la fin de l’année.

25/04/2020
Le Coincoin musical

Aujourd’hui c’est l’une de nos canardées qui nous a envoyé la vidéo d’une reprise à la guitare, ou « cover » comme disent ceux qui se la pètent, accompagnée d’une explication relative à sa vie actuelle. Madame J. Oumal dit vivre dans une petite ville de province dont elle n’a pas souhaité donner le nom. Cette cité semble être sous la surveillance de forces de l’ordre particulièrement zélées. Si madame Oumal avoue avoir quelques difficultés à supporter le confinement, ses sorties trop nombreuses l’ont déjà conduite à de nombreux contrôles assortis de plusieurs amendes qui pourraient lui valoir bientôt une convocation devant un juge. Apparemment elle semble disposée à courir le risque. Voici donc une reprise de la chanson « Comment je vais faire » de la chanteuse Hoshi.

Comment j’ vais faire

D’accord j’ suis confinée ici
Enfermée dedans
J’hésite, l’ennui ou les ennuis ?
Pourtant je sais que mon envie est un défi au président
J’exclus de me faire attraper
Ou sinon je mens
C’est sûr, j’ pourrai baratiner
Oublier la rectitude qui me casse mon élan
J’ leur proposerai un verre
J’ mettrai mes seins à l’air, franchement
Pas de quoi soumettre un régiment

Je sais pas comment j’ vais faire, non
J’existe par mon propre entêtement
Je multiplie les erreurs
Pour m’offrir des jours meilleurs
J’ pars par devant ou derrière, bon

Je sais pas comment j’ vais faire, non
Mais sortir j’en fais le serment
Le docteur j’ peux plus leur dire
Toute façon ça les fait rire
Après je m’emporte tout le temps

Bientôt j’ me lèverai de mon lit
Pour marcher un peu
Un peu mais est-ce que ça suffit ?
Moi je ne peux marcher petit j’ai besoin de fouler les cieux
Précieuses sont mes sandales blanches
Si lestes, sans poids
C’est fou comme je tiens la cadence
Mais j’ dois être suivie d’un cortège j’ai toujours les flics derrière moi
Je la leur fais à l’envers
Je tente « Je m’ suis trompé de printemps » ?
Jamais je n’ mens impunément

Je sais pas comment j’ vais faire, non
J’existe par mon propre entêtement
Je multiplie les erreurs
Pour m’offrir des jours meilleurs
J’ pars par devant ou derrière, bon

Je sais pas comment j’ vais faire, non
Mais sortir j’en fais le serment
Le docteur j’ peux plus leur dire
Toute façon ça les fait rire
Après je m’emporte tout le temps

Encore une fois j’ les ai pas lâchés
Encore une fois j’ me suis fait chopée
Je compte mes prunes une à une

De temps en temps j’ les ai insultés
De temps en temps ils m’ont tabassée
On s’est blessé, mais sans rancune.

Je sais pas comment j’ vais faire, non
J’existe par mon propre entêtement
Je sais pas comment j’ vais faire, non
Mais sortir j’en fais le serment
Le docteur j’ peux plus leur dire
De toute façon ça les fait rire
Après je m’emporte tout le temps

25/04/2020

Le Coincoin des sportifs.

S’il peut sembler un peu déplacé, de la part d’un journal de notre influence, de déjà se remettre à parler football, nous n’ignorons pas que certains de nos canardés sont de grands fans de nos pages sportives. Il est donc désormais temps de donner notre avis concernant le championnat de France de football. Malgré que nous soyons installés à Lyon, nous ne nous croyons pas tenus d’appuyer en permanence la mauvaise foi de Jean-Michel Aulas qui aurait souhaité une annulation pure et simple de la saison, saison qui, par hasard, s’avère être la plus désastreuse de l’Olympique Lyonnais depuis de nombreuses années. A vrai dire cette solution a été soutenue par certaines personnes qui ne sont pas à la fois juge et partie au contraire de monsieur Aulas. Pour certains suiveurs, ne pas aller au bout d’une compétition la rendrait caduque parce qu’il est impossible de figer un classement à la 27, 28ème, ou même 37ème journée d’un championnat censé en comporter 38 et où chacune des 20 équipes doit rencontrer les 19 autres en matchs aller et retour. En effet ce n’est pas très équitable. Mais est-ce plus équitable de dire à des équipes comme le PSG en France, et plus encore Liverpool en Angleterre, qui survolent leur championnat, qu’elles ne méritent pas d’être titrées ? Manchester City et Marseille pensent-ils pouvoir faire leur retard ? Non, il regardent plutôt derrière mais pour l’une comme pour l’autre des deux équipes tout le monde s’attend à ce qu’elles terminent deuxième. Avec tous les paris que génèrent le football, il serait assez facile de retrouver les cotes des bookmakers établissant le classement final avant l’annulation des compétitions. Si aucun des choix possibles ne sera équitable, la cote de bookmakers, à défaut de représenter une vérité sportive, représente au moins un avis moyen, donc le plus consensuel. Bien sûr les clubs ne peuvent pas réellement admettre une telle démarche mais ils ne se satisferont de rien, du moins pas ceux qui se sentiront lésés. Quoique majoritairement lyonnaise la rédaction du Coincoin du coin n’envisage plus, depuis un bon moment, le retour de l’OL dans les places européennes, donc personne ne penserait à une injustice s’il n’y avait pas de match européen pour les gones l’an prochain, à moins de battre le PSG lors d’une éventuelle finale de la coupe de la ligue. Par contre si nous devions parier sur un classement final à l’issu de 38 journées vraiment effectuées, nous aurions tendance à mettre le LOSC un poil devant Rennes, on imagine donc mal comment le LOSC pourrait accepter de voir la ligue des champions lui passer sous le nez !

La solution qui nous a semblé être la meilleure, et nous n’avons nous-mêmes pas fait le calcul pour voir ce qu’il en résulterait, serait la suivante :
Au lieu de prendre le classement à l’issue de la 27ème ou 28ème journée, on le complète jusqu’à la 38ème sur la base des résultats des matchs allers de tous ceux qui restent à jouer. Bien sûr cela n’est pas un miroir de ce qui se passerait réellement si ces matchs avaient lieu, il y a la forme du moment ainsi que le fait qu’un match à domicile rapporte en moyenne plus de points qu’un match à l’extérieur. Cependant cette méthode a deux mérites principaux. D’abord cela permet de simuler réellement 38 journées avec la rencontre virtuelles de tous les adversaires deux fois. Il est probable que certaines équipes avec quelques points en retard sur un adversaire jugent que leur calendrier sur la fin de saison leur était favorable, donc qu’elles devaient rencontrer des équipes plus faibles que la moyenne. Si c’est le cas elles auront été bien inspirées de les battre au match aller puisque cela leur donnera plus de points complémentaires. Le second avantage est que si la ligue faisait ce choix spontanément, juste en admettant que c’est la solution potentiellement la plus juste, personne ne serait en mesure de dire à l’instant quel sera le classement final, à moins d’être impliqué au point de connaître tous les matchs non joués et tous les résultats passés. Si vous arrêtez le championnat à la 27ème, Aulas sait qu’il était européen, donc il est pour si sa solution d’annulation totale ne convainc personne, si vous l’arrêtez à la 28ème, il n’est plus européen, donc il est contre de toute manière. Pour Rennes et le LOSC ce point qui les sépare est là dans les deux cas, donc le LOSC veut absolument finir la saison, Rennes veut qu’elle s’arrête. Mais personne au LOSC et à Rennes ne peut dire qui finira troisième avec la solution que nous préconisons, du moins pas avant d’avoir fait le calcul. Si dès la parution de cet article, la ligue s’emparait de cette solution, elle ne donnerait pas l’impression de céder à la pression de certains intérêt plutôt que d’autres.

Pour compléter notre analyse nous pensons que les coupes d’Europe ont pris trop d’importance et que de là découle la difficulté de trouver un compromis. Cette importance n’est pas tant sportive puisque aucun club français ne semble en mesure de gagner une coupe d’Europe si ce n’est le PSG (ne riez pas !) Bien sûr la possibilité de jouer la Champions League favorise le recrutement ou permet de garder des joueurs une année de plus. Mais au-delà les coupes d’Europe sont une manne financière très importante. Il nous semble donc utiles que la ligue réfléchisse sérieusement, en cette année très particulière, à redistribuer cette manne pour compenser les pertes des clubs qui se sentiraient lésés. Dans l’absolu on pourrait prendre l’enveloppe globale et la redistribuer sur la base des droits TV de la Ligue 1, ce serait la solution qui donnerait le moins de risque d’être contestée au tribunal. A défaut des clubs comme Rennes et le LOSC pourraient se partager équitablement la somme des gains générés l’an prochain grâce à leur participation en Europa League pour l’un et à la Champions League pour l’autre. Cela réduirait la difficulté que le LOSC peut avoir à se voir classé quatrième même si on arrête le championnat à la 27ème ou 28ème journée.

Publicité
Publicité
22 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection du 18 au 21 avril 2020

18/04/2020

« Une affaire qui roule ! », mini-enquête du Coincoin du coin.

Le covid-19, une très mauvaise nouvelle pour les assistés d’un genre très particulier.

D’après certaines enquêtes d’opinion, près de 70 % des français prétendent qu’ils ne feront plus jamais la bise à leurs collègues même après qu’on aura vaincu cette épidémie. Plus de 30 % prétendent qu’ils ne serreront même plus la main. Au Coincoin du coin nous pensons que ces enquêtes faites sous le coup de l’émotion sont à prendre avec des pincettes. Si aucune nouvelle épidémie ne se déclenche dans les 5 années à venir, une fois de plus certaines résolutions seront rapidement oubliées.

Cependant il y a des domaines pour lesquels les engagements pris pourraient être mieux tenus. Ainsi au Coincoin du coin nous avons décidé d’interroger les spécialistes du roulage de joints. Comme beaucoup d’entre-vous l’ont constaté, les fumeurs occasionnels d’herbe et de shit profitent assez souvent, non seulement du stock des fumeurs réguliers, mais également de leurs talents en matière de roulage de joints. Quand un pro du roulage de joints a fini de rouler un joint, il est coutume pour lui de tirer dessus en premier, ensuite, s’il n’est pas seul, il a généralement l’obligeance de proposer à tout un chacun de tirer une taffe, ce qu’on appelle « faire tourner ». A ce propos les fumeurs réguliers qu’on a interrogés nous ont répondu à plus de 95 % qu’après cette crise sanitaire, ils ne feraient plus tourner les joints, sauf justement avec leurs conjoints (le terme conjoint étant historiquement, comme chacun le sait, la personne avec qui ont partageait les joints, avant d’avoir évolué pour désigner plus largement la personne avec qui on partage sa bave et toutes autres formes de fluides corporels.)

Nous n’avons pas interrogé les fumeurs occasionnels mais de leur côté, il est bien possible qu’ils refusent également le joint tendu à l’avenir. Seulement le préjudice sera pour eux, tandis que certains fumeurs réguliers n’attendaient que ce prétexte pour garder la maîtrise d’une ressource qui coûte chère et fait encourir des risques pénaux. De là à croire que ce covid-19 est un complot des fumeurs réguliers, il n’y a qu’un pas que nous ne franchiront pas ! S’ils veulent continuer à fumer de temps à autre un petit joint, les fumeurs occasionnels vont devoir avoir leurs propres ressources et apprendre à se les rouler !

18/04/2020

Le Coincoin musical

A tous les couples en tension ! Le partage commence par celui des sorties dérogatoires !

Nous recevons beaucoup de courriers faisant état des difficultés du confinement. Finalement il semble assez souvent plus difficile pour les couples et familles de supporter cette période que pour les célibataires. Nous aimerions rappeler quelques règles pour le bien-vivre, notamment concernant le partage du temps de sortie. Plusieurs de nos canardées nous ont relaté les attitudes de conjoints qui veulent donner les apparences de la bonne citoyenneté en limitant les allers et venues mais en s’arrangeant être la seule personne sortant du foyer. De nombreuses femmes pensent en outre que leurs conjoints ne leur font pas confiance quant à leurs capacités à maintenir la distanciation sociale en dehors du domicile. Pour donner un peu de baume au cœur à ces femmes qui n’ont pas mis un pied dehors depuis le 17 mars, nous avons demandé à Louane de nous réinterpréter, de son lieu de confinement, son titre « Avenir ». Le nouveau titre de la chanson est donc « Sortir ». Merci Louane !

Sortir

Oh oh, oh oh, oh oh oh
Oh oh, oh oh, oh oh oh
Oh oh, oh oh, oh oh oh
Eheheheheheeee

Sorti par derrière
Loin d’ la maison
Tu m’as laissée hier
Toute seule sur le balcon
L’ voisin veut savoir
Où tu es passé
Je lui mens par devoir
Le Monsieur est couché

Oh oh, oh oh, oh oh oh
Oh oh, oh oh, oh oh oh
Oh oh, oh oh, oh oh oh
Eheheheheheeee

J’espère que tu vas mourir
Et que tu vas bien souffrir
Pendant ce temps j’ vais décrire
Mon chemin pour courir
(Mon chemin pour courir)

Sorti tous les soirs,
Juste pour le promener
Au-delà des trottoirs
De notre quartier
Moi je reste comme une poire
Sur notre pallier
Les papiers de l’espoir
Sont tous accaparés

Oh oh, oh oh, oh oh oh
Oh oh, oh oh, oh oh oh
Oh oh, oh oh, oh oh oh
Eheheheheheeee

J'espère que tu vas souffrir
Et que tu vas mal dormir,
Pendant ce temps j' vais écrire,
Pour demain, l'avenir!
Pour demain, l'avenir..

Parti seul dans la rue,
Si je ne compte le chien
Que tu trouvais cucul
Il n’y a pas si loin
Tu as oublié
D’acheter le pain
Tu vas y retourner
En te croyant malin

Oh oh, oh oh, oh oh oh
Oh oh, oh oh, oh oh oh
Oh oh, oh oh, oh oh oh
Eheheheheheeee

J'espère que tu vas souffrir
Et que tu vas mal dormir,
Pendant ce temps j'vais écrire,
Pour demain, l'avenir!
Pour demain, l'avenir..

Sorti par derrière
Loin d’ la maison
Tu m’as laissée hier
Seule sur le balcon


18/04/2020

Le Coincoin des paris sportifs.

En collaboration avec Mr. S. Cargo, éleveur d’escargots et son cousin V. Rifi, huissier de justice, le Coincoin du coin devrait recevoir d’ici peu l’agrément pour lancer un site temporaire de paris sportifs afin de venir au secours des parieurs qui ne se satisfont pas de parier sur la prochaine bourde de Sibeth ou de Donald et ont besoin de vibrer devant de la vraie compétition pour dépenser leur argent. Nous organiserons donc parallèlement des courses d’escargots qui seront retransmises en direct sur notre site. Les courses seront nombreuses et variées mais l’événement quotidien aura lieu tous les soirs à 20h pile et sera toujours une course de 8 couloirs sur la distance reine de 1 cm ! Le reste de la journée toutes les distances seront mises à l’honneur, sprint, demi-fond, course de fond, marathon (42m), course d’obstacles, course au long cours sur 24h.

L’argent récolté sera reversé au fond de sauvegarde des sénateurs.


18/04/2020

Le Coincoin musical.

Ce soir nous vous offrons une nouvelle réinterprétation d’un tube de Maître Gims qui nous a avoué se prendre au jeu. Il a choisi sa chanson « Malheur, Malheur » et tient à préciser que l’original est l’une de ses chansons auxquelles il tient le plus et dont il est le plus fier. Il a pensé qu’il valait mieux qu’elle soit parodiée par lui-même. Mais qui aurait pu avoir l’idée de parodier une si splendide chanson sans lui demander la permission ?

Malheur, malheur

Ce soir je mange seul, comme hier, avant-hier
L’impression que quelqu’un me regarde à l’envers
Il fait si beau dehors, soleil de partout.
Ah si seulement je pouvais en prendre un bout
En prendre un bout
Je me rappelle les conseils que donnait mon père
"Regarde à gauche et à droite juste avant qu 'tu traverses"
Oui mais, papa, tu sais, mes sorties datent pas d’hier
Je n’ fais plus rien du tout et j’ai mal au derrière
J’ai mal au derrière

Malheur à moi, confiné ici
Moi je préfère une maison, car ici c’est petit
Malheur à moi, faudrait qu’ je dorme que la nuit
J’ peux même pas manger le pain, car le pain est ranci
Car le pain est ranci
Car le pain est ranci

Mes pets fissurent le temps, ils déchargent mon âme
Je fais de petits projets, débarrasser la table
Mieux vaut être suicidaire pour espérer une trêve
Pour me tourner le dos, j’imagine une grève
J’imagine une grève
J’imagine une grève

Malheur à moi, confiné ici
Moi je préfère une maison, car ici c’est petit
Malheur à moi, faudrait qu’ je dorme que la nuit
J’ peux même pas manger le pain, car le pain est ranci
Car le pain est ranci
Car le pain est ranci

Si ça s’ trouve dans deux mois c’est galère
Je tiendrai sûrement jusqu’à l’hiver
Car j’ai fait d’un placard une rizière
J’ai stocké à ne savoir qu’en faire
Si demain c’est la fin de la terre
Je m’ roulerai dans mon PQ tout vert
J’attendrai que survienne un poulet
Pour me balancer par la fenêtre

Malheur à moi, confiné ici
Moi je préfère une maison, car ici c’est petit
Malheur à moi, faudrait qu’ je dorme que la nuit
J’ peux même pas manger le pain, car le pain est ranci

Malheur à moi, confiné ici
Moi je préfère une maison, car ici c’est petit
Malheur à moi, faudrait qu’ je dorme que la nuit
J’ peux même pas manger le pain, car le pain est ranci
Car le pain est ranci
Car le pain est ranci


19/04/2020

Le Coincoin publicitaire.

Covid : le jeu !

En famille ou entre amis, combattez le corona virus autour d’une table avec Covid, le nouveau jeu de société de stratégie de chez Habrosse. Président ou autocrate d’un pays vous devrez prendre des décisions importantes pour retarder l’arrivée du virus puis le combattre. Au préalable, à la tête d’un pays mineur, vous devrez simuler vingt années d’actions et de dépenses publiques qui vous donneront les ressources nécessaires. Saurez-vous maîtriser la politique du ruissellement en arbitrant entre beaucoup d’impôts, qui permettent de financer des masques et des lits d’hôpital mais font fuir les investisseurs et les cerveaux, et peu d’impôts, ce qui libère la croissance et augmente la richesse, richesse qui permet de multiplier les lits de cliniques privées et finira par ruisseler sur l’ensemble du territoire si le soleil n’assèche pas tout entre temps ? En second lieu vous devrez utiliser au mieux vos ressources après le déclenchement de la pandémie. Votre avatar sera-t-il un Macron qui choisit la stratégie du confinement généralisé à retardement ? Opterez-vous plutôt pour la politique irresponsable de Trump, Bolsonaro et du Coincoin du coin ? Passerez-vous plusieurs fois votre tour en attrapant vous-même le covid-19 comme Boris Johnson ? Votre classement dans une partie vous permettra de vous porter à la tête d’un pays de plus haut standing et au bout de plusieurs parties vous pourrez atteindre le but ultime de ce jeu : devenir président de la république de Chine et combattre les chauves-souris et les Pangolins !

Covid, disponible dès le 11 mai. Un jeu pour 19 à 55 personnes de 7 à 77 ans (si le covid ne vous à pas tué avant), prix conseillé 99,99 euros.

Aussi disponible chez Habrosse : Oligopoles, Le bon fichier, Tribale poursuite, Petite tête, Quies, Gluodo.

 

19/04/2020

Courrier d’électeur.

Dans notre édition d’hier nous vous annoncions la fin probable des joints qui tournent. Nous avons reçu ce matin un courriel de l’une de nos fidèles canardés, Mme Jeanne Fumpa, graphiste de métier, qui dit avoir justement pensé à cela et avoir pris récemment un statu d’autoentrepreneuse pour se lancer dans la fabrication d’embouts de joint décorés en plastique garanti 100 % recyclé. Chacun de ces embouts sera une création totalement personnalisée selon vos bons désirs ou son inspiration du moment si vous n’avez pas d’idée précise. A l’instar d’un tatouage ou d’une tee-shirt imprimé, l’embout de joint sera donc un objet personnel qui vous définit en tant qu’individu.

Au Coincoin du coin nous nous enorgueillissons d’encourager la lutte contre le corona virus tout en favorisant l’artisanat made in France, et c’est pourquoi nous proposerons bientôt à madame Fumpa un encart publicitaire à titre gratuit. Cependant comme il est toujours interdit de fumer de l’herbe en France, ces embouts seront dénommés « Embout à cigarettes », ce qui ne sera pas un gros mensonge car vu le prix de la cigarette, on trouvera bientôt souvent utile de les faire tourner. L’embout à cigarettes, jusqu’ici marque d’un embourgeoisement suranné, devrait donc bientôt faire partie du nécessaire de poche le plus commun.

20/04/2020

Le Coincoin philosophique

Vous vous souvenez du temps où, après un long week-end de pluie ayant contrarié tous vos projets de balades, de sport, de jardinage, vous vous leviez le lundi matin sous un soleil radieux ?

C’était chiant, hein ?

20/04/2020

Le Coincoin du temps qu’il fait.

Une bonne nouvelle venue du ciel !

Depuis le début du confinement la composition de l’air qu’on respire semble se modifier de manière considérable. A tel point que nos fidèles canardés qui se disent encore volontaires pour répondre à notre appel au Trouday, nous font souvent part de leur envie d’aller le 11 mai faire du sport sur leur parcours habituel afin de profiter d’un air pur avant que le ballet des automobiles ne recommence !

Holà canardés ! Attention ! Il faut faire très attention avec ça ! C’est un peu comme si vous faisiez de la plongée sous-marine, il faut remonter à la surface par palier ! A vous qui êtes habitué à la pollution, dont le corps s’est adapté à cet environnement, nous ne pouvons que conseiller la plus grande prudence. N’allez pas vous mettre mal à un moment où les pompiers doivent réserver leurs interventions aux malades du covid et aux femmes et enfants battu-e-s.

Cependant nous nous voulons rassurants. D’après les dernières informations le nuage de Tchernobyl 2 le Retour, aurait recouvert une large partie de la France, autorisé en cela par les dispositions de l’Europe commissionnaire qui n’autorise plus les autorités françaises à arrêter les nuages toxiques à ses frontières. Et donc ce vaste nuage ayant pour origine l’incendie qui ravage les alentours du sarcophage pourri censé préserver l’humanité d’un désastre pour les centaines de milliers d’années à venir et qui a emporté avec lui son lot de poussières hypertoniques, vient d’en répandre une partie chez nous. Voilà pourquoi vos organismes habitués à respirer les pires saloperies nées du génie humain ne devraient pas trop s’inquiéter et dès à présent vous pouvez sans crainte ouvrir en grand vos fenêtres quand vous faites du vélo d’appartement !

C’est bien foutu quand même !

20/04/2020

Y en a mare au Coincoin

Géopolitique des petites catastrophes d’hier, aujourd'hui et demain.

Vous avez sans doute entendu parler de ces quelques centaines de pompiers luttant contre l’incendie autour de la centrale de Tchernobyl. Cela vous a paru peu au regard de la menace ? Vous ne vous êtes pas dit que sauver des centaines de milliers de vie en arrêtant l’économie mondiale dans le cadre de la lutte contre le covid ne justifiait pas pour autant un tel attentisme. Risque de contagion ou pas on pourrait penser que la moitié des canadairs disponibles de l’Atlantique à l’Oural et de gros contingents de soldats du feu devraient se précipiter au secours de leurs homologues ukrainiens dans de telles circonstances. Vous ne vous êtes pas dit que ce territoire sans habitants humains si ce n’est quelques Stalkers vivant leur délire à temps plein, aurait dû, après la chute du mur de Berlin, faire l’objet d’un traité particulier en devenant un espace appartenant toujours à l’Ukraine mais administré par une agence internationale sous mandat de l’ONU capable de mettre sur la table tout l’argent nécessaire à tout moment ? Tchernobyl est sans doute un élément central des problématiques écologiques de notre temps. Cette catastrophe a fait basculer l’opinion et le nucléaire, pourtant allié de la lutte contre les gaz à effet de serre, a sans doute lancé trop de coups de semonces pour recevoir le soutien massif de la communauté humaine. Le potentiel destructeur dépasse l’entendement et le temps de retour à la normale en cas d’accident est simplement insaisissable pour une espèce vivant en moyenne moins de cent ans. Tchernobyl a eu lieu et depuis le bloc de l’est s’est effondré. Tchernobyl à portée de fusil de la Biélorussie mais aussi de Kiev, pas si loin de Moscou. Vous ne vous êtes pas dit que si la Russie et l’Ukraine était encore sous même administration, l’incendie aurait peut-être été circonscrit très rapidement ? Vous ne vous êtes pas dit que cela n’aurait peut-être rien changé ?

L’Ukraine russophobe et l’Ukraine russophone. L’ostentation de la Russie éternelle, ses pays vassaux. L’Otan et l’Europe, orangistes. L’humiliation post-soviétique de la Russie et sa réaction. Vous vous souvenez des incendies de 2010 qui embrasèrent surtout la Russie mais aussi la Biélorussie et l’Ukraine ? C’était bien après la révolution orange mais juste avant le retour d’un russophile à la tête de l’Ukraine, caractère russophile trop affirmé, peut-être, il eut la tentation d’annihiler le rapprochement ukrainien des occidentaux opéré par les orangistes. En 2014 il était éjecté du pouvoir et en réaction les territoires de l’est se rebellaient contre Kiev, la rupture était consommée entre Kiev et Moscou. Mais à l’été 2010 les deux parties étaient plutôt en phase de rapprochement et qu’a-t-on dit de la gestion des incendies qui menaçaient pareillement Tchernobyl ? On a dit que Moscou et Kiev faisaient preuve d’un certain laxisme apparent et à tout le moins d’une communication rassurante mais des plus légères. Si le sarcophage fut épargné l’élévation dans les airs de particules radioactives avait déjà lieu il y a dix ans en arrière. La question de la sécurité du site nucléaire, sachant qu’il faudra sans doute répéter les constructions de sarcophages, est épineuse. Les relations post guerre froide n’ont pas apaisé l’hostilité de l’occident vis-à-vis de la Russie et le rapprochement ukrainien de l’occident est une marque de défiance supplémentaire qui n’a pas pour autant permis à l’Ukraine d’entrer dans un cycle vertueux de croissance, Ukraine qui est désormais amputée d’une partie de son territoire. Tchernobyl est un héritage commun aux russes et ukrainiens en territoire ukrainien, mais c’est une menace directe pour les deux pays et la Biélorussie et plus largement pour l’Europe et le monde. L’attentisme durant les jours de crise peut-être vu comme une façon inavouée de dire à la communauté internationale : tout le monde met la main à la poche ou tout le monde en paiera le prix ! Cela pouvait être vu ainsi en 2010, la nuance avec 2020 c’est que les russes ont encore plus de raison de penser que les occidentaux doivent sortir le carnet de chèque si l’on veut arrêter de jouer à se faire peur.

Alors bien sûr, une fois de plus il n’y a pas lieu de s’inquiéter, tout est sous contrôle et la radioactivité remobilisée après ces incendies et ayant voyagé jusqu’à nous est très faible nous dira l’IRSN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire). Tout est normal en somme. Tout est toujours normal.

Quand est-ce qu’on arrête de jouer à se faire peur ?

21/04/2020

Coinsidérations sur la souffrance des malades.

Sauver des vies et éviter la souffrance. Tel semble le but honorable que s’est fixé le gouvernement dans son jeu d’équilibriste. Endiguer l’épidémie pour ne pas surcharger les services de réanimation tout en tentant de remettre l’économie en marche. On a vu et revu les infographies qui prouvent que sans confinement généralisé les capacités hospitalières seraient totalement dépassées par le nombre de malades graves nécessitant des soins. C’est peu contestable, sauf peut-être si un vrai confinement ciblé avait été mis en route bien avant le 16 mars. Cependant on pourrait imaginer le scénario le plus libéral qui soit, c’est à dire en laissant la maladie se diffuser avec une maxime qui dérange moins lorsqu’il s’agit d’économie : « Seuls les forts survivent ! » Maxime qui d’ailleurs tend, à l’heure des quasi-monopoles issus de l’économie numérique, à être remplacée par : « Winner Takes All ! » Pas de place pour les médiocres, même en bonne santé. Dans ce cas-là une grosse partie de la population contracte la maladie en quelques mois, il y a possiblement ensuite une immunité collective. Même si ce covid-19 laisse penser qu’avec lui ce ne serait peut-être pas si simple, plus la diffusion est rapide, meilleures semblent les chances de voir cette immunité advenir. Cependant le bilan prévisible ferait assez peur, multipliez le taux actuel de mortalité lié au covid par 35, 40, ou 45 millions de français et vous serez encore en dessous des chiffres. En l’absence de possibilités de prise en charge, le nombre de malades qui guérissent serait moindre. Beaucoup de personnes mourraient tout simplement chez elles et les symptômes les plus douloureux font dire que ce n’est pas une chose qu’on a envie de souffrir ou de voir souffrir. L’action du gouvernement est donc louable sur ce simple critère.

Au Coincoin du coin nous croyons néanmoins que la souffrance n’est pas si problématique pour le gouvernement. Il s’agirait plutôt de la souffrance générant de la publicité, celle dont on ferait étal dans les journaux et qui aurait des effets électoraux dramatiques. Nous disons ceci en nous basant sur la simple analyse des chiffres communiqués. Nous avons atteint hier le chiffre dit « symbolique » (on se demande d’ailleurs pourquoi puisqu’il y aura d’autres chiffres ronds) des 20000 morts liés au covid. Sur ces 20000 morts le gouvernement annonçait plus de 7750 morts dans les établissements de type Ehpad. Donc, à moins de supposer que les Ehpad bénéficient de matériel de réanimation en nombre suffisant, ce qui est assez douteux, il est à craindre que les personnes mourant en Ehpad du covid-19 vivent assez souvent leurs derniers souffles dans une réelle souffrance physique et sans tous les soins qu’ils pourraient avoir dans une unité spécialisée. Peut-être que la souffrance est moins longue que pour des personnes plus jeunes qui résistent plus longtemps, mais c’est de la souffrance tout de même. La publicité qu’on en fait est probablement moindre que celle que feraient des familles qui verraient leurs proches mourir à domicile. Le personnel des Ehpad est tenu à un devoir de réserve quand des proches auraient peut-être dans l’idée de filmer la souffrance juste pour alerter du scandale de la situation, de la nécessité d’agir.

On peut espérer que le covid-19 soit un virus particulièrement vicieux, le virus du siècle. Ou bien on peut penser que la destruction des écosystèmes va conduire immanquablement à la multiplication de tels virus. Dès lors la distanciation sociale ne pourrait pas prendre régulièrement la forme d’un confinement généralisé. Dans une telle hypothèse nous sommes convaincus que les stratégies d’endiguement passeront à l’avenir par le confinement ciblé, mais il faudra qu’il soit fait très en amont, les gouvernements auront appris de leurs erreurs. Ou bien, l’habitude aidant, nous rentreront dans l’acceptation que ceux qui n’ont pas les capacités physiques pour résister mourront, peut-être chez elles, sans assistance. La seule chose dont nous sommes certains c’est qu’aucun gouvernement ne va se lancer de lui-même dans le questionnement d’un système qui détruit les écosystèmes, ni dans celui d’un mode de vie qui fait de vous une personne à risque alors que la connaissance scientifique a tout de même établi des pistes sérieuses sur la manière d’avoir une immunité correcte même si l’industrie fait surtout son beurre en arpentant le chemin à l’envers.

21/04/2020

Le Coincoin publicitaire

Selon de nombreuses projections, la prochaine grande fête autorisée pourrait bien être celle d’Halloween. Soyez sûr d’être à la mode du moment, réservez dès aujourd’hui sur le site de Titi votre déguisement Covid-19 ! Grosse sphère rembourrée et parsemée d’excroissances le déguisement Covid-19 de chez Titi existera dans toutes les tailles, même pour nouveau-né.

Avertissement : Le déguisement Covid-19 pour adultes de chez Titi n’est pas adapté au franchissement des portiques de métro ni des portes de moins de 1m10 de large et condamne tout usage des bras durant le temps où vous le porterez.

Titi, des idées de génie.


21/04/2020

Brève de Coincoin

Cueilli à domicile.

A Lyon un homme a tenté de profiter de la situation pour s’emparer de la caisse d’un supermarché. Faisant le constat que de nombreuses personnes vont et viennent avec toutes sortes de masques dans la rue et les commerces, il a pensé qu’il passerait tout à fait inaperçu si lui-même en portait un. Entré dans le magasin en respectant strictement la distanciation sociale, il a attendu son tour avant de passer à la caisse. Là il a entrouvert son blouson pour menacer la caissière d’une arme à feu qui s’avéra plus tard être un jouet. S’emparant d’un butin de 156 euros et 20 centimes il est ensuite sorti calmement et a tourné à l’angle pour ôter son masque et son blouson qu’il a jetés dans un sac plastique, puis il a continué le plus simplement du monde son chemin jusque chez lui sans être embêté le moins du monde. Le coup parfait… ou presque.

N’ayant pas pu acheter de masques classiques, l’individu en question avait décidé de sortir avec un masque de fortune comme de nombreux français le font actuellement. Il a donc récupéré un tee-shirt troué qui traînait chez lui dans un carton et l’a déchiré en deux dans la longueur pour trouver le moyen de se l’enrouler autour du visage ; puis il s’en est allé commettre son larcin. Las, hélas, il aurait sans doute dû se mirer dans un miroir avant de sortir. Cet individu, divorcé depuis deux ans et ayant encore la garde de ses enfants un week-end sur deux n’avait rien trouvé de mieux qu’un vieux tee-shirt de son fils aîné portant une étiquette avec son nom et son prénom. Il eut encore une chance de s’en sortir s’il s’appelait lui-même Martin et avait choisi Lucas comme prénom pour son fils. Mais quand on s’appelle Braliskaslibounitchov et qu’on a appelé en 2010 son fils Barack en hommage à Obama, il faut s’attendre à être vite retrouvé si on met son masque à l’envers !

18 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection du 15 au 17/04/20

15/04/2020

Brève de Coincoin
Covid-MLF : Maladie de la Libération de la Femme.

Si de nombreuses femmes vivent actuellement des situations très délicates car confinées avec un tyran mettant parfois leur vie en péril, le covid est aussi un moment de pause bienvenu pour bon nombre de nos concitoyennes par rapport aux exigences ordinaires de la société. Paradoxalement cette pause pourrait être encore mieux ressentie après la fin du confinement si l’État donne les moyens et la consigne du port du masque durant les mois suivants. Le port du masque peut sembler être une contrainte, notamment pour ceux qui, le matin, se contentent de s’asperger d’eau et de se donner un coup de peigne avant de sortir. Pour la plupart des femmes le début de journée est un peu plus difficile. Les hommes ne sont pas plus à leur avantage que les femmes, pas plus naturellement beaux, ce n’est que d’un long processus historique qu’est née l’idée que les femmes devaient toujours être plus apprêtées que les hommes pour bien figurer et tenir leur rang en société. Il n’y a rien de plus insupportable pour les femmes que d’entendre une réflexion désagréable sur leur apparence de la part d’un homme qui visiblement ne se sent pas tenu de faire le moindre effort. Le port du masque permet donc aux femmes de s’affranchir de cette contrainte quotidienne, notamment de l’idée qu’il faudrait vérifier dans une glace que rien ne cloche ne serait-ce que pour descendre les poubelles ou aller acheter du pain. Avec le port du masque tout le monde est remis sur un pied d’égalité en un seul geste qui est d’une facilité déconcertante.

Les écoles qui pratiquent le port de l’uniforme, malheureusement toujours en distinguant le vêtement féminin du vêtement masculin, pourraient peut-être s’inspirer de ce constat pour rendre durablement obligatoire le port du masque afin de ne considérer les élèves que sous l’angle de leurs purs résultats scolaires.

16/04/2020

Le Coincoin musical.

Aujourd’hui c’est Maître Gims et Niska qui nous ont fait l’honneur de réadapter la très grande chanson « Sapés comme jamais », un chanson qui vous a fait danser comme jamais ces dernières années et qui rend, dans cette réécriture, hommage aux gens confinés dans de petits appartements et qui ont tendance à laisser agir le principe d’entropie, notamment en ce qui concerne leur tenue vestimentaire. Gims et Niska nous ont promis de retourner le clip dès la fin du confinement pour le mettre en conformité avec les nouvelles paroles et autant vous dire qu’on attend ça avec impatience.

Sapés comme jamais.

Sapés comme jamais, sapés comme jamais de jamais
Sapés comme jamais, jamais
Sapés comme jamais, sapés comme jamais de jamais
Sapés comme jamais, jamais

On passe la porte, pas besoin d’ chapeau
On va sur le pallier, fumer des mégots
Dans une chambre de bonne ou bien en studio
Du café sans sucre on en a plein l’ dos
On est des Tuche pour la déco
Ça va faire longtemps qu’on pense plus boulot
J’ manie les mégots par soucis écolos
On se demande si c'est pas un complot

Slip de bain, slip de bain
Le vêtement d’hier et demain
Et demain, et demain
La mer dans la salle de bain
Slip de bain, slip de bain
Le vêtement d’hier et demain
Et demain, et demain
La mer dans la salle de bain

Pas avant minuit (Pas avant minuit)
Je vais pas m’ couvrir d’un jean (Je vais pas m’ couvrir d’un jean)
C’est pas sur ma liste
Les cheveux sont mouillés des doigts
Le habits qui brillent, jamais lavés depuis
Ma vie est vraiment mal, mal, mal, mal

Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais
Chouchou, escarpins (Trop chaud)
Doudou et Boudin (Boudin boute-en-train)
Cocote pas Chanel (Cocote)
Cocote pas Chanel (Cocote Chamelle)

J’ai des trous partout jusqu’au cou
J' contrôle la ne-zo, j’ai qu’une fenêtre sur cour
Handeck ceux d’en haut, sale petit voisin, tu m’as vu !
Quand tu m’as vu tu t’es marré !
T’as vu mon gros, pas de maillot, même pas d’ chaussures
J' suis Confiné, tu vois j' veux dire ?
Hein hein, Normalisé
Emmanuel m'a posterisé
Charlie Delta localisé
Les flics en bas sont focalisés
Sapés comme jaja, jamais
Dorénavant, j' aurai des poux
J'avoue, c’est là, ma plus grande histoire, imbécile
J’ai plus confiance en ma vessie
Des poux, zona et herpès
Oui j’ vide mon sac, tu veux la recette ?

Pas avant minuit (Pas avant minuit)
Je vais pas m’ couvrir d’un jean (Je vais pas m’ couvrir d’un jean)
C’est pas sur ma liste
Les cheveux sont mouillés des doigts
Le habits qui brillent, jamais lavés depuis
Ma vie est vraiment mal, mal, mal, mal

Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais
Chouchou, escarpins (Trop chaud)
Doudou et Boudin (Boudin boute-en-train)
Cocote pas Chanel (Cocote)
Cocote pas Chanel (Cocote Chamelle)

Pyjama sans le bas (Beau gosse)
Une chemise et des gants (Beau gosse)
Tatoué sous les bras (Beau gosse)
L’égo est au placard (Beau gosse)
A ta santé oh ! (Beau gosse)
Le fric est parti hé (Beau gosse)
Boulot j’ donne ma dèm oh (Beau gosse)
Vivre en pyjama hé (Beau gosse)

Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais
Chouchou, escarpins (Trop chaud)
Doudou et Boudin (Boudin boute-en-train)
Cocote pas Chanel (Cocote)
Cocote pas Chanel (Cocote Chamelle)

16/04/2020

Info, le Coincoin du coin.

D’après une minutieuse enquête, la génération de baby-boomer dite « CVD » et qui naîtra l’hiver prochain aura une espérance de vie :

1/ Éternelle si elle croit en Dieu selon les croyants.
2/ Éternelle pour ceux d’entre-elle qui deviendront très très riche selon Google.
3/ De 200 ans selon les prêtres Bogdanov.
4/ De 120 ans selon nos canardés amateurs de nos pages droites.
5/ De 90 ans selon nos canardés amateurs de nos encarts centraux.
6/ De 60 ans selon nos canardés amateurs de nos pages gauches.
7/ De 33 ans pour ceux d’entre-elle qui ne deviendront pas très très riche selon Google.
8/ De 33 ans selon les complotistes.
9/ De 23 ans selon les collapsologues.
10/ De 2 ans selon le covid-21.

16/04/2020

Conversations de fenêtres et balcons, nos pigistes ont entendu.

– Papa !
– Je répare ce fichu vélo ! Laisse-moi tranquille !
– Non !… Si une force agit sur un corps, celui-ci est accéléré, déformé ou il change de direction. T’es d’accord avec ça ?
– Je suis d’accord avec toutes les définitions écrites dans ton bouquin.
– Et la force se mesure en newton !
– Super !
– Alors donne-moi la définition d’un newton si t’es si fort !
– Un newton c’est la force que subit un corps d’une masse d’un kilo quand on l’accélère de un mètre seconde par seconde. Tant que dure cette accélération ce corps subit une force de un newton. Si la masse est de deux kilos, ça fait deux newtons. Pour accélérer une masse d’un kilo de deux mètres seconde par seconde, il faut aussi une force de deux newtons.
– D’accord. Et une fois lancée ?
– Une fois lancée s’il n’y a plus de force qui intervient c’est le principe d’inertie, la masse va continuer tout droit à la même vitesse.
– Donc après ça, pour qu’elle s’arrête il faut une force.
– Oui.
– Sauf qu’on ne pourra pas dire qu’elle est accélérée, déformée ou qu’elle change de direction !
– Ben si ! Si elle se fracasse sur le sol, elle peut se déformer. Elle sera accélérée mais en sens inverse. Décélérée si tu préfères.
– Donc selon toi une force de frottement c’est une décélération ?
– Oui.
– Pourtant c’est pas à proprement parler une force en sens inverse ! Si par exemple on pense aux freins de ce vélo. Une fois à l’arrêt les freins vont pas renvoyer le vélo en arrière !
– Heu… Je ne vois pas le rapport. Si le vélo est à plat et à l’arrêt, il n’y a plus de frottement, donc plus de force de frottement. Ça te va ?
– Non !… Imagine que ta masse soit posée sur le couvercle d’un puits. La masse est à l’arrêt sauf que si tu enlèves le couvercle, elle tombe à cause de la gravité.
– Fatalement.
– Donc la force d’accélération qu’elle subit est constante.
– C’est mieux ainsi, crois-moi !
– Donc il faut une force qui s’oppose en permanence à cette accélération.
– Ben là c’est le couvercle du puits !
– Oui mais si tu enlèves la gravité, il ne reste plus que la force qui va en sens inverse ! Or la masse ne serait pas éjectée en sens inverse !
– Écoute ! Quand j’aurai remis ce vélo sur ses roues, tu monteras dessus en appuyant sur les pédales tout en freinant à fond ! T’avanceras pas d’un poil mais tu ne partiras pas en arrière si tu arrêtes d’appuyer sur les pédales. C’est la même chose !
– Je ne suis pas d’accord ! Je trouve que ce n’est pas logique de dire qu’un corps est accéléré, déformé ou qu’il change de direction alors qu’il est posé sur un couvercle ! Ou alors il faut admettre qu’il ne subit pas de force quand deux forces s’annulent !
– Les forces s’annulent !
– Pour moi une force de frottement ne devrait pas s’appeler force ! C’est une anti-force !
– On l’appelle force donc c’est une force ! Si tu veux faire aussi bien que ton père tu ferais mieux de te contenter d’appliquer les formules. C’est de la physique, pas de la philo.
– C’est pareil.
– Si on veut. Tiens, viens m’aider deux secondes.
– Quel intérêt de réparer un vélo quand on peut pas faire de vélo ?
– Quand on peut faire du vélo on n’a jamais le temps de réparer les vélos !
– C’est mal fichu le monde quand on y pense.

16/04/2020


Courrier d’électeur.

Dans une brève de l’un de nos pigistes sur la version papier de lundi, nous faisions remarquer que par chance, ce confinement arrivait en 2020, à l’heure de l’internet haut débit, des tablettes et tout le toutim. L’un de nos canardés, Mr O. Nouman nous a renvoyé l’article découpé auquel il a joint trois feuilles A4 portant chacune un mot.

HASARD
OU
COINCIDENCE ?

16/04/2020

Le Coincoin, canard confit plus que confus.

La rédaction du Coincoin du coin tient a présenter ses excuses aux personnes qui se sont senties offensées par certaines de ses positions concernant le confinement, il n’y avait là rien de personnel mais un avis global tentant de peser le pour et le contre du confinement ciblé par rapport au confinement généralisé.

Nous sommes conscients d’avoir dit quelques sottises, sans pour autant être en mesure de nous souvenir lesquelles. Cependant, d’après une enquête de pigistes indépendants qui ont établi un classement de tous les médias importants selon la justesse de leurs prédictions quand aux difficultés induites par le confinement et surtout celles à venir pour en sortir, en date du 15 avril le Coincoin du coin y pointait à la deuxième place, un peu derrière le Garofi mais très loin devant le Figaro, le Monde, Libération, Ouest-France… Cela signifie que très peu de nos prédictions ont jusqu’alors été infirmées par les faits et nous remercions le gouvernement pour son amateurisme qui rend peu probable qu’elles le deviennent dans les semaines à venir !

17/04/2020

Courrier d’électeur.

Nous recevons de très nombreux courriers ou courriels de la part de canardés en ce moment. Certains nous reprochent une tendance à publier beaucoup d’articles sans intérêt, trouvent que cela manque de fond et que nos pigistes semblent passablement désœuvrés. Nous acceptons cette critique et nous assumons une forme de « remplissage » de colonnes. Mais nous avons des circonstances atténuantes puisque nous avons donné des consignes strictes concernant le respect d’un confinement que nous avons pourtant jugé dès le départ inutile. Il est difficile de mener notre travail ordinaire d’autant plus que nous sommes connus pour être spécialisés dans le micro-trottoir.

A propos du courrier d’électeurs, certains canardés nous font part de leurs états d’âmes, de manière brute ou imagée, on sent que vous êtes nombreux à avoir besoin de parler. Aujourd’hui nous avons choisi de mettre en avant un texte de Mr Gilles Blues. Tenez bon Gilles ! Si vous faites partie de ceux qui continueront le confinement après le 11 mai, adoptez un chien, cela pourrait vous aider.

Éteint

J’ai fini par prendre la trace
De guerre lasse
J’ai suivi
Et j’ai fini
Dans une impasse
La porte a claqué
Il n’y avait pas de porte
Sur le mur derrière moi était écrit « Cours ! »
Il n’y avait pas de place
C’était une erreur
Un décor intérieur
A l’extérieur
Maintenant je suis sur le sol, les bras en croix
Il faut faire un choix
Mais je n’ai pas de choix
La cour est un puits
Où les murs ont grandi
Depuis hier les murs ont grandi
Ils captaient le son
Et puis la lumière
J’entends le bruit de fond
De tout mon univers
Toute ma vie entière
Tient sous un réverbère
Où même ma raison
N’éclaire plus ma prison
Allons !
Debout !
Cours !
Il reste encore un bout
De ce chemin d’égout
Puis tu pourras poser
Poser là ton égo
Sur ce tas de mégots
Devenir un robot
Ou trouver tout là-haut
Au bout de ce tunnel
Le néant éternel

17/04/2020

Le Coincoin publicitaire

Avez-vous idée du nombre de bactéries que contient votre brosse à dents au bout de quatre mois d’utilisation ? Un très grand nombre ! Pour éviter cela, achetez la brosse à dent antibactérienne Signul !

Ou sinon, achetez n’importe quelle brosse à dents et désinfectez-la régulièrement dans de l’eau bouillante contenant du bicarbonate de soude. Mais ce serait pas cool parce que nous avons besoin que vous achetiez notre brosse à dents Signul. Certes elle est un peu plus chère du fait qu’on a dépensé des sous pour faire de la pub, mais ça la rend plus fun aussi. Soyez sympa ! Achetez-la !

17/04/2020

Le Coincoin publicitaire

Vous voulez perdre du poids sans aucun effort ? Les petits plats cuisinés Comme-je-m-aime sont faits pour vous ! Comme-je-m-aime vous offre une garantie absolue contre tout risque d’intoxication alimentaire. Tous les plats Comme-je-m-aime sont chauffés à plus de 1000°C histoire de vous assurer qu’il ne reste aucun germe pathogène. Avec Comme-je-m-aime, contrôlez strictement votre apport calorifique sans vous priver de manger ni de mourir du scorbut ou de toute autre maladie liée à une carence en vitamines et minéraux. Avec Comme-je-m-aime, vous allez vous aimer !


17/04/2020

Le Coincoin du coin, un canard à la mare, marre.

Bravo Mr. Le président ! Dans la bataille à distance qui nous oppose au gouvernement et à vous-même, il semblerait que vous nous ayez un peu mis en échec, sinon mat. En effet, si l’appel à la Troustache semble parti pour être une totale réussite, la mobilisation en faveur du Trouday, qui a démarré sur les chapeaux de roues, semble avoir depuis un peu patiné et de plus, de nombreux canardés qui s’étaient engagés au préalable pour le faire, disent se sentir dans l’obligation de reculer, par loyauté envers la nation, envers leur employeur, et surtout par peur de pertes financières. Pourtant l’annonce d’un début de déconfinement un lundi était un risque majeur pour vous et nous avions prévu que celui-ci aurait lieu un dimanche afin de court-circuiter l’appel au Trouday. Nous pensions que n’importe quels parents ayant tenu leurs enfants confinés durant deux mois considéreraient comme indigne le fait de les renvoyer à l’école sans qu’ils aient pu au préalable passer une vraie journée de congé. Et nous pensions que vous en auriez conscience. Renvoyer les enfants à l’école c’est s’assurer que le virus va de nouveau circuler. On peut toujours prétendre que ne pas rouvrir les parcs ou les lieux ordinaires de large rassemblement le dimanche 10 contiendra la propagation du virus. C’est à notre sens assez douteux et même si c’était le cas, il y a encore matière à discriminer pour ne pas pénaliser tout le monde. Aujourd’hui les campagnes et villes petites et moyennes apparaissent souvent comme étant la dernière roue du carrosse d’une économie menée par les grandes villes dynamiques. Il y a bien des avantages à vivre dans des grandes villes, mais en période de confinement cet avantage se perd un peu ou même devient désavantage. Eh bien tant pis pour les habitants des grandes villes ! Dans les petites, là où rares sont les transports en commun circulant le soir ou le week-end, les gens ont souvent la nécessité d’avoir un véhicule mais aussi la chance d’avoir la campagne ou des forêts à portée de main. Mr Le président ! Dans la conversation avec Édouard Flippe que nous avons révélée au grand public, vous avez dit avoir choisi le 11 mai justement pour prouver que notre influence n’était pas à la hauteur de nos prétentions. Nous actons votre victoire ! Mais au nom de nos désaccords, allez-vous, vous, homme libéral, refuser à ces gens des campagnes et des petites et moyennes villes, le droit d’aller se promener en forêt le dimanche 10 mai ? Allez-vous continuer à les infantiliser totalement, à ne pas croire qu’ils pourraient ce dimanche faire l’effort de maintenir une distanciation, distanciation qui de toute façon sera dès le 11 difficile à maintenir au travail et dans les écoles ?

Si votre réponse et oui Mr. Le président, gageons que vos concitoyens sauront s’en souvenir lors des prochaines élections… ou pas.

17/04/2020

Le Coincoin publicitaire

Pour fêter la fin du confinement Harico lance le Haricovid. Haricovid le bonbon en forme de virus qui vous pourrit la vie en commençant par les dents. Haricovid, disponible le 11 mai dans toutes les drogueries pour enfants en paquet de 19 ou 55 à partager avec tous tes amis sans te laver les mains.

Harico c’est con la vie, pour les grands et les petits.

(Pour notre santé financière, évitez de ne pas manger gras, salé, ou sucré!)

14 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection des 13 et 14 avril 2020

13/04/2020

Dans son désir permanent d’apporter du réconfort à ses canardés, le Coincoin du coin a convié le fameux groupe Blanc Coton accompagné de Cléopatra Adama pour qu’ils interprètent, de leur lieu de confinement, leur fameuse chanson d’amour à notre pays qu’on aime. Un petit mot sur l’histoire de cette chanson. Blanc Coton et Cléopatra sont des français d’un certain standing qui voyagent beaucoup hors de nos frontières. Cette chanson fut écrite lors de l’éruption du volcan islandais qui avait un nom à coucher dehors et qui leur a gâché plusieurs semaines de vacances durant lesquelles ils et elle furent obligés de rester dans l’hexagone. Ayant cette année été forcés de se réfugier sur le pauvre bord de mer hexagonal car pris de court, nos invités de marque se sont fait une joie de réinterpréter leur fameux tube : « Petit pays ! » Merci à eux !

Avec eux, avec vous, avec nous, tous ensemble, la France vaincra le corona !

(ci-joint les paroles pour ceux qui veulent faire du karaoké)

Petit pays
Je t'aime beaucoup
Petit petit
Je l'aime beaucoup
Petit pays (Petit petit petit pays)

Je t'aime beaucoup (beaucoup beaucoup)
Petit petit (Petit petit petit pays)
Je l'aime beaucoup
Aéroport CDG le Hall des arrivées, retour dans mon petit bled mon petit pays apeuré
Architecture unique faite de tours et de briques
Le paradis sur terre situé au Nord-Est Atlantique
Et la poisse se lit sur les visages
Grâce aux cieux tout le monde se soucie au moment de l'atterrissage
Les gens sont furieux à la vue sordide du paysage
Pas pressés de retrouver la fatigue de la ville embouteillage

Ouille ouille ouille, me font mes os, et je somatise un max
Dès que j'arrive à sainta cantina, j’ prends une p’tite drogue à l’as
Je m’embarrasse de trop affaires et j’ me fonds dans la masse
La pollution m’agresse et tous mes soucis s'entassent

Petit pays
Je t'aime beaucoup
Petit petit
Je l'aime beaucoup
Petit pays (Petit petit petit pays)
Je t'aime beaucoup (beaucoup beaucoup)
Petit petit (Ah mon petit calvaire)
Je l'aime beaucoup

Le calvaire c'est ma terre dès que j'y suis je me sens rien
La tête dans les rouages les pieds dans l' seau j' ne souris de rien
Petit pays sans cœur ta pauvreté et ta richesse
On y sème des poids et on y récolte la tristesse

Viens faire un tour dans mon bide goûter aux plaisirs de ma vie
Prendre un bain de merde dans la centrale par les égouts d’ Paris
Prends un taxe et t'entendras les milliers de klaxons du pays
Bois ta drogue, mange ta soupe et déguste un bon poison gris

Le bruit l'odeur tu sais chez nous font partie du décor
Avec un mélange de couleur sans symbiose ni accord
Les gens se contentent de peu pour dire qu’ici on est chez eux
Petit pays solitaire et malheureux

Petit pays
Je t'aime beaucoup (beaucoup beaucoup)
Petit petit
Je l'aime beaucoup
Petit pays (Petit petit petit pays)
Je t'aime beaucoup (beaucoup beaucoup)
Petit petit (Petit petit pays)
Je l'aime beaucoup (Cabot Merdé !)

Hé oui on l'aime vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup
C'est pour ça que la nostalgie nous gagne à chaque fois qu'on revient
On l'aime et il nous manque beaucoup, beaucoup, beaucoup
C'est pour ça que dès que l'occasion se présente c'est clair rien nous retient
Profitons-en évadons nous, par des voyages de plaisir au loin
Évadons-nous
Vers tous ces coins de paradis qui font du bien
Fier de plonger au cœur de leurs piscines
Je me laisse porter loin des glandeurs
De toutes ces villes qu’ils se destinent

Ouille ouille ouille ouille
Ce détachement qu’on ressent
Aïe aïe aïe aïe
C'est comme une guerre pour nos enfants
Ouille ouille ouille ouille
Écoute Blanc Coton, Cléopatra s'en viennent chanter

Petit pays
Je t'aime beaucoup
Petit petit
Je l'aime beaucoup

13/04/2020

Le Coincoin musical. Penaud bientôt de retour avec un nouvel album.

Malgré notre intervention auprès de la municipalité lyonnaise, le très grand chanteur français Penaud, qui dans les années 80 était encensé par nos pages gauches avant de devenir une icône de nos pages droites, ne pourra pas renouveler son expérience de filmage de clip dans un bâtiment historique. Il souhaitait en effet profiter du confinement pour venir filmer avec juste un cadreur et un déambulateur son futur clip à la Halle Tony Garnier. Nous avons soutenu cette initiative par fidélité envers ce grand artiste mais les ordres concernant le confinement sont stricts. Cependant Penaud tenait à nous remercier pour notre soutien et il nous a confié que son prochain album serait une forme d’apothéose représentative de l’ensemble de sa carrière. On y retrouvera donc divers thèmes et personnages rencontrés durant quatre décennies dans son riche répertoire. Aussi c’est avec un sentiment de fierté non dissimulé que nous sommes en mesure de vous révéler les paroles de la chanson phare de son prochain album et qui s’appelle : « Docteur Penaud et Mister Peinard sont toujours debout. »

Toute la rédaction du Coincoin du coin tient à dire un grand merci à Penaud pour ce cadeau inestimable !

Docteur Penaud et Mister Peinard sont toujours debout. 

Comme y’ a eu des tours et des barres
Il y a le Penaud et le Peinard
Le Penaud arrive toujours tôt,
Le Peinard est toujours en retard

Un côté flan, un côté poire
Personne n’est tout roche ou coraux
Moitié Gange et moitié Congo
Et c’est tout c’ qu’on aura à boire
Docteur Penaud, Mister Peinard…

Le Peinard traîne dans son plumard
Le Penaud n’ fait jamais dodo
Quand Penaud enfile son costard
Peinard se coule un bon bain chaud
Penaud se méfie des pétards
Et des nichons qui sont trop beaux
Peinard a toujours des rencards
Peut même jouer les gigolos
Docteur Penaud, Mister Peinard…

Toujours saoulant, rassurez-vous
Retour à Panane, toujours à bout
J' suis rafistolé, à demi sur pieds
J’ai froid aux guibolles, vivement l’été

Tout l ’monde est mort autour de moi
On m’ veut dans la tombe, moi on m’aura pas
Moi je fais la bombe, en joignant mes bras
Car moi j’ suis encore moi

Toujours saoulant, rassurez-vous
Retour à Panane, toujours à bout
La goutte au nez, nouvelle année
Mon destin c’est d’ jamais crever

J’ai fait toutes ces télés, qu’on regarde aux toilettes
Je suis plus invité, aux radios, j végète
A croire qu’ j ’suis disparu, que je suis oublié
J’ dis à tous ces faux-culs, invitez-moi pitié !

J’ai beau payer, des chasseurs de prime
Des paparazzis, un peu bancals
Personne ne s’exprime, personne ne m’imprime
J ‘suis qu’un escargot dans une salade
Y a des rumeurs sur ma santé
J’aimerais bien en faire une affaire
Et que celui qui s’est déjà bituré
Me jette sa prochaine bière

Toujours saoulant, rassurez-vous
Retour à Panane, toujours à bout
J' suis rafistolé, à demi sur pieds
J’ai froid aux guibolles, vivement l’été

Je fais tout le temps des gaffes
Derrière chaque buisson
J’ signe un autographe
Toujours à ma façon
Certains sont atterrés, mais faut me pardonner
Dites à toutes les télés, invitez-moi pitié !

Y en a p’ t-être qu’ont pas oublié
Que d’eux avant, j’ me suis moqué
J’ai coupé mes ailes, maintenant j’ suis votre ami
Vous vous êtes bien moqués vous aussi
Désormais du même côté
Je veux lutter en notre nom
Lutter pour écrire et pour le chanter
Chanter « A bas ! Les sauvageons ! »

Toujours saoulant, rassurez-vous
Retour à Panane, toujours à bout
La goutte au nez, nouvelle année
Mon destin c’est d’ jamais crever

Depuis quelques années, je me suis éloigné
Je vis près des lavandes, sous les oliviers
On m’a dit bien repu, j’ serais embourgeoisé
Mais moi j’ai pas eu d’ cul, j’en ai bien bavé
C’est ma croix, mon chemin, j' continue d' chialer

13/04/2020

Canard horoscopique !

Votre horoscope pour le 13 avril 2020

Bélier :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Taureau :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Gémeaux :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Cancer :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Lion :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Vierge :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Balance :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Scorpion :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Sagittaire :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Capricorne :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Verseau :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com

Poisson :
Aujourd’hui vous vous sentirez un peu oppressé, claustrophobe, le moindre bruit pourrait devenir pénible à entendre. Essayez de vous relaxer, le yoga est tout à fait adapté à votre tempérament du jour. Côté chance, ne vous attendez à rien de bon aujourd’hui, les augures sont mauvais et un obscure messager pourrait rendre la soirée encore plus terne que la journée. Côté cœur, aucune rencontre n’est à envisager sauf si vous avez un chien. Tentez de vous contenter de ce que vous avez ; à défaut commandez des champignons hallucinogènes ou du bromure sur confinementsansfaim.com


13/04/2020

Micro-Analyse à chaud du discours de la présidence de la République par les pages gauches du Coincoin du coin.

Chers canardés, chères canardées.

Peu importe que Mr Emmanuel Macron croie à ce qu'il dit quand il affirme que des métiers comme infirmière ou éboueur devraient être mieux récompensés. Il ne le croit pas sinon il n'aurait pas été élu sur un programme qui les cible exactement comme s'ils incarnaient l'esprit du fonctionnaire peu volontaire et plaintif. La seule chose qui compte c'est que tous les gens qui applaudissent à 20h commencent à envisager ce que cela signifie concrètement d'offrir à ces gens-là de meilleures conditions de travail et une meilleure reconnaissance. Alors, peut-être, ils éliront les gens qui ont cette idée dans leurs programmes depuis des lustres.

Autant dire qu'on n'y croit pas des masses !


14/04/2020

Exclusif ! Le dernier entretien de Macron et son premier ministre ! La genèse d’un discours présidentiel révélée par une indiscrétion du Coincoin du coin.

Comme chacun le sait nos meilleurs amis ont installé il y a bien longtemps et avec notre consentement, leur ambassade en France à deux pas de l’Élysée. Ainsi, avec leur indéniable avance technologique, ils sont depuis en mesure d’entendre tout ce qui se dit dans le palais présidentiel. Cela est très avantageux pour notre nation qui agit en pure transparence, sans rien cacher à nos meilleurs amis qui sont les mieux à même de nous dire quand nous faisons fausse route. Grâce à son influent réseau le Coincoin du coin est en mesure aujourd’hui de vous révéler une discussion captée par les services secrets de nos amis et qui, sur la fin, les a un peu inquiétés.

– Édouard ! Faut que tu trouves le moyen de te reposer parce que t’as vraiment une tête de déterré !
– T’es pas mal non plus !
– Je suis crevé ! J’avais pas dans l’idée de devenir président pour me faire chier avec un truc pareil. Normalement y avait qu’à appliquer le programme du Medef, célébrer les mondanités qui font plaisir à Brigitte et loger dans un palais ! Elle me fait chier cette maladie !
– Moi j’essaye de voir cela comme une chance à saisir.
– C’est à dire ?
– Une occasion de rentrer dans l’histoire !
– En réussissant à appliquer le programme du Medef, on serait aussi rentrés dans l’histoire !
– Oui mais ça a été fait ailleurs depuis très longtemps.
– Peut-être mais on est en France ici ! Un pays jusqu’ici inamovible !
– Toujours est-il que si on s’en sort honorablement, c’est cinq ans de plus au palais !
– Là tu parles pour moi ! Je ne vais quand même pas te garder pendant dix piges !
– Pourquoi pas ?
– Et mes fusibles ? Y a forcément un moment où j’aurai besoin de griller un fusible.
– Avec tous les tarés qui nous entourent ! Je crois que j’ai de quoi voir venir ! Tiens à ce propos ! Tu crois pas qu’on pourrait virer Castagneur ?
– Quoi ? Maintenant ? Il n’a jamais été aussi bon !
– Fatalement. Maintenant que la France d’en-bas est sagement endormie, il a moins l’occasion de s’illustrer par sa médiocrité.
– Pourtant il paraît que chez un ministre de l’intérieur, le confinement a des effets aphrodisiaques supérieurs à une cure intempestive de viagra !
– Si c’est le cas il faut que tu annonces clairement qu’il n’y aura pas de couvre-feu. Si on lui met cette idée en tête le cœur pourrait lâcher.
– Ce serait terrible ! On lui ferait un enterrement national !
– Bon. Lui on le garde. Véran aussi bien sûr.
– Il fait un boulot remarquable. On a de la chance que la Buze ait décidé de voler de ses propres ailes.
– Oui mais Sibeth ! Faut faire quelque chose là !
– Pourquoi ?
– Emmanuel ! Elle les enfile comme des perles ! On va finir par se couvrir de ridicule !
– Les lecteurs du Coincoin du coin l’ont élue personnalité la plus rigolote ! Et à l’unanimité ! Comment veux-tu qu’on la lâche ?
– Mais justement !
– Mais non ! Parfois tu manques de sens politique Édouard ! Les gens ont besoin de rire en ce moment ! Sinon tout ça va finir par nous péter entre les doigts ! Le confinement c’est pas un truc à prendre à la légère !
– Est-ce que j’ai une tête à prendre les choses à la légère ?
– Non. Ça c’est sûr que non ! Cependant, d’après ce que j’entends, jusqu’ici tu t’en sors très bien. Il paraît que tu as donné aux français l’impression d’avoir beaucoup gagné en humilité.
– J’ai toujours été humble. C’est même pour ça que tu m’as choisi ! Pour créer un équilibre !
– C’était pas pour créer un équilibre mais pour capter toute la lumière ! En tout cas il semble que tu sois parvenu à paraître plus humble… ou moins psychorigide, je sais pas.
– Emmanuel. Que veux-tu que je te dise ? Le truc c’est que je suis complètement largué avec ce covid-19. C’est comme si on entraînait un soldat à tirer au fusil à lunette et le jour venu on lui demande de dégommer une mouche à 800 mètres avec un lance-pierre ! Je suis chef d’un gouvernement d’un pays qu’est à l’arrêt ! C’est un truc de fou quand même ! Qu’est-ce qui pourrait être plus historique que ça ? Qu’est-ce qui pourrait rendre plus humble que ça ? Tu te sens pas humble toi ?
– Hum… Laisse-moi réfléchir !… Non. Je connais pas ce mot-là !
– Tu viens de l’employer à mon endroit !
– C’est à dire que pour toi je vois ce que ça veut dire… Mais j’arrive pas à m’appliquer ce concept. C’est pour ça que j’ai besoin de ton aide !
– De mon aide ? Pour ?
– Pour mon discours du 13. Je vais l’écrire tout seul !
– T’es sûr ?
– J’ai juste besoin d’un peu d’aide. Je vais faire un discours humble !
– Euh attends ! Et de Bézieux ?
– Quoi de Bézieux ?
– La baisse des charges ! Les PPP partout ! La suppression des jours fériés ! La suppression des congés payés ! La relance par le travail ! L’efficacité des autocraties ! La surveillance généralisée ! Le néofascisme numérique ! C’est bien ce qui doit se passer non ? C’est bien en ça que tu crois ?
– Oui… Enfin… Oui. Non mais là c’est pas la question !
– Mais moi si j’ai l’air humble c’est parce qu’on m’envoie au charbon sur des dossiers auxquels je ne pige rien ! Comment tu pourrais avoir l’air humble si tu dois annoncer ton programme !
– Oui mais… ça je suis pas obligé de le dire !
– Ah mais d’accord ! Tu veux raconter des salades ! Ah ben OK ! Sois précis ! On gagnera du temps ! Dans ce cas…
– Dans ce cas ?
– Faut mettre le cap à gauche !
– Ah oui ?
– Faut mettre à contribution les plus à gauche des élus LREM !
– Les rares qu’on avait ont fait défection !
– Hmmm… Bon, en même temps c’est pas compliqué. Avec leurs trois idées qui tournent en rond, ça doit quand même pas être compliqué de faire illusion.
– C’est bien ce que je me dis.
– Tiens c’est comme tous ces cons qu’applaudissent aux fenêtres ! Là ils sont dans le sentimentalisme, parce qu’ils ont peur pour leur vie. Ils voudraient pas se retrouver sans soins s’ils choppent un covid-19 qui déraille. Mais bon ! Quand tout ça sera fini, si on leur dit qu’on va avoir 20000 lits de réa en plus, tout ça pour une éventuelle nouvelle pandémie dont rien ne dit que les symptômes seront respiratoires, que pour ça et tout le reste faudra augmenter la CSG de deux points…
– Si j’annonçais le rétablissement de l’ISF ?
– …
– Je déconne ! Oh la tête que t’as fait !
– On peut avancer un peu là ?
– A ta guise !
– Tout ce que je dis c’est qu’ils sont cons mais quand même assez lucides pour comprendre que tout cela ne tombe pas du ciel. La question du pouvoir d’achat redeviendra tôt ou tard centrale ! A terme !… Mais en attendant ils sont mûrs pour le sentimentalisme. Ça leur donne des élans fugaces de solidarité, des idées du genre « on est ensemble ». Alors c’est sans doute possible de jouer sur la corde sensible. Mais faudra prévenir de Bézieux pour que ses troupes ne viennent pas crier haro sur le baudet.
– Le premier qui me prend pour un âne a intérêt à les avoir bien accrochées !… Ce que je pensais faire dans un premier temps c’est relever qu’on s’en sort quand même très bien !
– C’est à dire ?
– La stratégie visant à faire en sorte qu’on puisse prendre en charge les malades a à peu près bien fonctionné.
– Vu d’ici. Oui, disons que ça aurait pu être pire !
– Et puis c’est quand même pas de notre faute si ceux d’avant ont supprimé autant de lits !
– T’étais pas ministre toi ?
– Si. Mais tout ça c’était acté ! Sinon tu penses bien que j’en aurais supprimé le double ! Officiellement je suis blanc comme neige. Pareil pour les masques, c’était joué dès 2013. J’aurais fait pareil mais on n’est pas obligés de le chanter sur tous les toits.
– Oui ben là, le toit de l’ambassade d’à-côté est au courant !
– On applique leur programme ! Ils vont quand même pas nous en tenir rigueur !… Bon ! Dans un second temps je vais faire passer des tartines bien beurrées concernant tous nos héros ! Je mets qui à ton avis ? Les blouses blanches, les képis, les pompiers…
– Faudrait élargir le spectre à mon avis. Caissières, femmes de ménages, éboueurs, électriciens.
– Hmmm… On verra.
– Je pense qu’il faut pas non plus trop individualiser la chose. Ce sont des corps de métiers et donc des organisations. Les caissières ne sont rien individuellement. Le service qu’elles rendent cela vient surtout de la qualité managériale des entreprises qui les emploient, n’oublions jamais l’oreille de de Bézieux !
– Il commence à me faire chier ce de Bézieux de mes deux ! Je veux beurrer les tartines ! Pas le caresser dans le sens du poil !
– L’un n’empêche pas l’autre !
– OK !… Bon. Troisième point je déroule le tapi rouge sous les pieds du français confiné ! Un bon peuple qu’on disait indiscipliné et qui fait mieux que tous les autres !
– Il fait mieux que les autres ?
– Il fait pas plus mal en tout cas ! Sauf dans le 93 ! A propos, faudra qu’on aille ratisser ce département avant la fin de mon second mandat !
– Pourquoi ? Il est très bien comme ça ! Comment on vide les quartiers nord de la capitale si on n’a pas une zone tampon pour accueillir ceux qui ne peuvent plus se payer un loyer parisien ?
– Quand je dis ratisser c’est le vider de ses armes ! De façon plus générale faudra trouver le moyen de le faire dans tous les endroits chauds.
– Pourquoi ? Il s’en servent surtout pour se tirer dessus, ça fait des minima sociaux en moins à payer !
– Dommage que Castagneur soit pas là, il pourrait t’expliquer ça mieux que moi. M’enfin Édouard, on est en train de prendre dix ans d’avance pour l’avènement du néofascisme numérique, ce covid-19 a au moins ce mérite-là ! Les entreprises sont prêtes, les états sont prêts, le seul doute qu’il restait c’était la population. Les chinois sont mûrs, contraints et forcés, mais nous on n’a pas cette chance d’avoir hérité d’un parti unique, on doit le construire. Mais la peur, Édouard, la peur, tu vois ce qu’elle fait la peur ? Ce peuple de petits cons réfractaires obéit au doigt et à l’œil ! Sauf ce département d’irréductibles gaulois basanés nommé le 93, ainsi que moult quartiers à droite ou à gauche où pullulent les armes de guerre. Si la résistance doit venir de quelque part, ce sera de ces quartiers pourris ! Donc avant d’entreprendre le pas décisif vers le néofascisme numérique, il faudra faire le ménage. Où alors on fait les deux en même temps, mais il nous faudra un plan d’envergure.
– Si tu veux. Mais là c’est pas le sujet le plus brûlant ! On a surtout besoin de remettre la France au boulot ! De Bézieux m’envoie des textos toutes les heures pour savoir où ça en est !
– J’y viens, j’y viens. Après les tartines j’entrerai dans le pratique. Tiens ! Donne moi un chiffre entre 11 et 25 !
– Pourquoi ?
– Tu verras ! Dis-moi !
– 19 !
– Le 19… C’est un mardi ! On va prendre le 18 à cause du Coincoin du coin !
– Pourquoi ?
– Il faut commencer à déconfiner un lundi ! T’as entendu les appels du Coincoin du coin à la Troustache et au Trouday ?
– Oui et alors ?
– Ils se vantent d’avoir des centaines de milliers de volontaires pour cette opération ! Et ils pensent que je vais donner un dimanche pour que les gens aillent se dégourdir les jambes !
– Oui j’ai vu ça. Ils ont dit que même si on leur donnait le dimanche il faudrait chômer le lundi par rébellion.
– Tu vas voir la rébellion ce que j’en fais moi ! Ceux qui n’iront pas au boulot le jour où on leur dira de reprendre le boulot, ils ont intérêt à avoir un bon certificat médical, sinon c’est un mois de chômage partiel qui va leur passer sous le nez !
– Cela paraît un peu excessif quand même !
– On va faire passer une loi d’urgence qui visera expressément cette attitude comme antipatriotique et atteinte à la sûreté de la nation.
– C’est risqué quand même. C’est de loin le journal le plus lu en France. En plus leur site internet tourne à plein en ce moment.
– Je suis prêt pour le rapport de force ! D’ailleurs j’aurais été tout à fait disposé à déconfiner un dimanche pour que les gosses puissent se dégourdir un peu les jambes. Mais puisque le Coincoin a voulu jouer au plus malin, tout le monde en subira les conséquences ! Connard de canard, je vais lui couper la tête !
– Bon. Redescendons un peu en pression ! Tu décides de déconfiner le 18 parce que j’ai choisi le 19 ? C’est quoi l’idée ?
– Ah oui je t’ai pas dit. Vu l’évolution de la situation, les épidémiologistes estiment qu’elle restera sous contrôle avec un début de déconfinement en mai. Ils ont donné cette fourchette allant du 11 au 25 mai. En commençant à déconfiner dans cette fourchette, le covid-19 ne sera pas vaincu, loin de là, mais les hôpitaux sauront faire face.
– Ah bon ! Tu m’en diras tant ! Mais c’est sûr ça ?
– Écoute ! Le document est signé par les meilleurs experts, au pire, la responsabilité sera rejetée sur eux.

– 11 !
– Quoi 11 ?
– Faut commencer à déconfiner le 11 !
– J’ai choisi le 18 ! Ou plutôt c’est toi qu’as choisi !
– Je viens d’envoyer l’info à de Bézieux ! Il dit que si c’est possible le 11, on choisit le 11 !
– … Bon OK ! Après tout je m’en fous ! On n’est pas à une semaine près ! Mais attention hein ? Il ne s’agit pas d’un déconfinement total !
– Ah bon ? Mais dis les choses dès le départ ! Je lui donne des fausses infos à cause de toi !
– Mais c’est évident Édouard. Si les personnes à risque sont déconfinées les hôpitaux seront de nouveaux engorgés !
– Quoi ? On ne va garder confinées que les personnes à risques ? Mais tu vas donner raison au Coincoin du coin ! Depuis le début ils s’acharnent à démontrer qu’il fallait confiner les personnes à risque ! Même quand la quasi-totalité des français a été acquise à l’idée de confinement total, ils ont persisté et signé !
– Mais bien sûr que c’est ce qu’il fallait faire ! Théoriquement c’est incontestable mais pratiquement c’était infaisable ! Surtout après que Brigitte et moi on soit sortis à droite à gauche en demandant aux français de ne rien changer et donc de répandre le virus ! Oui c’est vrai que tout cela était surtout une question d’arasement de la courbe de contamination en fonction de nos capacités médicales et de nos possibilités de protection ! Mais officiellement c’est la faute d’Hollande et Sarko, pas la mienne ! Le Coincoin défend un truc qui était impossible à mettre en pratique donc il a tort.
– Sauf si on avait fait le confinement ciblé très en amont.
– Personne ne l’a fait.
– Sauf la Corée du sud
– L’exception qui confirme la règle. On a fait ce qu’il fallait, au mieux qu’on pouvait, j’en suis tout à fait convaincu. Maintenant les prédictions du Coincoin du coin sont justes aussi, on ne peut pas rester comme cela durant 6 mois, la casse serait trop importante. Donc il faut commencer à déconfiner et à remettre une partie de la population au travail. D’abord profiter des prochaines semaines pour que le système hospitalier reprenne un peu de forces. C’est pour cela qu’on doit donner une date précise indiquant aux français que les choses vont enfin évoluer. Je veux qu’ils puissent entrevoir le bout du tunnel afin de continuer à bien jouer le jeu du confinement. Surtout ne pas arriver la veille du 11 mai avec des hôpitaux submergés de malades, ce serait désastreux, signe qu’on aura fait tout ça pour rien ! C’est le sens des campagnes publicitaires ! Tu as vu le dernier clip ?
– Oui. J’ai pas compris. Pourquoi on dit qu’une personne qui sort de chez elle peut en contaminer trois qui à leur tour vont en contaminer trois ? C’était pas 2,3 en six jours dans des conditions moyennes de proximité ?
– On a arrondi à trois ! En plus apparemment personne ne sait exactement où on en est ! C’est sûr que le con qui part se balader seul à cheval en forêt il va contaminer personne mais l’idée générale c’est que durant les semaines à venir, le virus doit faire très peur. Quand on commencera à déconfiner, il faudra qu’il fasse moins peur. Et à ce moment-là on aura la quasi-certitude d’avoir des masques en nombre.
– Quasi-certitude ? Non, non, là c’est sûr à 100 % ! Là je peux te le dire !
– On n’est plus sûr de rien Édouard !
– Il faut qu’on les ait, sinon le plan tombe à l’eau !
– Bon. Tablons sur ces masques. Mais concernant les tests individuels…
– C’est encore assez incertain. On en aura mais lesquels et en quelle quantité ? Il faut pas que tu t’engages trop là-dessus. Dans l’idéal il faudrait tester tout le monde.
– Non. Je vais plutôt dire que ça n’aurait aucun sens de tester tout le monde.
– Si ! Ça aurait du sens ! Du moins si c’était des tests quasi-gratuits et immédiats, on le ferait !
– On a nos raisons de dire que ça n’a pas de sens. On va cibler les personnes qui ont des symptômes dans un premier temps.
– Mais pourquoi ? C’est déjà trop tard pour eux !
– Ben non. S’ils n’ont pas le covid-19, ils n’ont pas besoin d’être hospitalisés.
– Si quelqu’un n’arrive pas à respirer, covid-19 ou pas, il a le droit à une assistance !
– Oui certes… mais tu ne comprends pas ! Si ce n’est pas le covid-19 la personne n’est pas contagieuse donc le protocole diffère.
– On ne renvoie plus les malades chez eux alors ?
– Dans l’idéal non !
– Oui mais ça c’est ce qu’on aurait voulu faire depuis le début ! Et on avait admis que c’était assez compliqué ! Multiplier les quarantaines… Faut garder les enfants… ou les tester aussi. On sera revenu au point de départ.
– Non parce qu’une partie des gens est déjà tombée malade. On a arasé la courbe !
– On a les chiffres ? Ils en sont où les allemands ?
– Je crains de ne pas avoir de données hyper fiables avant mon discours.
– C’est super emmerdant ça ! Ça change beaucoup de choses. Tu vas dire quoi?
– Que le virus s’est très peu diffusé et donc qu’on est loin du seuil de 60 %. Vaut mieux dire ça et se tromper que l’inverse et se tromper aussi. Du moment qu’on n’a pas beaucoup testé, on ne ment pas en disant qu’on a testé peu de gens positifs.
– C’est à ça que servent les échantillonnages !
– Eh ben d’après nos échantillonnages le virus est peu diffusé. Ce qui valide le choix du confinement !
– Mais pas celui du déconfinement !
– Mais t’es chiant Édouard ! Quand on déconfinera on aura des masques et cela suffira à ralentir la propagation du virus.
– Sauf si les masques ne servent à rien ! J’attends le prochain avis de Sibeth pour me faire une idée !
– T’es con quand tu t’y mets ! Ça sert ! C’est pas efficace à 100 %, loin s’en faut, mais ça sert ! Tout ce qu’on a besoin c’est de garder le cap concernant l’arasement de la courbe virale ! Ce virus va peut-être nous faire chier des mois avant qu’on ait une immunité collective mais l’essentiel c’est que le système tienne le choc. 100.000 morts, 200.000 morts, tout ce qui compte c’est qu’ils soient pas 50.000 le même mois !
– OK ! Donc concrètement… qui reprend le travail le 11 mai si on ne teste pas les travailleurs ?
– Ceux qui sont appelés par leur employeur !
– Mais non ! Il faut une synergie ! Quel magasin va rouvrir s’il pense qu’il sera le seul à le faire. On est obligé de donner une date qui sonne la fin des dispositifs de chômage partiel !
– Oui, oui ! Je comprends. Dans l’idéal faudrait faire ça. Mais ça voudrait dire rouvrir les bars, les discothèques.
– Mais on rouvre quoi alors ?
– Tout d’abord on va rouvrir les écoles.
– Les écoles ? Mais pourquoi ?
– Pour que les parents puissent retourner bosser pardi !
– Et pas les facs ?
– Ben non ! Ils ont quand même l’âge de se garder tous seuls !
– Mais autant qu’ils aillent à la fac alors !
– Non parce que ça serait la fin de la distanciation sociale !
– Mais à l’école c’est pareil ! On va leur donner des masques aux gosses ?
– Euh… ça paraît un peu compliqué. En tout cas pas des FFP2, c’est un peu difficile pour des gamins durant toute une journée. Non, ça c’est sûr que chez les petits le virus va circuler. Mais chez eux le danger est mineur.
– Mais alors il va circuler chez les grands aussi ! Ils ont des parents, des grands frères, des grandes sœurs !
– Oui mais au sein des familles avec enfants en bas-âge, normalement le risque est mineur.
– Sauf chez les obèses !
– On dira aux obèses de rester isolés !
– Je comprends pas Emmanuel ! Ça va servir à rien ! Pourquoi on rouvre pas tout !
– Parce que c’est mathématiques ! En rase campagne le virus circule moins vite qu’en ville, c’est la preuve que moins les gens ont d’occasion de se croiser moins la propagation est rapide. Donc on va continuer cette logique de distanciation même si c’est de manière très partielle. C’est toujours cette logique d’arasement de la courbe qu’il faut garder en tête. Et si tu veux tout savoir c’est le Medef qui ne veut pas qu’on rouvre les bars et les discothèques, il t’en a pas parlé de Bézieux ?
– Non !
– On remet la France au travail, petit à petit ! Hors de question que certains aillent charbonner, parfois 60h par semaine comme on va pouvoir le leur imposer, pendant que d’autres se mettent à faire des bringues du tonnerre. Surtout cette jeunesse qui se consacre déjà plus à la fête qu’aux études ! Si on la remet dans son élément, c’est mort ! On a besoin d’un état d’esprit d’après-guerre ! De reconstruction ! Et pas en passant par une fête digne de la libération ! Moi je veux un peuple qui soit plutôt dans l’état d’esprit du peuple allemand en mai 1945 ! Bosse ou crève !
– Mais Emmanuel ! La société du loisir c’est quand même un pan important de notre économie ! Si de Bézieux te l’a pas dit, d’autres au Medef ont des intérêt divergents !
– Il y a des trous plus faciles à combler que d’autres Édouard. Ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre. On a plus besoin de continuer à produire des armes pour l’exportation que de vider des tonneau de bière. Il faut qu’on pense à notre balance commerciale !
– D’accord ! Et par exemple, EuroDisney tu te représentes ça comment en terme de balance commerciale.
– On verra au fil de l’eau. Ils vont nous mettre la pression mais pour l’heure on ne va pas permettre à des cars de touristes d’envahir la région parisienne. Donc je vais m’en tenir à cette idée qu’on reviendra step by step à la normalité. Le 11 mai ne marquera que le premier pas !
– Quel bordel ! Mais quel bordel ! Il nous faut un vaccin ! Donnez-moi un vaccin !
– Y a pas si longtemps tu me parlais de faire l’histoire et là je vois ta moustache blanchir sous mes yeux ! Du nerf !
– Oui, oui ! Je sais ! Mais c’est trop contradictoire tout ça ! Moi mon idée c’était celle du Coincoin du coin !
– Mieux vaut entendre ça que d’être sourd !
– Ben quoi ? Leurs pages droites sont pas mal, si ce n’est leur aversion pour le néofascisme numérique !
– So what ? Tu ne vas pas leur donner raison quand même ?
– Ben je pensais qu’on irait vers le confinement ciblé ! Ce qu’on n’a pas pu faire par manque de moyens matériels, dès lors qu’on a des masques, plus de respirateurs, on y va franco ! On garde isolées les personnes à risques et pour les autres, la vie reprend son cours.
– Trop risqué !
– Et l’hypothèse de tests élargis pour donner des certificats d’immunité ? On l’abandonne ?
– C’est encore plus paradoxal ! Le Coincoin du coin l’a bien relevé d’ailleurs ! On va renvoyer au travail des gens qui ont contracté le virus et garder chez eux les autres alors qu’on a demandé à chacun de bien respecter les gestes barrières pour la santé de tous ! Les mauvais élèves passeront pour des privilégiés ! Politiquement… c’est un truc à me faire battre par la Pen ou un couillon de gauchiste en 2022, alors que pour le moment j’ai une voie royale ! De toute façon tout cela n’a aucun sens s’il n’y a qu’une petite partie de la population qui a contracté le virus !
– Et si c’est une grosse part !
– Rien ne l’indique ! Et si c’est le cas vaudrait peut-être mieux que ça ne se sache pas !
– Pourquoi ? On finira bien par le savoir ?
– Pas si on ne fait pas de tests ! Je vais bien leur dire que ça n’aurait aucun sens de tester tout le monde. Si demain on a la confirmation qu’une partie minime de la population a contracté la maladie alors ce sera banco ! Cela signifiera que notre stratégie était la bonne et le Coincoin du coin pourra enfin fermer son sale bec !
– Pas forcément. Vu qu’on sera pas sortis de l’auberge.
– …
– …
– Il nous faut un vaccin !
– Il nous faut un vaccin ! Ou un traitement ! Vite !
– Remarque ! J’ai été bon sur la chloroquine ! Moi j’ai pas dit comme d’autres que c’était une idée à écarter.
– Tu n’as pas non plus poussé pour une utilisation massive.
– Trop risqué et en outre on aurait pu se retrouver dans la même cas que les masques.
– Tu sais qu’il y a 50000 patients réguliers qui prennent de la chloroquine ?
– C’était pas 500 ?
– Non. 50000. Dab a fait remarquer que cela était un échantillon très largement suffisant pour avoir une idée de l’impact du covid-19 en cas de prise de chloroquine.
– Et donc ?
– Et donc il s’étonne qu’on n’ait pas analysé des données pourtant assez facilement accessibles, suffit d’ouvrir les fichiers de l’assurance maladie.
– C’est pas faux ! Mais on ne peut pas penser à tout non plus !
– Il a aussi suggéré de foutre un militaire à la tête d’une structure apte à coordonner la lutte contre le covid-19 !
– Encore un nostalgique de De Gaulle ! De quoi il se mêle ?
– Ce serait peut-être une solution. De toute façon, pour notre néofascisme numérique, on aura bien besoin des militaires !
– Est-ce que j’ai une tête de militaire ! Si c’était le cas j’aurais au moins fait l’armée ! On est la police Édouard ! La police ! Tous ces psychorigides de bidasses…
– …
– Excuse-moi ! Tu l’as pas mal pris ? C’est plutôt le terme bidasses qu’est péjoratif dans ma bouche, tu sais !
– Je sais.
– Tu sais. L’autre jour, je pensais à un truc.
– Quoi ?
– Tu vois tous ces gens qui disent que la planète est à bout de souffle, qu’on ne peut plus respirer, que les eaux montent, qu’on va vers le chaos.
– Oui.
– En un sens ils ont raison non ?
– Non. La technologie va nous sauver ! C’est bien pour ça qu’on a lancé la Start-up nation !
– Mais s’ils avaient raison ?
– Ben tant pis pour eux ! De toute façon y aura des vainqueurs et tout est prévu pour qu’on en fasse partie ! Pourquoi tu te mets ces histoires en tête ?
– Je me disais que je pourrais peut-être incarner l’homme du changement ! Du vrai changement ! Si on devenait anticapitalistes Édouard ?
– Déconne !
– Regardons la situation en face ! Je suis quoi dans tout ça ? Une goutte d’eau ! Le néofascisme numérique c’est bien mais quand on aura mis au pas les masses, réduit leurs mouvements à ce qui est juste nécessaires, contrôlé tous leurs faits et gestes, quand on ne sera que quelques centaines de millions à vivre la société de l’opulence, quand la nature nous fera don d’un covid mieux sélectif, ce sera quoi mon œuvre dans tout ça ? J’aurai même pas d’enfant à qui léguer ma fortune !
– C’est pas trop tard pour ça ! Brigitte n’est pas éternelle !
– Oui mais si je devenais le fer de lance d’un nouvel espoir ! Un espoir pour tous !
– Et rouler dans une voiture à pédales ? Merci bien ! Ce sera sans moi !
– Sans toi oui. Possiblement.

 

14/04/2020

Le Coincoin musical.

Aujourd’hui c’est la grande chanteuse Hélène Segara qui nous a fait l’honneur de réinterpréter l’un de ses titres phares en hommage aux confinés qui n’ont qu’une fenêtre sur cour et chez qui le soleil n’entre jamais. Comme palliatif nous encourageons nos canardés qui sont dans ce cas à faire un usage intensif de leur four en espérant que l’éclairage y soit encore en état de marche !

Le four est un soleil !

J’ai ouvert sa fenêtre
Pour laisser sortir le soleil
Pendant que mijotait
Un bon poulet

J'ai fait du café noir
Je n’ai plus de chocolat
J’aimerais pourtant en boire
En boire encore une fois

Le four est un soleil
Qui m’a souvent chauffé le cœur
Mais quand il brûle trop fort
Il sent le beurre

Je me prive
Pour gérer mon stock de vivres
Oui moi qui hier encore
Ai mangé du poulet sous vide
Le réveil
A des odeurs de côte de porc
Et le four est mon soleil
Qui brille à nouveau tous les jours

Tu vas marcher des plombes
Et tu cuiras même le pain
Puis tu me donneras
L’écorce d’un bon gratin

Le four est un soleil
Qui sent le brûlé et le sel
Mais dis-toi que chez moi
Il n’y pas de soleil

Je me prive
Pour gérer mon stock de vivres
Oui moi qui hier encore
Ai mangé du poulet sous vide
Le réveil
A des odeurs de côte de porc
Et le four est mon soleil
Qui brille à nouveau tous les jours

14/04/2020

Le CoinCoin musical.

La rédaction boucle cette édition du 14 avril par un nouveau cadeau musical. Et c’est Kendji Girac qui a accepté de réinterpréter son titre phare à destination d’une certaine catégorie de nos canardés : les fous du volant qui ne sont plus autorisés à conduire et regardent leur voiture sur le parking ou dans le garage en en bavant d’envie ! Voici donc V12 !

V12

Je viens te voir, à chaque fois que j’ai le cafard
Et puis je touche, tes pneus noirs, tes sièges rouges
Je m’en balance, le reste n’a pas d’importance
Tout cet oseille, vaut bien que je te surveille
Tu as deux essieux et de jolis feux
Sous ton beau capot
J’entends des chevaux !

Toi toi mon joli V12, à l’arrêt sur ma pelouse
Quand j’y pense la folie guette, je monte à bord, je perds la tête
Toi ma belle bagnole, quand je touche enfin ta tôle
Je n' vois plus le monde autour, c'est peut-être ça l'amour.

Un son puissant, veut rugir sous ton volant
En bois d’ébène, ne pas bouger c’est ma peine
Trop minuscule, je t’avance et je te recule
Par la portière, je t’imagine fendant l’air
Tu es faite pourquoi ? Le chaud pas le froid !
Sous ton beau capot
J’entends des chevaux !

Toi toi mon joli V12, à l’arrêt sur ma pelouse
Quand j’y pense la folie guette, je monte à bord, je perds la tête
Toi ma belle bagnole, quand je touche enfin ta tôle
Je n' vois plus le monde autour, c'est peut-être ça l'amour.

Oh yé yé yé oh oh
Oh yé yé yé oh oh
Oh yé yé yé oh oh (Mon joli V12)
Oh yé yé yé oh (Un, dos, très, Vroum)

Toi toi mon joli V12, à l’arrêt sur ma pelouse
Quand j’y pense la folie guette, je monte à bord, je perds la tête
Toi ma belle bagnole, quand je touche enfin ta tôle
Je n' vois plus le monde autour, c'est peut-être ça l'amour.

 

13 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles 10-12 avril 2020

11/04/2020


Le Coincoin du coin,
Conversation de fenêtres et balcons, nos pigistes ont entendu.

11h12
– Allô ?
– Oui, bonjour ! J’ai un colis pour vous !
– Ah ! Euh… Est-ce que vous pouvez le mettre sur les boites aux lettres ?
– OK !


– Oui ?
– La porte s’ouvre pas !
– Ah oui… Tirez-la un peu vers vous puis poussez-la !
– OK !
« La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! »

11h19
– Allô ?
– Oui bonjour ! C’est pour une livraison !
– C’est un gros colis ?
– Non.
– Vous pouvez le mettre sur les boites aux lettres ?
– OK !


– Oui ?
– Vous m’avez pas ouvert !
– Ah si… mais en fait on entend pas ! Poussez-la là !
– Ça marche pas !
– Tirez-la un peu vers vous puis poussez-la !
– Merci c’est bon !
« La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! »

11h33
– Allô ?
– Colis !
– Vous pouvez le mettre sur les boites aux lettres ?
– OK !
« La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! »


– Allô ?
– C’est encore le livreur !
– Ah oui… J’ai oublié de vous dire ! Tirez un peu la porte vers vous puis poussez-la !
– Je sais parfaitement ouvrir cette porte, je viens tous les jours ! Vous pourriez pas dire à votre syndic qu’au lieu d’avoir une porte débile qui s’ouvre mal et répète 4 fois de suite qu’elle est ouverte, ce serait pas plus mal d’en avoir une qui s’ouvre bien et ferme sa gueule !
– Ah ! Euh… non mais c’est pour la sécurité !
– Ah d’accord ! A ce propos ! Le colis que j’ai mis dans votre hall fait tic-tac tic-tac ! Vous avez commandé un réveil à l’ancienne ?

11/04/2020
Les personnalités préférées de nos canardés confits !

Dans un sondage de notre édition en ligne d'hier nous vous avons demandé qu'elles étaient la personnalité qui vous faisait le plus rire durant cette période où tout ce qui fait rire est bienvenu ! Après un décompte minutieux des voix (les votants n'avaient droit qu'à une seule réponse) nous sommes en mesure de vous dire que la personnalité la plus rigolote est :
Sibeth Ndiaye !
qui, avec un total de 1.725.231 voix sur 1.725.231 votants l'emporte assez facilement sur tous les autres candidats !

Merci Sibeth !

11/04/2020

Le confinement, qu’en pensent vos animaux domestiques !

D. Le Chat, l’un de nos fidèles canardés mieux placé que nous pour faire ce genre d’enquête, nous communique qu’à la question : « Comment vivez-vous cette période de confinement ? »

87 % des chiens ayant des humains confinés ont répondu « Bien ou très bien. »
72 % des chats ayant des humains confinés ont répondu « Mal ou très mal. »
100 % des poissons rouges ne se sont pas exprimés.
1 Boa a fait comprendre qu’il répondrait quand il aura digéré son humain.

Encore une enquête qui nous confirme qu’après son banquier, le meilleur ami de l’homme c’est bien son chien !

11/04/2020


Le Coincoin des petites annonces.

Lyon 02
Échange 6 rouleaux de papier toilette contre 1 kilo de farine de blé. Nécessité d’habiter le secteur Lyon-Bellecour afin de respecter les règles de confinement. Contact : jean.etraud@gmal.com

Paris 16
Échange femme colérique et magnifique, 95-65-97, contre n’importe qu’elle autre femme muette et sachant cuisiner. Je peux me déplacer dans la région en arguant d’un motif familial impérieux. Contact : jean.peuplu@gmal.com

Aubervilliers
Échange quatre beaux enfants et tous leurs jouets contre un chien ou même rien du tout. Je peux me déplacer dans la région en prétextant la garde d’enfants. Contact : l.valettuet@gmal.com

Alger
Famille quadri-générationnelle de 11 personnes, échange T3 incroyablement situé dans le cœur historique de la ville, plus une poule sous célophane, contre grande yourte dans la steppe mongole et un troupeau de moutons. Pas de problème pour le déplacement, nous trouverons un moyen. Contact : i.nchallah@gmal.com

11/04/2020


Brève de Coincoin

D’après une vaste enquête de fond financée par une association d’entreprises du Nasdaq, du Nyse et d’Euronext, nous apprenons l’information étonnante suivante :

Les complotistes auraient un QI de 8 points inférieur à la moyenne.
Les collapsologues auraient un QI de 13 points inférieur à la moyenne.

Voilà de quoi faire réfléchir à deux fois ceux qui seraient tentés de prendre au sérieux certaines élucubrations, ce qui d’ailleurs témoigne déjà d’une faille d’intelligence.

12/04/2020

Conversation de fenêtres et balcons, nos pigistes ont entendu.

– Maman !
– Je travaille !
– Mais non tu travailles pas ! Tu fumes sur la terrasse !
– Figure-toi qu’au travail aussi je fais des pauses. Là c’est ma pause ! Laisse-moi tranquille !
– T’as toujours une excuse de toute façon !
– Demande à ton père pour tes cours !
– Je suis en vacances ! Là tu peux plus dire le contraire !
– Et t’as pas de devoirs ?
– Je vais pas faire des devoirs durant toutes mes vacances quand même !
– Oui ben… quelle que soit ta demande, demande à ton père !
– Il est aux chiottes ! Tu peux quand même répondre à une question ! C’est important !
– Bon OK ! Qu’est-ce qu’il y a ?
– Est-ce que moi je pourrai en avoir un de collier d’immunité ?
– Un collier d’immunité ? Qu’est-ce que c’est que ça ?
– C’est un collier quand tu le portes, tu peux pas attraper ou transmettre le corona virus !
– Ah oui ?… Cool ! T’as vu ça où ?
– Aux informations !
– Eh ben… De mieux en mieux…
– Tu crois que je pourrai en avoir un ?
– Écoute !… Peut-être qu’un jour le médecin te fera un certificat d’immunité. Ce certificat prouvera que t’as un collier d’immunité mais que tu le portes pas sur toi pour ne pas te le faire voler !
– C’est débile ! Un collier d’immunité faut le porter, sinon ça sert à rien !
– Hum… T’as sans doute raison. Maintenant que tu le dis il me semble avoir entendu parler d’un truc comme ça. Il paraît que c’est Michelin qui va s’en occuper ! Là ils ont transformé les usines de pneus en usine à masques mais après ils vont faire des colliers d’immunité ! Ce sera un genre de chambre à air, tu l’enfiles autour de ton cou et après on la gonfle ! Là tu peux plus trop respirer ! Ce qui fait que si tu choppes le corona virus, tu te seras déjà habitué à avoir du mal à respirer et on n’aura pas besoin de t’emmener à l’hôpital.
– Maman ! Tu racontes vraiment n’importe quoi !
– Parle avec ton père !

12/04/2020

Billet d'humeur du Coincoin du coin.
Par Sam Ferrir, pigiste.

Il semblerait que cette année la France passe un peu à côté de la Plâques, ce qui ne change pas trop des autres années en ce qui concerne une certaine catégorie de citoyens élus. La vie n'a pas pris les chrétiens en traître, ils étaient prévenus, vu la douceur hivernale, Noël au balcon, Plâques en prison ! Cependant nous constatons que certains se sont fait un devoir de fêter Plâques quand même. Au Coincoin du coin il ne nous semblait pourtant pas absolument nécessaire de sauver le chiffre d'affaire de Cémoi, ou Kinder, pas plus que celui de Lindt ou Nestlé. En ces temps où l'avenir est incertain, sauvez l'essentiel, sauvez le pâtissier du quartier ! Mais plus que tout il aurait été judicieux de garder cet argent pour l'arrivée attendue des Chloquolats. Les Chloquolats, du chocolat avec de la chloroquine dedans, bientôt disponible chez votre pârmacien !

12/04/2020

Courrier d’électeurs du Coincoin du coin.

L’un de nos fidèles canardés, Mr James Alévite, amateur de moto, nous a demandé si en l’absence de masques, il était utile d’aller dans les magasins en gardant son casque intégral.

D’après les dernières contradictions fournies par le gouvernement, il semblerait qu’à l’heure actuelle toute forme de protection vaille mieux qu’aucune. Bien sûr ceci est à prendre avec des pincettes, le virus semblant muter très vite, tantôt il se propage dans l’air, tantôt il ne se propage pas, tantôt les masques sont utiles, tantôt ils sont superflus. Si comme Mr. Alévite vous disposez d’un casque intégral et que vous avez aussi la chance d’avoir des masques chirurgicaux, il est tout à fait possible de porter le masque chirurgical par-dessus le casque intégral. Vous pouvez également rajouter l’écharpe de votre équipe préférée, sauf si c’est le PSG, tout logo évoquant le PSG ayant été interdit par le gouvernement depuis que ses supporters ont propagé le covid-19 lors d’une opération terroriste préparée de longue date. Avec tout cela vous limiterez les chances de transmettre ou attraper le corona virus… et accessoirement vous augmenterez vos chances de mourir des mêmes symptômes sans l’avoir contracté.

12/04/2020

Ce soir, aidé par l’immense artiste lyrique Vegedream, le Coincoin du coin entend célébrer le courage des familles nombreuses françaises confinées (surtout celles avec beaucoup de garçons)

Mangez la soupe à la maison !

Ça c'est fait le vide de Granola ! Easy !

Laissez la marche à Samuel, Samuel est petit !
Laissez la marche à Samuel, Samuel est petit !
Laissez la marche à Samuel, Samuel est petit !
Laissez la marche à Samuel, Samuel est petit !
Et dans les bras on peut toujours trouver Benjamin aussi
Et dans les bras on peut toujours trouver Benjamin aussi

Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés restons dedans, allez les Bleus allez !
Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés on est champions, allez les Bleus, allez!

Qui va chercher le pain ? M’a-il-dit ? Blaise m’a-il-dit ? Eh m’a-il-dit ?
T’es déjà sorti demain ! M’a-il-dit ? Blaise m’a-il-dit ? Eh m’a-il-dit ?
Qui va chercher le pain ? M’a-il-dit ? Blaise m’a-il-dit ? Eh m’a-il-dit ?
T’es déjà sorti demain ! M’a-il-dit ? Blaise m’a-il-dit ? Eh m’a-il-dit ?

Y a le repas qui flambe, brochet en sauce, en boite. Kyllian ! Ta dictée !
Accélération, virgule, petit pont... frappe ! Kyllian ! Ta dictée !
J’ sais plus si t’es gaucher ou droitier, j’ vais t’ briser les deux pieds ! Où sont mes BD ?
J’ sais plus si t’es gaucher ou droitier, j’ vais t’ briser les deux pieds ! Où sont mes BD ?

Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés restons dedans, allez les Bleus allez !
Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés on est champions, allez les Bleus, allez!

Comment Isabelle ? Chanter ? Rigolos Rigolos ! Chantez !
Comment Isabelle ? Chanter ? Rigolos Rigolos ! Chantez !
Comment Isabelle ? Chanter ? Rigolos Rigolos ! Chantez !
Comment Isabelle ? Chanter ? Rigolos Rigolos ! Chantez !

Ça c’est trop, tu permets ?
Tu permets ? Tu permets ?
Tu permets ? Tu permets ?
Tu permets ? Tu permets ?

Le milieu est assuré, l’appart’ment, les chambres mais mollo ! Mollo Paul, pose ça !
La pioche mollo ! Mollo Paul ! Pose ça !

Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés restons dedans, allez les Bleus allez !
Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés on est champions, allez les Bleus, allez!

Hey, Hey, on est ensemble, hey!
Antoine ! Yes Man ! Toi aussi ! On est ensemble, hey!
Hey, Hey, on est ensemble, hey!
Nabil fait qu’rire, polisson, on est ensemble, hey!
Hey, Hey, on est ensemble, hey!
Ce soir, je cuis, des merguez, on est ensemble, hey!
Hey, Hey, on est ensemble, hey!
Le panda, Lauri, le bidet, on est ensemble, hey!
Hey, Easy, on est ensemble, hey!
Olivier si doux, sans soucis, on est ensemble, hey!
Raphaël ça crâne, trop chauvin, on est ensemble, hey!
Thomas flémard, les Granola, on est ensemble hey!

Ça c'est fait le vide de Granola

Didier méchant, merci beaucoup ! on est ensemble
On est ensemble

Publicité
Publicité
11 avril 2020

Le Coincoin du coin, sélection du 7 au 9 avril 2020

07/04/2020

Appel du Coincoin du coin pour l’assistance aux plus démunis.

La situation des personnes les plus précaires, notamment celles qui en appellent d’ordinaire à votre générosité dans la rue ou les transports en commun, devient chaque jour plus dramatique. Outre les difficultés rencontrées devant l’intransigeance de certaines forces de police et de gendarmerie chargées de faire respecter le confinement, les « mendiants » ont naturellement perdu une part de leurs maigres moyens de subsistance du fait de l’affluence réduite dans les rues. Par-dessus tout, les citadins ayant quitté les villes font en moyenne partie des gens ayant le mieux réussi, et donc, d’après les pages droites du Coincoin du coin, ceux qui sont les plus enclins à la charité. Privés de cette charité les plus précaires ont actuellement besoin que les personnes d’ordinaire moins charitables fassent un effort supplémentaire. Ainsi le Coincoin du coin demande à ceux qui croisent encore quelques personnes précaires lors de leurs déplacements dérogatoires, de donner une pièce jaune quand elles avaient l’habitude de donner une pièce orange, de donner un euro quand elles avaient l’habitude de donner une pièce jaune, de donner un billet quand elles avaient l’habitude de donner un euro. Tout cela bien sûr, sans négliger les gestes barrières.

07/04/2020
Sourire en Coincoin

Aujourd’hui nous vous proposons une petite devinette.

Comment dit-on confinés en Italie ?
P/ Confetti.
E/ Confini.
R/ Spaghetti
D/ Tifosi
U/ E pericoloso sporgersi per la finestra.
!/ Limitati

07/04/2020
Le Coincoin du coin des faits d’hiver.

Enchères pour l’enfer !

Seuls les très réfractaires à la télévision poubelle n’ont jamais eu l’occasion de voir une émission d’enchères sur la TNT. Elles nous viennent d’ordinaire d’outre-atlantique mais comme nous copions tout, le mal se répand déjà chez nous. C’est pourtant une émission de cette veine diffusée chez nos meilleurs amis mais pas encore chez nous qui a donné lieu au fait divers sordide suivant.

Un individu dénommé D. Egrey ayant perdu son travail et sa maison à la suite de la crise des subprimes s’est trouvé dans une situation des plus inconfortables comme nombre de ses compatriotes. Son couple n’y a pas survécu mais c’est un homme qui a pensé pouvoir reprendre tout à zéro, en prenant les emplois qui se présentaient à lui afin de rembourser petit à petit ses dettes. Il est devenu une sorte de travailleur itinérant, dormant parfois dans des motels, parfois dans sa voiture. Il avait tout perdu ou presque, car il ne s’était pas senti, au préalable, capable de laisser absolument tout derrière lui, notamment les souvenirs de sa jeunesse et de ses années heureuses avec sa femme et ses enfants. Alors il avait loué un box pour un prix qui ne lui semblait pas insurmontable et il avait stocké là les affaires qui lui tenaient à cœur en attendant de pouvoir retrouver une vie normale. Les premières années il a payé consciencieusement le loyer de son box mais il n’a jamais su remonter la pente comme il l’espérait. Sans sombrer totalement il s’est mis à boire de plus en plus et l’attachement qu’il avait pour ses souvenirs matériels a semblé s’estomper. Ce dont il était certain, c’est que sa survie dépendait d’une seule chose, sa capacité à garder la propriété d’un véhicule, la possession d’un box est devenu un luxe de plus en plus superflu. Il a cessé d’en payer le loyer, il n’ignorait sans doute pas ce que cela signifiait mais peut-être se rattachait-il à l’espoir qu’on ne le viderait jamais sans son consentement. Pourtant, il y a deux mois de cela, D. Egrey, qui était alors hébergé par l’un de ses collègues de travail du moment, est tombé sur une émission de vente aux enchères qui a fait basculer sa vie. Parmi les box mis en vente ce jour-là il y avait le sien ! Oui le sien ! Au début il n’a pas trop réalisé, il avait bu quelques bières et se sentait un peu ivre. Le box était à peu près tel qu’il l’avait rangé, il l’avait plutôt bien rangé d’ailleurs. Mais dans ces émissions, ceux qui participent aux enchères n’en voient pas vraiment le contenu, surtout que D. Egrey avait tout rangé dans des cartons opaques mais qui, avec le temps, s’étaient un peu affaissés. L’un était tombé à même le sol et, passablement éventré, laissait entrevoir un cadre de photo brisé. Les enchérisseurs n’ont pas semblé emballés, sans doute parce que tout était trop emballé mais d’une manière laissant penser à un débarras de choses qui encombrent chez soi, des choses sans importance. A 50 dollars nombre d’enchérisseurs semblaient déjà pressés de passer au box suivant. L’enchère est tout de même montée jusqu’à 300 dollars, et c’est K. Elvine qui l’a remportée. 300 dollars ! C’était le montant qu’un marchand de bric et de broc, préférant se faire appeler antiquaire, était disposé à payer pour les souvenirs de D. Egrey. La colère était en lui dès cet instant, mais il ne l’a pas ressentie de suite car tout ceci était un songe, c’était forcément un songe !

Ensuite est venu le moment où K. Elvine, aidé de l’un de ses employés, a fait l’inventaire des choses contenues dans le box de D. Egrey pour voir quel bénéfice il escomptait en tirer. Il nous a semblé opportun de nous référer à l’interrogatoire de D. Egrey qui a été rendu public et de tenter d’en tirer la substance pour rendre nos canardés sensibles à l’état d’esprit du moment de cet homme.

« Ces affaires. Ce n’était pas ses affaires ! C’était les miennes ! Je ne les ai pas jetées ! Je ne les ai pas vendues ! Ma vie dans six mètres cubes ! Il n’y a pas six mètres cubes pour moi sur cette planète ? 300 dollars !… 300 dollars ! On fouille pas comme ça dans la vie des gens ! On peut pas ! Ma batte et ma balle ! Il a dit qu’il en tirerait 10 dollars ! Et le gant ? Il a même pas vu qu’il était signé ! C’est mon père qui me les avait donnés ! J’aurais dû les transmettre à mes filles, peut-être qu’elles les auraient gardés. Et mes vinyles ! Ce n’est pas une question de dollars ! Chacun a une histoire. Et même si c’était qu’une question de dollars ! Mes dollars ! Mes milliers de dollars ! 300 dollars ? Un lot ? Je n’ai aucune idée de ce que cela vaut. Jamais je ne les aurais vendus, si j’avais pu… Ce n’est pas correct ! Et l’autre carton ! Ce n’est pas qu’un carton vide. C’est des lettres ! Zéro dollars ! Mais c’est des lettres bon dieu ! Pourquoi tu les jettes au milieu du couloir comme si c’était des chiffons sales ? C’était mes lettres bordel !… Et mes dessins ? Zéro dollars mes dessins ? Mon dessin de Brenda ! Il était réussi mon dessin de Brenda ! C’est le seul que j’avais gardé, tous les autres ils étaient pour elle. Elle les aimait Brenda mes dessins. C’est pas n’importe qui Brenda ! C’est mon histoire d’amour. Ma véritable histoire d’amour ! Tu ne marches pas sur le visage de Brenda au milieu du couloir ! Tu ne fais pas ça ! Et tu n’arraches pas la photo de mon père pour n’en garder que le cadre. Surtout pour un dollar… 850 dollars. Un mauvais box. Mon box, un mauvais box ? Je ne valais rien alors ? Je ne valais rien. Maintenant je ne vaux rien, ça c’est sûr. Je pouvais pas le laisser faire ça. »

Mr K. Elvine était un homme de petites affaires. Cela marchait assez bien tout de même. Six employés, tous confinés ces derniers temps. Pas mécontents peut-être de prendre quelques distances avec un patron souvent blessant ? Difficile à dire, pour eux c’est une perte financière et puis ce sont des enchères à la télé, du réel teinté de cinéma, ça change un peu la donne. Ce n’est pas très juste tout cela pour K. Elvine, si on y pense. Lui a dit qu’il donnerait 300 dollars. Peut-être serait-il monté jusqu’à 500. Parmi tous les autres présents ce jour-là personne n’a pensé que cela valait 301 dollars. K. Elvine est celui qui a eu le plus d’estime pour D. Egrey. C’est une sorte de brocante où les vrais objets d’antiquaires sont rares, c’est comme antiquaire que K. Elvine se présentait, mais cela ressemble plus à un dépôt-vente. Il a pensé que durant le confinement il pourrait en profiter pour faire des changements, mettre en valeur certaines choses sans avoir ses employés dans les pattes, repartir du bon pied. Six pieds sous terre et deux pieds dans la tombe. Un véritable massacre ! La police du Comté n’avait jamais vu ça ! Quand elle est arrivée D. Egrey fouillait dans un carton de vinyles, ses vinyles. Lui aimait beaucoup Led Zeppelin, pas K. Elvine. D. Egrey a bons goûts.


08/04/2020

Publicité.

Le Coincoin du coin remercie ses annonceurs qui continuent à soutenir l'information indépendante et polypartisane durant le confinement.

Vous êtes confinés dans votre maison + jardin, le temps est magnifique et vous aimeriez passer plus de temps à faire des travaux de jardinage. Malheureusement l’an passé vous avez acheté un robot de tonte hyper-connecté pour pouvoir consacrer plus de temps à fabriquer des cabanes dans les arbres. Vous l’aimez bien ce robot de tonte, surtout parce que vous ignorez totalement son impact environnemental qui est plutôt catastrophique, comme tout objet connecté, même s’il y a un autocollant dessus qui dit qu’il est green-washing compatible. La cabane dans les arbres cela aurait pu vous occuper au moins deux week-ends, mais pas deux mois. En fait ça ne vous a pas occupé du tout parce dans votre jardin à la pelouse hyper bien tondue, il n’y a pas d’arbre. Quel ennui ! Mais quel ennui ce confinement ! Ah si vous aviez une pelouse à tondre ! La solution ? Les ciseaux StillSteel en acier trempé. Les ciseaux de tonte StillSteel sont faits pour vous ! Les ciseaux StillSteel vous garantissent un maximum d’un mètre carré de pelouse tondu par heure. Avec les ciseaux StillSteel quand vous aurez fini de tondre un côté du jardin, il faudra recommencer de l’autre.

Ciseaux StillSteel, un remède à l’ennui. A partir de 1000 euros la paire ou échangeable contre un robot de tonte sur LeBonCoincoin.

08/04/2020

Publicité.

Le Coincoin du coin remercie ses annonceurs qui continuent à soutenir l'information indépendante et polypartisane durant le confinement.

Pâques arrive et vos enfants sont confinés dans un appartement ? C’est trop injuste ! Pour réparer cette injustice vos enfants ont bien droit à une double-dose de friandises. Ne vous trompez pas ! Choisissez leurs friandises préférées : les Swarties ! Avec les Swarties les enfants disent « YEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEAH ! » (1). Avec les Swarties ramenez de l’excitation dans votre foyer sans prendre le risque d’être dépassés par vos enfants ! (2)(3)

(1) Le nombre de E correspondant au nombre d’additifs jugés dangereux et plus ou moins en voie d’interdiction que contiennent les Swarties
(2) Pour 10 kilos de Swarties achetés, Swarties vous offre 1 mois de Ritaline pour 2 enfants.
(3) D’après une enquête de l’OMS la consommation continue de Swarties durant la prime enfance réduit la probabilité que vos enfants vous dépassent en intelligence. Qui voudrait passer pour un imbécile aux yeux de sa progéniture ?

08/04/2020

Erratum le Coincoin du coin.

Dans notre édition du 14 mars nous vous annoncions la diffusion prochaine d'un documentaire de Stéphane Bern appelé "Anne d’Autriche et Marie-Thérèse, la bru blonde."

En raison de la diffusion par Arte de téléfilms très bien documentés sur Marie-Thérèse d'Autriche et entrant en contradiction avec le sujet fait trop vite de Stéphane Bern, ce dernier ne sera pas retransmis sur France TV.

09/04/2020

Délestage de Coincoin

Le Coincoin du coin n’est pas le seul média à raconter n’importe quoi. Par exemple sur Grazia.fr nous lisons aujourd’hui un article qui dit qu’un couple sur deux s’est déjà disputé durant le confinement. Jusque-là rien d’anormal, les couples se disputent tout le temps de toute façon.

Ensuite nous lisons l’information suivante « D'après l'étude, 95,8% des Français sont tout de même confinés dans une maison (1). 23% d'entre eux sont même très bien lotis avec une surface comprise entre 101 et 150m2 contre 53% entre 50 et 100 m2 » Puis un peu plus loin « Contrairement à ce que l'on pourrait croire depuis le début de la quarantaine : 94% des personnes interrogées passent cette période chez eux. »

Donc voilà. Grâce à Grazia nous savons que 94 % des français sont chez eux et 95,8 % dans une maison. Nous pouvons donc en déduire qu’au moins 90% des français possèdent une maison ! Une constatation passablement révolutionnaire que nous empressons de relayer aux autorités compétentes ! A tous les ingénieurs, architectes, directeurs de travaux, bétonneurs, arrêtez tout ! Arrêtez de vous casser la tête à construire des immeubles de cinq ou dix étages, arrêtez de les blottir les uns contre les autres dans l’idée de concentrer un maximum de gens au kilomètre carré ! Ça pousse comme des champignons mais à quoi bon ? Les français refusent obstinément de vivre dedans ! Ils veulent vivre dans des maisons ! Des maisons !

A bon entendeur. Coincoin !

(1) Sur un échantillon de 20 personnes habitant dans le même village que la pigiste de Grazia.fr chargée de l’enquête.

6 avril 2020

Le Coincoin du coin, sélection des 5 et 6 avril 2020

05/04/2020
Information le Coincoin du coin

Que deviennent les masques usagés ?

Vous vous demandez peut-être ce que vont devenir ces millions de masques qu’on utilise durant quelques heures au maximum et qui sont ensuite hors d’usage. Eh bien, si vous-même avez eu la chance de pouvoir en acheter, sachez qu’il convient de ne pas les jeter aux ordures car ils auront bientôt une seconde vie. En effet, la Russie tenterait actuellement de convaincre les gouvernements du monde entier d’organiser des collectes de masques usagés pour les lui céder. Elle enverra ensuite ces masques au Bangladesh pour qu’ils soient cousus bord à bord afin de constituer de gigantesques couvertures qui seront expédiées en Russie pour être étendues par-dessus le permafrost durant la saison chaude afin de ralentir les effets du réchauffement climatique. Outre l’efficacité indéniable d’un tel procédé nous y voyons un geste très dans l’air du temps car il se murmure de plus en plus que des virus du type covid-19 sont et seront favorisés par le réchauffement climatique. Une menace de plus qu’on n’avait pas forcément vue venir malgré que quelques scientifiques jugés farfelus et alarmistes aient déjà tiré la sonnette d’alarme à ce sujet.

Que ceux qui s’inquiètent du risque sanitaire pour les employés du textile au Bangladesh mis au contact de masques contaminés se rassurent, les employés auront de droit de prélever dans le lot, et à titre gratuit, le nombre de masques nécessaires pour se protéger.

Notez aussi qu’un comité dénommé « Comité Beauté Savoie Mont-Blanc » a déjà fait savoir au gouvernement que les trop rares masques utilisés en France ne devraient pas être cédés à la Russie. Ce comité s’est dit déjà très en colère que les ricains aient détournés des masques que la France avait achetés à la Chine et qu’il était hors de question qu’on se fasse doubler à l’ouest dans un sens et doubler à l’est dans l’autre ! Le permafrost est sans doute très important mais pas autant que nos propres glaciers qui fondent à vue d’œil tant et si bien qu’on envisage déjà de renommer le Mont-Blanc « Mont, blanc l’hiver et gris l’été. » Contre cela de nombreux comité alpins ont déjà procédé à la mise en place de couvertures estivales afin de ralentir la fonte des neiges éternelles (qui en fait ne le sont pas comme on vient bêtement de s’en rendre compte). Il serait donc peu concevable que des masques utiles en France finissent en Russie. Le Comité Beauté Savoie Mont-Blanc entend en outre participer à la relance de l’industrie textile en France au lieu d’avoir recours à la main d’œuvre du Bangladesh. Bien sûr, une vie de français vaut beaucoup plus qu’une vie de bangladais (1) donc hors de question de prendre des risques avec les masques usagés, ceux-ci seront bouillis avant d’être cousus en couvertures.

(1) Pour savoir combien de vie bangladaises vaut une vie française, prenez le PIB par habitant en France et divisez-le par le PIB d’un bangladais.

05/04/2020

Un éléphant ça Trump énormément !
Partie I : Non le Coincoin n’est pas Bolsonaro !

Un encart central du Coincoin du coin par Jean-Mimi Demi.

Nous avons reçu dernièrement de très nombreux courriels et courriers à teneur critique voire rageuse qui vont jusqu’à nous comparer à des gens comme Trump ou Bolsonaro ! Selon certains de nos canardés notre position serait tout à fait comparable à celle de ces individus. Il nous faut de nouveau nous en défendre. Aucun pays n’a réellement pratiqué l’action que nous jugions adéquate, non pas par envie de nous démarquer mais parce que certains scientifiques la jugeaient possible. Aujourd’hui le chiffre le plus souvent entendu comme seuil de contamination empêchant que le virus se diffuse de manière active dans la population est de 60 %. La stratégie consistant à laisser le virus se répandre dans la population aurait été celle, au départ, de nombreux pays qui ont dû rétropédaler en raison de la submersion des services médicaux induite. S’il avait une mortalité moindre et des symptômes ne nécessitant pas autant d’hospitalisations, cette stratégie aurait semblé plus pertinente. Les épidémiologistes semblent admettre qu’une telle stratégie porterait ses fruits en moins de 4 mois et que la pandémie s’arrêterait en 6 mois. Peu de monde douterait du bien fondé de ce choix si nos services médicaux pouvaient faire face sans difficultés. Même si le covid-19 risque de faire bien plus de dégâts au sein des populations précaires, les choix de Bolsonaro et Trump semblent devoir tourner au désastre sanitaire au cœur même de leur électorat. Personne n’a porté à notre connaissance le vrai scénario du confinement partiel. Un médecin à qui la stratégie de la diffusion dans la population ne fait pas pousser de l’urticaire, nous a tout de même signalé que notre propre scénario, qui vise à tout mettre en œuvre pour protéger les personnes les plus à risque, aurait très probablement le défaut de ralentir cette diffusion, ce qui repousserait d’autant le moment où l’on atteindrait le seuil de 60 %. Au Coincoin du coin nous admettons que nous n’avons sans doute pas bien pris en compte cette variable. Dire d’un virus qu’il est transporté en moyenne d’un contaminé vers 2,2 personnes en 6 jours, c’est admettre que toute personne en contact avec un porteur n’est pas systématiquement contaminé. Par ailleurs il ne s’agit pas non plus d’un calcul exponentiel pur, pour cela il faudrait encore être sûr qu’un porteur n’est contagieux que durant 6 jours. Et comment un vecteur de contamination pourrait être comparable dans une mégalopole et dans une contrée relativement peu peuplée ? Le confinement généralisé par décrets nationaux balaye toutes ces considérations d’un revers de la main, cela devient sans doute trop compliqué de réfléchir si le Grand-Est avait intérêt à entrer en confinement en même temps que la Sarre, le Palatinat et le Bade-Wurtemberg plutôt que le même jour que la Normandie. Effectivement, à l’échelle d’une nation, une telle loi exponentielle de base 2,2 est sans doute une moyenne sur l’intégralité de la population. Si on met de côté la partie la plus susceptible d’avoir des complications, ce nombre pourrait être moindre. Si tel est le cas on peut logiquement considérer que le chiffre de 2,2 est une moyenne qu’on a décalquée sur le début de l’épidémie en Chine et que tout mode de vie différent, toute densité de la population différente, conduisent à un chiffre différent. C’est heureux d’ailleurs, sinon tout confinement serait voué à l’échec. Donc nous voulons bien admettre que notre scénario de confinement des personnes à risque est fragilisé par l’hypothèse d’une diffusion au ralenti. En effet il n’a jamais été question pour nous de penser, comme Bolsonaro, que ceux qui ne sont pas naturellement assez armés pour survivre à cette pandémie, ou ceux pas assez riches pour accéder aux moyens médicaux, mourraient tout simplement. Les protéger par le moyen d’un confinement ou de distanciations sociales ciblé-es semblerait dès lors être une tâche réellement ardue si elle devait se prolonger au-delà de 4 mois. C’est sans doute vrai. Alors ? Nous sommes-nous complètement trompés ?

Si nous nous sommes trompés le scénario du confinement général reste tout autant critiquable ! Tout ce que nous avons mis en avant, notamment le fait qu’il était très facile de décréter l’entrée en confinement mais bien plus compliqué d’en sortir sans risquer de mettre à mal le fragile équilibre trouvé, tout ceci reste totalement valable. On entend désormais des épidémiologistes parler d’une lutte qui pourrait durer deux ans. Le véritable succès du confinement généralisé se joue donc essentiellement dans les laboratoires de recherche ! Si un remède est trouvé dans les mois qui viennent, inch Allah, alors résonneront partout des « Alléluia ! » Or si un ralentissement de la propagation du virus semble être une faiblesse dans le protocole que nous défendons depuis le début, ce ralentissement le renforce face à l’une de ses faiblesses supposées. En effet beaucoup de nos canardés en désaccord avec nous ont douté que ce protocole suffise à ramener le nombre de contaminés par jour à un niveau gérable par nos hôpitaux. Si l’exponentielle change de base grâce à un confinement des personnes à risque, alors notre scénario est plus crédible en terme de gestion sanitaire. Le temps est plus long pour atteindre le seuil de 60 % mais il est un temps où la recherche s’active tout autant que pour le confinement généralisé. Et cela sans prendre le risque de voir une crise économique de grande envergure advenir.

La critique de nos canardés porte beaucoup sur ce qu’ils pensent être une défense de l’économie néolibérale. Certaines de nos pages la défendent mais jamais dans toutes ses composantes dès lors qu’elle s’accompagne de plus en plus de restriction des libertés individuelles, sujet à propos duquel nous pensons être plutôt constants, toutes pages confondues. Nous ne le répéterons jamais assez à ceux qui croient que cette épidémie peut porter le coup de grâce à cette économie dans tout ce qu’elle semble avoir de pire, il faut clairement envisager que ce qu’elle semble avoir de pire puisse se trouver au final renforcé par la crise économique à venir. C’est tout à fait possible justement parce qu’il existe des gens au pouvoir qui s’appellent Trump ou Bolsonaro, et, toute proportion gardée des gens, comme Macron et beaucoup d’autres à travers le globe. Des pouvoirs qui sont libéraux quand le Coincoin du coin défend globalement la nécessité de certains garde-fou, et anti-libéraux quand le Coincoin du coin défend sans relâche la liberté individuelle.

Un mot enfin sur une autre critique qui nous est souvent adressée. Beaucoup de nos canardés doutent de l’efficacité d’un confinement ciblé pour la simple raison que le confinement généralisé est déjà très difficile à appliquer en raison du manque d’implication des citoyens. Effectivement c’est un point à prendre en compte, d’autant plus que les personnes à risque auraient su dès le départ qu’elles allaient devoir prendre de grosses précautions durant des mois et non pas 15 jours comme notre gouvernement a voulu le laisser entendre au début de la crise. Certes mais au final, il est assez probable que ces personnes aient intérêt à rester prudentes durant autant de temps sinon plus. Nos pigistes nous rapportent de nombreuses scènes qui leur laissent dire que même des personnes à risque semblent prendre les mesures et les gestes barrière à la légère… cela ressort dès lors d’un choix individuel face à une situation qui a été très bien expliquée à chacun. Il est difficile de protéger quelqu’un s’il ne le souhaite pas ! Mais cela signifie aussi que s’il le souhaite, il doit recevoir une assistance puisque de toute évidence aller faire ces courses dans des magasins qui restent fréquentés devient impossible. Au titre du choix individuel nous pensons également que les personnes n’ayant pas de pathologies laissant penser à un risque majeur en cas de contamination devraient avoir néanmoins le choix de se préserver. On nous a signifié que cela aurait sans doute entraîné un recours massif au chômage technique comme à l’heure actuelle. Nous pensons qu’en moyenne le gros de la population aurait préféré continuer à vivre normalement tant qu’elle aurait eu l’assurance que les hôpitaux arrivaient à faire face. Au lieu d’impacter des secteurs entiers de l’économie, celle-ci aurait peut-être fonctionné sur un mode un peu ralenti mais pas au point de risquer une crise économique insurmontable.

05/04/2020

Un éléphant ça Trump énormément !
Partie II : Oui le covid-19 peut être une arme anti-Bolsonaro !

Un encart central du Coincoin du coin par Jean-Mimi Demi.

En théorie des élections importantes devraient avoir lieu cette année, en particulier celle très attendue aux USA. Au Coincoin du coin nous n’avons cédé à aucun effet de mode. Depuis l’élection de l’agent orange, en particulier quelques mois après son investiture, quand nombre de nos confrères claironnaient qu’une procédure « d’impeachment » pour déficiences mentales avait des chances d’aboutir et qu’en tout état de cause, vu les casseroles qu’il accumulait, ses chances d’obtenir un second mandat étaient nulles, chaque année nous avons répété que ceux qui pensaient cela n’avaient décidément rien compris à la société américaine et encore moins à son système électoral ! A nos yeux, que ce soit côté pages gauches, pages droites ou encarts centraux, l’agent orange est un réel danger pour la paix mondiale dont on peut difficilement souhaiter la réélection ; mais voilà, il a depuis le départ fait la moitié du chemin. On aurait pu souhaiter une telle révolution de salon au parti républicain qu’ils en viennent à demander l’investiture d’une autre personne que le président sortant. Cela se fait si peu que même un homme semblant si mal incarner l’idée qu’on a d’un président de la « plus grande démocratie du monde » n’a pas eu de souci à se faire de ce côté. Reste un obstacle ! Le parti d’en face ! Le parti qui n’a rien retenu des leçons de 2016, ni compris le besoin d’avoir un programme qui réponde aux attentes d’une majorité de ses citoyens plutôt qu’une simple posture d’opposition à un homme qui a plus le tort d’être un rustre mal élevé que celui d’incarner une politique radicalement différente de celle qu’on propose en face. Au final voilà un homme qui a plutôt mieux tenu ses promesses que ceux qui l’ont précédé et qui a eu la chance d’arriver là l’année même où l’économie mondiale semblait reprendre un peu de poil de la bête après une décennie de déprime. Il n’y a sans doute pas masse d’électeurs ayant voté pour lui en 2016 qui sont trop peu satisfaits pour revoter pour lui en 2020. Au Coincoin du coin, ayant tant répété durant trois ans qu’il avait ses chances d’être réélu, nous avons même fini par nous dire que la probabilité qu’il soit battu s’amenuisait de jour en jour. A défaut d’un programme le parti démocrate semblait plutôt s’atteler à braquer une partie de la population contre lui en croyant encore possible d’éliminer l’agent orange sur tapi vert. L’acharnement, même à l’encontre des gens qu’on estime peu, peut finir par vous les rendre presque sympathiques. La jurisprudence Clinton, cette manière de se considérer comme une élite au-dessus des autres, n’aura décidément pas servi de leçon. Restait les programmes des candidats à l’investiture du parti démocrate. Comme quatre ans plus tôt, les pages gauches du Coincoin du coin ont embrassé la cause de Bernie Sanders, tandis qu’un programme tel celui de Joe Biden ne pouvait guère laisser insensibles les rédacteurs de nos pages droites.

Du point de vue de l’analyse des forces en présence, sans faire cas des opinions de chacun, l’ensemble de la rédaction s’accordait au début de l’année à penser qu’une éventuelle investiture de Bernie Sanders aurait signifié vraisemblablement une victoire assez aisée de l’agent orange. Joe Biden, parce qu’il incarne largement la défense des intérêts des puissances économiques du pays et de manière assez lisse, une qualité pour s’opposer aux aspérités du président sortant, nous semblait avoir de bien meilleures chances. Certains répondront que dans une démocratie, l’intérêt des puissances économiques ne se confond pas nécessairement avec celui du peuple tout entier. En fait si, c’est très souvent le cas et cela l’est d’autant plus dans un pays qui reste un pays très riche. L’intérêt des puissances économiques rejoint l’intérêt de tous ceux qui, sans être des puissants, comprennent, à tort ou à raison, que pour eux le ruissellement n’est pas une notion totalement farfelue. Plus un pays est riche, même si par ailleurs il génère de fortes inégalités, plus il est difficile de réunir une masse hostile au système. L’ensemble de la rédaction pense donc que pour un type comme Sanders l’Amérique n’est pas prête. Le sera-t-elle un jour ? On en doutait. Et l’ensemble de la rédaction pense que Biden incarne d’un peu trop près le parti démocrate battu il y a quatre ans pour faire tomber le champion sortant.

Cela bien sûr, c’était avant le corona virus ! Cela nous fait un peu de mal de voir notre nom associé à celui de l’agent orange ou celui qui le surclasse en matière de dirigeant flippant : Bolsonaro ! Juste parce qu’on a défendu l’idée d’une gestion de la crise sanitaire qui semble avoir des accointances avec les leurs ! Si on y regarde de plus prêt c’est absolument faux ! Cela n’a rien à voir ! Nous n’avons jamais nié la pandémie comme Bolsonaro, du moins pas après son arrivée en Italie ! Nous avons simplement affirmé que le confinement ciblé n’avait pas été réfléchi comme une solution potentiellement aussi efficace que le confinement généralisé à moyen terme, ce que nous croyons, tout comme nous croyons qu’il est, de loin, beaucoup moins risqué sur le long terme. Bolsonaro n’a que faire de la vie humaine ! Seule l’économie compte pour lui. On nous accuse aussi de ne voir que les effets économiques mais si nous les voyons, c’est par souci de sauver des années de vie dans un avenir proche, pas de sauver les bénéfices des grandes sociétés. Cela fait une sacrée différence ! Ce que Bolsonaro a oublié, et Trump aussi, c’est que négliger d’avoir un plan opérationnel réfléchi lors d’une crise sanitaire, était une erreur politique majeure ! Même un confinement ciblé aurait demandé une mise en œuvre pointue, sans doute plus pointue que le confinement généralisé, raison pour laquelle on l’a si facilement jugé impraticable même dans les économies qui n’ont cessé de claironner combien l’économie globalisée les avaient rendues plus solides (demander à nos confrères du Point ou de l’Express pour une meilleure explication de cet état de fait). Ne pas du tout agir, ou le faire quand c’est déjà trop tard, cela semblerait même dangereux dans un pays n’ayant pas de scrutin « démocratique ». Avec le covid-19, qui lui-même est plutôt démocratique, vous devez vous attendre à être vous-même touché directement parce que certains de vos proches peuvent mourir. Si ce n’est pas vous il y en aura de toute façon parmi vos alliés politiques, une position d’arrogance devient vite intenable, même dans une oligarchie qui manœuvre pour s’accaparer le gros de la richesse les gens tiennent à leurs proches. De ce que nous avons entendu aux USA ces derniers jours, on se dit qu’il faudra beaucoup de talent à Trump pour effacer ses errements dans la gestion de cette crise. Les critiques systémiques de Bernie Sanders, notamment concernant le système de santé américain, prennent tout leur sens mais il en faudra sans doute plus pour qu’une majorité le comprenne un jour. Mais du côté du Brésil, Bolsonaro, qui s’avère encore plus taré qu’on ne l’aurait cru, on espère de tout cœur qu’il a signé la fin de son règne ! A quelque chose malheur est bon !

06/04/2020

Conversations de fenêtres et balcons, nos pigistes ont entendu…

– Non Kevin ! T’es pas en vacances !
– Ils ont dit que c’était les vacances !
– La zone C Kevin ! Nous on est zone B ! Alors tu t’y mets !
– On n’a qu’à dire que c’est la récrée ! Je peux aller au square avec papa ?
– Il est 14h Kevin ! Et je suis avec ta grand-mère au téléphone !… Non maman ! Remets pas la faute sur moi !… Jamais de la vie je t’ai dit ça ! Je t’ai dit Amazon et Air Liquide !... Eh ben tant pis !... Tant que t’as rien vendu t’as rien perdu ! Ça remontera ! Tiens ! Souviens-toi de vos actions Eurotunnel ! Avec papa vous arrêtiez pas de geindre et au bout du compte votre APAE, là, ça vous a bien occupés ! Un genre de loisir ! Maintenant t’es contente non ? Et moi aussi ! C’est sûrement votre colère exubérante qui m’a poussée vers la finance !… Kevin ! Lâche ce putain d’ordinateur ! C’est un outil de travail bordel ! Faut que j ‘te le répète combien de fois ? Un outil de travail !
– Mais moi aussi je travaille ! Et j’ veux travailler dans le canapé !
– Tu prends le portable de ton père !
– C’est quoi son mot de passe déjà ?
– Coquine69 ! Tu fouilles pas dans ses dossiers !… Mais oui maman ! Qu’est-ce que tu crois qu’il fait ? La sieste ! Elles sont de plus en plus longues mais c’est pas plus mal !… Il s’est essayé au repassage ! Laisse tomber !… Non elle vient plus ! J’ai pas envie d’avoir la bonniche dans les pattes ! Ce serait gênant ! J’aurais l’impression d’être une esclavagiste !… L’aspirateur il y arrive, mais il y passe un temps… Pourquoi j’ai épousé un directeur de casting ? Je sais pas. Peut-être parce qu’un jour j’ai passé un casting… Hmmm… Hmmm… … Non mais si, j’ t’écoute. C’est juste qu’il y a un pigeon de l’autre côté de la terrasse qu’est en train de bouffer dans mon assiette ! C’est marrant c’est la première fois que je vois ça !… Non j’avais pas fini, c’est de ta faute, tu m’appelles toujours au milieu du repas… De toute façon le riz était pas cuit ! J’ai épousé un type qui ne sait même pas faire cuire du riz !
– Maman ! L’ordinateur de papa il me demande si j’ai 18 ans ? Qu’est-ce que je réponds ?

06/04/2020

Information le Coincoin du coin.

Les masques arrivent en nombre et à prix modique !

Enfin ! Enfin ! Nous allons bientôt pouvoir bénéficier de masques en quantité industrielle ! Et c’est heureux puisqu’un déplacement hors du domicile sans masque pourrait vous valoir dans un avenir proche une amende de 135 euros ! Il semblerait que de nombreuses Fake News aient circulé à propos des masques. On a dit que les américains avaient détourné les masques nous avions achetés aux chinois ! Mais en fait, pas du tout ! Ces masques se sont effectivement retrouvés aux USA mais c’était parfaitement normal, cela fait partie du processus industriel ! Aussi étonnant que cela puisse paraître il se trouve là-bas des entreprises très compétitives en matière de flocage ! Et de nombreuses entreprises entendent participer à l’effort collectif en faisant en sorte que le prix des masques descende à un niveau acceptable même pour des gens aux faibles revenus. Quoi de mieux pour cela que la publicité ? Si vous pouvez voir une finale de football en clair c’est grâce à la publicité ! Si TF1 peut vous offrir de superbes films tous les dimanches soirs c’est grâce à la publicité ! Si demain vous pourrez aller acheter du pain avec un masque qui ne vous aura coûté que 99 centimes, ce sera grâce à la publicité ! Vous vous demandez peut-être : « Mais au final, qui la paye la publicité ? » Eh bien ce sont les martiens, tout le monde sait que le coût final de la publicité est financé par les martiens ! Donc nous les terriens nous ne payons rien, alors pourquoi nous gênerions-nous ? C’est juste un petit effort à faire, juste ravaler sa fierté au point de ne pas se sentir complètement ridicule avec un masque floqué ? Non ! C’est encore mieux que cela ! C’est se sentir au contraire très fier et tout à fait « IN » à l’idée de représenter une marque, et si possible une grande marque, une marque qui fait avancer le monde et combat le corona-virus ! Vous n’aurez que l’embarras du choix ! Parmi les marques bientôt disponibles sur les masques (1) citons, pour ceux qui ont la fibre nationale :
BoingTelecom, Freete, Reunot, K-fours, K&No, Crotal, Banone, B&Pet-Ariba, Crédit-liounais, Crédit-Apicole, Elle-sait-faire, Sanousfist, Lafarce, Pet&ça, Wego, Herpès, Au-Ranch, Sans-Gabin, VeniVidi, Penaut-Richard, Boréale, Sot-des-Sots, Air-puce...

Et pour ceux qui ont la fibre internationale vous n’avez que l’embarras du choix mais il n’est jamais vain de rappeler que les entreprises américaines sont nos amies et qu’elles sont, comme les entreprises citées ci-dessus, toutes engagées corps et âme dans la lutte contre le réchauffement climatique et donc l’avenir et le bonheur de vos enfants ! Pas comme les entreprises chinoises qui ont décidé de noyer toute leur population dans un smog permanent de particules fines !

Soyez libéral, choisissez l’occident !

(1) Bientôt disponible, le flocage publicitaire intégral pour Burqa. Burqa floquée, la burqa des femmes libérées.

06/04/2020
Information le Coincoin du coin.

Le gouvernement renonce aux amendes en lien avec le traçage téléphonique.

Il y a quelques jours nous vous annoncions de possibles amendes pour les confinés qui ont tendance à se déconfiner un peu trop facilement. L’idée première était de se servir des données des opérateurs téléphoniques pour observer les allers et venues des individus. Cependant la distance des déplacements apparaît souvent trop courte pour que les téléphones déclenchent systématiquement un signal à une borne différente de leur domicile. Et malheureusement, selon les mots de Tristan Escroçi, il reste encore des gens qui ont des téléphones non-dotés d’applications qui permettent de les géolocaliser précisément en tout lieu et à toute heure. A ce sujet le gouvernement plancherait, à la demande de ce même sinistre néo-libéral, sur un projet de loi visant à mettre fin rapidement à cette situation indigne d’une Start-up nation. En attendant il y a une possibilité de punir à posteriori le plus gros du bataillon de ceux qui usent et abusent de dérogations de sortie. En effet actuellement, plus encore que d’ordinaire, une grande majorité des transactions se fait par un moyen de paiement électronique, le plus souvent en CB. De nombreux commerçants encouragent leurs clients à le faire pour éviter d’avoir à manipuler de l’argent et pour ne pas accumuler du cash dans une période où les équipes sont souvent réduites et les remises en banque rendues plus difficiles. La plupart des clients comprend cela parfaitement en cette période très spéciale qui permet aussi de faire un test grandeur nature de ce qui sera très bientôt ordinaire. Bien sûr ceux qui se sont mis au jogging depuis que le jogging permet de trouver un prétexte pour sortir ne font pas nécessairement usage de leur CB. Mais les vrais petits malins, ceux qu’il faudra punir pour leur comportement anti-citoyen, ceux-là vont acheter le pain, font le tour du quartier, rentrent chez eux, puis quelques heures plus tard vont à l’épicerie ou à la pharmacie. Bref ils ne profitent jamais d’une sortie pour acheter tout ce dont ils ont besoin sur la liste des besoins vitaux. En récupérant la liste de leurs paiements le gouvernement les mettra face à leur forfaiture, forfaiture qu’ils ne pourront en aucun cas contester. Ils feront dès lors amende honorable et on leur donnera en contrepartie un certificat établissant qu’ils ont payé leur dette à la société mais sans néanmoins effacer leur nom du listing des citoyens à surveiller prioritairement lors de la prochaine crise.

Chers canardés, bienvenus dans le monde néo-libéral, le monde de Tristan Escroçi. Le Coincoin du coin étant d’un libéralisme totalement opposé à celui de Tristan Escroçi en matière de libertés individuelles, nous encourageons tous nos canardés à faire dès un certain retour à la normale, un usage grandissant des espèces sonnantes et trébuchantes. Si besoin trempez vos pièces dans une eau savonneuse ou soignez-les comme Picsou, les billets supportant aussi des lavages en machine à 90°, l’argent liquide n’est pas sale, bien moins que l’argent électronique en tout cas, jamais le blanchiment et l’évasion fiscale n’a été aussi facile ! Ceux qui vous vendent l’avènement du tout électronique comme le garant d’un monde sans tricheurs sont donc de très très grands menteurs. Ou bien, pour dire les choses autrement, le domaine de la triche est amené à être quelque peu évolutif. Par exemple vous pensiez peut-être jusqu’ici, que rester deux heures trente sur une place pour laquelle vous avez payé deux heures, ne justifie pas de retourner à l’horodateur vous acquitter de la différence, du moment qu’aucun agent n’est en vue ; cela n’est qu’une petite tricherie et puis, avec tous les impôts que vous payez déjà… Petit tricheur de pacotille, va ! A l’avenir ceci ne sera plus possible, les tricheurs comme vous n’existeront plus. Par contre, à l’avenir, l’électronique devra assurer à une certaine catégorie de personnes, celles justement dénommées l’élite, que ce genre de contrariété n’entravera jamais leur existence. C’est pour cela qu’un monde totalement soumis au diktat de l’électronique est nécessairement un monde totalement inégalitaire, si ce n’était pas le cas, personne n’aurait dans l’idée de le laisser advenir, les grands tricheurs ne le permettraient pas. Leurs tricheries d’aujourd’hui, celles qui leur assurent leur niveau d’existence, doivent devenir légales avant que le diktat de l’électronique ne soit total. Disons que c’est un processus synergique mais c’est un jeu dangereux, même pour l’élite. Et tout ceci avec votre consentement et l’aide de maîtres mots : la facilité, la modernité, la sécurité… On vous aura prévenu, on ne fait que ça, à l’avenir, on n’existera pas.

06/04/2020
L’âne à chronique du Coincoin du coin !

Un hôpital pas très hospitalier.

Il y a quelques jours un homme ayant de sévères symptômes du covid-19 était emmené de toute urgence dans un service d’urgence passablement encombré. Là, il a eu la désagréable impression que des patients admis après lui avaient accès avant lui à une chambre dûment équipée de tout le matériel de réanimation. Comme il lui semblait qu’on l’avait abandonné dans un couloir sur un simple brancard où, à chaque quart d’heure qui passait, il ressentait de plus en plus de mal à respirer, il avait autant de mal à croire que les patients passant devant lui étaient plus proches de la fin que lui. Avec toute l’énergie du désespoir il n’a eu de cesse de lever et baisser son bras pour attirer l’attention et qu’on s’occupe enfin de lui ! Après un moment qui lui parut une éternité, il a senti que quelqu’un lui mettait un papier dans la main. Il a ramené cette main vers son visage et a eu la surprise de voir quelque chose qu’il connaissait bien : la pétition qu’il avait lui-même lancée dans son immeuble quelques jours plus tôt pour que l’infirmière vivant dans ce même immeuble et travaillant au CHU d’à-côté daigne aller dormir ailleurs le temps que durerait la crise. Ce que d’ailleurs elle a fait face à l’hostilité montante. Derrière la pétition, l’infirmière en question lui a lancé un doux regard et un sourire un poil ironique. L’homme a ensuite eu droit à l’appareillage qui lui a sauvé la vie et l’infirmière et ses complices ont été rappelés à l’ordre par le chef de service pour ce manquement manifeste à l’éthique quand bien même on aurait eu affaire à un parfait trou du cul. Sorti aujourd’hui de l’hôpital le trou du cul en question a simplement exprimé le regret suivant : « En plus je suis sûr que c’est elle qui me l’a refilé ! » Aux dernières nouvelles l’infirmière n’a toujours pas été testée positive au covid-19 mais envisagerait de faire tourner une pétition dans son immeuble pour éloigner son charmant voisin par précaution.

4 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles, du 2 au 4 avril 2020

02/04/2020

Le Coincoin du coin, mini-publireportage.

La nouvelle agriculture présentée par elle-même !

Le FNEP (Fédération nationale des épandeurs de pesticides), le FNAEC (Fédération nationale des arroseurs d’engrais chimiques), la CJEAPV (Confédération des jeunes éleveurs d’animaux pas vieux), la CAEPAEC (Congrégation des agriculteurs épandeurs de pesticides et arroseurs d’engrais chimique) vous présentent : la Nouvelle Agriculture !

La nouvelle agriculture c’est tout nouveau ! Au lieu de balancer les sacs d’engrais dans la machine à arroser, on utilise un doseur qui nous permet de réduire d’environ 20 % l’apport en engrais chimiques ! Avec la nouvelle agriculture l’épandage de pesticides est raisonné ! Au lieu de polluer les rivières avec des pesticides on utilise des plantes OGM qui nous permettent d’être tranquilles au moins deux ans avant que les parasites ne s’adaptent. Par sécurité on utilise quand même des pesticides mais de façon raisonnée, la raison c’est comprendre que deux sécurités valent mieux qu’une. La nouvelle agriculture est respectueuse de l’animal ! L’animal est nourri avec les ressources locales en plein air. Il mange l’herbe du pré tant qu’il y en a ! Puis il mange la moisson du pré d’à-côté tant qu’il y en a ! Les 60 % du temps restant, bien sûr la nouvelle agriculture ne va pas laisser mourir ses animaux ! Alors, comme l’ancienne agriculture, elle leur donne des fourrages et des céréales venues d’ailleurs, mais jamais de très loin, au pire ça vient de l’autre côté de l’Atlantique, jamais du bout du monde ! La nouvelle agriculture n’est pas comme l’ancienne, celle pas moderne où les gens s’épuisaient à la tache, quand il fallait mettre presque toute la population dans les champs rien que pour la nourrir ! Non ! La nouvelle agriculture utilise des machines flambant neuves ! Elle utilise des drones pour remplacer les avions d’épandages et des moissonneuses géantes pour que les enfants des agriculteurs puissent jouer aux jeux vidéos au lieu de traîner dans les champs à apprendre un métier dépassé. Elle met le bétail sur des manèges tout automatiques qui l’amusent beaucoup et rendent sa vie souriante au lieu d’être toujours tripoté par des vieux paysans pervers. La nouvelle agriculture pourra bientôt produire tout ce qu’on mange avec probablement moins de 100.000 exploitants agricoles qui aimeront se faire appeler « entrepreneurs » ou « capitaines d’industrie agricole ». Pour cela la nouvelle agriculture fait comme celle de juste avant, elle favorise le rachat des petits par les gros pour leur bien (le bien des petits ou des gros, c’est selon). La nouvelle agriculture accepte de céder des terres aux nouveaux bétonneurs, mais à condition que l’État mette tout son poids dans la balance pour que la nouvelle agriculture ait des avantages que la très ancienne agriculture n’a pas, comme des énormes subventions par exemple. La nouvelle agriculture aime bien les coopératives, comme celle de juste avant. Les coopératives ça donne de la coopération entre les agriculteurs ! Mais pas ceux qui refusent de faire tout comme elle dit la coopérative car ils manquent d’esprit coopératif et il est mieux pour la nouvelle agriculture qu’ils disparaissent. La nouvelle agriculture a pour partenaire principale la grande distribution parce que les circuits de la grande distribution favorisent l’hygiène et les gens qui achètent dans la grande distribution des concombres sous plastiques tombent moins souvent malades que ceux qui achètent sur les étales désuets des agriculteurs de la très ancienne agriculture ! Il est même prouvé qu’ils résistent mieux au covid-19 ! La nouvelle agriculture produit des choses jolies, des choses qui ont des couleurs et des tailles uniformes, des choses qui correspondent au goût des consommateurs, comme celle de juste avant d’ailleurs, mais de façon renouvelée !

La nouvelle agriculture fait de la publicité ! Pour dire à tous les niais qui calquent leur consommation sur le pouvoir publicitaires des firmes et des lobbys comme elle a changé ! La nouvelle agriculture vous remercie d’avoir suivi ce mini publireportage !

PS : par contre la nouvelle agriculture est un peu emmerdée de ne pas pouvoir récupérer quelques milliers d'africains payés au lance-pierre pour les récoltes à venir à cause du covid-19. Elle demande à tous les français désireux de vivre une expérience exotique de considérer la cueillette comme une activité des plus ludiques.

03/04/2020

Le meilleur ami de l’homme n’est pas son chien, c’est son banquier !

Une chronique économique des pages droites du Coincoin du coin par L-A. Monnet.

Reste-t-il des personnes assez peu instruites pour prendre pour argent comptant des stupidités publicitaires du style : « Mon banquier ? C’est moi ! » ? C’est plus que probable dans la mesure ou même certains banquiers arrivent à nier psychiquement être des banquiers, du moins nient-ils les vrais ressorts de leur métier. Il se trouve que si personne ne vous a donné d’agrément pour pratiquer le métier de banquier, vous n’êtes pas banquier ! Je ne parle pas là du métier d’employé de banque mais de la banque en elle-même. Bien sûr vous pouvez toujours claironner « Mon banquier ? C’est moi ! » si vous n’avez jamais rencontré vos interlocuteurs et que vos activités en ligne vous laissent penser que vous faites beaucoup d’économies, il est possible que vous fassiez quelques économies au demeurant mais c’est plutôt anecdotique. Le jour où vous aurez besoin d’un prêt vous saurez que vous n’êtes pas votre banquier ! D’ailleurs même votre banquier ne se prête pas de l’argent à lui-même, il a besoin de vous, emprunteur, pour en prêter et, c’est là que la magie opère, il peut vous prêter beaucoup plus d’argent qu’il n’en a, un pouvoir qui lui vaut sans doute sa très mauvaise réputation que je vais tenter de racheter dans cette chronique, si besoin à l’aide de quelques emprunts.

Disons au préalable un mot sur deux positions extrêmes qui ont encore cours. La plus répandue étant encore l’idée que les banques offrant des crédits le font intégralement à l’aide de leurs capitaux propres et des dépôts de leurs clients. Chose étonnante, il reste encore des banquiers qui n’arrivent pas à dire ouvertement, ne serait-ce que lors d’un repas de famille, entourés de gens de confiance, que ceci est complètement faux ! La position à l’autre extrémité laisse croire que les banques font absolument ce qu’elles veulent, qu’elles créent de la monnaie ex-nihilo sans aucune contrainte ni garde-fou. Si tel était le cas, nulle ne ferait jamais faillite ! Il n’est pas dans le propos de cette chronique de dire si on a, oui ou non, eu la main un peu lourde quand il s’est agi de supprimer certains garde-fou, la régulation bancaire nécessite beaucoup plus qu’une chronique ! Ce que je veux ici c’est mettre certaines personnes qui ont la critique du système un peu trop systématique face à leurs actes. Car parmi ces personnes il en est qui sont, à bien des égards, les gagnants de ce système au sein duquel les banques jouent un rôle majeur ! Quand je dis « gagnants » j’entends « gagnants » au sens large, j’englobe donc ceux qui ne voient que le mauvais côté des choses parce qu’ils ne se sont jamais réellement extirpé d’une certaine pauvreté ou que leur niveau de vie ne leur semble pas en adéquation avec la haute opinion qu’ils ont d’eux-mêmes. La vérité c’est que le monde est truffé d’inégalités mais dans ce monde d’inégalités, si les français en particulier et les occidentaux en général ont plutôt bien tiré leur épingle du jeu ces derniers siècles, leurs systèmes bancaires ne sont pas pour rien dans cette réussite. La banque est la plus libératrice des institutions, elle est la liberté contre tous les archaïsmes sociétaux, elle rend possible l’ascension sociale, en outre elle est le plus neutre moyen d’accession à la propriété !

Vous auriez pu naître dans un monde sans banques, naître dans un monde aux traditions séculaires, un monde d’héritage. Vous auriez pu hériter d’une fortune, vous le pouvez encore d’ailleurs, la banque n’empêche en rien, elle rend les choses possibles. Vous auriez pu être à 20 ans, un être d’ambition, ambition de fonder une famille, ambition d’avoir une maison, ambition d’ouvrir un commerce. De l’ambition, du talent peut-être, de la volonté… mais pas un rond ! A la force du poignet, à faire tourner le cervelet, mettre un sou de côté, chaque jour. Et vivre en attendant, avec conjoint et enfants, chez vos parents ou les siens, ou bien louer un appartement, tant d’argent qu’on aurait pu… qu’on aurait dû… Ou alors le village tout entier aurait retroussé ses manches pour la maison des enfants du pays ! Paysans, bûcherons, maçons, tout à la fois, des savoir-faire ancestraux, pas n’importe lesquels, ça vous construit des chalets savoyards dans des pentes à 30 %, toujours debout cent ans plus tard, c’est beau ! Certes… mais n’oubliez pas tout ce que ces gens ont fait pour vous ! Le redevable, la redevance, tout à un prix. Ce ne sont pas les anthropologues qui me démentiront. Oh j’en ai lu de leurs ouvrages ! J’y ai parfois appris des choses étonnantes, des constructions sociétales remarquables par leur imagination, leur complexité, qu’elles soient génératrices d’une certaine richesse matérielle ou totalement ascétiques. Il m’en reste sûrement des milliers à découvrir mais jusqu’ici, rien n’y a fait, mon libéralisme s’en trouve toujours renforcé, mon rêve américain avec, c’est complètement flippant tous ces carcans, ces préceptes moraux. C’est d’ailleurs pour cela que mon rêve américain n’est certainement pas celui d’un descendant d’une dynastie bancaire, de celles dont on s’inspire pour faire des films sur la grandeur de cet Empire, avec tous leurs passages obligés, non vraiment, c’est complètement flippant tous ces carcans, ces préceptes moraux ! Mon rêve américain pourrait paraître moyen, c’est celui d’un type qui veut faire un truc mais n’a pas de fric et va voir son banquier. Et ce type n’a pas de casseroles aux fesses, et ce banquier n’a pas de préjugés, il ne regarde pas la couleur du type, ni sa religion, il lui donne sa chance. Et le type rembourse selon les termes du contrat, et ni l’un ni l’autre ne se devront plus rien ! Un libéral aime son banquier parce que son banquier le libère. Un libéral veut vivre dans une société où il peut épouser une strip-teaseuse le jour de leur rencontre totalement hasardeuse à Las Vegas, pas dans celle où tout le village a construit la maison qu’il occupera avec la femme de sa vie… qu’on a un peu choisie pour lui dans le village d’à-côté ! Un libéral n’emprunte pas d’argent à son meilleur ami, il l’emprunte à son banquier ! Un libéral s’interrogera toujours sur le bien-fondé de l’héritage, ou bien c’est un faux libéral, le monde est truffé de faux libéraux ! De manière générale d’ailleurs, une bonne partie de la population est un faux, une bonne partie de la population est de gauche parce qu’elle a des intérêts en la mise en œuvre d’une politique de gauche ou de droite parce qu’elle a des intérêts en la mise en œuvre d’une politique de droite. J’exècre cette partie-là ! Cette partie-là ne pourrait pas travailler au Coincoin du coin, un canard qui demande de la constance dans les idées.

Venons-en a une partie un peu plus pratique pour vous faire comprendre que, même si vous vous en défendez, du moment que vous avez eu recours à l’emprunt bancaire, le plus souvent cela aura servi vos intérêts. Bien sûr je ne prétends pas que la banque n’ait jamais mis personne dans des difficultés insurmontables, il y a des cas de figure où les gens n’ont tout simplement pas de chance, ou le sort semble s’acharner sur eux alors qu’ils n’ont pas fait les choses moins bien que d’autres, il y a des moments propices aux affaires, d’autres moins, il y a des coups durs et des externalités presque imprévisibles. Une institution bancaire respectable doit être capable de faire la part des choses et ne pas sombrer dans un acharnement mesquin quand elle-même a déjà recouvré sa mise de départ. Cela dit, au moins dans les pays occidentaux après guerre, le système bancaire a fait beaucoup plus d’heureux que de malheureux, j’en suis absolument convaincu. Pour le faire comprendre je vais établir des mondes simplistes avec une situation de départ donnée. Peu importe la manière par laquelle est advenue cette situation et pourquoi vous n’y jouez pas le rôle de privilégié. Supposons un pays où un seul individu a reçu l’intégralité des propriétés en héritage. Supposons que vous gagniez 3000 euros par mois et louiez un appartement de 100 mètres carrés au prix de 1000 euros par mois (vous n’êtes donc pas parisien mais notre économie simpliste est du genre territorialement uniforme). Supposons que la banque centrale manœuvre tant et si bien qu’elle parvient à garantir une absolue stabilité des prix y compris immobiliers. Supposons que vous rentriez dans cet appartement le jour de vos 20 ans et cassez votre pipe le jour de vos 80 ans. Vous aurez passé 720 mois dans cet appartement et payé 720.000 euros de loyer. Maintenant le propriétaire unique décide de ne plus être aussi omnipotent que ses aïeux et est prêt à céder une partie de ses propriétés, à un prix négociable. Par ailleurs vous n’êtes ni un acheteur compulsif ni un pingre total et sur vos 3000 euros de revenus, vous êtes en mesure d’en épargner 100 par mois qui grossiront votre compte en banque. Vous pouvez toujours laisser passer 20 ans et aller voir votre propriétaire avec vos 24.000 euros économisés pour lui demander si deux ans de loyer peuvent le convaincre de vous vendre son bien. Il est assez probable que non. Supposons que ce propriétaire ne soit pas un requin absolu et qu’il vous dise : « Mettez 200.000 sur la table et il est à vous ! » Si vous venez de passer 20 ans à payer un loyer, que vous n’êtes pas certain du temps qu’il vous reste à vivre, cela va vous paraître très cher. Mais s’il vous dit cela le jour où vous rentrez dans cet appartement, à 20 ans et que par ailleurs, un banquier qui passait par-là vous dit : « 200.000 euros ? Je vous les prête moi ! » Ah ! Ah ! Voilà qui demande réflexion. Dans notre économie simpliste le taux d’inflation est nul mais l’activité n’est pas aussi déprimée que dans le zone euro donc la banque centrale ne prête pas de l’argent à taux négatif aux banques commerciales pour qu’elles le reprêtent à taux nul ou quasi-nul. Supposons que le banquier vous propose un taux de 3 % annuel, on est tout de même loin de l’usure. Vous acceptez le deal et à 20 ans vous voilà en possession d’un appartement de 100 mètres carrés, du moins il sera à vous quand vous en aurez remboursé le prêt, c’est le principe de l’emprunt hypothécaire.

Penchons-nous sur le prêt que vous avez contracté. Quelle durée avez-vous choisie ? Souvenez-vous que vous avez maintenant 1000 euros de loyer en moins à payer et que vous êtes toujours en mesure d’économiser 100 euros par mois sur votre salaire. Cela fait 1100 euros. Par ailleurs vous prévoyez que les charges et impôts liés à la propriété, à son entretien seront de 300 euros par mois, mieux vaut ne pas trop vous planter dans vos calculs. A propos de calculs simplifions-les en supposant un remboursement en un seul paiement annuel. Vous êtes donc en mesure d’avoir une charge de la dette équivalente à 9600 euros par an. Si dans un cas extrême ils ne servaient qu’au paiement d’un intérêt sans remboursement de capital, ces 9600 euros pourraient payer un intérêt perpétuel de 3 % sur un capital de 320.000 euros. Mais vous ce qui vous intéresse c’est de devenir propriétaire, pas de payer ad vitam æternam une nouvelle forme de loyer. Notez tout de même, que dans l’absolu, vous pourriez emprunter 320.000 euros si le banquier veut bien vous les prêter, acheter l’appartement 200.000 euros, et commencer à rembourser le capital à l’aide des 120.000 autres euros. Très mauvais calcul ! S’il était bon vous auriez découvert une sorte de martingale valant son pesant d’or, autant dire que d’autres l’auraient trouvée avant vous. Il n’y aucun intérêt à payer des intérêts sur de l’argent que l’on n’utilise pas, ou plutôt, dit autrement, vous ne trouverez pas le moyen d’arriver à un restant dû de 200.000 euros avant d’avoir dépensé les 120.000 euros empruntés en plus, donc vous ne pouvez que rallonger la durée de votre prêt et au final le montant des intérêts payés.

Alors en combien de temps, vous qui êtes à même de consacrer 9600 euros par an au remboursement d’un crédit, allez-vous pouvoir solder votre dette et accéder au statut très glorieux de propriétaire ? Faisons au préalable le calcul qui fait rêver les endettés : un taux à zéro pourcents ! Si vous aviez un taux à zéro pourcent, pour rembourser 200.000 euros par annuités de 9600 euros, il vous faudrait un peu moins de 21 ans, autant dire un bagatelle ! Mais dès que les taux s’en mêlent, on a l’impression qu’il faut avoir fait des études de banquier pour s’y entendre et calculer le nombre d’annuités dues. En fait pas du tout pour les taux fixes : il faut juste prendre le problème à l’envers ! Toutes vos annuités doivent correspondre à un montant de 9600 euros ! Sauf qu’au départ vous payez beaucoup d’intérêt et remboursez peu de capital, mais puisque peu à peu le capital dû diminue, le montant des intérêts diminue aussi et vos 9600 euros permettent de rembourser de plus en plus de capital. Les premiers relevés que vous envoie votre banquier et qui vous donnent l’impression que cela ne sera jamais fini prennent année après année une tournure beaucoup plus réjouissante ! Or, la dernière année de votre crédit, à quoi correspondront en terme de capital et d’intérêts les 9600 euros que vous donnerez à votre banquier ?

Soit C le capital restant dû sur lequel porte un intérêt de 3 %, nous avons donc :
C + 0,03xC = 9600
1,03xC = 9600
C = 9600 /1,03
C = 9320,39
Nous allons donc faire en sorte que, un an jour pour jour avant la fin de votre crédit, vous deviez à votre banque la somme de 9320,39 euros, sur laquelle portera un intérêt de 279,61 euros. Portons-nous maintenant une année plus tôt. Une année plus tôt cette somme de 9320,39 euros n’a pas encore été remboursée, et donc ces 279,61 euros d’intérêts sont dus également. Ce qui fait qu’il ne vous reste que 9600 – 279,61 = 9320,39 euros (aucun hasard là-dedans) à consacrer au remboursement du reste de votre crédit. Or sur ces 9320,39 il faut là-aussi penser aux intérêts du banquier.
C = 9320,39/1,03
C = 9048,92 > c’est le capital que vous serez en mesure de rembourser cette année-là. L’intérêt de cette même année sera de 279,61 + (9048,92*0,03) = 551,08 euros.

Plus on remonte dans le temps plus le capital remboursé sera faible et plus l’intérêt versé sera fort. En n-3 avant la fin du remboursement vous devrez ces 551,08 euros en intérêt plus ceux portants sur le capital pas encore remboursé et qui va l’être en fin de cette annuité n-3. Sans le reprendre ici il est assez facile de faire le tableau d’annuités complet et de constater qu’à un taux de 3 % il faudra à l’emprunteur un peu plus de 33 ans pour rembourser les 200.000 euros. Si le taux avait été de 2 % il lui aurait fallu un peu plus de 27 ans, et si le taux avait été de 1 %, moins de 24 ans. A l’inverse un taux de 4 % porte la durée de remboursement à plus de 45 ans et un taux de 5 % n’est pas remboursable en une vie d’homme avec un même principe. Cela montre à quel point une petite différence de taux peut modifier la donne et comment, dans une société plus réaliste, peuvent s’établir les prix de marché et les taux, peu de gens étant disposés à acquérir un bien s’il leur en coûte plus sur la durée que le même bien en location. Cependant un taux de 5 % dans notre exemple ne doit pas être nécessairement vu comme usuraire, il n’est simplement pas viable, pour un emprunt de 200.000 euros, avec des annuités de 9600 euros. Mais un individu qui serait capable de faire de plus gros efforts pour son logement, donc à consommer moins par ailleurs, pourrait parfaitement devenir propriétaire de cet appartement même avec un taux de 5 %. S’il se mettait en état de pouvoir consacrer 12000 euros par an au service de sa dette, il deviendrait propriétaire en moins de 37 ans. Ordinairement un emprunt hypothécaire nécessite un apport et il est convenu que consacrer un tiers de ses revenus à son remboursement est une proportion très raisonnable. Une durée de 20 ans est déjà dans la moyenne haute et très rares sont les prêts dépassant les 30 ans. Mais si on y réfléchit de plus près, en comparaison d’une location à vie, les avantages de l’accession à la propriété sont en moyenne indéniables et ils le resteraient avec des crédits dépassant les durées moyennes actuelles. Bien sûr la réalité est bien plus complexe car les prix de marché varient très différemment d’une région à l’autre, mais il est actuellement admis que certaines zones largement identifiées n’ont qu’une très faible probabilité de voir leurs prix immobiliers baisser et qu’il est même peu probable de ne pas les voir monter plus hauts qu’ils ne le sont déjà. En somme, ceux qui ont eu ou ont la possibilité d’acheter dans ces zones ne sont pas encore parvenus au statut très envié de banquier, mais il y a quelque chose en eux qui peut s’en approcher, ils auront très certainement la chance inouïe d’être d’une certaine façon « payés à rien foutre », et je ne dis pas cela de façon péjorative envers les banquiers, il en faut ! Car pour le commun des mortels, seul un banquier est en mesure de faire d’un rêve un rêve accompli ! Prenez la question dans tous les sens, dites-vous qu’il n’est pas juste que certains aient hérité de tout quand vous devez faire un emprunt pour devenir propriétaire, le monde est ce qu’il est et dans ce monde votre banquier est votre meilleur allié !

04/04/2020

Conversations de fenêtres et balcons. Nos pigistes ont entendu…

– Dites monsieur ! Cela fait plusieurs jours que je vous observe. Vous savez que c’est interdit de nourrir les pigeons ?
– Oui je sais mais là c’est le confinement !
– Et donc ?
– Donc les pigeons vont peut-être mourir de faim. Ils l’ont dit dans le Coincoin du coin.
– Cela m’étonnerait ! S’ils l’avaient dit sur BFM-TV, je voudrais bien le croire mais le Coincoin du coin, franchement, avec toutes les conneries qu’on y lit ! D’ailleurs j’ai déjà souvent entendu dire que c’était une connerie de nourrir les oiseaux au printemps. Ça les rend dépendants !
– Les pigeons de ville sont par nature dépendants ! Comme y a plus d’humains dans cette rue y a plus non plus de pigeons ! Suffit de regarder !
– Eh ben tant mieux ! Cela fera des nuisances en moins !
– Moi j’aime bien les pigeons. Vous avez vu comme il est joli celui qui vient manger mes graines ?
– Comment vous savez que c’est toujours le même ? Ils se ressemblent tous !
– Pas du tout ! Celui-là est très facile à reconnaître. J’ai mis plusieurs jours à l’attirer mais maintenant je suis bien content.
– Vous le nourrissez dans l’intention de le bouffer ?
– Non ! C’est juste que j’ai besoin de compagnie à cause du confinement.
– Ben adoptez un chat !
– Ça va pas non ? Pour qu’il s’attaque à mon pigeon ?!

04/04/2020

Conversations de fenêtres et balcons. Nos pigistes ont entendu…
– Hé ! Bonjour madame ! Avec mes enfants on s’inquiétait de ne plus vous entendre nous engueuler !
– Fallait pas ! Personnellement vous ne m’avez pas manqué !
– Vous étiez malade ?
– Ça se pourrait.
– Oh ! Ne me dites pas que vous avez attrapé le…
– Il y a d’autres maladies dans la vie figurez-vous ! Et je pense que celle-là je l’attraperai après vous ! Je ne passe pas ma vie dans la rue moi !
– Nous non plus, seulement une heure par jour. Vous avez vu comme le ciel est bleu ? Il paraît que l’air n’a jamais été aussi pur depuis des lustres.
– Fatalement.
– Du coup ce serait dommage de ne pas en profiter pour sortir les gosses.
– Ouvrez en grand les fenêtres ! L’air est le même !
– Oui mais non. Ah si j’avais un balcon !
– Il est pas tombé du ciel ! Ça se mérite !
– De 6 mètres de long !
– Plus près de 7 !
– Au revoir madame ! A demain, si vous allez bien !
– C’est ça oui.

04/04/2020

Le Coincoin du coin, un canard « Sachant-sachez ! »

Le Coincoin du coin propose aujourd’hui un exercice à destination des petits génies des classes maternelles.
Grâce aux explications du gouvernement sur les exponentielles, vous avez appris comment, à partir d’une seule personne atteinte d’un virus qui se diffuse à la vitesse de 2,2 personnes contaminées par personne déjà contaminée tous les 6 jours, en moins de six mois la terre entière pouvait être potentiellement contaminée. A l’aide du même principe nous vous demandons de répondre à la question suivante :

Si les caméras de la place Bellecour à Lyon ont décompté la présence de 27 personnes dans tout son périmètre le vendredi 27 mars à 16h alors qu’il faisait un temps magnifique, que ces mêmes caméras ont décompté au même endroit la présence de 141 personnes le vendredi 3 avril à 16h alors qu’il faisait un temps magnifique, en supposant le regain d’affluence sur cette place suit une loi exponentielle, calculez combien de personnes il y aura sur la place Bellecour le vendredi 10 avril à 16h sachant que météo France annonce un temps magnifique pour les 15 jours à venir !

04/04/2020

Courrier d’électeur.

Nous avons reçu hier un courrier d’un lecteur, canardé occasionnel ou régulier, impossible de le savoir. Ce courrier était anonyme mais nous semble digne d’être rapporté. Il s’intitule sobrement : 

« La Haine ! »

Cher Coincoin.

Je suis livreur à vélo. Autoentrepreneur comme on dit. J’aurais dû me mettre au vélo plus tôt, j’ai l’impression d’avoir un assez bon niveau. Entre les zones où je livre et celle où j’habite, ça fait déjà une trotte. C’est un métier dangereux. Je ne sais pas s’il est plus dangereux quand je fais les livraisons ou quand je fais le trajet entre mon domicile et les zones où je livre. Pour l’instant j’habite encore dans le quartier où j’ai grandi, je crois que j’ai rêvé d’en partir mais faut pas le dire. De toute façon c’est moins bénéfique que je croyais, j’ai l’impression que ça ne peut pas vraiment s’arranger, je vais pas pouvoir pédaler bien plus vite et y a pas de quotas. Quand je suis sur ma commune j’ai toujours l’impression d’être en totale sécurité, même à vélo, comme si je connaissais le moindre nid de poule. C’est bizarre et sûrement trompeur, des nids de poules y en a et puis c’est peut-être à côté de chez moi que je vais me prendre un fourgon dans la gueule, pourvu que ce soit pas celui de mon cousin qui livre pour Amazon. Ici c’est beaucoup de béton et de bitume, y a des arbres aussi, du béton, du bitume et des arbres. Là où y a pas de bitume c’est là que le bitume manque, y a un nid de poule à la place, mais sans la poule et sans œuf. On vit en pile, un peu les uns sur les autres, je vois pas toujours la différence quand c’est le confinement ou pas. Enfin si, j’ai des voisins d’en-dessus flippés, des stockeurs, comme ils pensent que trop de gens ne respectent pas le confinement, ils n’osent plus fréquenter quiconque ; les gosses sortent plus, ils sont sur les nerfs, globalement le bruit proche est plus présent qu’à l’ordinaire. J’ai l’habitude du bruit, c’est le changement dans la nature du bruit qui m’énerve. Le milieu de la nuit m’a l’air plus calme en ce moment, mais si je m’en rends compte c’est sûrement que je dors mal, alors que je suis crevé. Je dois pas être trop vivable maintenant, ma copine me prend la tête, c’est vraiment mieux que je bosse. Quand je sors de ma commune, alors que je le fais depuis plusieurs années, j’ai encore l’impression que le danger est tout de suite plus présent. Mes zones de livraison sont au centre de l’agglomération, c’est plutôt vers le nord mais je vais vers l’ouest pour prendre une voie roulante. Dans la commune limitrophe c’est déjà la ville sans la cité, du moins là où je passe. La rue est plus étroite, passante, c’est pas propre au livreur à vélo, tous les vélos doivent rester sur leurs gardes, parce qu’on est presque tous pareils, on va pas rester plantés derrière le bus dans le bouchon, on se faufile, les scooters se faufilent aussi, si loin du but. Après c’est la nationale, ça s’appelle encore la nationale. Entre deux feux ça roule, du moins à vélo ou scooter. On peut se laisser griser, vaut mieux pas. Les mecs en un tour de main dépassent 50, tout autour de toi est plus gros et plus rapide, si ça cartonne, si y a un mort, c’est toi ! On m’a proposé une solution pour laisser mon matériel au centre, mais ça veut dire rentrer en transports en commun, ce serait une perte de temps et d’argent. Quand j’arrive dans mes zones de livraison le stress baisse. Je retrouve des gars que je connais, à attendre ensemble on s’en raconte des choses. C’est bizarre d’être là, c’est pas des quartiers que je connaissais avant. Quand on allait avec des copains au centre c’était vraiment l’hypercentre, enfin, les endroits très connus. Enlevez-nous nos vélos et tout ce qui nous identifie comme prestataires des boites de livraison, les flics viendraient direct nous demander nos papiers et ce qu’on fout là. Je sais pas quoi en penser. C’est le premier boulot où je tiens si longtemps, j’ai toujours eu du mal avec les types qui me disent ce que je dois faire. Là c’est beaucoup moins personnel, pourtant, quand on y réfléchit… y a moins moyen de foutre une dérouillée à l’enfoiré qui… C’est ce que j’ai fait un jour, il l’avait mérité, si c’était à refaire je le referais. Après ça limite les possibilités aussi. Est-ce qu’on peut se griller aussi vite en tant qu’autoentrepreneur ? Peut-être encore plus vite. Impossible de lutter contre Big Data, Big Data is watching you ! Alors je suis dans ces quartiers. Un pote qui se prend pour un rital m’a dit : « Ici avant on était persona non grata ! » On en a discuté. Est-ce que c’est source d’orgueil si maintenant on est dans ces quartiers et les flics passent en nous considérant comme des travailleurs, des gens utiles à la société ? On se laisserait facilement prendre au jeu. Et si ça marchait bien. Si je gagnais suffisamment ma vie par ce biais-là pour envisager une autre vie ? Qu’est-ce que je deviens après. Quel regard je porte sur les autres, ceux qui n’ont pas eu mon courage d’affronter le bitume ? Je serai de l’autre côté, ça voulait dire que c’était facile, qu’il suffisait de le vouloir. Je parlerai comme Macron ! Ils diront « il a changé ». De toute façon c’est pas trop ce qui se profile. Je peux pas faire beaucoup mieux, pas pédaler plus vite. Ou bien si, en habitant ici, je gagnerais du temps. Pour habiter ici faudrait que je pédale beaucoup plus vite. Ici c’est pas l’hypercentre mais c’est pas sans danger à vélo. Je trouve que c’est un peu un mix entre tout ce que je vois ailleurs, sans les nids de poule. Ma commune, celle limitrophe, la nationale. On passe d’une rue très tranquille à un rond-point où déboulent des scooters et des bagnoles dans tous les sens. Et là les minutes sont vraiment décomptées, faut tenir sa cadence ! Avec les autres livreurs à vélo on est un peu un genre d’équipe de foot, on s’identifie à ce métier, on en tire une fierté et globalement on s’entraide. On ne peut pas non plus faire comme si y avait pas de concurrence entre nous. Je me demande combien d’années je vais faire ce métier sans prendre un gros carton. Je suis déjà tombé deux fois, au tout début, rien de bien grave, sur le coup on a les nerfs, aussi parce qu’on a compris que la boisson avec son couvercle foireux vient de saccager le contenu du sac. Je me souviens quand on a commencé à livrer pour Mc Do, tous ces connards qui commandaient des menus avec leur coca dans des gobelets en carton. Et après ça se plaignait ! Mais tu peux pas avoir du Coca dans ton frigo pauvre con ! Trimballer du Mc Do en bagnole c’est déjà pas une garantie mais en vélo, t’as envie de leur dire : « A vos risques et périls ! » Mais qui les prend les risques et les périls ?

Il faut que je me couvre mieux. Pour quelle garantie ? Les gens ils savent ce que c’est un système de santé qui n’est pas uniquement fait pour les plus riches. C’est pour ça qu’ils sont pas si pressés que ça d’achever un système que les macronistes jugent dépassé. Avec le coronavirus même les riches flippent, ça me fait marrer, c’est presque équitable. J’aimais pas le salariat parce que j’étais trop souvent dirigé par des cons, mais faut dire que c’est quand même un moyen de lutter contre l’arrivée d’un système de santé à la tête du client. Le client faut qu’il s’assure de son côté. Nous les autoentrepreneurs on est censé participer à ça, la fin d’un système qu’était plus juste. Si je m’en sortais mieux, si j’étais le mieux assuré du monde dans mon boulot, j’aurais quand même un peu l’impression de cracher dans la soupe. Je connais une personne qui été gravement malade, une hospitalisation longue, maintenant elle est guérie, on n’avait pas d’argent pourtant. Dans le futur elle mourra.

Dans les zones où je livre, c’est vraiment pas la zone, mais ils ont l’air mieux confinés qu’ailleurs. Ils ont peur de mourir, de voir mourir les leurs. Si les arabes avaient leur propre groupe sanguin et qu’une maladie transmissible à tous ne tuait que les gens de ce groupe sanguin, est-ce que tout le monde se confinerait pour sauver les arabes, pour me sauver ? Cette maladie a le sens de la démocratie et la médecine n’est sans doute pas encore assez privée, l’accès au respirateur n’est pas garantie, sauf peut-être pour les très très riches et les ministres. Dans les zones où je livre tout le monde n’est pas très très riche mais y a pas trop de pauvres. En temps ordinaire les gens guérissent quand on les soigne bien, si c’est à l’hôpital public, avec l’argent de l’assurance maladie, ça leur va. Si demain c’est dans une clinique privée avec une assurance privée, ça leur va aussi, à croire que ça leur va mieux même. Je sais pas toujours quoi penser des gens chez qui je fais des livraisons, du moins pas tous. Je devrais laisser à certains le bénéfice du doute. Je livre pas trop chez des vieux, ça arrive quand même, des familles aussi mais je frappe souvent à la porte de gens qu’ont à peu près mon âge. C’est pas la zone mais franchement, y en a qu’ont l’air de s’entasser bien plus que des familles nombreuses en cité. Vivre là a ce prix-là ! Se vendre à des marchands de sommeil, c’est sans doute moins difficile que d’aller vivre avec nous. Je ne sais pas quoi en penser, je peux le comprendre, y a des barrières, je crois pas en avoir élevé une mais on s’est aussi caché derrière. Celui qui élève des barrières il vit par-là, ça pue, je le sens ! L’étudiant dans son buis-buis qui coûte une fortune, c’est pas folichon mais au point où il en est il peut se payer du Uber. Pourrait bouger son cul cette larve, c’est pas si loin, ça ferait que j’aurais pas du boulot aussi. Des fois l’étudiant dans son buis-buis écoute du hip-hop, des fois le même que moi, des fois il a l’air d’aimer les mêmes marques que moi. Qui se ressemble s’assemble ? Cela me donne plutôt l’envie de gerber. Je devrais pas. C’est notre réussite commune, banlieue-cité, le sport et la culture, notre pouvoir d’influence, ce qui fait que y en a qui s’en sortent, et carrément bien des fois. Merde ! Faut qu’il s’habille en moi pour qu’on s’en sorte ? Là dans son buis-buis ? Il sera pas sapé comme ça dans son taf ! Habille-toi pas en moi ! File-moi un boulot où tu te croiras pas meilleur que moi, ou paye le mien à sa juste valeur ! J’assume les risques et le périls !

J’ai jamais dit « j’aime bien ce que t’écoute ! » Bonjour-Au revoir ! Est-ce qu’on pourrait être un jour du même côté de la barrière ? Celui qui élève des barrières il vit par-là, ça pue, je le sens ! C’est pas que des buis-buis ici ! Y en a finalement peu. C’est plus souvent « j’t’en mets plein la vue ! » Tu restes à la porte mais chouffe la gueule de la porte ! Le hall et son parquet ciré, nickel, je voudrais m’allonger là sur le sol ! Y a des immeubles où j’ai pas mis les pieds depuis le début du confinement, barrés ! Mais y a des confinés qu’ont l’air de ne même pas avoir de cuisine, personne leur a appris à faire cuire un œuf peut-être. Faudrait les remercier, qu’on travaille encore, si on travaille plus, qu’est-ce que Macron nous file ? Y a un mec, je l’ai livré quatre fois en quinze jours, je connais son resto préféré mais ça reste statistiquement improbable, j’avais jamais sonné chez lui avant le confinement. Le genre de type qui bouffe pas souvent chez lui en temps ordinaire, il est en télétravail, c’est presque sûr. Il ouvre à la cool, shirt et tee-shirt, pieds nus. La porte est large, ouverte en grand on devine le fric qu’il faut pour habiter là. J’ai décrété qu’il vivait seul ici, au premier contact j’ai su que je le détestais. Pas parce qu’il me fait penser à l’un de ces managers à la con qui rendent le salariat impossible, pas du tout, le mec se la joue gentil, poli, mièvre, le mec se paye mes services, il me dit merci. Et moi dans son merci, sa voix, ses yeux, j’ comprends pas ça, moi j’ comprends que je suis sa pute. Celui qui élève des barrières il vit ici, je le sens. A chacune de mes venues j’ la sens monter en moi. Faudrait qu’ je laisse la course à quelqu’un d’autre, mais y a quelque chose qui m’attire là. Pas le corona. La haine !

2 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles, du 30 mars au 1er avril 2020

30/03/2020

Le Coincoin du coin, canard WC, requiert votre opinion pour l’assistance au gouvernement.

Dans sa volonté manifeste de redresser la France après le désastre en cours dont une majorité de français ne semble pas encore prendre la mesure (1), le gouvernement n’entend pas prendre des mesures impopulaires sans l’aval de la population et recoure une fois de plus à la consultation citoyenne. Aujourd’hui il vous demande de classer les 10 propositions suivantes par ordre de préférence. Les 5 propositions ayant reçu le plus de votes feront l’objet d’une loi d’exception sans vote.

B/ Instaurer une journée par mois de service du travail obligatoire (journée du type « journée de solidarité » prise sur un jour OFF et non rémunérée)
I/ Instaurer un passeport intérieur payant.
E/ Ramener l’âge minimum légal pour travailler à 12 ans.
N/ Repousser l’âge légal de la retraite à 70 ans.
N/ Mettre les prisonniers au travail forcé pour l’entretien des infrastructures.
I/ Ramener les congés payés à 2 semaines par an et la semaine de travail à 48h
Q/ Supprimer le SMIC ou étendre le statut de travailleur détaché aux travailleurs non détachés.
U/ Simplifier la fiscalité en ne gardant comme impôts que la TVA et la CSG
E/ Supprimer l’assurance maladie.
S/ Supprimer les CHU au profit de cliniques privées plus performantes et bien gardées.

(1) Traduction : si vous aimiez votre vie d’avant c’est dommage car elle est décédée. Si vous avez tenté d’alerter vos voisins depuis des années sur l’imminence du danger vous avez au moins une satisfaction, vous sentez que vous allez bientôt moins passer pour un débile. Et puis bof, finalement ça vous fait une belle jambe, vous auriez préféré avoir tort.


30/03/2020

Le Coincoin conseil.

En ce moment votre vie de consommateur ou consommatrice averti-e est un peu en suspend parce que vous ne pouvez pas aller dans vos commerces préférés et que, puisque vous n’arrêtez pas de claironner qu’il faut qu’un maximum de gens restent chez eux, vous vous refusez à faire des achats non indispensables sur le net, achats qui obligent certaines personnes à travailler au lieu de se confiner. Braves citoyen-ne-s ! Votre vertu sera récompensée et, pour autant que les chinois aient réussi malgré la crise à fabriquer les objets dont vous aurez besoin après le confinement, vous pourrez retrouver le plaisir de l’achat compulsif, prédateur, polluant, irréfléchi en termes socio-écologiques qui a fait votre bonheur jusqu’ici. Le Coincoin du coin, toujours au fait des dernières tendances vous propose trois listes idéales pour reprendre le goût à la vie après le confinement selon votre profil.

Si vous êtes du genre optimiste, que vous croquez dans la vie à belles dents, un bon mix de consommation pour un retour à la normale nous semble devoir s’incarner dans le Combo réfléchi suivant :
Une Toyota Hybride, un nouvel Iphone, un voyage en Chine, une maison de caractère.

Si vous êtes du genre pessimiste et timoré, que les semaines écoulées n’ont fait qu’aggraver votre cas, pensez à l’achat compulsif suivant :
Une capsule de cyanure, une corde, un couteau suisse.

Si vous êtes du genre combatif et impulsif, que les semaines écoulées n’ont fait qu’aggraver votre cas, pensez à l’achat compulsif suivant :
Des bâtons et du carton, des marqueurs, du tissu rouge, du tissu noir, du tissu vert, un fusil d’assaut, des grenades, un véhicule blindé.


30/03/2020

Information le Coincoin du coin

Certains de nos canardés nous demandent pourquoi la fin de l’article de fond de D. Lepou n’est toujours pas parue dans nos colonnes. La raison en est que C. Jasseronde, notre rédacteur en chef qui supervise le comité de relecture des articles de fond, est actuellement à l’hôpital. Pas de panique ! Il n’a pas contracté le coronavirus ! Il a seulement eu un petit accident domestique avant-hier.

Souhaitant faire un peu d’exercice il est allé sur MyZenTV pour suivre un cours d’explosion de Chakras mais, lors du maintien de la position de la Grue Onguloslicée, C. Jasseronde, oubliant qu’il n’a plus vingt ans et est raide comme un piquet depuis sa plus tendre enfance, a perdu l’équilibre et, basculant vers l’avant, il s’est lamentablement vautré sur sa table basse, s’ouvrant au passage une partie du crâne.

L’ensemble de la rédaction lui souhaite un prompt rétablissement et rappelle à tous ses canardés qu’en cette période où les hôpitaux ont déjà beaucoup de travail, il convient, en plus de rester chez soi, de ne pas s’adonner à des activités aussi dangereuses que les postures zen, le yoga et autres méditations en tout genre. Faites des pompes ! C’est largement suffisant.


30/03/2020

Coronavirus : "Qu’il ferme sa gueule !"… 99% de nos canardés s’emportent contre Daniel Cohn-Bendit !

Nous demandons à nos canardés de ne pas saturer nos serveurs en nous envoyant des messages haineux concernant Cohn-Bendit qui lui aussi a le droit à la parole même s'il l'a déjà eue beaucoup plus souvent qu'à son tour et qu'il raconte encore plus de conneries que nous en plus d'être un opportuniste totalement mégalo ! Ce serait dommage de nous priver de nos moyens de communication.

31/03/2020

La 5G vite !

Une mini-tribune d’Elie Couenne Junior, fils à papages droites du Coincoin du coin.

La crise sanitaire que traverse le monde aura une fois de plus prouvé que certains archaïsmes font encore barrage à la transmission de l’information absolument indispensable à la coexistence de près de 8 milliards d’individus. Le monde a pensé être arrivé au stade de l’imbrication optimale mais loin s’en faut. Les décisions qui demandaient une action coordonnée et rapide n’ont pas été prise par défaut d’une gouvernance mondiale autant que par lacunes technologiques. Tout ceci aurait largement pu être évité si nous avions disposé de plus d’information. La découverte d’un traitement pour le coronavirus est sans doute souhaitable mais elle est clairement un enjeu moins important que l’accélération du déploiement des nouvelles autoroutes de l’information dont nous aurons besoin avant la prochaine crise sanitaire. C’est pour cela que j’entends profiter de cette mini-tribune pour lancer un appel à notre président de la république. Il n’y aurait rien de pire pour la France et l’Europe qu’un renoncement à l’ambition technologique que constitue la 5G. Son déploiement ne saurait souffrir un retard consécutif à la crise sanitaire actuelle. Ce n’est pas tant de lits ou de respirateurs dont nous aurons besoin lors de la prochaine crise mais de la capacité à la tuer dans l’œuf. Il convient de ne pas se tromper de combat en surréagissant une fois de plus et en allouant trop de nos maigres ressources pour des investissements publics peu efficients. Ces ressources seront bien mieux exploitées par les entreprises à la pointe de la technologie et qui se trouvent actuellement mises en difficulté par la chute des cours. En particulier les entreprises impliquées dans le déploiement de la 5G devraient recevoir une aide substantielle. Cette technologie nous fera basculer dans un monde plus intelligent, plus performant, plus sûr en tout point de vue ! Il conviendra parallèlement de créer les conditions pour que les nouvelles autoroutes de l’information délivrent l’information qu’elles sont en capacité de transporter. Trop d’individus rechignent encore à abandonner leurs vieux téléphones, sans doute pour des raisons budgétaires. Je prétends qu’une cause d’utilité publique doit nous laisser envisager une action contraire à l’orthodoxie libérale. Il n’y aurait rien d’infamant à ce que l’on subventionne l’achat de téléphones de nouvelle génération pour tous les individus de plus de quatre ans qui n’ont pas les moyens de se les payer. Et je ne dis certainement pas cela parce que j’ai des actions chez la Pomme mais parce qu’en cas de nouvelle crise sanitaire, l’actuelle nous l’a prouvé, le moindre retard dans le réception de l’information peut s’avérer fatal. Avec la 5G, les nouveaux foyers de virus seront immédiatement ciblés et circonscrits.


31/03/2020

Au-delà des applaudissements, pensez à l’étape d’après, pensez amour !

Revenus d’un long voyage durant lequel ils avaient oublié de faire des procurations lors des appels à la votation, de très nombreux français soucieux du bon fonctionnement du service public et heureux d’avoir grandi dans un pays, qui, lorsqu’ils étaient petits, pensait encore que le mutualisme pouvait embrasser ses contours géographiques, ont été peinés de voir à quoi il en était rendu : un hexagone où le goût du chacun pour soi semblait avoir fleuri à tous les coins de rue. Alors, pour se démarquer de ceux qui avaient occupé le terrain durant leur absence, les adeptes de l’optimisation fiscale, les étalons de la nouvelle économie, les théoriciens du communisme de riches, les ayatollahs de la libre concurrence (et non-faussée), ils décidèrent de manifester bruyamment leur retour en France ; tous les jours à 20h, ils applaudirent à tout rompre en signe de soutien à nos héros en blouse blanche…

Oui ben c’est bien mais ça va finir par lasser ! Alors il faut donner un nouveau souffle à cette manifestation ! Au Coincoin du coin nous songions à proposer aux défenseurs de la chose publique d’envoyer des rouleaux de PQ par la fenêtre. Cela donnerait un aspect festif et coloré, une envolée de flamands roses comme on n’en voit pas souvent en ville, cela ferait plaisir à nos blouses blanches, c’est ce qu’on pensait. Ensuite l’un de nos pigistes et accessoirement membre des Bad Gones, nous a fait remarquer que la chose serait possiblement jugée péjorative. C’est alors que nous avons eu une autre idée !

Les défenseurs de la chose publique sont priés, en plus ou au lieu d’applaudissements, de lancer dans la rue des poignées de riz, cru ou pas cuit. Ceci ne saurait être jugé péjoratif puisque cette pratique est usitée lors de cérémonies aussi romantiques que les mariages ! Ce n’est plus un geste de soutien que vous montrerez mais un véritable geste d’amour !

Vive l’amour, vive les blouses blanches, vive la France !

01/04/2020

Brève de Coincoin.

Les indécrochables !

D’après un recoupement des caméras de vidéo-surveillance et des données des opérateurs téléphoniques, les citadins confinés qui sortent de chez eux avec une attestation en bonne et due forme, consacreraient en moyenne 21 % de leur maigre temps hors de leur domicile à des appels téléphoniques. Une chose passablement étonnante dans la mesure où ces citadins ont toute la journée pour téléphoner de chez eux et qu’ils pourraient en profiter pour prendre une bonne respiration et ressentir la quiétude de la ville à demi-endormie. On en déduit que les choses inavouables, celles qu’on ne peut pas partager en famille, sont relativement fréquentes dans les conversations qui se tiennent dans la rue. Dès lors on ne peut que regretter que le gouvernement n’ait pas songé à rajouter dans la listes des raisons valables pour sortir de chez soi : « Parti téléphoner à mon amant-e ! » Mais dans la mesure où les attestations sont faites sur papier, on ne peut que conseiller à ceux et celles qui craignent une infidélité cachée, d’enjoindre à leur conjoint de sortir sans leur téléphone ! Après tout, qui a besoin de son téléphone pour promener son chien ou acheter du pain ?

 

01/04/2020

Brève de Coincoin.

Les lyonnais de moins en moins disciplinés ?

D’après un recoupement des caméras de vidéo-surveillance et des données des opérateurs téléphoniques, les sorties de lyonnais en dehors de chez eux seraient en nette recrudescence ces trois derniers jours. Tiendront-ils la distance ou finira-t-on par en venir à un contrôle plus poussé des allers et venues ?

 

01/04/2020

Un Coincoin pour avertisseur. .

Vers des amendes à posteriori ?

Pour financer la reprise économique le gouvernement est, vous le savez, en quête des solutions les plus diverses. D’après un informateur bien introduit au sommet de l’état, il aurait été envisagé de sanctionner les citoyens les moins citoyens durant le confinement. Ainsi, à l’aide des données des opérateurs téléphoniques, des amendes importantes à posteriori pourraient être infligées aux citoyens qui auront passé plus de temps que la moyenne en dehors de leur domicile. Par précaution nous pensons que c’est une raison supplémentaire pour laisser votre téléphone à la maison lorsque vous sortez de chez vous. S’il est indispensable pour vous de l’avoir car vous devez téléphoner à votre amant-e, nous vous conseillons de faire discrètement des allers-retours dans la rue d’à-côté durant cet appel en espérant ainsi borner sur la même antenne que celle qui arrose votre domicile.


01/04/2020

Courrier d’électeur

Nous avons reçu un courriel de D. Le Chat, l’un de nos fidèles canardés, qui nous a transmis un message de son ami R. Le Pigeon à destination d’un occupant de la rue des 1000 zonards  à Lyon :

« Merci pour la plâtrée de riz lancée par la fenêtre mais le riz n’était pas cuit ! »

Nous tenons à répondre à R. Le Pigeon que son message sera sûrement lu par la bonne personne qui est vraisemblablement l’une de nos fidèles canardées, puisque celle-ci semble avoir suivi la recette du riz en Gimmick, recette que nous avons nous-mêmes inventée pour notre édition du 20 mars.


01/04/2020

Le bec de gaz des pages droites du Coincoin du coin.

Télétravail : non votre employeur n’est pas tenu de payer la facture !

La toute nouvelle confédération syndicale des télétravailleurs (CSDT) semble déjà agir comme un vieux syndicat gauchiste défendant des intérêts particuliers en cette période où le gouvernement demande, à juste titre, à la nation toute entière de faire des efforts pour sauver notre économie. La CSDT a mis la pression en appelant, en toute irresponsabilité, à la grève du télétravail si les syndicats patronaux ne s’engageaient pas à payer la partie des factures d’électricité induite par le télétravail. Nous considérons qu’il s’agit d’une posture abusive et honteuse ! Si certes, le télétravail peut occasionner quelques frais supplémentaires liés à la consommation électrique des ordinateurs indispensables au télétravail, tout tend à prouver que cette surfacture n’est absolument en rien comparable aux économies réalisées en matière de transport ! Seules les personnes ayant des abonnements annuels devraient recevoir une compensation financière. Pour les autres, surtout ceux ayant des enfants, nous ne pouvons que vous conseiller, au lieu de payer des cotisations à des syndicats antipatriotiques, d’acheter sur Amazon le nécessaire pour produire de l’électricité à l’aide de vélos d’appartement en mettant votre conjoint-e et vos enfants à contribution ! Cela leur fera de l’exercice !

 

01/04/2020

Le malheur des uns fait le bonheur des autres ! Ou pourquoi souhaiter la mort de votre voisin lors d’une pandémie !

Par notre analyste financier pages droites B. Hanquier.

Contrairement à nombre de journaux, le Coincoin du coin se félicite d’être en mesure de garder ses lignes éditoriales, que ce soit côté pages gauches, côté pages droites ou encarts centraux. En ce qui me concerne je n’ai jamais caché ma passion pour la théorie des jeux et ce n’est pas un virus de type H1N1 qui va me la faire passer. Mais je constate avec un certain dégoût que nombre de gens que je croyais faits du même métal que moi s’avèrent mous comme du Carambar posé derrière une vitre baignée de soleil. Certes le libéralisme économique dont je suis un farouche défenseur a le mérite d’être un créateur de richesse inégalable. Cependant il faut être un brin hypocrite pour ne pas admettre que le partage de ce gros gâteau est bien ce qui nous occupe et préoccupe le plus, bien plus que la recette et la taille du gâteau ! Prenez un gâteau, il est ce qu’il est ! Si vous voulez une plus grosse part que les autres il faut vous démerder pour l’avoir ! Refuser d’utiliser le couteau nécessaire pour cela, ou refuser que d’autres l’utilisent si vous le leur avez vendu, c’est dans les deux cas un refus des règles du jeu ! On ne peut pas jouer à un jeu dont on est un maître puis demander d’en changer les règles parce que de plus grands maîtres que vous sont apparus sur le plateau ! C’est un manque total de fair-play indigne de la culture anglo-saxonne qui a imprégné plus que toute autre le monde des affaires.

Le covid-19 aura au moins eu le mérite de révéler à certains une cruelle vérité : ils se prenaient pour des loups alors qu’il ne sont que des moutons ! Conchions ces animaux bêlants ! Ces financiers qui en 29 se seraient jetés de leur balcon dans un même élan de détresse bien plus que dans un sursaut d’honneur, au lieu de prendre la situation comme elle se devait : je joue, je gagne, ou bien je perds. Mais alors quoi ? Voudriez-vous gagner tout le temps mes agneaux ? Voudriez-vous qu’en tout temps il vous suffise de suivre la tendance des marchés, acheter quand ça monte, revendre quand ça monte encore, acheter de nouveau, revendre de nouveau, et que ça monte, que ça monte ? Voudriez-vous que la courbe ne s’arrête jamais de monter, moutons ? Et comment cela pourrait être possible ? Comment cette courbe, qui plus elle monte moins ne prend appui sur l’économie réelle pourrait se propulser éternellement vers le haut ? Il vient un jour où elle cesse de monter, quand certains joueurs, qui eux ont un gardé un sabot sur terre, sont ramenés à la réalité du plancher des vaches, ou parfois juste perspicaces. Il souffle comme un vent de panique, mais vous êtes encore un loup, les brebis s’affolent, pas vous… puis vous, vite déchaussez vos dents longues ! Ruminez ! Trop tard ! Elle a tout perdu cette brebis ! Elle a acheté à 100 pensant revendre à 120 ! Elle a revendu à 40 ! Que fait le gouvernement ? Rien ! Ou peut-être bien que si mais il ne devrait pas ! Tout perdu ? Mais c’est le jeu ma pauvre Lucette ! Lucette, c’est joli comme prénom pour une brebis, non ? Tu as tout perdu mais ce n’est pas perdu pour tout le monde, voilà ce qui compte ! Tu te souviens de la bulle internet ? Comme elle était belle et grosse ? Un chewing-gum bête de concours ! Pop ! Disparue ! Et quoi ? Internet ! La révolution s’est faite quand même ! Des brebis et des loups ! Mais là vraiment, on dit que le loup pullule alors qu’il semble en voie de disparition, on n’entend plus que des bêlements ! C’était quand la dernière levée de capital vraiment marquante ? Avant les brebis venaient dans l’enclos avec un bas de laine, en échange de quoi elles pouvaient prétendre à une place au râtelier, à condition de jouer des épaules. Les moutons ne nourrissent plus personne, ils saccagent les prairies et vident les granges ! Faites-les taire !

Venons-en à nos moutons ! Vous et vos voisins ! La théorie des jeux n’est pas des plus prolixes sur le jeu du qui gagne gagne mais ce jeu existe bel et bien, seulement la mise de départ n’est pas donnée à tout le monde. Laissez la bourse à moins bêlant que vous, admettez que vous êtes un mouton, suivez le troupeau vers un endroit sûr ! De façon un peu paradoxale, l’endroit le plus sûr quand on est bête à manger du foin, c’est la pierre ! Attention ! Pas n’importe quelle pierre ! Si vous avez dans l’idée d’aller retaper une ruine dans la Creuse pour la transformer en chambres d’hôtes, retroussez vos manches et armez-vous d’une bonne dose d’optimisme ! Cela peut marcher, tout le mérite vous en reviendra, mais le business plan pourrait s’avérer rapidement foireux, cela s’appelle une prise de risque et le goût du travail bien fait, le capitalisme vertueux en somme ! Mais cela dépasse largement les capacités d’une bête à cornes ! La pierre ! La vraie bonne pierre, c’est celle qui tient déjà debout dans un endroit où tout le monde voudrait avoir sa pierre et où la place manque cruellement ou va bientôt manquer ! Prenons un seul exemple ! Un grand appartement à refaire est mis en vente dans un quartier du nord-est de Paris bourré d’arabes ! Achetez ! Les arabes sont sur le départ ! Ou du moins ceux qui ont l’air d’être restés arabes ! Cet appartement familial vous n’allez pas l’occuper, vous n’allez quand même pas aller vivre au milieu d’arabes tant qu’ils sont encore là et puis d’abord vous en avez déjà un d’appartement ! Sinon arrêtez la lecture de cet article tout de suite, il est au-dessus de vos moyens ! Disons qu’il fait 90 mètres carrés cet appartement. S’il a quelques fenêtres sur cour en plus de celles sur la rue, il y a sûrement matière à le transformer en huit appartements, enfin, autant qu’il y a de fenêtres. L’investissement sera conséquent mais la banque suit à taux quasi nuls grâce à la BCE qu’a inondé le marché dans l’espoir d’une reprise de la croissance. Alors le retour sur investissement est garanti en moins de 20 ans. Au pire, en cas de nécessité de revente, les prix auront doublé entre temps. Voilà la vraie rareté !

Soit ! Mais quel rapport avec votre voisin me direz-vous ? Le voilà ! Potentiellement votre voisin va vous souffler votre investissement doré ! Parce qu’il est plus riche, mieux entouré, déjà dans le jeu du qui gagne gagne ! Mais peut-être aussi qu’il est plus vieux, ou a les poumons plus fragiles que vous. S’il cassait sa pipe ses enfants auraient à payer des droits de succession, auraient sans doute besoin de liquidités. Pris indépendamment cela ne ferait pas une grande différence mais à l’échelle d’une pandémie ! Vous imaginez le potentiel de biens idéalement placés qui pourraient changer de mains ? Et vous ? Vous à qui les banques ont toujours su manifester un certain intérêt mais sans jamais vous mettre sur les vrais bons coups ! Vous le second couteau, le remplaçant dans le jeu du qui gagne gagne, soudainement vous serez propulsé à la place de vrai joueur ! Alors non ! Ce n’est pas juste ! A côté du jeu du qui gagne gagne, il y a d’autres jeux qui se jouent ! Et ceux qui ont les cartes en mains pour le qui gagne gagne n’ont pas forcément les cartes maîtresses des autres jeux ! Mais c’est la vie ! Le grand jeu de la vie est une somme de jeux ! Au grand jeu de la vie ils ont dit : « Que le meilleur gagne ! » Et maintenant ils vont perdre ! Et maintenant je vais gagner ! Que le meilleur gagne ! Et ils changent la règle du jeu ? Maintenant ? Par le confinement ?

Ce n’est pas juste !

2 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles, du 27 au 29 mars 2020

27/03/2020

L’appel au trou-day !

Après l’appel à la troustache qui s’est répandu sur le net comme une traînée de poudre grâce à l’aide précieuse de nos canardés en ligne, le Coincoin du coin lance aujourd’hui un nouvel appel. Cet appel vise à signifier au gouvernement que, si les français sont décidés à jouer le jeu du confinement pour tenter d’enrayer la propagation du covid-19, ils ne sont pas disposés à laisser aux autorités le loisir d’interpréter après coup cet évènement comme un essai grandeur nature de servitude volontaire. Viendra le temps de la remise en route, remise en route dont le Coincoin du coin peine à imaginer qu’elle puisse se faire par la simple parution d’un décret renvoyant d’un coup tous les écoliers sur les bancs des écoles et les travailleurs confinés au travail. Si nous avons tant et tant contesté cette décision c’est aussi parce que nous pressentions qu’il était facile de la décréter et pratiquement impossible d’en sortir sans prendre le risque de voir tous nos efforts anéantis en quelques jours. Nous pressentons une sortie du confinement individualisée par un dépistage à grande échelle, dépistage devenu possible par la production entre temps des ressources nécessaires. Nous sommes cependant bien incapables de dire ce qui en résulterait. Qui devrait être autorisé à reprendre une activité normale ? Ceux qui ne montrent aucun signe d’infection ? Ceux qui ont été infectés et guéris et ceux qui ont été infectés sans symptômes et à la charge virale très faible ? Sans doute cela dépendra de l’avancée de la médecine quant à un traitement ou un vaccin, ainsi que des prédictions concernant l’évolution du virus, si l’on pressent que l’été lui fera la peau ou s’il galopera presque aussi bien sous une chaleur caniculaire. Bref, si comme on l’aimerait tout de même, on se retrouve à la mi-mai avec un gouvernement qui annonce que tous les enfants vont pouvoir retrouver leurs enseignants à une date précise, alors nous pensons que tous les parents devraient renvoyer leurs enfants à l’école à cette date précise plus un jour. Et eux-mêmes bien sûr, ils devraient ne retourner au travail que le lendemain du jour où leur employeur les a convoqués. De ce jour sans confinement vous ferez un jour de balade en famille, un jour de festivités, même s’il vous tarde de vous remettre à l’ouvrage. Parce que vous n’êtes pas le pantin de monsieur Macron, parce que vous n’êtes pas le jouet de votre patron, parce que vous êtes des hommes et des femmes qui entendent rester libres de leur destinée, parce que collectivement nous ne serons plus à un jour près !

Bien sûr, le président viendra en amont avec sa tête fatiguée et fatigante à la télévision, vous rappeler à vos devoirs, à la nécessité d’être tous solidaires et volontaires, à la nécessité de partager ce fardeau que personne n’a posé sur nos épaules sinon le mauvais sort, à l’urgence de travailler plus pour gagner moins, à l’impératif de renoncer à bien des acquis sociaux au vu des comptes de la nation. Il vous rappellera que toutes ces choses matérielles qui vous entourent et qui ont rendu votre confinement finalement bien agréable, presque des congés payés, et d’ailleurs finalement c’en était, toutes ces choses matérielles ne tombent pas du ciel ! Qu’il faut des parents avec un certain sens du sacrifice pour que les enfants puissent continuer à en jouir et à les détruire, pour continuer à détruire la planète, à enrichir les esthètes et les élites, pendant que le reste du monde se délite. Euh… là on divague, il ne vous dira pas exactement les choses comme cela, mais c’est ce qu’il faudra comprendre !

Bien sûr, le président viendra en amont avec sa tête fatiguée et fatigante à la télévision, et ce ne sera pas un dimanche soir pour une annonce prenant effet le lendemain. Il veillera à laisser au moins un dimanche entre la fin du confinement et le retour au travail. Peu importe, si c’est un lundi que vous êtes censé reprendre votre activité, reprenez-la un mardi !

A vous d’entendre, à vous de voir !

Ciao Pantins !

27/03/2020


Brève de Coincoin

Notre pigiste lyonnais R. Mite nous fait part de sa première sortie après sa tentative avortée pour aller laver son linge.

« Vendredi 27 mars. J’ai encore un peu mal au crâne en raison des coups de matraque que j’ai reçus et je suis de mauvaise humeur. Mes piges au Coincoin ne me rapportent pas assez d’argent pour que je puisse avoir deux jeux de draps, donc j’ai dû remettre mes draps sales et c’est désagréable. Vraiment, j’ai envie de tout sauf de sortir. Mais le frigo est vide ! Pas de marché pour récupérer quelques légumes de qualité, je vais tenter de traverser une nouvelle fois la place Bellecour en espérant ne pas tomber sur la même patrouille. Direction le magasin Bio ! C’est un peu cher pour mon budget mais le confinement me fait faire des économies, donc je vais m’autoriser à dépenser un peu plus d’argent que d’ordinaire pour la nourriture. Arrivé là-bas sans encombres je constate que la boutique n’a que deux clients à cet instant mais quatre employés présents. Je suis les consignes du Coincoin du coin qui sont les mêmes que celles du gouvernement mais un cran au-dessus et qui, entre autres consignes, nous interdit de parler dans les commerces ! Donc je ne dis pas bonjour. Mais cela ne surprend personne puisqu’on est à Lyon. Par contre j’écoute les conversations des employés et je comprends très vite qu’ils sont en train de s’entretenir au sujet d’un cas de coronavirus dans leurs rangs. Le chef d’équipe tente de savoir quand l’employé atteint est venu travailler pour la dernière fois ou s’il est revenu faire des courses en dehors de son service. L’une des employées dit l’avoir vu le dimanche 22 mars. Je fais quelques courses en me tenant à distance et toujours sans mot dire. Je me dis que c’est quand même une bonne nouvelle car le Coincoin acceptera peut-être de publier ce témoignage et cela me vaudra un peu d’argent. Avec cette idée en tête j’achète une plaquette de chocolat qui annonce un prix au kilo stratosphérique. Mon petit panier rempli à hauteur de mon budget, je passe à la douloureuse, toujours sans répondre aux questions de la caissière qui semble se vexer un peu. Je ressors, le portefeuille allégé et l’esprit distrait, je manque de renverser une petite vieille qui s’apprêtait à rentrer dans le magasin. Je garde le cap, interdit de parler, pas d’excuses. Six pas plus loin je manque de passer sous les roues d’un bus que je n’ai pas vu venir. C’est perturbant d’être piéton dans une ville presque morte. Le bus est vide. Je me demande si les TCL demandent aux rares usagers de monter par l’arrière par souci de distanciation sociale. Sur la place, à l’entrée du métro, j’aperçois un gros contingent de pigeons, j’ignore si une âme charitable est venue ici braver deux interdits à la fois. Repartant vers la partie sud de la place j’essaye d’évaluer le nombre de piétons présents sur ce grand rectangle presque nu, une dizaine en comptant large. Si, en tant que pigiste, je n’ai pas vraiment eu mon mot à dire concernant la ligne éditoriale du Coincoin du coin, et si en tant que citoyen j’ignore finalement si le confinement généralisé était ou non la seule réponse possible, en cet instant précis je trouve la situation un peu paradoxale. Combien sommes-nous dans l’arrondissement ? Un peu plus de 30000. Si 1,2 millions de franciliens ont mis les voiles pour le confinement, on peut penser qu’à Lyon les proportions sont les mêmes, et peut-être supérieures en raison de la situation géographique qui facilite la fuite. Je me dis aussi que le 2ème, arrondissement riche, compte vraisemblablement une plus grande part « d’évadés grippaux » que l’ensemble de la ville. L’impression de calme que l’on ressent laisse penser qu’on n’est guère plus de 25000, si on rasait tous les bâtiments pour vivre à même le sol et se le partager de manière équitable, on disposerait chacun de plus de 100 mètres carrés, beaucoup plus que mon appartement, et apparemment plus que la surface de vente du commerce dans lequel nous nous trouvions à 7 quelques minutes plus tôt. Un commerce par lequel est visiblement passé le coronavirus et dont les employés ne disposent toujours pas de masques FFP2. C’est cela qui est un peu incongru, un confinement qui globalement interdit la fréquentation d’espaces sans risques et garde possible, par force, la fréquentation d’espaces contaminés, y compris par des personnes âgées. Alors, notre journal a-t-il raison de mettre en doute l’efficacité de l’action actuelle à cause de ce genre de constat-là ? Je n’en sais fichtre rien.

27/03/2020

Résultat du sondage pour l’assistance au gouvernement.

Hier nous avons fait paraître un sondage pour aider le gouvernement. En effet le gouvernement a de nombreuses questions à trancher et ses membres sont mis à si rude épreuve qu’ils pourraient se trouver rapidement en situation de Burn-out et prendre de mauvaises décisions. Les citoyens peuvent donc l’aider à faire les bons choix en donnant leur avis. Par exemple chacun sait qu’actuellement la situation dans les prisons françaises, d’ordinaire très difficiles, devient critique en raison du nombre de cas avérés ou suspectés de coronavirus chez les détenus et chez les gardiens. Les autorités pénitentiaires envisagent donc d’alléger le fardeau en libérant dans les jours à venir, environ 5000 prisonniers. Ces prisonniers seront à choisir parmi ceux ayant les peines globales ou résiduelles les plus courtes. Aussi hier nous vous avons posé la question suivante :

« A votre avis, quels prisonniers devraient être libérés en priorité parmi les propositions suivantes ? »

Vos réponses se sont établies comme suit et nous espérons que certains ont juste cliqué au mauvais endroit.
A/ Les auteurs de féminicides et les violeurs en fin de peine. 3 %
B/ Les pédophiles en fin de peine. 1 %
C/ Les auteurs de violences conjugales et familiales toutes peines confondues. 24 %
D/ Les voleurs à la tire. 22 %
E/ Les voleurs de PQ et de riz à l’étalage. 0 %
E/ Les dealers d’herbe et de shit. 46 %
F/ Les dealers de drogue dure en fin de peine. 4 %

Merci à tous les canardés participants pour leur aide au gouvernement !

27/03/2020

Flexions et réflexions des pages droites du Coincoin du coin !

Le respect du confinement va-t-il finir par aboutir à une surveillance généralisée des uns par les autres (et réciproquement) et à des bons ou mauvais points comme il semble déjà en exister dans certains pays du monde à qui seule la vraie concurrence libre et non-faussée peut finir, tôt ou tard, par apporter la vraie démocratie à l’occidentale. C’est la question que nous sommes en droit de nous poser aux pages droites du Coincoin du coin tant la situation actuelle semble propice à toutes les dérives. Par exemple nous avons pris connaissance de la situation ubuesque suivante : Une jeune lycéenne dénommée Marine Maréchal-Pétain a téléphoné à plusieurs reprises au commissariat de son quartier pour l’avertir de ce qu’elle voyait sur son Facebook ! Plusieurs de ses « amies », du moins qu’elles croyaient être des « amies » jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elles étaient de très mauvaises citoyennes indignes de son « amitié », affichaient la mention suivante en marge de leur statut : « Partie en cours. » Parties en cours ? Alors que toutes les écoles sont réputées fermées ! Il s’agissait nécessairement de cours clandestins, qui, en plus de leur donner un avantage sur les autres pour le bac si jamais bac il y a, sont potentiellement un vecteur important de contamination. Son sang n’a fait qu’un tour ! Au Coincoin du coin pages droites nous avons une certaine aversion pour la délation. A ce rythme-là les gens finiront par dénoncer leurs employeurs parce qu’ils pratiquent trop ouvertement l’évasion fiscale ou ne font aucun effort pour épargner la planète ! Aucune société libre n’a intérêt à en arriver à de telles extrémités et pour cette raison nous souhaitions rabrouer cette Marine Maréchal-Pétain en « l’affichant » comme dit la jeunesse.

28/03/2020

Le Coincoin cuisine.

Pour fêter le printemps nous vous proposons la recette du P202Q, rouleau de printemps.

Verser 200 ml d’huile de tournesol dans une poêle. Retirez une longueur de trois feuilles du rouleau de votre choix en fonction du stock dont vous disposez et de vos préférences en matière de texture et de parfum. Faites tremper les feuilles dans l’huile. Portez-la à température suffisante pour voir se dégager une fumée toxique. Laissez sur le feu jusqu’à ce que l’alarme incendie se déclenche. Une fois la fumée dissipée, retirez les feuilles en veillant à ce qu’elles ne se détachent pas les unes des autres. Étalez-les sur une planche à long pain. Poser à l’une des extrémités une poignée de riz pas cuit. Roulez ! Laissez refroidir une heure. Régalez-vous !

Merci qui. Merci Coincoin.

28/03/2020

Courrier d’électeur.

Nous avons reçu ce matin un courriel de Mme F. Uraxe, l’une de nos fidèles canardées qui semble quelque peu désarçonnée par notre ligne éditoriale actuelle.

« Il y a bien longtemps que je suis abonnée au Coincoin du coin mais pour la première fois je me sens presque trahie par vos positions sur le confinement. Si même les pigistes s’y mettent (cf. l’article de R. Mite dans l’édition d’hier) vous allez vous enfoncer très profondément dans le trou que vous semblez vouloir creuser dans on ne sait quel but ; vous voudriez en faire votre propre tombe, vous ne vous y prendriez pas autrement. Le gouvernement n’est pas coupable d’avoir demandé le confinement, s’il est coupable c’est de l’avoir fait trop tard ! Il ne s’agit en aucun cas de s’attaquer à la liberté d’aller et venir, il s’agit juste de sauver des vies, nos vies, celles de nos proches. Si le gouvernement a mis tant de temps à réagir c’est parce qu’il cherchait à sauver des poches avant nos proches ! Mais bon sang ! Allez-vous enfin comprendre que ce virus n’est pas qu’une grippe un peu virulente ? Il tue de manière violente, il tue des jeunes, des vieux, il tue des maigres, des gros, il tue des sportifs, des sédentaires. Hier c’est une jeune fille très sportive de 16 ans qui est décédée, mais vous ne voulez toujours pas voir ? Il n’y a aucune autre solution à l’heure actuelle que le confinement et ce n’est tout de même pas la mer à boire ! Les considérations de votre pigiste concernant les espaces vides où l’on devrait pouvoir encore se rendre et les petits espaces fréquentés qui lui semblent former un bouillon de culture favorable à la propagation du virus, cela ne vaut pas ! Bien sûr qu’on doit continuer à manger et donc, à moins de distribuer des rations de l’état devant les portes des appartements, il faut bien faire des courses ! Mais si on ne fixe aucune autre limite, si on laisse les gens se croiser et se recroiser n’importe où, alors votre fameuse place Bellecour redeviendra ce qu’elle est en temps ordinaire, et même si en temps ordinaire il est moins probable d’y attraper un virus que dans un commerce exigu, le but du confinement est de limiter le nombre de contacts possibles au cours d’une journée. Par ailleurs il n’y a aucune raison de nous apitoyer sur nos sorts de confinés. Nous sommes en sécurité au contraire de ceux qui continuent à travailler, nous ne manquons de rien et nous plaindre est une injure à nos aïeux qui devaient se blottir dans les caves pour échapper aux bombardements ! Si je dois rester confinée six mois je le ferai, et qu’importe les conséquences économiques, on s’en fout de l’économie ! Il faut s’appeler Macron pour n’avoir que ça en ligne de mire… ou le Coincoin du coin apparemment, je n’aurais pas cru cela de vous, je suis déçue ! »

Nous répondrons demain à cet élan de colère, que nous comprenons parfaitement, croyez-le bien Mme. Uraxe !

29/03/2020

Le Coincoin a du répondant.

Comme annoncé dans notre édition en ligne d’hier soir, nous entendons répondre au courriel de Mme. F. Uraxe dans lequel elle nous faisait part de son mécontentement vis-à-vis de notre traitement de la crise actuelle.

Nous tenons tout d’abord à rappeler à chacun et chacune que notre implication dans la mise en œuvre des décisions prises par le gouvernement a été totale depuis le lundi 16 mars. Nous avons nous-mêmes édité nos propres recommandations à destination de tous nos collaborateurs pour être sûrs qu’un minimum de membres de la rédaction serait touché. Mais au regard des informations dont nous disposions à l’époque, il nous semblait que le choix était clair : le gouvernement renonçait à l’idée d’atteindre un seuil de contagion permettant d’épargner la partie restante, stratégie que nous défendions depuis le début. Depuis nous n’avons toujours pas une idée précise de la vision à moyen terme des autorités de nombreux pays ayant fait le choix du confinement. Nous comprenons la vision à court terme, celle d’une gestion de l’urgence sanitaire dans un environnement contraint par la faiblesse des ressources disponibles. Mais cette vision à court terme nous semble depuis le début reposer sur certains espoirs à moyen et long terme, espoirs qui ont intérêt à ne pas être déçus et qui pourraient pourtant l’être de façon dramatique. Mme Uraxe laisse entendre qu’elle est prête à rester confinée six mois s’il le faut. Mais croit-elle une seule seconde que c’est une chose réaliste. Est-ce qu’un seul de nos canardés, même s’il s’en sentait capable, imagine une seule seconde qu’un gouvernement va maintenir six mois un confinement ? Qu’on puisse passer tout un été, qui pourrait être de nouveau caniculaire, sans sortir de chez nous ? Non ! Chacun sait que cela n’arrivera pas ! Et poster des photos de gens enfermés dans des caves durant des conflits armés ne changera rien à l’affaire. A notre avis, même durant des conflits armés, quand les dangers de morts sont bien plus immédiats que celui que nous vivons à l’heure actuelle, aucun peuple ne se terre en si grand nombre pendant une période aussi longue. Le confinement ne survivrait pas longtemps à l’arrivée des fortes chaleurs, mais l’objectif sera-t-il atteint avant celles-ci ? Serons-nous en vue d’un traitement efficace et disponible pour éviter que les personnes contaminées aient des complications mortelles ? C’est possible et souhaitable mais à l’heure actuelle cela ressemble encore au jet d’une pièce en l’air, de quel côté retombera-t-elle ? On nous dit qu’il y a de bonnes raisons d’espérer, notamment parce que le virus semble ne pas gagner en virulence lorsqu’il passe d’un individu à l’autre, que c’est plutôt l’inverse. Mais les informations concernant le nombre de contaminés restent désespéramment contradictoires. Les pays qui testent le plus ont le moins fort taux de mortalité chez les contaminés, c’est une lapalissade en passe de devenir un boutade. Pauvre France, sa population est en bien mauvaise santé, du fait qu’elle a jusqu’à présent concentré ses tests sur les personnes symptomatiques. Quand nous aurons 100.000 cas reconnus, on nous dira que peut-être trois millions de français ont déjà été contaminés, ou cinq. Puis des tests massifs infirmerons ou confirmerons cette évaluation. On établira alors des scénarios pour évaluer combien il y avait de contaminés au début du confinement, combien il y en aurait eu avec un confinement mieux respecté. On établira surtout le scénario du non-confinement, de la submersion fatale des hôpitaux si on avait laissé les choses suivre leur cours. On se ramènera à la situation intenable de la Suède, qui entre temps aura sans doute fait machine arrière, prouvant que la stratégie du confinement ciblé était un leurre !

Mais nous sommes parfaitement d’accord ! La stratégie du confinement ciblé est vouée à l’échec si elle n’est pas menée avec les moyens de la Corée du Sud, ou à défaut s’il s’agit simplement de dire aux gens : « Faites de la distanciation sociale si vous vous sentez malade ! » Le confinement ciblé c’est l’isolement des personnes ayant la plus forte probabilité d’avoir des symptômes pouvant conduire à une hospitalisation. Isolement ne voulant pas dire abandon à soi-même. Cela suppose l’organisation d’un système d’assistance à grande échelle pour un confinement réellement efficace. Dans le même temps le virus se diffuse dans la population dont l’activité ordinaire n’est pas perturbée hormis la partie qui le contracte en devenant symptomatique. Une proportion subit des complications, une hospitalisation, et immanquablement il y a des morts ; dans une épidémie réputée la plus menaçante depuis un siècle, on ne s’attend pas à ce qu’il en aille autrement. Rien ne dit que la pression sur les moyens hospitaliers aurait été moindre, nous n’avons jamais affirmé cela. S’il s’avère que les porteurs du covid-19 continuent de contaminer en moyenne 2,2 personnes tous les 6 jours, sans confinement généralisé la courbe devient relativement prévisible mais un confinement plus poussé des personnes les plus fragiles aurait permis d’éviter certains cas demandant les hospitalisations les plus lourdes. Pouvait-on prendre le risque d’une submersion des hôpitaux au-delà de celle qu’ils subissent déjà ? C’était un risque à évaluer et cette option ne nous semble pas avoir été suffisamment envisagée. Si nous pensions possible de perpétuer le confinement durant des mois et qu’il n’ait aucune conséquence sociale ou économique, nous aurions au moins la certitude que l’écrasement de la courbe de contamination atteindra son but. Mais nous pensons encore qu’elle peut aussi devenir synonyme de prolongement du temps de diffusion du virus. Un prolongement qui finirait par obliger les nations à se remettre en ordre de marche économique avant qu’un certain seuil épidémiologique soit dépassé. Nous n’avons cessé de répéter que cette hypothèse avait été sous-estimée. Même si désormais certains prennent l’exemple de la Chine en convenant que l’épidémie est derrière elle, elle est loin, vraiment très loin d’être revenue à une situation normale, simplement parce que sa population n’est pas immunisée et que pour s’assurer que le virus ne revienne avant de disposer d’un traitement efficace, elle est obligée de prolonger des mesures d’exception sine die. C’est bien là tout le risque qui pèse sur nous ! Le choix du confinement généralisé, du moins autant qu’il peut l’être, revient, à notre sens, à tout miser sur l’arrivée rapide d’un traitement. Le choix d’un confinement ciblé aurait été plus risqué sur le court terme, mais au Coincoin du coin nous essayons de voir plus loin.

Voir plus loin c’est aussi prendre acte de la situation actuelle en espérant que le traitement sera rapidement disponible (dérivé de la chloroquine ou autre) tout en alertant sur les conséquences du confinement. Si nous donnons l’air de continuer à contester un choix que tout le monde loue hormis dans sa mise en œuvre jugée trop tardive, c’est aussi par souci de garder les gens en alerte quant aux décisions gouvernementales à venir. Les pages gauches et droites du Coincoin divergent largement sur ces questions-là mais les analyses d’Elie Couenne et de Damien Lepou ont toutes les deux leur pertinence. Chacun mènera le combat selon ses affinités politiques mais personne ne peut faire comme si cela ne le concernait pas. En attendant de voir où les appels à la solidarité qui fleurissent trouveront leurs limites, quand chacun retrouvera le goût de compter pour soi, nous aimerions une fois pour toute exhorter nos canardés à en finir avec les comparaisons dont certains d’entre eux semblent friands. Il est possible que des déportés ayant souffert de la faim n’aient jamais par la suite osé gâcher de la nourriture, mais si tel fut le cas, cette habitude ne s’est sans doute pas transmise à la génération suivante. Ce n’est pas parce que d’autres avant nous, fussent-ils nos grands-parents, ont connu des situations autrement plus compliquées, qu’on doit même s’abstenir de réfléchir à celle que nous vivons. Comparons ce qui est comparable ! Ou alors prenons au mot Emmanuel Macron quand il nous propose d’aller vivre en dictature pour voir s’il y a lieu de nous plaindre de la France. Il faut se méfier avec ce genre d’arguments ! Cela aura tôt fait de se retourner contre vous. Après tout, de quoi pourrait bien se plaindre notre personnel hospitalier ? De ne pas avoir les moyens de lutter efficacement contre le virus ? Alors qu’on en a encore proportionnellement dix fois plus que de nombreux pays du monde ! Oui c’est vrai, vivre en France à l’époque du covid-19 ce n’est pas vivre dans un pays en guerre. Soudainement beaucoup de gens semblent s’émouvoir des pays en guerre. Tant mieux pour eux, on peut penser que l’appel d’Amnesty pour une aide de toute urgence à la Syrie touchée par le virus sera largement entendu et relayé. Tout comme on peut penser que tous les français si convaincus de l’urgence de se confiner sauront faire les sacrifices nécessaires que justifieront ces semaines d’arrêt du pays.

Au Coincoin du coin nous sommes réputés pour être un peu cyniques, surtout côté pages gauches. Qu’on nous excuse de trouver les appels à la solidarité et à la discipline gênants, trop opportuns. C’est comme ces soudains applaudissements pour nos héros en blouse blanche, nos chers héros en blouse blanche, vous savez, ceux qui ont tant crié, tant voulu qu’on les écoute enfin ! Enfin ! Vœu exaucé ! Certaines formes d’intérêt pour la cause commune se superposent un peu trop facilement à l’intérêt personnel, cela forme comme une ombre un peu suspecte. Un virus covid, pas raciste, pas discriminant, c’est pas le VIH, cette maladie de pédés. Celle-la elle est pour nous, pour nous tous, ce n’est pas une traînée de poudre dans un bidonville ou une favela qu’on stoppe en l’arrosant d’eau propre. Allez ! Poussons le bouchon ! On ne confine pas le monde entier pour sauver seulement des pauvres ! Mais quand on confine le monde entier, on crée les conditions pour rendre les pauvres encore plus pauvres. Voilà le paradoxe ultime, la maladie qui ne discrimine pas donne à certains le toupet de penser qu’on serait tous pareils, tous confinés, tous égaux. Comme si ces différences qui font que certains réussissent dans la vie et d’autres moins, qui font que certains ont des maladies que d’autres n’ont pas, avaient soudainement disparu. Les différences sont toujours là, peut-être exacerbées, elles définissent l’endroit où vous serez confinés, les gens avec qui vous serez confinés. Tous pareils, tous confinés, tous égaux, même les psychopathes et les psychotiques, ceux confinés avec eux, priés de comprendre les enjeux. A mort la mort ! La pandémie du siècle, cent ans après la grippe espagnole et ses 2 à 5 % de morts, pas 2 % des malades, 2 % des humains ! Le monde d’aujourd’hui n’acceptera pas ça. Le monde d’aujourd’hui est beaucoup plus humain ! Mais il acceptera tout le reste, que quelques-uns possèdent la moitié des richesses du monde, qu’ils fassent en sorte que se soit toujours le cas demain, que d’autres paient pour la survie de tous. Le monde d’aujourd’hui est beaucoup plus humain ! La vie à tout prix ! Confinée avec un fou mais vivante, ou morte sous les coups. Anecdotique, si l’on s’en réfère aux statistiques, les mêmes statistiques qui disent que des enfants meurent du covid-19.

29/03/2020

Bonsoir les enfants !

Suite de la partie pratique de notre leçon d’informatique. Etudions comme prévu les lignes 10 à 13 du programme précédemment écrit.

Pour chaque ligne dans la colonne A (donc pour chaque valeur successive de i) on initie LigneColB à 1 (en ligne 5 de notre programme). LigneColB représente un numéro de ligne dans la colonne B où nous inscrivons les Associations Animal-couleur. Quand nous rencontrons une association Animal-couleur, cette association est représentée par Mid(Cells(i, 1), c1, c2-c1). Nous cherchons dans la colonne B si on l’a déjà trouvée auparavant. Dans la colonne B chaque Cellule est représentée par Cells(LigneColB, 2), on va descendre dans cette colonne en incrémentant LigneColB de 1 à chaque passage de la boucle Do – Loop qui correspond aux ligne 10 à 12 du programme. La ligne 10 dit au programme de continuer la boucle jusqu’à ce qu’on trouve cette association Animal-couleur ou une case vide. Si on n’a jamais rencontré cette association auparavant, elle ne figure pas dans la colonne B et on finit forcément par arriver dans une cellule vide. Quand on rencontre cette cellule vide on peut y inscrire le nom de cette association Animal-couleur grâce à la ligne 13 du programme. Notre colonne B a maintenant une association supplémentaire. Dans la colonne C, on rajoute 1 grâce à la ligne 14 du programme. A chaque fois qu’on retombe sur une association déjà rencontrée, aucune nouvelle association n’est renseignée colonne B mais il y a toujours une cellule colonne C qui est incrémentée de 1. A la fin du programme la colonne B contiendra toutes les associations Animal-couleur et la colonne C donnera toutes fois où l’on a rencontré chaque association Animal-couleur.

10. Do until Cells(LigneColB, 2) = Mid(Cells(i, 1), c1, c2 – c1) or IsEmpty(Cells(LigneColB, 2))
11. LigneColB = LigneColB + 1
12. Loop
13. Cells(LigneColB, 2) = Mid(Cells(i, 1), c1, c2 - c1)
14. Cells(LigneColB, 3) = Cells(LigneColB, 3) +1


Dans la fin du programme les lignes 15 à 17 permettent de traiter tout le contenu d’une cellule avant de passer à la ligne suivante dans la colonne A. En passant c1, c2 et c3 à la valeur c2+1 on se trouve après le tiret qui sépare deux associations Animal-couleur dans une cellule ou bien à l’emplacement qui est après le dernier caractère non-vide de la cellule. Dans le premier cas le programme recommence jusqu’à avoir trouvé une nouvelle association Animal-couleur entière, dans le second cas le programme s’arrête pour cette cellule et passe à la valeur de i suivante, donc à la ligne suivante. La ligne 18 sert à ramener LigneColB à la valeur 1 après chaque tiret rencontré car toute nouvelle association rencontrée doit faire l’objet d’une recherche dans la colonne B en commençant par la cellule de rang 1. La ligne 19 finit comme nous l’avons vu la boucle permettant de gérer toute la chaîne d’une cellule de la colonne A. La ligne 20 permet de passer à la cellule de rang suivant dans la colonne A jusqu’à la dernière cellule pleine de cette colonne.

15. c3 = c2 + 1
16. c1 = c2 + 1
17. c2 = c2 + 1
18. LigneColB = 1
19. Loop
20. Next i

Exemple : Si dans la colonne A votre instituteur a renseigné les données suivantes

Voici le programme tel qu’il devrait être écrit en entier

Sub associationvachescochons ()

Dim i As Integer
Dim c1 As Integer, c2 As Integer, c3 As Integer
Dim NAnim As Integer
Dim LigneColB As Integer

i = 1
Do Until IsEmpty(Cells(i, 1))
i = i + 1
Loop

NAnim = i - 1

For i = 1 To NAnim
c1 = 1
c2 = 1
c3 = 1

LigneColB = 1
Do Until Mid(Cells(i, 1), c3, 1) = ""
Do Until Mid(Cells(i, 1), c2, 1) = "-" Or Mid(Cells(i, 1), _
c2, 1) = ""
c2 = c2 + 1
Loop
Do Until Cells(LigneColB, 2) = Mid(Cells(i, 1), c1, c2 - c1) Or IsEmpty(Cells(LigneColB, 2))
LigneColB = LigneColB + 1
Loop

Cells(LigneColB, 2) = Mid(Cells(i, 1), c1, c2 - c1)
Cells(LigneColB, 3) = Cells(LigneColB, 3) + 1

c1 = c2 + 1
c3 = c2 + 1
c2 = c2 + 1
LigneColB = 1
Loop
Next i

End Sub

Si dans la colonne A votre instituteur a renseigné les données suivantes :

VacheBleue
ZèbreJaune
VacheJaune-ChevalRouge-VacheBleue
GrenouilleRouge-ZèbreNoir
ChienNoir-ChienBlanc-ChatRouge
PutoisViolet-ChevalBlanc-ChatNoir-SourisGrise
ChevalRouge-CafardVert
RenardOrange-RenardBleu-CastorBlanc
ChevalVert-ChienVert-CrocodileNoir-RequinBlanc
CafardVert
MoutonNoir-ChevalRouge-ChienNoir
CloporteRouge-AraignéeRose
VacheBleue
ZèbreJaune
VacheJaune-ChevalRouge-VacheBleue
GrenouilleRouge-ZèbreNoir
ChienNoir-ChienBlanc-ChatRouge
PutoisViolet-ChevalBlanc-ChatNoir-SourisGrise
ChevalRouge
RenardOrange-RenardBleu-CastorBlanc
ChevalVert-ChienVert-CrocodileNoir-RequinBlanc
CafardVert
MoutonNoir-ChevalRouge-ChienNoir
CloporteRouge-AraignéeRose
VacheBleue
ZèbreJaune
VacheJaune-ChevalRouge-VacheBleue
GrenouilleRouge-ZèbreNoir
ChienNoir-ChienBlanc-ChatRouge
PutoisViolet-ChevalBlanc-ChatNoir-SourisGrise
ChevalRouge
RenardOrange-RenardBleu-CastorBlanc
ChevalVert-ChienVert-CrocodileNoir-RequinBlanc
CafardVert

Vous lancez le programme et une fraction de seconde plus tard vous obtenez en colonne B et C les données suivantes.

VacheBleue 6
ZèbreJaune 3
VacheJaune 3
ChevalRouge 8
GrenouilleRouge 3
ZèbreNoir 3
ChienNoir 5
ChienBlanc 3
ChatRouge 3
PutoisViolet 3
ChevalBlanc 3
ChatNoir 3
SourisGrise 3
CafardVert 4
RenardOrange 3
RenardBleu 3
CastorBlanc 3
ChevalVert 3
ChienVert 3
CrocodileNoir 3
RequinBlanc 3
MoutonNoir 2
CloporteRouge 2
AraignéeRose 2

Bien sûr si votre instituteur a renseigné des milliers de lignes le programme mettra un peu plus de temps pour faire tout ce joli calcul mais ce sera rapide. En outre il est possible de faire un programme très similaire mais beaucoup plus rapide en envoyant les données dans des tableaux virtuels. En effet ce qui prend du temps à un ordinateur avec un tel programme c’est de se rendre dans plein de cellules. Chaque cellule est une adresse, comme le facteur doit marcher d’adresse en adresse, quand l’ordinateur va d’une cellule à une autre cela lui prend du temps. Avec des tableaux virtuels c’est un peu comme si le facteur mettait toutes les lettres dans ce qu’ils appellent une poste restante à la poste, il n’a plus besoin de se déplacer. Il est très facile d’apprendre à faire cela mais la suite de cette leçon sera plutôt d’ordre philosophique.

A bientôt les enfants !

Professeur C. Ducoton.

2 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles, 25 et 26 mars 2020

25/03/2020

Brève de Coincoin

L'un de nos nombreux pigistes nous rapporte une scène entendue ce matin à sa fenêtre (ça devrait rappeler quelque chose aux abonnés)
Un homme passe avec ses deux enfants d'environs 5 et 7 ans, tout joyeux à l'idée de se rendre au square d'à-côté. Une dame d'un certain âge l'interpelle du haut de son balcon :
- Encore vous ? On dirait que vous comprenez vite mais qu'il faut vous expliquer longtemps.
- Oui c'est vrai ! Je compte sur vous demain pour une piqûre de rappel !
- Ne faites pas le malin ! Quand vous serez à l'hôpital vous rirez moins !
- Sans doute. Vous êtes de ce côté-là toute la journée ou vous suivez le soleil ? Si vous avez des fenêtres sur cour, on pourrait peut-être savoir à quelle heure vous êtes à ces fenêtres, on en profiterait pour passer.
- Ce n'est pas ce qui vous mettra à l'abri de la contagion.
- Peut-être que si, car quand le crapaud est perché sur un balcon de 6 mètres de long, il semblerait que sa bave atteigne les pigeons dans la rue.
- Non mais dites donc ! Restez poli, malotru !

25/03/2020

Brève de Coincoin

Des effets psychologiques déjà perceptibles ?

Ce matin à Lyon, un agent de surveillance de la voie publique a été appréhendé par une patrouille de police municipale qui avait été alertée par des riverains. L’agent en question, monsieur J. Enfettro, était sur le point de verbaliser un premier véhicule rue Herriot après avoir verbalisé toutes les voitures stationnées rue des Quatre Chapeaux et rue Ferrandière.

Contactée, sa hiérarchie nous a affirmé que J. Enfettro était un élément passionné par son métier et peu habitué à se faire remarquer sinon par son niveau d’excellence en matière de verbalisation.

En mal de solution pour trouver des recettes, le gouvernement réfléchirait quant à lui à la possibilité de taxer néanmoins l’occupation actuelle et sur une longue durée des places de stationnement d’ordinaire payantes par les automobilistes confinés. Un geste fort dans le cadre de la transition énergétique.

26/03/2020

Courrier d'électeur du Coincoin du coin

Nous avons reçu un courriel de la part de Madame P. Adumeur qui nous a fait part de son relatif agacement relatif à son impossibilité de télétravailler, non pas, selon elle, parce qu'il lui serait impossible de télétravailler, mais parce que son employeur a refusé d'installer les moyens techniques qui lui aurait permis de le faire sous prétexte que l'état allait lui verser 70% de son salaire brut et qu'il n'allait pas s'emmerder à faire des dépenses pour un résultat hypothétique. Madame Adumeur nous a donc demandé si nous étions en possession d'une liste des métiers qui sont censés pouvoir s'exercer en télétravail.

Malheureusement Madame Adumeur, nous ne sommes pas en possession d'une telle liste si elle existe. Par contre nous sommes en mesure d'en initier une à l'aide d'un exemple concret.

La personne qui, en plein confinement, a besoin que vous lui envoyiez de toute urgence la photocopie d'une pièce qui prouve que votre logement est bien assuré, cette personne-là télétravaille !

La personne qui, en plein confinement, a besoin que vous lui envoyiez de toute urgence la photocopie du certificat de révision annuelle de la chaudière, cette personne-là télétravaille !

La personne qui, en plein confinement, vous envoie le détail de l'échéancier relatif à l'emprunt hypothécaire à taux fixe que vous n'avez jamais pu renégocier malgré la chute des taux au voisinage de zéro, cette personne-là télétravaille !

Par contre, la personne qui, bien avant le confinement, vous a envoyé 3 courriers pour demander des précisions quant au numéro de la dent soignée, vous indiquer que votre dossier était incomplet ou qu'une erreur interne était susceptible de reporter à plus tard le remboursement de 700 euros qu'on vous doit, cette personne que vous avez relancée juste avant le confinement, cette personne-là ne télétravaille pas.

26/03/2020

Confinement généralisé, la casse du siècle ! Première partie.

Un article de fond, par notre analyste politique pages gauches, D. Lepou.

On me dira une nouvelle fois provocateur, cela vaudra moult retours de courriers et courriels au journal, D. Lepou, aux vents contraires jusqu’au-boutiste, voire complotiste. Réglons d’emblée la question, à ceux qui se jettent sur leur clavier à la seule lecture d’un titre sans même lire les articles en entier, celui-ci ne traite pas de ça. Il aurait pu, depuis que le ciel bleu est bleu, depuis que l’air à respirer redevient respirable, j’argumenterais bien sur un complot de crypto-écolo-fascistes ; ou serait-ce un complot de transhumains, dont il faudra bien un jour qu’ils nous expliquent comment ils entendent concilier leurs desseins avec l’horrible habitude qu’ont prise les gens de croître et multiplier ? Ou est-ce la botte secrète des militaires algériens pour mettre un terme définitif au Hirak, ou le dernier espoir pour l’Amérique de contrer la Chine ? Peu importe au fond, de toute évidence la Chine a tenté de sauver sa population d’un désastre, si tant est qu’il puisse y avoir plus désastreux que leur plongée dans le gouffre du consumérisme couplée à un flicage généralisé. Et partout ailleurs les gouvernements s’attellent tour à tour et à leur manière à cette tâche : sauver des vies, dans l’immédiat. Et partout l’évidence s’impose d’elle-même : le confinement généralisé est la seule réponse possible ! Partout ! Ou presque ! Un village d’irréductibles… malheureusement il n’est pas gaulois ! C’est donc en tant que confiné que j’écris cet article.

Logé et bien loti, ce n’est pas immense mais suffit bien pour une seule personne. L’endroit est particulièrement calme, en ce moment, et ensoleillé, même si, paraît-il, le temps va se gâter. Je ne devrais guère avoir à craindre de carence en vitamine D, au contraire de tous ces héros en blouse blanche qui enchaînent des journées à rallonge pour sauver des vies. Le confinement généralisé, une solution de dernier recours, à mon sens, et je maintiens que le temps du dernier recours n’était pas arrivé, ou bien plutôt déjà passé. Maintiendrai-je cette position mordicus devant ma cousine médecin urgentiste ? Elle a les mains dans le fluide, l’épuisement en ligne de mire, sinon la maladie en elle, et la mort des autres, tous les jours. Elle aura toujours raison, elle aura raison lors du prochain repas de famille, et si, comme je l’espère, chaque membre de la famille répond encore présent, elle aura doublement raison… et le gouvernement avec elle ! Oui elle aura raison, mais aura-t-elle raison absolument ? Je n’en débattrai pas avec elle. Si je devais légiférer sur la peine de mort, je ne m’appuierais pas uniquement sur l’avis de parents qui ont vu assassiner un de leurs enfants par un psychopathe. Des héros en blouse blanche et moi, qui sirote un cocktail maison tout en écrivant un article, avec peu de risques de voir mes revenus amputés ou mes congés d’été dissous dans la crise. Je suis un privilégié certes, mais enfin, à chacun son métier ! Je tente de faire le mien.

Au Coincoin du coin comme dans les autres rédactions dignes de ce nom, nous avions largement anticipé le confinement. Ce qui fait de nous un journal à part c’est notre côté poly-partisan, ce qui nous rassemble, pages gauches, encarts centraux et pages droites, c’est notre défense jamais démentie des libertés individuelles fondamentales. Certes, pages gauches et pages droites ne placent pas tous les curseurs au même endroit, même en ce qui concerne ces libertés. Mais je ne crains pas de dire que lundi dernier, alors que l’on savait exactement ce que le président allait annoncer à 20h, il régnait une atmosphère de défaite dans l’ensemble de la rédaction. Beaucoup de journalistes se sont empressés de tâter le terrain auprès de connaissances dans d’autres rédactions. Moi même j’ai joint des journalistes de parutions auxquelles je suis abonné et j’avoue avoir été un peu surpris de constater à quel point certains d’entre-eux, avec qui je partage d’ordinaire de nombreux avis politiques, ne s’inquiétaient guère du confinement à venir mais critiquaient avec virulence le fait que le gouvernement ait autant tergiversé avant de prendre cette décision indispensable et salvatrice. Ils y voyaient l’œuvre en sous-main des puissances économiques qui auraient donné priorité dès le début à la sauvegarde de la finance sur la vie humaine. C’est un point de vue. Mais dix jours plus tard j’en suis encore à me demander si ce n’était pas une posture modelée au fil des événements, au gré de l’emballement mortifère en Italie, plus qu’une position ferme et convaincue depuis le début de la crise, crise qui a tout de même commencée bien en amont en Chine et est passée par la Corée du sud avec des réponses qu’on peut difficilement considérer comme des copiés-collés. En somme je pense que, à gauche comme à droite, beaucoup ont changé leur fusil d’épaule tout en reprochant au gouvernement d’avoir fait de même. Et je ne suis pas en mesure d’affirmer que la rédaction du Coincoin du coin, prise dans son ensemble, ne finira pas par changer elle aussi son fusil d’épaule, raison pour laquelle il faut que je me dépêche de rédiger cet article au lieu de faire des pauses cocktail. J’entends tant de choses sur ce virus et même sur son côté malin, qui en ferait un dangereux mutant en devenir à arrêter par tous les moyens possibles, difficile d’exclure l’idée qu’un jour ma position puisse devenir politiquement intenable. Pour l’heure, tant qu’il restera une poignée de pays qui resteront décidés à tenter de gérer la crise par le choix d’un confinement ciblé, politique que nous avons espéré et mise en avant dans tous nos numéros depuis que le virus a gagné l’Europe, je resterai sur ma position. Mon analyse pour la défendre une nouvelle fois tient en plusieurs points. Il y a bien sûr la question du rapport bénéfices/risques immédiat inhérent à chacun des choix, cette question a trait à la pure gestion de la pandémie et de la prise en charge des malades. Mais mon parti a toujours été de voir au-delà de cette crise, les conséquences immédiates du confinement, plus encore les conséquences post-crise sanitaire et donc le traitement de la crise économique. Enfin difficile de ne pas rapprocher cette crise, et la décision peut-être plus subie que choisie par le gouvernement d’un confinement généralisé, de tous les choix pris par ce gouvernement et ceux qui l’ont précédé, et bien au-delà, des politiques économiques ultra-libérales qui ont façonné le monde depuis les années 1980 et qui entendent le façonner encore dans les décennies à venir, en faisant feu de tout bois et donc, n’en doutons pas, en profitant de la crise sanitaire actuelle pour reprendre un peu d’élan. Guère besoin d’être complotiste pour comprendre cela !

Le premier point que je désire traiter tient en la sous-estimation des conséquences immédiates du confinement. A en croire l’emballement des réseaux sociaux au premier jour du confinement, la faute morale du moment était de s’inquiéter qu’on nous demande, pour la sauvegarde de la nation, de passer quelques temps de repos dans notre canapé, alors qu’il fut un temps pas si lointain ou nos aïeux, pour la sauvegarde de la nation, étaient envoyés au front. Vu sous cet angle… Il y a pourtant des comparaisons malvenues, je le sais, j’en ai beaucoup fait dans ma carrière et en ferai encore, on me le reproche assez souvent. A mon tour ! J’ai assez peu goûté à ces caricatures qui après tout ne devraient pas me choquer outre mesure si je m’en tenais à ce qu’elles représentent pour moi. Je ne me sens guère en danger de subir psychologiquement les affres d’un confinement durable, et est-ce que je le préfère à la guerre ? Oui ! Mille fois oui ! Mais prenons un cas extrême ! S’il était possible de définir un individu moyen, une réaction moyenne de cet individu qui soit à même de nous laisser entrevoir ce qu’est la normalité et qu’à cet individu on proposait deux choix : le confinement à vie ou la révolte et ses risques pour y échapper ! J’exagère, oui je sais. Mais le fait est que la privation de liberté n’est pas encore totalement intégrée par l’ensemble des masses même si certains gouvernements, et de plus en plus d’ailleurs, semblent mettre toute leur énergie à faire en sorte que cela le devienne. C’est sans doute la raison pour laquelle, quand ce n’est pas à vie mais que c’est six semaines, ou bien deux mois, que tous les dirigeants le savent, on commence par vous parler de deux semaines. Je trouve assez présomptueux, de la part de personnes qui n’ont jamais connu cela, et encore plus de la part de sociétés tout entière qui ont oublié ce que cela signifiait, de couvrir de sarcasmes ceux qui s’en inquiètent. Laissez passer quelques semaines et même ces semaines passées ne vous autoriseront pas à parler au nom des autres, et même si vous avez eu la force morale pour encaisser le confinement seul dans une chambre de neuf mètres carrés en n’en sortant qu’une fois par semaine. Vous c’est vous, et les autres sont les autres. Pour ma part je ne m’autorise même pas à juger ces sportifs de haut niveau qui affichent sur les réseaux leur sentiment d’être en cage alors qu’ils semblent parfois logés dans des propriétés de la taille d’un village. Après tout leur vie entière témoigne pour eux, ils ne tiennent pas en place ! Il y a des gens comme ça et en temps ordinaire on semble les tenir comme indispensables à nos sociétés, sinon ils n’auraient pas des propriété de la taille d’un village. Pour ma part vous savez ce que j’en pense, la taille des propriétés est un problème important, mais il ne dénie pas à ceux qui ne tiennent pas en place leur droit à exprimer le fait qu’ils se sentent comme des lions en cage. Alors parlons de cages.

La cage. Il semblerait que je n’en parle pas en connaissance du sujet mais plutôt par méconnaissance, méconnaissance qu’on m’a largement reprochée, il y a de cela quelques années. C’était dans le numéro 517521, quelques mois après l’arrivée à l’Elysée de Nicolas Sarkozy. Dans ce numéro j’ai écrit un article à propos des gardés à vue, des personnes condamnées à de courtes peines, et des personnes incarcérées dans l’attente de jugement. J’y exprimais mon point de vue sur un sujet qui revient régulièrement sur le devant de la scène, désormais le plus souvent par des considérations anxiogènes faisant état de l’islamisation rampante des prisons, ou de la prison comme source d’orgueil et passage obligé pour des voyous irrécupérables mais trop souvent relâchés dans la nature par une justice laxiste. Fameux débats où la presse de gauche met en avant la nécessité d’une société plus juste, de prisons plus humaines, du droit à une seconde chance ; et celle de droite la prévalence du droit des victimes à obtenir réparation, la nécessité d’augmenter la taille des prisons, de les américaniser, de durcir les peines, d’enfermer les mineurs devenus pires que les adultes. Mon article ne traitait aucunement de l’origine de la criminalité, la presse de droite peut prendre le problème dans tous les sens, faire semblant de lire comme les arabes pour espérer voir les courbes statistiques à l’envers, le fait est que les sociétés les moins inégalitaires sont et seront toujours les moins criminelles et conséquemment celles où le problème de l’enfermement est le moins problématique. Pas besoin d’essayer de voir midi à 14h, mon article ne prônait pas une société plus juste, elle se sous-entend dans tous mes articles. Mon regard était finalement surtout « logistique ». Est-ce qu’il y a plus de chance qu’un petit voyou qui rentre pour la première fois en prison en ressorte vacciné à vie ou bien emporté dans un processus d’endurcissement, d’humiliation, de troubles psychologiques etc. ? Dans l’état du moment de nos prisons, et sans doute plus encore dans leur état actuel, état qui arrive même à faire tiquer nos partenaires européens, il ne fait guère de doute qu’on trouve difficilement une majorité d’individus qui en sort avec un risque diminué de récidive et une probabilité majorée de retour dans le droit chemin. Ou du moins ce n’est pas ce qui se passe par la suite. Ce que je mettais en avant dans cet article c’était la nécessité, selon moi, de changer radicalement l’approche des peines courtes et des gardes à vue. Pur hasard, à l’époque j’employais déjà le terme de distanciation sociale. Je prétendais que quelqu’un arrêté pour un délit mineur, ou même un délit susceptible de lui valoir une peine de prison de quelques mois, ne devrait jamais entrer en contact avec un autre prisonnier durant les premiers jours. J’affirmais que la justice devait se donner les moyens d’offrir une cellule individuelle et salubre même pour les peines allant au-delà d’une semaine d’emprisonnement à tout individu en faisant la demande. J’affirmais que toutes les procédures tendant à humilier l’emprisonné devraient être bannies. En revanche je proposais de transformer les peines courtes en monde de l’ennui ! Rien à voir avec un isolement dans un cachot infect, seulement une forme d’isolement, des livres et de quoi écrire mais pas de TV, pas de téléphone sinon celui de la prison pour contacter son avocat, ce même avocat comme seule visite autorisée en dehors de celles des gardiens, une promenade individualisée. Bref, la distanciation sociale qui va faire de votre séjour en prison ce que vous voulez mais en aucun cas un quelconque motif de fierté, de ré-haussement de l’éventuelle haine antisociale qui vous habite, ni une raison de troubles psychologiques par l’humiliation que vous y aurez subie. Vous aurez juste été mis en marge de la société dont vous avez trahi les règles, vous aurez perdu votre temps, vous aurez une nouvelle chance que vous serez peut-être mieux capable de saisir qu’après un séjour dans la prison française moyenne. Les réponses à cet article ont été assez virulentes, il y a eu celles auxquelles je m’attendais, venant du côté des partisans de la prison comme exemple par une forme de châtiment expiatoire et qui me renvoyaient à mon monde de Bisounours. Mais il y avait surtout celles auxquelles j’étais moins préparé et qui m’ont ramené sans doute à ce que j’étais, quelqu’un n’ayant pas les aptitudes nécessaires pour prendre part au débat. Ce que j’ai cru comprendre à l’époque, ce dont on me faisait grief, c’était d’avoir fait une proposition qui, sous couvert d’humanité, était une machine à broyer les hommes : l’isolement ! J’ai tenté de mettre de l’eau dans mon vin pour sauver mon idée. Mais on m’a systématiquement renvoyé à cette machine à broyer les hommes. Si certains admettaient le droit à s’isoler des autres prisonniers pour ceux en faisant la demande expresse, la sentence était globalement sans appel : vouloir isoler les prisonniers c’était de la torture ! Je n’ai toujours pas totalement admis que j’avais tort mais je suis un journaliste qui n’a que peu visité de prisons et j’avais affaire à des gens bien plus concernés que moi par le problème. Alors voilà pourquoi 4575 numéros de ce canard plus tard, je suis quelque peu étonné de ne pas entendre ces mêmes personnes mettre en garde le gouvernement contre les dangers psychologiques d’un confinement durable. Ou sinon, si tous les tous seuls sortent de cette période sans encombre, je ressors des cartons mes plans de prison anti-sadiques et je file au ministère de la justice en clamant : « J’ai désormais la preuve qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné !» Ce qui n’enlèverait rien au potentiel de dangerosité de ce confinement : Quid des mal accompagnés ? Je ne peux pas m’empêcher de penser à ces personnes enfermées avec un tyran domestique et sans la soupape de sécurité que constituent le temps de l’école, du travail, des courses. Qui verra ces dégâts ? Qui les réparera ?

Le second point que j’aborde est celui de la gestion proprement dite de la crise sanitaire et du choix à mon sens contestable du confinement généralisé. Contrairement à beaucoup de personnes, qui d’ordinaire s’accommodent très bien de la politique de ce gouvernement tout en émettant des oppositions de principe pour la seule raison que leur parti n’est pas un allié direct de LREM, je me refuse de faire grief au gouvernement de ses volte-face durant les trois semaines écoulées. Après tout j’ai aussi entendu des médecins, il y a moins d’un mois, tandis que l’Italie était déjà bien atteinte, clamer que ce n’était guère plus qu’une grippe virulente qui ferait certes quelques milliers de morts dans notre pays, et j’ai revu ces médecins quinze jours plus tard, tenir des discours soudainement alarmistes et en appeler au confinement avant que la situation ne devienne incontrôlable. Nous devenions l’Italie, nous nous étions laissés endormir par la relative circonscription de la pandémie en Chine et en Corée. Nous n’avions ni agi comme l’une, par défaut de capacité à renoncer à notre liberté, ni comme l’autre, par défaut de moyens sanitaires adéquats ! Quant à l’Italie et ses soi-disant neuf jours d’avance, ce qui n’est pas tout à fait exact si on divise nos deux pays en sous-régions, la faiblesse de son système de santé expliquait largement ses difficultés même si la région la plus touchée en Italie est probablement celle du pays la mieux à même de faire face à une épidémie. Au Coincoin nous prédisions une mortalité assez proche de l’Italie en raison de caractéristiques économiques et d’une population de volume comparables, le taux de natalité moindre sur les dernières décennies laissant tout de même entrevoir une surmortalité en Italie. Dans un cas comme dans l’autre l’épidémie semblait déjà, au premier jour du confinement, difficile à juguler. Le confinement n’avait plus guère pour objectif de tuer le poison dans l’œuf, de l’aveu même de nombreux épidémiologistes, c’était la seule manière de lisser la courbe de contamination pour garder la situation sous contrôle et essentiellement la capacité à accueillir les malades dans les unités de réanimation. Dix jours après le début du confinement la situation est assez chaotique en région Grand-Est et Île-de-France. Outre le manque de places, le nombre de contaminations au sein du personnel soignant prouve à quel point le port de masque n’est pas une barrière suffisante. Il peut aussi être partiellement interprété, comme les nombreux autres cas, par la diffusion du virus préalable au confinement dans une population très peu testée et qui a manqué de masques FFP2 même pour les unités en première ligne. Les masques n’existaient pas, c’est sans doute une grave faute politique mais elle n’est pas propre à ce gouvernement puisque la stratégie d’approvisionnement en cas de crise avait déjà été établie sous la présidence Hollande. A l’heure où j’écris ces lignes, jeudi 26 mars, le nombre de cas officiels pour 1 million d’habitants dans les régions de France Métropolitaine s’établit comme suit :

Grand Est 994
Île-de-France 624
Bourg-Franche-Comté 564
PACA 381
Hauts-de-France 299
Auvergne-Rhône-Alpes 261
Centre -Val de Loire 219
Normandie 208
Occitanie 183
Bretagne 181
Nouvelle Aquitaine 152
Pays de la Loire 97

Outre le fait que cela inclut les personnes qui sont guéries et ont libéré les lits qu’elles occupaient, on peut se dire à la lecture de ces chiffres que la situation devient difficilement gérable quand on dépasse les 500 ou 600 infectés pour 1 million d’habitants avec la courbe de progression qu’on connaît en France. Si cette courbe était encore plus aplatie, ce qu’on aurait sans doute pu obtenir avec un confinement plus précoce, plus de lits auraient été libérés avant l’arrivée de nouveaux malades, vraisemblablement on peut penser que les risques de transmission du virus au personnel soignant auraient été moindres aussi, quand on travaille dans de meilleures conditions il est plus facile de se protéger. On ne saura jamais si la diffusion d’une région à l’autre aurait pu être moins rapide avec un confinement plus précoce, mais sur cette question-là il est indéniable que le gouvernement a laissé à ceux qui le pouvaient le temps de faire de longues distances en France et donc de propager éventuellement le virus. Cela va à l’encontre de ce qu’on essaye de faire mais malgré cela on peut estimer que le confinement actuel donne quelques jours de répit aux régions ouest et sud. Il ne me semble pas qu’on cherche à faire tourner la machine à plein en envoyant massivement le personnel des régions les moins touchées en renfort des plus touchées, ce qui il est vrai serait difficile, le personnel soignant n’est pas confiné quand il travaille mais l’est quand même le reste du temps. Si on avait les moyens de prémunir tout le personnel d’une contagion à l’hôpital, on envisagerait peut-être ce type de transfert. A défaut et malgré celui de certains malades et l’appoint d’hôpitaux de « campagne », on semble être dans l’expectative, sans idée concrète sur le moment où la courbe s’inversera , chacun s’attend au pire et doit garder ses forces pour ce moment-là. Au final il semble peu utile d’avoir une région en passe d’atteindre un contaminé (testé) pour 1000 habitants (pas tous testés), quand une région plus à l’ouest du pays est à 1 pour 10000. Dès lors qu’on a décidé de faire entrer toute la nation en phase de confinement le même jour, cela pourrait surtout avoir l’inconvénient de le rallonger outre-mesure. Le gouvernement doit sans doute en avoir bien conscience et c’est la raison pour laquelle il semble envisager la mise en place à grande échelle de tests sérologiques, en espérant pouvoir en disposer en quantité d'ici quelques semaines, pour remettre au travail une partie de la population avant la fin officielle du confinement sur l’intégralité du territoire.

Ce qui aurait pu être fait pour contenir la maladie et écrêter cette courbe d’infection pour la mettre en phase avec nos moyens médicaux, semble donc surtout être une question de rapidité de mise en action. On aurait pu décréter un confinement plus précoce, que pour ma part j’aurais sûrement critiqué aussi car je reste convaincu que ce qui devait être fait de manière précoce, c’est la protection des personnes les plus à risques et, in fine, leur confinement. Ce que reprochent beaucoup de nos concitoyens au gouvernement c’est un confinement généralisé mais trop tardif. S’il l’avait fait, avec les avantages possibles que j’ai tenté de disséquer ci-avant, cela aurait probablement aussi signifié qu’au bout de plusieurs semaines ou mois, beaucoup moins de monde aurait contracté la maladie, de sorte que la courbe, au-delà d’être écrêtée, serait tout simplement moins haute, le corollaire obligé étant une moindre diffusion dans la population et donc moins de personnes immunisées. Là encore on peut imaginer que cela n’aurait pas rendu la décision d’une sortie du confinement plus facile, au contraire. Depuis le début de la crise beaucoup de gens mettent leurs espoirs dans la recherche médicale et l’arrivée rapide d’un vaccin ou d’un traitement symptomatique. Cela reste chimérique à court terme, si du moins on pense le court terme en tant que durée acceptable pour un confinement généralisé. Tout le monde comprend bien qu’on ne va pas rester confinés six mois sinon la catastrophe sociale sera démesurément grande au regard des années de vie épargnées. C’est la raison pour laquelle, à mon sens les autorités sont sur la brèche, elles sont déboussolées. De la vitesse à laquelle arrivera une solution médicale dépend la manière dont elles pourront sauver la face. Car de ce virus on a pensé qu’il pourrait s’éteindre avec l’arrivée de l’été. Ce serait une bonne nouvelle mais à ma connaissance la grippe saisonnière dans l’hémisphère sud se diffuse le mieux durant l’hiver austral et non pas de décembre à février. C’est donc qu’elle est effectivement assez sensible à la chaleur. Quoiqu’on soit actuellement au plus près de l’équinoxe, j’ai peine à croire qu’il fasse partout dans le monde moins de 20° à l’heure actuelle ; mais je vois le coronavirus déjà bien établi sur tout le globe. Les épidémiologistes sauront sûrement donner une raison d’espérer le voir s’endormir de lui-même cet été, pour ma part j’en suis encore à l’idée qu’à défaut de remède médical, il pourrait effectivement toucher une majorité de la population jusqu’à ne plus trouver assez de porteurs pour se diffuser. On nous a dit 40 % ! 70 %! On est pour l’heure très peu capables de dire combien de personnes il a déjà touchées ! Nécessairement plus que les 1 pour 1000 qui déjà sont déjà symptomatiques dans le Grand-Est. Mais on est peut-être très loin de ces 70 % alors si on doit y parvenir avant d’avoir trouvé de quoi soigner les malades, il est évident qu’on va devoir remettre les enfants sur le chemin de l’école et les parents sur la route du travail et l’épidémie pourrait reprendre sa progression et submerger finalement nos capacités médicales ! Tout ça, pour ça ? Avouez que ce serait difficile à encaisser. Bien sûr je ne suis qu’un journaliste un peu esseulé et on peut espérer que les choix ont été faits sur la base de modèles épidémiologiques et probabilistes pertinents. Mais de mon point de vue je ne perçois que des données contradictoires depuis le début de cette crise et comme beaucoup j’ai du mal à m’y retrouver. Cette éventualité d’un échec de la lutte par le confinement généralisé rend cette décision plus que discutable. Le rapport bénéfice/coût d’un confinement des personnes jugées à risque (en raison de l’âge et des pathologies) me semble avoir été trop rapidement jugé défavorable. Bien sûr là aussi il aurait fallu réagir assez vite, et sans doute plus vite encore. Mais je connais personnellement des personnes à risque qui ont suffisamment regardé avec angoisse la progression de l’épidémie en Chine, pour avoir l’assurance qu’elles auraient d’elles-mêmes fait tout ce qu’elle pouvaient pour s’en prémunir. Avec une volonté précoce et affichée par les autorités pour les aider en cela, cette quarantaine obligée de personnes qui, il faut le dire, sont majoritairement nos aînés, aurait sans doute duré plus que six semaines. Il est sûrement difficile d’isoler des membres de nos familles de cette façon, cela semble être une exclusion discriminatoire. Mais au final, durant tout le confinement actuel, les personnes à risque ne sont sans doute pas avec leurs enfants ou petits enfants, et il n’a échappé à personne que les premiers privés de visite ont été les occupants des Ehpad. Le résultat sera peut-être pour eux un confinement aussi long que s’il avait été restreint à leur seule personne sans compter que le retour à la normale pourrait dépendre de tests sérologiques faits sur leurs proches

Ne m’envoyez pas vos infographies qui coupent court à toute discussion, je les ai déjà toutes vues. En particulier celle avec des allumettes noircies et des allumettes pas noircies ! Et même plus littéraire que matheux, je sais ce qu’est une exponentielle. Ah oui c’est très parlant, raison pour laquelle les internautes s’empressent de reposter dans un élan dont on regrette qu’il n’existe pas pour d’autres causes aussi importantes. Fin du débat ? Une personne est atteinte d’un virus en Chine, pour faire simple disons qu’on est le premier janvier. En moyenne chaque personne atteinte va contaminer 2,2 personnes tous les 6 jours. Combien de personnes sont contaminées au bout de 180 jour ? Eh bien plus de 18 milliards cher monsieur ! C’est beaucoup oui ! D’où l’idée du confinement. Au pire toute la famille y passe mais ça ne sort pas de chez nous. Avec le confinement généralisé on court-circuite le virus. Rentrez chez vous ! Éteignez la lumière, non, pas la peine, elle va s’éteindre d’elle-même ! Arrêtez de manger ! Retenez votre souffle ! Plus personne ne sort ! Ah ben non, ce n’est pas possible ! Il faut bien que certaines personnes travaillent... et qu’elles rentrent chez elles le soir. Parfois il faut une nounou pour garder les enfants, difficile de faire autrement. Il faut que la police reste active à 100 %, et l’armée aussi, c’est quand même une situation un peu dangereuse. Il faut des paysans. Il faut produire de l’électricité. Il faut des transports. Il faut des magasins d’alimentation. C’est quand même toute une peuplade, une peuplade pour qui la distanciation sociale est souvent difficile. Même les employés d’Amazon n’y arrivent pas, pourtant c’est grand un entrepôt d’Amazon et les gens ne doivent plus trop commander de choses parce qu’ils ont conscience que moins ils commandent, plus il y a d’employés qui peuvent rester confinés ! Dans cette peuplade, une bonne partie retrouve sa famille le soir venu. Si elle passe douze heures par jour dans sa famille cette peuplade qui continue de prendre le risque d’attraper le virus (et l’attrape), est-ce que le facteur 2,2 se divise par deux pour ce qui est du risque de transmettre le virus aux siens ? Sans doute pas madame ! Cependant cette peuplade fait en sorte de ne pas aller au contact des personnes à risque, sauf celles qui sont déjà malades, par force. Donc les personnes à risque ont peu de chance d’être contaminées, un peu comme si elles avaient été confinées chez elles, ce qu’elles sont d’ailleurs. Enfin ce n’est pas tout à fait vrai non plus car parmi ces personnes certaines sont de toute façon dépendantes des autres pour leur survie, il n’y a donc pas de confinement, ni total, ni partiel, qui soit possible pour elles. Par contre un confinement partiel aurait peut-être permis de mieux cibler les moyens. Contre cette idée on peut néanmoins faire remarquer que beaucoup de personnes qui ne semblaient pas à risque ont contracté le virus et ont eu des complications nécessitant une hospitalisation. Oui c’est vrai, des jeunes de 20 ans sont morts, nouvelle alarmante et sensationnelle, ce n’est qu’après qu’on a précisé qu’ils étaient obèses, ou avaient pris des antalgiques, ou je ne sais quoi. Et il y a les cas totalement inattendus, un volleyeur de niveau international, une force de la nature. Tout le monde peut y passer ! Oui c’est vrai ! Mais pas avec la même probabilité ! Dans la mesure où la stratégie actuelle donne à coup sûr des résultats en matière d’écrêtement de la courbe, elle ne souffrirait d’aucune contestation. Mais a-t-on vraiment étudié la possibilité, non pas d’écrêtement de la courbe épidémiologique au sens propre, mais du moins celle de la courbe des cas graves résiduels une fois isolées les personnes jugées à risque ? Qui peut dire à 100 % que les hôpitaux seraient à l’heure actuelle plus submergés qu’ils ne le sont ? Il y aurait possiblement plus de morts qu’il n’y en aura dans les semaines à venir pour ce qui concerne la population dont on aurait jugé qu’elle ne comportait pas à priori de risques spécifiques. Mais l’immunité de la population se serait faite, et l’incertitude quant à la suite de cette épidémie sans doute moindre. C’est du moins mon avis et je n’ai jamais souhaité autant avoir tort car ce que je développerai dans la partie suivante, les conséquences qu’on sent venir de cet arrêt partiel du pays et du monde, qui seront d’autant pires que la situation durera longtemps, est tout autant anxiogène que ce virus. A moins qu’il puisse susciter quelques lueurs d’espoir pour ceux qui rêvent encore au grand soir. Qu’ils ne s’illusionnent pas trop !

Il n’aura échappé à personne que nous vivons dans une société capitaliste pour le meilleur et pour le pire. Je ne vais pas trop m’attarder sur le pire, du moins pas déjà, il suffit de voir quelle petite bouffée d’air pur semble prendre notre planète par le simple fait qu’une partie des humains cesse d’aller et venir, cesse de produire. Le meilleur, enfin, ce n’est pas exactement mon avis mais il semble cependant bien partagé, c’est l’abondance. Abondance de biens de ne nuit pas ? Collectivement c’est douteux, l’urgence écologique si prégnante à la fin de l’année dernière le sera sans doute presque autant à la fin de cette année. Mais essayons de voir cette abondance d’un point de vue positif et d’anticiper ce qu’il peut advenir en raison de cette crise. Avant cette crise, c’était déjà la crise. Statistiquement, pour ne parler que de l’Europe, nous ne nous sommes pas vraiment remis de la crise de 2008, c’est plus une décennie de stagnation que nous avons traversée. Après une chute de 6 % du PIB nominal à la suite de la crise financière, le revenu par habitant de la zone euro a mis dix ans à retrouver son niveau de 2007. Cet article n’a pas pour objectif de détailler ce qui a été fait ou pas fait pour éviter cela, les pages gauches et les pages droites du Coincoin du coin ont largement débattu de cela. Toujours est-il que la période écoulée est un exemple de gestion de crise et, même si de nombreux économistes tentent de nous rassurer en précisant qu’il sera plus facile de sortir d’une crise qui n’est pas systémique, le Coincoin du coin pressent depuis le départ qu’elle pourrait être bien plus ardue à gérer que ne veulent l’admettre ceux qui n’ont pas su envisager autre chose qu’un confinement tardif et mal anticipé pour faire face au coronavirus.

Quoiqu’il s’en défende le système capitaliste ne produit pas exactement la société du mérite dont il s’enorgueillit. Si par les temps qui courent vous avez hérité d’une fortune et qu’en quelques années vous êtes fichu de la dilapider pour dégringoler au rang des classes moyennes, excusez-moi de vous dire que vous êtes une tanche ou que votre ambition démesurée vous a perdu. Malgré cela vous trouverez des milliers d’exemples de personnes qui sont parties « de rien » pour arriver « au sommet », le gros bosquet qui cache la forêt. Il y a un brassage social possible, il faut bien que le capitalisme se régénère. Mais les chiffres ont la vie dure et croyez-les, pour avoir une probabilité de vivre une vie de riche, le mieux est encore de naître riche. Vivre une vie de riche ne vous intéresse pas ? Moi non plus, surtout s’il faut se farcir tout le cérémonial ridicule et hypocrite qui emporte dans sa danse ceux qui ont besoin de paraître, ou simplement la nécessité, pour la bonne marche de leurs affaires, de se coltiner ceux qui aiment paraître. Trop peu pour moi ! Pour autant je me trouve assez heureux de ne pas vivre une vie de pauvre, surtout si cette vie de pauvre n’est pas juste une vie d’ascète, un peu en marge du grand tourbillon, sans l’épée de Damoclès que constitue la prochaine facture à payer. Je n’apprends rien à personne en faisant remarquer que les épées de Damoclès de ce type ont tendance à se multiplier quand le capitalisme est en crise et à se raréfier quand il est en phase d’expansion. Un capitalisme en crise est aussi la condition sine qua non pour sortir du capitalisme, raison pour laquelle certains se plaisent à voir dans cette crise sanitaire le déclencheur d’un changement de paradigme, un renversement pur et simple de la table de jeu qui de toute façon est posée dans un train qui roule droit vers un mur. La dernière chance ! La dernière fois c’était déjà la dernière chance ! Mon pessimisme a grandi depuis, au point de penser que je verrai inévitablement le mur de près. On finit par regarder ses pieds, ou juste un peu plus loin, l’horizon, les semaines à venir, les mois à venir, au-delà n’existe pas.

Ce serait tellement facile dans un autre monde ! Dans un autre monde on se serait confiné comme dans ce monde-là ! Non ! On l’aurait fait plus tôt ! On l’aurait fait mieux ! On l’aurait fait en confiance, pas d’entourloupe ! On aurait des stocks de masques ! On aurait 100000 lits d’hôpital en plus ! On s’isolerait pour isoler le virus et ciao virus ! Dans un autre monde les fleurs ne seraient pas indispensables durant le confinement, comme dans ce monde-là ! Les pépiniéristes et les fleuristes se seraient confinés, comme dans ce monde-là ! Dans un autre monde les pépiniéristes seraient ensuite retournés à leurs pépinières, ils auraient réarrangé la terre, replanté les fleurs ou ramassé celle encore belles après des semaines de confinement, comme dans ce monde-là. Dans un autre monde les gens qui achetaient des fleurs avant le confinement auraient encore envie d’en acheter après le confinement, parce que les fleurs c’est joli, comme dans ce monde-là ! Dans un autre monde les gens trouveraient de quoi acheter des fleurs après le confinement.

Dans ce monde le pépiniériste doit de l’argent à ses fournisseurs. Dans ce monde le pépiniériste s’est agrandi récemment. Dans ce monde le pépiniériste courre sans cesse après les nouvelles technologies qui font de son secteur un secteur innovant comme les autres et lui permettent de rester compétitif. Dans ce monde le pépiniériste gagnait un peu d’argent chaque année, mais beaucoup moins qu’il n’en doit globalement à ses créanciers. Dans ce monde le pépiniériste n’a pas que des dettes, il a aussi des créances. Dans ce monde beaucoup de fleuristes lui doivent de l’argent. Dans ce monde les commerces ont rarement des avances de trésorerie phénoménales. Dans ce monde tout le monde paye ses factures à la dernière minute ou en retard, même les multinationales, même les États, et plus encore celles-ci et ceux-là que les autres. Dans ce monde le superflu en période de confinement, restera parfois superflu après le confinement, quand les revenus amputés feront face à des factures non amputées, à tout ce qui n’est plus superflu, le plein pour aller bosser ou chercher un nouveau travail, la voiture à changer, le crédit à payer, et les gosses… leurs baskets, leur tablette, leur portable, leur monde d’électronique et de plastique, votre monde, notre monde ! Dans ce monde, deux mois d’arrêt, combien de mois à s’en remettre ? Quand achèterons-nous de nouveau des fleurs ? Nous rachèterons des fleurs, pour le symbole, mais pas des fleurs poussées dans la pépinière du coin, elles sont trop chères.

Cette pépinière était trop sur la brèche, elle a fermée, c’est la vie, tant pis ! Tiens ! Voilà une rose ! Je te l’offre ! Elle n’est pas unique en son genre, pas comme celle du petit prince ma princesse. Elle a poussé vers les tropiques, un bouton parmi des millions de boutons, serrés les uns contre les autres. Non ! Ne la respire pas ! C’est une bombe chimique ! Mais elle a le mérite d’exister, parce que la crise n’a pas tué cette pépinière, pas comme celle d’à-côté, et puis notre budget est limité, tu sais ? C’est le geste qui compte ! Ma princesse, la crise fait des dégâts partout. Il paraît que même Amazon n’a pas eu les résultats escomptés, c’est fou ! Oh regarde ! La librairie a fermé ! C’est dommage, ils avaient des cartes postales de chats marrantes ! Tu crois qu’il y aura quoi à la place ?

Dans ce monde des pépiniéristes et des fleuristes sont au chômage ! Dans ce monde Amazon embauche, mais pas tout le monde, pas n’importe qui, pas à n’importe quel prix, des collaborateurs comme ont dit dans le monde anglo-saxon, ou bien sont-ce des serviteurs ? Dans ce monde les inégalités s’accroissent encore et pourtant dans ce monde certains se réjouissent d’être payés autant de temps à rien foutre. Pour une fois ils ont du temps dans ce monde, dans ce monde ils devraient s’atteler à inventer une machine qui les envoie dans un autre monde !

2 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles du 24 mars 2020

24/03/2020

Brève de Coincoin


L'un de nos nombreux pigistes nous rapporte une scène entendue ce matin à sa fenêtre.

Un homme passe avec ses deux enfants d'environ 5 et 7 ans, tout joyeux à l'idée de se rendre au square d'à-côté. Une dame d'un certain âge l'interpelle du haut de son balcon :
- Vous allez continuer longtemps à sortir vos gosses comme ça ? En pleine pandémie !
- Tant que ce sera permis madame ! Et sans mettre en danger qui que ce soit.
- C'est vous qui le dites ! Vous vous rendez compte si tout le monde faisait comme vous ? Faut penser un peu aux autres !
- Visiblement les autres sont nombreux à être déjà morts... ou partis à la mer.
- Et qu'est-ce que ça change ? Une pandémie c'est une pandémie ! On vous demande de rester chez vous, restez chez vous !
- Eh oui mais que voulez-vous madame ? En pleine pandémie du sida, les gens voulaient encore avoir des relations sexuelles.

Brève de Coincoin.

24/03/2020

A Lyon, interpellation d’un confiné qui avait « Tout bien fait. »

Ce matin la police nationale a interpellé un jeune cadre dynamique confiné seul dans son appartement et qui croyait avoir respecté à la lettre la consigne « Restez chez vous ! » En effet il est resté chez lui et n’a pas dépassé son pas de porte depuis mardi midi. Il s’en est d’ailleurs largement vanté sur les réseaux sociaux, fustigeant ça et là ceux qui s’entêtent encore à aller dehors sous n’importe quel prétexte fallacieux. Alors comment cet individu irréprochable est-il devenu la cible des autorités et risque d’être accusé de mise en danger de la vie d’autrui d’après les informations dont nous disposons ?

Il semblerait que la police ait été alertée sur le comportement anormal de l’individu en question par de nombreux livreurs à vélo ou messagers. Ceux-ci ont fini par repérer cette adresse où les uns et les autres se croisaient anormalement souvent dans la cage d’escalier. Vérification faite auprès de toutes les entreprises concernées, depuis mardi l’interpellé aurait commandé pas moins de 27 repas ou en-cas divers, chose qui semble-t-il reste possible malgré l’arrêt de la vente à emporter par de nombreux restaurants ayant simplement baissé le rideau. En outre il se serait fait également livrer plus d’une quarantaine de colis non alimentaires, tous en provenance d’Amazon, ce qui nous laisse dire que notre citoyen modèle, en plus de ne pas être si modèle que ça, est un con.

Allez hop ! A l’isolement !

24/03/2020

Le Coincoin du coin : Des nouvelles de nos chroniqueurs sportifs ainsi que du biathlon et de l’orpaillage.

Vous le savez, le Coincoin du coin est toujours bien au fait de l’actualité sportive. Football, Basket, Athlétisme, Tennis, Sports d’hiver, Baseball, Cyclisme, Rugby, Football américain, Boxe… nombreuses sont les disciplines pour lesquelles nous avons des experts reconnus, quoique tous pigistes. Ces experts se trouvent particulièrement chagrinés de la situation actuelle, nos pages sports ont été réduites au strict nécessaire, c’est à dire à zéro ligne. Par humanité, et parce que lorsque la crise sera finie, nous ne pensons pas trouver beaucoup moins chers qu’eux, nous prenons très régulièrement de leurs nouvelles pour les soutenir moralement. Pour des personnes habituées à regarder plusieurs heures de sport par jour, le sevrage est violent. Nous payons actuellement une psychologue pour leur offrir une oreille salvatrice et ce qui ressort de ces entretiens téléphoniques semble digne d’être rapporté. Ainsi il apparaît que, tout en sachant qu’ils n’y verront aucune retransmission en live, les chroniqueurs sportifs ne peuvent pas s’empêcher de zapper régulièrement sur leurs chaînes préférées. Notre spécialiste de biathlon semble avoir pris un sacré coup sur la casquette et notre psychologue passe beaucoup de temps avec lui. Nous nous attendions pourtant à ce qu’il garde le moral plus longtemps que les autres du fait que les compétitions de biathlon ont résisté plus longtemps au Lock-out. Certes la retraite surprise du champion français Martin Fourcade n’a sûrement pas aidé à maintenir notre pigiste à flots. Ce pigiste qui retourne plusieurs fois par jour sur la chaîne l’Équipe par un réflexe incontrôlable, a accepté que soit relatée l’une de ses déprimes qui s’incarne dans une certaine critique du programme qu’il a trouvé en lieu et place de son programme favori. Voyez comme la vie est cruelle :

« 
Oh non non non ! Je suis fait pour voir la vie en blanc, pourquoi tout est marron ? Pourquoi même la télécommande veut me faire chier ? Je zappe sur la 21, je me retrouve sur la 23 ! C’est quoi cette merde ? Pourquoi on leur fait de la pub à tous ces cons ! Merde ! On est en train de crever ! Et je parle même pas du coronavirus ! On crève de manière intrinsèque ! Comment qu’on va faire quand y aura plus neige ? Du biathlon à roulettes ? Non j’aime pas ! C’est beaucoup moins fun ! Et les farteurs ? Qu’est-ce qu’il deviennent les farteurs ? Y a urgence ouais ! Urgence à remettre le golf stream dans le bon sens ! Et qu’est-ce que je vois sur la 21 ? Je vois la 23 ! Et qu’est-ce que je vois sur la 23 ? De l’aventure en guise de sport ! De l’aventure putain ! « Les gars ! Aujourd’hui on a battu notre record ! 517 grammes ! 517 grammes wooooooooooow ! Et ça, juste en tronçonnant 350 arbres dans la force de l’âge et en retournant 25000 mètres cubes de terre et de roche ! Soyez sympa avec le Caterpillar ! Bientôt la retraite mon vieux ! Quelques jours comme ça et on va s’en payer un deux fois plus gros ! L’an prochain je veux plus voir un brin de verdure dans cette vallée ! Je veux plus voir un poisson de vivant dans cette rivière ! Sinon c’est que vous aurez lambiné comme des tafioles bande de tafioles ! J ’veux qu’on se fixe des objectifs High Level ! A côté de nous les artilleurs de la bataille de Verdun vont passer pour des gamins armés de lance-pommes ! On va tout labourer sur 10 mètres de fond ! Récupérer 10 kilos de cette shit ! Descendre à la ville se payer quelques petites putes ! Et après on se remet au boulot dans la vallée enneigée d’à-côté, même si des danseuses en collants sont en train de tirer des pigeons en rang d’oignons à la carabine à plombs ! » Sérieusement ? Ils veulent ma mort ?
»

Chers canardés, depuis le premier jour nous ne cessons de vous rappeler que l’atterrissage sera très très difficile ! Attendez-vous au pire !

24/03/2020

Le Coincoin du temps qu'il fait !

Excellente nouvelle : l'hiver arrive enfin ! ça pour une nouvelle, c'est une bonne nouvelle ! En plus d'avoir une bonne chance de niquer le processus très en avance qui finit normalement par aboutir à des petites cerises, ou des trucs dans ce genre dont vous espérez vous régaler à votre sortie de confinement, vous allez enfin pouvoir rallumer le chauffage ! Or on vous l'a dit et redit, pas la peine de vous donner plus de 70% de votre salaire brut durant vos congés car vous faites beaucoup d'économies en restant chez vous... sauf en ce qui concerne la facture d'électricité ! Grâce à votre super compteur Blinky qui clignote à chaque Watt, vous avez pu constater que quand vous êtes chez vous, à regarder la TV et l'ordinateur en même temps, à passer l'aspirateur pour ramasser toutes les chips qui tombent de tous les paquets de chips que vous dévorez, à faire de gros gâteaux dans votre gros four, à faire cuire des tonnes de riz même si vous veillez à le cuire à feu doux jusqu'à ce qu'il soit pas cuit... ben tout ça ça rend Blinky épileptique ! Mais c'était encore rien vu que comme il faisait printemps depuis janvier, vous aviez coupé le chauffage ! Ben rallumez-le ! EDF suspend les factures.

Ci-joint une astuce pour trouver la signification de Suspend dans le dictionnaire : tournez les pages jusqu'à "Suspendre"

Merci qui ? Merci Coincoin !

24/03/2020

Le Coincoin, un canard sachant-sachez !

Suite du cours d'informatique pour élève de cours moyen (ou jeunes collégiens peu à l'aise en informatique)

Bonsoir les enfants.

Il est temps de reprendre notre cours d’informatique là où nous l’avions laissé il y a 48h.
Avant-hier nous avons calculé le nombre de lignes contenant des animaux colorés. Nous avons cherché le numéro de la première ligne vide en colonne A et ce numéro était enregistré dans la variable i. Il y a donc i-1 lignes qui contiennent des animaux colorés. Enregistrons ce nombre dans une nouvelle variable que nous appellerons NAnim et qui est aussi un nombre entier.

Dim NAnim as Integer

NAnim = i – 1

Nous allons maintenant balayer ces lignes en nous servant de nouveau de la variable i, pas besoins d’en déclarer une nouvelle puisque celle-ci est libre car le nombre qu’elle contenait a été enregistré dans NAnim.
Par contre nous allons avoir besoin de plusieurs autres variables de format entier pour étudier les caractères à l’intérieur des cellules. Comme il s’agit de caractères on peut se servir de la lettre c. Comme on aura besoin de plusieurs variables de ce type on va les nommer c1, c2, c3…

Dim c1 As integer, c2 As integer, c3 as integer.

Explication : les variables c représentent une position d’un caractère dans une chaîne de caractères. Par exemple VacheBleue est une chaîne de caractère, c’est une chaîne qui possède 10 caractères. La lettre h est située en 4ème position dans cette chaîne. Là nous le voyons sous nos yeux, mais si nous voulons savoir quel est le 4ème caractère de la cellule cells(17383, 1) qui est la cellule de la 17383ème ligne dans la colonne A, on n’a pas besoin d’aller voir cette cellule, on peut utiliser une méthode du langage VBA qui s’appelle « Mid »

Quand on écrit Mid(cells(17383, 1), 4, 1) cela signifie qu’on demande à l’ordinateur d’aller voir dans la cellule cells(17373, 1) ce qu’il y a à partir du 4ème caractère présent dans cette cellule et ce sur une longueur de 1 caractère. Si on avait voulu savoir la même chose mais sur une longueur de 4 caractères, on aurait utilisé Mid(Cells(1783, 1), 4, 4). Par exemple, supposons que la cellule cells(17383, 1) contienne la chaîne suivante :
ChevalVert-ChienVert-CrocodileNoir-RequinBlanc

Si avec notre programme VBA on demande à l’ordinateur Mid(Cells(1783, 1), 4, 4), il ira voir la cellule en question, et ira jusqu’au 4ème caractère. Donc il compte C comme un premier caractère, puis h comme un second, puis e comme un troisième. A partir du 4ème il commence à enregistrer ce qu’il lit et il sait qu’il doit enregistrer les 3 caractères qui suivent ce 4ème caractère. Il retient donc « valV »comme réponse à la méthode Mid(Cells(1783, 1), 4, 4).

Si on lui avait demandé de retenir 100 caractères après le 4ème en marquant dans notre programme Mid(Cells(1783, 1), 4, 100) il aurait enregistré la réponse :
« valVert-ChienVert-CrocodileNoir-RequinBlanc »
En effet la cellule a une chaîne de moins 100 caractères, elle en a 47, mais le programme ne renvoie pas une erreur si on demande de lire plus de caractères qu’il y en a dans la cellule. Donc dans ce cas écrire Mid(Cells(1783, 1), 4, 100) ou Mid(Cells(1783, 1), 4, 47) abouti à enregistrer dans un cas comme dans l’autre :
« valVert-ChienVert-CrocodileNoir-RequinBlanc »
Si on sait par avance combien il y a de caractères dans une cellule, il est néanmoins mieux de dire à l’ordinateur de ne lire que ces caractères-là pour des questions de rapidité d’exécution du programme.

Comme votre instituteur à utilisé plein de noms d’animaux et de couleurs différents et qu’il n’a pas fait des troupeaux qui ont tous la même taille, on ne sait pas combien il y a de caractères présents dans chaque cellule mais on va trouver le moyen d’arrêter de lire les chaînes de caractères quand elles se terminent vraiment.

Nous allons nous servir de la méthode Mid pour extraire les noms d’association Animal-couleur. C’est possible parce que votre instituteur à été quand même assez sympa en insérant un tiret entre chaque association. Donc à chaque fois que nous rencontrons un tiret, nous savons que les caractères qui le précédent forment une chaîne qui constitue une association Animal-couleur. S’il y a un seul tiret dans une cellule c’est qu’il y a deux associations, la première association va du premier caractère jusqu’au caractère précédant le tiret, la seconde association va du caractère suivant le tiret jusqu’au dernier caractère de la cellule. Pour n tirets dans une cellule il y a donc toujours n+1 associations.

Voilà comment se présente la partie du programme qui permet d’extraire ces associations.

Nous allons lire les cellules de la colonne A en commençant à la ligne 1 et en allant jusqu’à la ligne NAnim (souvenez vous que NAnim représente bien un nombre)


1. For i = 1 to NAnim
2. c1 = 1
3. c2 = 1
4. c3 = 1
5. LigneColB = 1
6. Do Until Mid(Cells(i, j), c3, 1) = ""
7. Do Until Mid(Cells(i, j), c2, 1) = "-" Or Mid(Cells(i, j), c2, 1) = ""
8. c2 = c2 + 1
9. Loop
10. Do until Cells(LigneColB, 2) = Mid(Cells(i, j), c1, c2 – c1) or IsEmpty(Cells(LigneColB, 2))
11. LigneColB = LigneColB + 1
12. Loop
13. Cells(LigneColB, 2) = Mid(Cells(i, j), c1, c2 - c1)
14. Cells(LigneColB, 3) = Cells(LigneColB, 3) +1

15. c3 = c2 + 1
16. c1 = c2 + 1
17. c2 = c2 + 1
18. LigneColB = 1
19. Loop
20. Next i

Les lignes 1 et 20 permettent d’indiquer qu’on va répéter le processus pour toutes les cellules de la colonne A qui vont de la ligne 1 à la ligne NAnim (dont on a dit qu’elle était la numéro 20000)
Les lignes 2 à 5 permettent de réinitialiser à chaque ligne les variables qui servent à compter les emplacements de caractères dans la cellule. Pour c1, c2 et c3 on part à chaque fois du premier caractère.

La ligne 6 est en lien avec les lignes 15 à l9 mais plus précisément avec les lignes 15 ET 19
Do Until Mid(Cells(i, j), c3, 1) = "" > on initie une Boucle Do pour la variable c3 que l’on termine avec le Loop de la ligne 19. Pour que cette boucle s’achève un jour il faut incrémenter la valeur de c3 à chaque passage, sinon on va boucler éternellement car la fin du processus dépend d’un certain résultat associé au caractère représenté par c3. En l’occurrence ce que nous cherchons c’est à arriver au point ou le caractère seul de position c3 dans la chaîne renverra un caractère nul. Cela arrivera forcément à un moment puisqu’à chaque boucle on se décale d’un caractère grâce à c3 = c3+1 en ligne 14 et que la chaîne n’est pas infinie même si votre instituteur peut avoir décidé de mettre pleins d’associations Animal-couleur dans la cellule. Soyez sûr que l’ordinateur mettra toujours moins de temps à balayer cette chaîne que l’instituteur mettra de temps à l’écrire même s’il fait des copier-collé. Donc on finira par avoir le dessus. Sauf s’il fait lui aussi de la programmation. Bref. Quand nous aurons trouvé la position de caractère nul, alors nous pourrons en déduire la taille de la chaîne en nombre de caractères. Maintenant passons aux lignes 7. à 9.

7. Do Until Mid(Cells(i, j), c2, 1) = "-" Or Mid(Cells(i, j), c2, 1) = ""
8. c2 = c2 + 1
9. Loop

Il s’agit là aussi d’une boucle Do Loop grâce à laquelle nous allons chercher les tirets qui séparent les associations Animal-couleur. Mid(cells(i, j), c2, 1) renvoie le caractère qui se situe en position c2. Nous avons initié c2 à 1 et avec cette boucle nous l’incrémentons à chaque fois c2 de 1, donc tost les caractères sont balayés jusqu’à ce qu’un tiret soit trouvé ou bien un caractère nul. Simple comme bonjour !

Dans le début de la boucle sur c3 et celle sur c2, vous avez constaté que c1 n’a pas été incrémenté. Donc c1 vaut toujours 1. Avec Mid(Cells(i, j), c1, c2 – c1) nous demandons à l’ordinateur de récupérer tous les caractères qui vont de la position c1 (donc 1 pour le moment) et sur une longueur de c2-c1 caractères. Imaginons une cellule qui commence par ChienVert- . Avec c2 on a cherché la position du tiret. Ce tiret est en 10ème position. C2 vaut donc 10 et c1 vaut 1. Donc c2-c1 vaut 9
L’expression Mid(Cells(i, j), c1, c2 – c1) est donc équivalente à cet instant à Mid(Cells(i, j), 1, 9) ce qui veut dire : ordinateur copie dans ta mémoire la chaîne commençant au premier caractère et d’une longueur de 9 caractères. L’ordinateur voit tout de suite que cette chaîne est « ChienVert » Il la copie dans sa mémoire mais pour que nous puissions la récupérer, il faut encore lui dire où il doit nous la montrer. Nous voulons qu’il nous la montre dans la colonne B de notre feuille et c’est grâce aux lignes 11 à 13 que nous allons y parvenir.

Mais comme il est 23h30 passé et que vous avez encore beaucoup de leçons à apprendre, nous nous retrouverons un autre jour pour la suite de ce cours

Professeur C. Ducoton.

24/03/2020

Préface ou introduction à l’article de fond de D. Lepou

Comme annoncé précédemment, notre analyste politique pages gauches prépare en ce moment un article de fond. En attendant qu’il le finisse et le soumette au comité de relecture des articles de fond, il nous a ce matin fait parvenir des interviews que nous pensons pouvoir publier comme forme d’introduction à son analyse à venir. D. Lepou étant également microtrottoiriste, activité qui occupe d’ordinaire le gros de son temps, il a fait une sortie lors des premiers jours de confinement pour aller poser quelques questions aux rares passants. Pas de micro tendus cette fois-ci, tous nos microtrottoiristes ont reçu l’ordre de garder la distance dès les premières consignes de distanciation sociale, mais D. Lepou connaît suffisamment de monde dans son quartier pour avoir des facilités de contact, même à distance. Comme D. Lepou est du genre peu avare de mots, nous ne publions pas tous les interviews d’un coup.

« 
Vendredi 20 mars 2020, depuis trois jours la ville vie au rythme du confinement. Moi-même je sors pour la première fois, mon attestation dans la poche, même si ma carte de presse devrait suffire. Au Coincoin seuls quelques employés passent encore leurs journées dans nos locaux, on se rend compte que beaucoup de choses ne nécessitent pas la présence de tous au même endroit, c’est un peu ennuyeux d’ailleurs, ceux qui nous possèdent pourraient en tirer des leçons pour une de ces restructurations brutales dont ils ont l’habitude. Dans la rue je retrouve mon métier d’origine, mon métier préféré, microtrottoiriste. Enfin, c’est ce que j’imagine, les choses sont un peu différentes quand on n’a pas de micro, juste un dictaphone, et que le trottoir est désert. J’ignore quoi faire, attendre sur un banc et interpeller le premier passant à distance ? Pourquoi pas ? D’ailleurs il y a des bancs près de chez moi, quais de Saône. J’en choisis un près de la poste, il me permet de voir sortir d’éventuels clients du magasin bio un peu plus au sud. Je n’ai pas longtemps à attendre, moins de trois minutes plus tard une dame en sort, deux gros sacs en mains. Elle a le bon goût de remonter vers moi, je l’observe, une femme d’une quarantaine d’années, plutôt avenante. Elle m’aperçoit aussi et prend immédiatement le parti de serrer à droite bien qu’elle soit encore à bonne distance du banc sur lequel je suis et que le trottoir soit très large. Il va falloir s’y faire, c’est difficile, se fuir comme des pestiférés. Ou bien rester chez soi. Quand la femme arrive à ma hauteur, frottant pratiquement le mur de son cabas et m’observant en oblique d’un œil réprobateur, je sors ma carte de presse et lui dit le plus naturellement possible :
- Excusez-moi madame ? Damien Lepou, journaliste au Coincoin du coin. Je n’ai pas l’air, là, mais je suis au travail. Est-ce que je pourrais vous poser quelques questions ?
La femme s’arrête.
- A quel sujet ?
- Eh bien, à propos de cette situation. Je vois que vous avez fait des courses.
- Oui. Malheureusement les produits frais ne le sont plus et comme il n’y aura sûrement plus de marché sur le quai…
- Ah bon ? Il est supprimé ?
- Je crois bien qu’il va l’être d’après une amie. J’aurais dû en profiter.
- D’ordinaire vous n’allez pas dans ce magasin ?
- Si si. Mais les produits frais c’est plutôt au marché ou dans d’autres magasins bio. Celui-là n’est pas agencé pour cela.
- Oui. Moi aussi ça risque de me manquer un peu.
- Vous habitez dans le quartier ?
- Oui. Juste là ! Vous avez trouvé tout ce que vous vouliez sinon ? Pas de rayon dévalisé ?
- Je n’ai pas trouvé d’œufs. J’ai vu pas mal de sortes de farines manquantes mais pour le reste, le magasin a l’air normal. Il y avait même du riz en vrac.
- Il reste du papier toilette ?
- Figurez-vous que par curiosité j’ai regardé. Effectivement c’était manquant. Mais bon, je pense que les français ont de quoi tenir un siège.
- Vous aussi ?
- Oui.
- En somme la situation est presque ordinaire.
- Ben non ! Là le magasin est vide de clients, il n’y a que le manager et une employée. Mais si par hasard je tombe à un moment où il y a déjà des gens, je ne vois pas trop comment ce genre de magasin peut prémunir ses employés de toute contagion. D’abord ils n’ont pas de masques.
- On n’arrête pas d’entendre dire que c’est inutile si on n’est pas malade !
- Et vous croyez à ces conneries ?
- Pas plus que ça mais…
- Soit cela participe à la barrière qu’on essaye d’établir, soit non ! On ne pas tout dire et son contraire.
- Oui mais on peut concevoir que cela soit une meilleure barrière pour empêcher le virus d’être projeté dans l’air quand on est malade.
- Ça je veux bien l’entendre mais dans ce cas-là, on n’en donne même pas au personnel soignant, seulement aux gens qui entrent à l’hôpital.
- C’est aussi une question de proximité j’imagine. Il est plus facile pour un épicier que pour un infirmier de garder la distance.
- Sûrement mais ce n’est pas plus facile pour un épicier que pour un pharmacien. Enfin, ça dépend plus des locaux que du métier exercé je pense. Or les pharmaciens ont des masques.
- La dernière fois que j’y suis allé, ils n’en avaient pas.
- Cette semaine ils en avaient. Mais je n’en ai pas vu dans les épiceries. Et à la pharmacie, où on ne peut pas acheter de masques, il était écrit que le personnel portait des masques pour assurer la continuité du service médical. Je ne vois pas en quoi les épiciers ne pourraient pas dire qu’ils portent des masques pour assurer la continuité de l’approvisionnement alimentaire. A la longue cela pourrait paraître aussi essentiel. Non je vais vous dire ! Tout ce blabla ça sert à masquer l’incurie du gouvernement. Si on avait des masques pour tous ceux qui travaillent avec des risques de transmission du virus et tout ceux qui sortent faire des courses, le gouvernement décréterait l’interdiction de sortir sans masque.
- Je ne sais pas, j’ai déjà entendu dire que le covid-19 passait assez fréquemment à travers les masques, même les FFP2.
- Oui ben deux masques valent mieux qu’un et mieux que zéro. Vous savez que Roseline Bachelot vient d’être rehaussée à la lumière des événements actuels ?
- Comment cela ?
- Vous ne regardez pas la TV au Coincoin du coin ?
- Si mais pas toutes les chaînes en même temps.
- Tout le monde à raillé Bachelot à cause des vaccins H1N1, et moi la première d’ailleurs. Mais elle a aussi dû se justifier pour avoir stocké 750 millions de masques ! Elle, elle a dit que ce n’était pas au moment où surviendrait la prochaine épidémie qu’il faudrait chercher à avoir des masques. Et la situation d’aujourd’hui lui donne raison.
- Mais ils sont où ces 750 millions de masques du coup ?
- Il paraît que ça se périme !
- Donc il faudrait en refaire régulièrement des millions ?
- Oui.
- C’est pas très écolo.
- Certes mais peut-être que les gens vont finir par comprendre qu’au lieu de s’acheter cinq tee-shirts pas an, il pourraient se contenter de deux et on gardera des ressources textiles pour ce qui peut nous sauver la vie.
- Pas faux. Mais du coup. Comment vous voyez les semaines à venir ?
- Pénibles ! J’ai deux gosses à la maison, pour l’instant ça va. D’ordinaire c’est pas les plus enthousiastes à l’idée d’aller dehors donc cette semaine les a pas trop changés de certaines vacances. Mais si comme tout le monde le pense et comme Macron refuse de le dire à voix haute, on en a jusqu’à mai ou juin, je pense que ça va devenir très très très pénible.
- Vous n’essayez pas de les emmener faire du sport ? Tant que c’est autorisé.
- J’essaye de respecter les consignes. C’est pour ça que je suis aussi chargée, pour éviter de sortir tous les jours.
- Et vous croyez que ça va servir à quelque chose ?
- D’être confinés ?
- Oui.
- Aucune idée. Tout est totalement flou ! Personne ne sait combien de gens sont déjà porteurs du virus puisqu’on ne fait pas assez de tests ! S’il s’est déjà répandu largement et que beaucoup de gens ne développent pas de symptômes, alors il est dans plein de logements, confinés ou pas, tous les gens de ces logements finiront par l’avoir.
- Cela évitera au moins qu’il arrive dans le logement d’à-côté.
- Rien n’est moins sûr puisqu’un type vient peut-être de me le refiler.
- Non mais là vous ne craignez rien ! On est bien au-delà de la distance de sécurité. On pourrait presque rouler à 90 !
- Ah ah ! Je parlais du type de Naturalia ! Lui et moi on aurait très bien pu ne pas se parler mais il a fallu qu’il me demande mon compte client et si je voulais du pain.
- Oui je le connais, c’est un Gimmick chez lui. Il aurait aussi pu vous demander si vous vouliez du riz pas cuit.
- Pourquoi ?
- Un autre Gimmick mais rien à voir avec ce magasin.
- Toujours est-il qu’on vous demande de garder un mètre de distance mais personnellement, de ce que j’ai entendu sur ce virus, je préfère avoir quelqu’un bouche fermée à 50 cm qu’un type qui me parle à 1m50. Si ça passe autant par les postillons !
- Oui enfin… par la respiration en général j’imagine. Sans doute aussi par le nez.
- C’est pas ce que j’ai compris. De toute façon selon moi, si le virus est déjà bien installé, plein de gens dans les magasins l’ont sûrement déjà attrapé. C’est pour ça que je ne comprends pas vraiment pourquoi on ferme les marchés ouverts.
- Parce que les gens sont difficilement canalisables sur les marchés ouverts.
- Il suffit de les canaliser ! Regardez celui de ce quai ! Il est presque deux fois plus long le week-end que la semaine ! Il suffit de prendre l’espace dévolu au marché du week-end et ne faire venir que les marchands qui sont là tous les jours ! Vous changer les emplacements ! Mettez tous les maraîchers au même endroit, les bouchers, poissonniers à un autre… vous balisez, espacez bien chaque stand, faites des files d’attente dans la rue. Et au lieu d’avoir deux rangs face à face ce quai laisse largement la possibilité de les mettre dos à dos. Mais comme on ne veut pas se casser la tête, y a des producteurs qui sont carrément sur la touche alors que le risque n’est pas pire que dans un supermarché ! Vous trouvez ça normal ?
- J’attends déjà de voir si demain le marché est vraiment supprimé.
- J’en suis à peu près certaine. Et sinon ce sera l’un des derniers avant longtemps.
- Nous verrons bien.
- On nous laisse pas le choix de toute façon.

J’ai peu après laissé cette dame vaquer à ses occupations, avant de prendre congé elle m’a dit son prénom mais n’a pas souhaité que je le révèle dans le journal au cas où je relaterais notre discussion.
J’ai décidé de marcher un peu en direction du sud. Passant devant le magasin bio j’ai constaté qu’il était effectivement désert, dans le primeur un peu plus loin j’ai aperçu une cliente. Décidément les affaires ne vont pas fort même pour les commerces jugés essentiels. J’ai du mal à comprendre comment c’est possible. Les gens qui font d’ordinaire leurs courses dans ces petits magasins de centre-ville ont-ils fait tant de réserves que ça en amont ? Pas dans ces mêmes commerces en tout cas puisque nous n’avons pas entendu parler de ruée et de files d’attente comme dans les hypermarchés. J’essaye d’évaluer le nombre de gens qui sont partis se mettre au vert. Ce bataillon-là forme un manque à gagner certain pour les commerces du centre-ville mais si celui-ci semble devenu vraiment paisible, le nombre de véhicules stationnés laisse supposer qu’il reste tout de même du monde. Oui vraiment, l’affluence ridicule dans les commerces d’alimentation m’étonne, nous verront comment la situation évolue. Passant devant le bâtiment des hospices civils je suis interpelé par un joggeur :
- Mr Lepou ! Hé ! Mr Lepou !
Je me tourne vers lui. C’est un homme que j’ai un jour interviewé sur un trottoir et que j’ai depuis recroisé quelques fois, notamment sur le marché. Un bavard ayant le sens du contact mais qui cette fois semble décidé à rester de l’autre côté de la rangée de voitures qui nous sépare.
- Vous voyez ! J’en profite pour courir sur la route ! C’est pas tous les jours !
- Méfiez-vous quand même ! J’ai vu débouler tout à l’heure un type en Porsche bien décidé lui aussi à faire ce qu’il peut difficilement faire en temps ordinaire, du 150 en ville !
- Eh ben dans ce cas-là, la mort sera plus rapide qu’avec le virus.
- Il vous fait peur ?
- Pas plus que ça ! Ce qui me fait peur c’est de devenir un assassin si la situation perdure !
- A ce point-là ?
- Ma femme et moi d’ordinaire on s’engueule toujours. Quand j’étais jeune je faisais jamais de sport moi, je suivais les conseils de Winston Churchill pour bien vieillir. Mais finalement le sport ça permet à la fois de sortir de chez soi et de se calmer les nerfs.
- Y a le divorce qui permet aussi la même chose.
- Oui c’est vrai. Mais financièrement c’est compliqué. Donc je cours.
- Y a beaucoup de gens qui courent en ce moment.
- Difficile de leur en vouloir. Si j’avais des enfants en bas âge je les emmènerais courir moi aussi. Cette situation est tellement… bizarre.
- Je ne vous cache pas qu’elle me met extrêmement mal à l’aise.
- De ne plus pouvoir aller et venir comme vous l’entendez ?
- Parfaitement. Le Coincoin du coin est très libéral à ce sujet, on l’a toujours clamé haut et fort.
- Cas de force majeure !
- Je n’en suis pas si sûr. Si on s’arrête ainsi pour ce type de virus, le jour où il y aura la peste, qu’est-ce qu’on va faire ?
- Ben ça je l’ignore mais je ne sais pas ce qu’on pourrait faire d’autre ? Laisser mourir les gens ?
- Je vais vous choquer en disant qu’il fallait peut-être prendre ce risque-là ! Mais au final je ne suis pas du tout sûr que cela aurait conduit à plus de morts. Certes ils auraient été plus concentrés dans le temps.
- Pas très politiquement correct.
- Je vais écrire un article à ce sujet.
- Ah bon ? Il va paraître quel jour ?
- Je l’ignore encore.
- Vous savez, je ne suis pas abonné… Vous avez vu leur drap ?
Sûr la façade des hospices civils un grand drap portant l’inscription : « Merci »
- Merci de quoi ? C’est pas comme si on avait le choix !
- Je pense qu’ils veulent nous dire merci de bien rester confinés. Donc là on n’est pas censés le prendre pour un compliment.
- Oui enfin bon, si je fais pas mon footing, je le vois pas ce drap ! Et vu qu’on est sur un quai, y aurait pas grand monde pour le voir.
- Alors faut peut-être le lire de manière sarcastique : « Que faites-vous là à lire ce message au lieu de rester chez vous ? » Ou bien c’est destiné aux héros en blouse blanche qui passent par-là !
- Hum… Tout cela me laisse perplexe. En tout cas si je choppe le coronavirus, je serai presque sûr de ne pas l’avoir attrapé durant ce footing. Bon allez ! Je vous laisse Mr. Lepou. J’essayerai de chopper cet article !
- OK ! A bientôt !

Je décidai ensuite d’aller sur la place Bellecour, cela valait le coup d’œil. Je ne pus m’empêcher d’aller en son centre faire une petite vidéo avec mon portable. Inutile de rester là très longtemps, cela paraissant encore plus bizarre d’aller à la rencontre d’un éventuel passant dans un espace aussi grand. Je remontai vers les Cordeliers en prenant la rue Gasparin, traversai en diagonale la place des Jacobins, déserte. Arrivé dans la rue de Brest je fus de nouveau hélé :
- Bonjour Mr. Lepou ! Les trottoirs sont animés à votre goût ?
Je ne remis pas l’homme en question, vraisemblablement lui aussi rencontré lors d’un interview.
- A vrai dire le passant se fait un peu rare pour un journaliste.
- Et ça ne va pas s’arranger ! J’entre à mon tour en confinement ! Franchement, je m’y attendais pas ! Normalement je suis dans un secteur qui tourne encore.
Je n’osai pas lui demander de me rappeler lequel.
- Mais comme on n’a plus de clients.
- Il est vrai que c’est étonnamment calme.
- Normal. Ils ont tous déguerpis comme des lâches !
- Tous peut-être pas. C’est aussi sûrement parce que les gens respectent les consignes.
- Mais bien sûr ! Mardi matin j’ai un collègue, un motard, qui est arrivé furax parce qu’il s’attendait à avoir l’autoroute pour lui tout seul et s’est trouvé pris dans un flux de bagnoles inattendu. M’est d’avis qu’ils partaient pas tous au boulot.
- Ils allaient peut-être dans les hypermarchés !
- Ouep ! Moi je peux vous assurer que mon immeuble est quasiment vide ! Et il y a 28 logements en temps ordinaire ! Pourquoi à votre avis le gouvernement y est allé de manière aussi graduelle ? Pour permettre à son électorat de vivre le confinement de manière à peu près tranquille.
- Hum… Vous savez, ce gouvernement, je lui en mets assez dans les dents en temps ordinaire pour ne pas concéder que parfois il fait ce que n’importe quel autre gouvernement pris de court ferait.
- Sauf un gouvernement qui ne se laisserait pas prendre de court.
- Fatalement. Mais en l’occurrence je ne vois pas trop quelle différence il y a entre les électeurs des partis de gouvernement et les autres si le confinement s’impose à tous.
- Il ne s’impose déjà pas à tous mais à des secteurs d’activité, et en outre au sein de ces secteurs il y a ceux qui télétravaillent et les autres. Vous m’enlèverez pas de la tête que les métiers en télétravail actuellement sont majoritairement le fait des électeurs allant du centre gauche aux républicains compris. Tout comme la probabilité d’avoir une résidence secondaire est supérieure pour chez ces électeurs-là !
- C’est possible mais quand on s’y penche de près, à l’aide de chiffres, on met souvent de l’eau dans son vin.
- Un bon sujet de bouquin pour Thomas Piketty !
- Quoiqu’il en soit vous devriez voir les choses du bon côté. Ce n’est peut-être pas en pensant à ses électeurs que Macron a laissé quelques heures entre son annonce et le début du confinement. Il savait peut-être que des gens fuiraient la ville mais qu’en un sens, cela permettrait de le rendre plus vivable pour tous et donc de s’assurer qu’il serait mieux suivi et qu’il pourrait durer le temps nécessaire sans trop de casse. Vous dites que votre immeuble est presque vide. Le mien aussi me paraît très calme mais j’en suis tout à fait satisfait. C’est tout de même beaucoup mieux que d’avoir la famille d’à-côté qui va monter en tension au fil des semaines. On est dans de vieux immeubles qui n’ont pas tous une insonorisation en rapport au prix qu’on paye au mètre carré.
- Je suis d’accord mais d’un point de vue épidémiologique c’est totalement irresponsable ! On fout la France entière en quarantaine alors qu’on arrive encore très bien à cibler les foyers de contagion. On dit que la France à 9 jours de retard sur l’Italie mais ce n’est pas le cas pour la région Grand-Est tandis que d’autres régions de France auront peut-être 15 jours de retard. Mais on fout tout le pays en confinement en même temps et on laisse à des personnes potentiellement atteintes le droit de parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour échapper partiellement à une mesure qui sinon pourrait les ramener aux conditions de vie ordinaires du prolétariat des banlieues ! Vous voulez que je vous dise ce qu’il fallait faire ?
- Et comment ! Je suis sorti expressément pour avoir des avis de citoyens !
- Il fallait bien en amont bloquer le pays ! Ne plus permettre aux gens d’aller d’une région à l’autre et circonscrire les foyers d’infection tout en laissant les régions non-touchées en activité.
- C’est impossible ! On est un pays fait de régions mais nos régions dépendent trop les unes des autres ?
- On dépend sûrement autant de l’Allemagne que nos régions dépendent les unes des autres. Mais cela ne choquerait personne qu’on ferme temporairement la frontière ! Je ne parle pas du trafic de marchandises !
- Et comment vous faites pour transporter les marchandises ?
- C’est là qu’on verrait si notre monde est devenu si efficient en logistique ! Pas besoin de se remuer trop les méninges ! On coordonne toutes les entreprises de transport en les mettant sous tutelle du ministère ! Et on ne fait rouler que des semi-remorque entre les régions ! Le chauffeur en provenance d’une région dépose sa remorque sur une ère dédiée et s’en retourne d’où il est venu avec une autre remorque.
- Cela me paraît plus facile à dire qu’à faire et en outre ce serait tout de même un peu compliqué de dire aux gens partis de chez eux, parfois loin de leurs enfants : vous ne pouvez plus rentrer chez vous !
- Moi j’ai un peu de mal à comprendre que par humanité envers quelques milliers de personnes on prenne le parti d’en bloquer des millions ! Au pire vous les mettez en quarantaine et ensuite ils rentrent chez eux !
- Je vais vous dire. Moi aussi je suis parfaitement opposé au confinement général et je pense qu’il arrive de toute façon trop tard pour n’être autre que chose qu’un pansement sur une jambe de bois. Mais l’idée de cloisonner le pays au fur et à mesure que progresse le virus, je pense que ça aurait été une usine à gaz pas très efficace au final.
- Moi je crois que si ! Et alors fallait faire quoi à votre avis ?
- Je défends depuis le début la stratégie encore à l’œuvre en Suède ! Si ça se trouve dans 15 jours ils auront changé d’avis mais pour l’heure je n’en démords pas ! Je ne dis pas que cette stratégie est moins dangereuse à court terme, simplement qu’elle le sera sur le long terme. Je n’arrête pas de le dire à qui veut l’entendre ! La casse sociale va être terrible !
- Pour ça on est d’accord ! Mais ce sera pas perdu pour tout le monde !
- Mais oui ! C’est bien ça le problème ! Ceux qui ont les moyens de perdre beaucoup parce qu’ils ont déjà trop ne feront jamais l’effort à hauteur de la contribution qu’ils devraient faire.
- Ah ah ! Rendez-vous compte que même à mon échelle l’inégalité devant le confinement a déjà éclaté au grand jour. Vous savez que je dirige une petite équipe...
-…
- Tous au smic ! Tous partis en confinement dès le premier jour où le chiffre d’affaire a chuté ! Moi on m’a laissé trois jours de plus parce que nos fournisseurs ont expédié de la came à gogo, des livraisons prévues pour mars mais qu’on ne vendra pas. Seulement elles sont livrées, donc on va devoir les payer. Du coup moi je pourrais très bien trouver de quoi m’occuper dans les 15 jours à venir si on me laissait le choix, et sans traîner des pieds ! Mais comme l’état s’engage à ce qu’on reçoive 70 % de notre salaire brut, pourquoi payer des salariés que l’état paye ? Ma boite pourrait payer ! Elle survivra à cette crise puisque les concurrents directs sont pas mieux lotis ! Où alors tout disparaît ! Nous on appartient à une énorme fonds de pension ! Il survivra à cette crise malgré la baisse des cours.
- C’est à craindre.
- Eh ben voilà ! Tous les smicards au chômage direct ! Comme j’étais totalement submergé ces trois derniers jours les mecs des bureaux sont descendus m’aider ! Pourquoi c’est pas eux qui sont partis au chômage en premier alors que mes collègues smicards sont bien meilleurs qu’eux pour le travail à faire ? Parce que la collusion et l’entre-soi sont totalement généralisés même au sein de structures qui vous matraquent le cerveau de l’idée qu’on est tous dans le même bateau et qu’on doit faire preuve d’esprit d’équipe ! Mon cul sur la commode !
- Vous avez l’air très remonté !
- Un peu que je suis remonté ! S’ils croient que je vais retourner frais, guilleret et motivé au taf alors que je viens de laisser un bordel monstre et que dans 6 semaines je n’aurai plus aucun souvenir de la priorité des problèmes à traiter, ils se fourrent le doigt dans le cul jusqu’au coude ! Ah non c’est la démotivation totale !
- Reposez-vous quand même parce que vous allez sans doute devoir faire une croix sur une partie de vos congés !
- Vous croyez ?
- Je l’écris partout depuis trois jours !
- Ah les bâtards ! Va falloir que j’évite la télé quand sonnera l’heure de la reprise et que Macron va faire un appel au sens des responsabilités, au sacrifice pour la nation, au besoin de venir en aide au Medef, sinon je crois que cette fois la bière va vraiment voler à travers la pièce !
- Ce serait dommage. Sauf si vous êtes disposé à vous passer de télé.
- Non j’y arrive pas ça ! C’est con. Je serais sûrement plus calme.

2 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles 22 et 23 mars 2020

22/03/2020

Urgence sanitaire. Le Coincoin du coin répond à vos interrogations.

Dans le courrier d’électeur de ce matin nous avons reçu un message de Mr. C. Tadir qui nous demandait si le coronavirus pouvait se transmettre par le biais d’une vieille éponge humide qui pue ou s’il faut se laver les mains après avoir essuyé la table. Le Coincoin du coin ne sait pas combien de temps le virus peut rester actif sur une vieille éponge humide qui pue mais est tout à fait convaincu qu’une vieille éponge qui pue à quelque potentiel pour vous refiler une maladie plus ou moins bénigne, à commencer par des ennuis gastriques qui pourraient éventuellement vous obliger à demander assistance à des services médicalisés. La France doit réserver ses moyens médicaux à la lutte contre le coronavirus donc il est souhaitable par ailleurs que vous restiez en bonne santé. Donc oui, lavez-vous les mains après avoir touché une éponge qui pue. Ou bien pensez à désinfecter régulièrement votre éponge pour qu’elle arrête de puer. Pour cela vous pouvez utiliser de la javel, ce qui est très efficace même si son utilisation généralisée tue notre écosystème. Sinon vous pouvez prendre votre éponge, la mettre dans un petit récipient, la saupoudrer d’un peu de percarbonate de soude. Rajoutez ensuite de l’eau bouillante jusqu’à ce que l’éponge soit immergée, laissez agir, rincez-la en veillant à utiliser des gants tout de même. Voilà !

22/03/2020

« Vous préférez augmenter vos dividendes de 20 % ou sauver des enfants de la famine ? »
Un billet d’humeur du rédacteur en chef du Coincoin du coin.

Hier, après avoir dirigé de chez moi et en accord avec moi-même le comité de relecture des articles de fond du Coincoin, après avoir décidé de ne pas laisser paraître une bonne dizaine d’entre eux parce que les procès subséquents s’annonçaient périlleux pour nos finances, comme j’étais fiévreux je me suis mis devant une chaîne d’info en continue. Au Coincoin nous avons longtemps boycotté BFM-TV ou LCI, on tolérait I-TV jusqu'à ce qu’elle devienne pire que BFM-TV. Dans nos locaux nous sommes désormais branchés sur France 24 car nous devons bien suivre l’actualité. Mais étant chez moi, remontant une à une les chaînes après avoir regardé un trépidant match de pétanque entre deux bourgades françaises sur l’Equipe, je suis tombé sur LCI et, j’ignore pourquoi, j’ai senti que l’émission en cours avait des invités de qualité. Il y avait là, Rafik Masmoudi, médecin urgentiste, ainsi que Léonard Corti, interne et secrétaire général de l’ISNI (interviewé à distance). Il y avait également un politologue renommé mais que je ne cite pas car sa présence n’avait pas d’utilité particulière, puis, en dehors de la présence de la présentatrice, deux acolytes posées en arrière-champ dont la mission était de transmettre les tendances des réseaux sociaux ou je ne sais quoi. Et il y avait un dernier larron qui intervenait parfois pour ne rien dire. Je ne connaissais pas cette tête mais sa voix me disait quelque chose. Je dois avoir l’honnêteté de dire que c’est sur LCI que j’ai vu la meilleure émission consacrée au coronavirus, sans doute par les interventions de messieurs Masmoudi et Corti, puis un peu plus tard celle de Bruno Lina, chercheur et professeur de virologie à Lyon 1. Leur message était clair et malgré qu’il ne résonne pas à 100 % avec la position que nous défendons au Coincoin du coin, il était au moins totalement cohérent, très informatif et didactique. Au Coincoin du coin, nous essayons d’analyser la situation d’un abord politique, en tenant compte des gouvernances passées et de ce que nous croyons voir venir comme catastrophe une fois finie la crise sanitaire proprement dite. En ce qui concerne cette crise sanitaire proprement dite, maintenant que la nation a décidé le confinement, nous n’aurons de cesse de vous rappeler qu’il faut faire ce que ces gens-là vous disent ! Ils ne sont en aucun cas les suppôts de ce gouvernement catastrophique, donc suivre leurs recommandations pour la santé de tous n’est pas faire allégeance au pouvoir en place.

La crise sanitaire n’est donc pas vraiment le propos de ce billet d’humeur. Je veux plutôt en revenir à la présence de ce larron. La présentatrice était bien, mais de temps à autre elle donnait la parole à ce type qui n’avait pas à proprement parler les attributs du premier de la classe mais à tout le moins ceux du type qui s’est toujours mis au premier rang en buvant benoîtement les paroles des enseignant-e-s. Je n’aime pas utiliser le terme de bien-pensance. Outre le fait que ce mot n'existe pas, comme les mots « démagogie », ou « réactionnaire », « populiste », il est très facile à utiliser pour disqualifier un contradicteur d’un revers de la main. Mais puisque je suis allongé dans mon lit avec un bol de thym sur la table de chevet, tout en essayant tant bien que mal de participer chaque jour à faire en sorte que ce canard parvienne à ses plus de deux millions de canardés, je vais m’autoriser à dire les choses de manière plus personnelle qu’à l’accoutumée. Donc oui, si la bien-pensance devait s’incarner dans un visage, ce serait dans celui de ce quadra souriant, plutôt avenant mais d’une beauté fade, un type qu’on imagine volontiers sans caractère. Un type sans doute charmant au demeurant, pas le genre, s’il en est un, à taper sur sa femme, plutôt du genre à respecter la vie humaine, truffé de bons sentiments. Et nous aussi au Coincoin du coin nous pensons avoir de bons sentiments, c’est mieux que de mauvais non ? Mais vous ne verrez pas d’articles dans notre canard qui vous la joue dégoulinante. Nous avons mis l’humain au cœur de nos préoccupations et nous n’avons eu de cesse de mettre en garde contre les conséquences de la déshumanisation qui s’opère à grande échelle. Alors non, nous n’allons jamais dire à un jeune « Tu préfères que papy meurt ou rester enfermer 6 semaines ? » Là n’est pas la question ! Car à ce compte-là, s’il ne s’agissait que d’arithmétique, nous irions faire un de ces micro-trottoirs qui ont fait notre renommée et nous nous posterions à la sortie de toutes les assemblées d’actionnaires en posant la question suivante : « Vous préférez augmenter vos dividendes de 20 % ou sauver des enfants de la famine ? (ou plus directement des emplois) » On ne le fait pas ! Et donc on ne pose pas cette question à nos enfants tandis que cet individu-là semble tout à fait disposé à le faire. Peu importe au fond, il n’a pas mobilisé la parole et la qualité des autres intervenants à suffit à me faire dire que c’était une émission utile pour ceux qui l’ont regardée. Cependant durant un long moment je me suis dit que ce type appartenait à LCI, qu’il était un genre d’assistant de la présentatrice, un type tout le temps-là, faisant office de chroniqueur. Durant un long moment je n’ai pas prêté attention au nom que la présentatrice disait quand elle lui donnait la parole, ni vu si son nom était inscrit sur l’écran car je regardais moins cette émission que je ne l’écoutais. Mais un peu plus tard deux sons, qui parfois suffisent à faire un nom et un prénom, ont percuté mon oreille : « Yaël Goosz » Mais bon sang ! Mais c’est bien sûr ! Yaël Goosz, chef du service politique à France Inter. Encore plus nul ici que dans ses pénates ! Et dire qu’auparavant, avant qu’elle ne soit envahie d’âmes spongieuses trempées dans les gamelles de l’ordo-libéralisme, cette radio était la radio de référence du Coincoin du coin ! Sérieusement, il est gentil mais il est gentil !

Ceci explique cela ! Yaël Goosz ! Hum...

C. Jasseronde.

22/03/2020

Courrier d’électeur du Coincoin du coin.

Ce soir nous vous transmettons le témoignage de Mr. Franck Cilien, confiné avec son chat Copeau dans son petit appartement parisien. Ce témoignage nous confirme que si le confinement dure longtemps, la situation sanitaire en marge de la crise du covid pourrait devenir une question assez inquiétante comme nous le prédisons depuis le début.

Tous mes voisins sont partis
Les riches ont déménagé
Mes vacances c’est toujours Paris
Mes trajets c’est m’arrêter
Mes détours c’est m’enfermer

Si, Macron, si
Si, Macron, si
Macron, si tu voyais ma vie
Du beurre et du riz
Si, Macron, si
J’en ai stocké pour tout Paris
Et des peurs aussi

Et le temps s’empile sur un frein
Et moi je suis à la fenêtre
J’ai mis tous mes habits de demain
Cette odeur passera peut-être
Si le chat cache mes chaussettes

Si, Macron, si
Si, Macron, si
Macron, si tu voyais ma vie
Du beurre et du riz
Si, Macron, si
J’en ai stocké pour tout Paris
Et des peurs aussi

Mon cul est confortable, bien au chaud
Et je laisse passer les vents
Des replis me gênent, je me mets sur le dos
Je sens fort apparemment
Comme un Mc Do pris sous la dent.

Si, Macron, si
Si, Macron, si
Macron, si tu voyais ma vie
Du beurre et du riz
Si, Macron, si
J’en ai stocké pour tout Paris
Et des peurs aussi

22/03/2020

Le Coincoincoincoursenligne.

Le Coincoin du coin entend participer lui aussi à l’éducation des petits français en proposant quelques cours d’informatique en ligne.

Le cours que nous initions est destiné à des enfants de niveau CM1 et CM2. Il requiert cependant de savoir se servir d’un tableur mais comme tous les enfants nés après 2010 sont, paraît-il, nés avec un ordinateur dans les mains, le cas contraire doit être assez rare.

Bon, on commence les enfants !
Supposons que dans un tableur Excel… nous choisissons Excel car ce cours est un cours sur la programmation en VBA, un autre cours pour les enfants adeptes du logiciel libre sera donné plus tard en oooBasic. Donc dans un tableur vous constatez que la colonne A est remplie sur plusieurs milliers de lignes de données ressemblant à cela :
VacheBleue
VacheJaune-ChevalRouge-VacheBleue
ChienNoir-ChienBlanc-ChatRouge
ChevalRouge
ChevalVert-ChienVert-CrocodileNoir-RequinBlanc
MoutonNoir-ChevalRouge-ChienNoir
Etc.

Vous avez compris le concept ? Sur plusieurs milliers de lignes, disons 20000, vous avez des animaux colorés. Un grand paquet d’animaux et un peu moins de couleurs parce que la personne qui a rempli ces 20000 lignes ainsi doit sûrement être capable d’imaginer plus d’animaux que de couleurs même si les animaux auront sûrement disparu de la surface de la terre avant les couleurs. Votre instituteur (c’est d’ailleurs sûrement lui qui a rempli toutes ses lignes, ce à seule fin de vous emmerder) pour vous emmerder, aimerait que vous soyez en mesure de lui dire pour chaque animal associé à chaque couleur dans cette colonne A, combien de fois est présente cette association. Vous pensez bien que cela va être un peu long à compter mais vous avez d’ordinaire tout le week-end pour le faire. A supposer que votre instituteur ait pu imaginer 1000 animaux et 30 couleurs, cela fait 3000 associations. Donc à chaque fois que vous rencontrez une nouvelle association, il faut au préalable vous assurer que c’est bien une nouvelle association et que vous ne l’avez pas déjà rencontrée plus haut. Si vous avez une très bonne mémoire ça va. A défaut il vaudrait mieux enregistrer dans une nouvelle colonne, disons la B, toutes les associations que vous rencontrez. La première fois que vous rencontrez une association, vous descendez jusqu’à la première cellule vide de la colonne B et vous recopiez cette association, dans la colonne C vous renseignez le nombre 1. La seconde fois que vous rencontrez l’association vous retrouvez le cellule où vous l’avez renseignée et vous marquez en face dans la colonne C le nombre 2. Comme il y a 3000 associations et que vous n’avez sûrement pas mémorisé (puisque vous n’avez pas une bonne mémoire) en quelle ligne vous avez mis chaque association, au bout de quelques associations vous allez vous rendre compte que ces lignes sont difficiles à retrouver. Sauf bien sûr si vous faites un tri des colonnes B et C par ordre alphabétique à chaque fois que vous avez renseigné une nouvelle association dans la colonne B. Bon ça on peut supposer que les petits génies de l’informatique que sont les enfants de 10 ans savent faire ça. Avec une colonne triée par ordre alphabétique c’est plus facile de retrouver l’association. Oui mais tout de même ! Quand il faudra redescendre jusqu’à la ligne du ZèbreViolet qu’on a déjà rencontré une ou plusieurs fois, ce ne sera pas une partie de plaisir…

Bref ! Votre sadique d’instituteur vous a donné un exercice à faire en un week-end, en commençant maintenant vous pouvez envisager d’avoir fini l’exercice avant la fin du confinement. Ou bien vous suivez un cours de VBA, faites un petit programme qui va vous prendre une petite heure, et quand vous aurez lancé le programme, quelques petites secondes plus tard votre colonne B sera remplie de toutes les associations que contient la colonne A et la colonne C vous dira exactement combien il y a de chaque association en question. Vous trouvez ça fun ? Nous aussi !

Au travail les enfants !

Entrez dans la console VBA (Alt+F11)
Déroulez le menu Insertion et choisissez « Insérer un module »
Dans le module créé, créez une procédure qu’on peut appeler « associationvachescochons » en tapant Sub associationvachescochons
Appuyez sur Entrée, la procédure est créée.

La première chose que nous allons faire c’est compter le nombre de lignes que votre instituteur a rempli en colonne A. On suppose qu’il a commencé en ligne 1 et n’a pas laissé de ligne vide. Donc nous allons descendre dans la feuille jusqu’à rencontrer la première cellule vide en colonne A.

Nous déclarons la variable i qui va servir à compter les lignes pleines. Par tradition i est souvent associé au numéro de ligne et j au numéro de colonne d’une cellule. La variable i sera un nombre entier, nous la déclarons en nombre entier parce qu’un nombre entier utilise moins de mémoire de l’ordinateur qu’un nombre flottant. Mais au pire, avec les ordinateurs que vous avez en mains, plus puissants que ceux qui remplissaient des hangars entiers il y 50 ans, vous pouvez même oublier de déclarer i, l’ordinateur déduira sûrement de lui-même que c’est un entier et sinon il mettra juste quelques millisecondes de plus à chaque utilisation de i. Mais des petits génies dans votre genre doivent tout de même déclarer leurs variables dans tous leurs programmes. Donc pour déclarer i vous tapez :
Dim i as integer.

Cherchons la première cellule vide en colonne A
i = 1
Do until isempty(cells(i, 1))
i = i +1
Loop

Qu’est-ce qu’on vient de faire ? On est parti de la cellule de rang 1 et de colonne 1 puisque on a commencé avec i = 1. On a demandé ensuite à l’ordinateur de rajouter 1 à i tant qu’il n’avait pas rencontré une cellule vide.

Comment ça se passe concrètement ?
L’ordinateur vérifie la cellule de rang 1, colonne 1, qui est à l’adresse Cells(1, 1) en langage VBA (et bien d’autres langages). Sauf que là l’ordinateur voit qu’il doit vérifier cells(i, 1). On lui a dit de faire ça avec « Do until isempty(cells(i, 1) et on lui a dit juste avant que i valait 1. Il vérifie donc cells(1, 1). Il voit que cette cellule n’est pas vide et il continue le programme. A la ligne suivante il apprend qu’il doit rajouter 1 à i, il le fait. Donc maintenant i vaut 2. L’ordinateur continue le programme, il va à la ligne Loop. La ligne Loop signifie qu’il doit retourner au Do précédent. Il retourne à Do. Comme i vaut maintenant 2, il vérifie si Cells(2, 1) est vide, elle n’est pas vide puisqu’on sait que votre instituteur à rempli 20000 lignes de veaux, vaches, lapins, seul-e-s ou en troupeau et de diverses couleurs. Il passe à la ligne suivante et rajoute 1 à i, qui vaut désormais 3. Capito le concept ? L’ordinateur va répéter les passages de Do à Loop et de Loop à Do en rajoutant à chaque fois 1 à i, à chaque Do il regarde la cellule nommée cells(i, 1) en tenant compte de la dernière valeur de i. Quand il arrivera sur une cellule vide (isempty) il arrêtera de faire ça (il arrêtera Do donc n’ira pas à la ligne qui lui dit de rajouter 1 à i. Il continuera le programme à la ligne qui suit immédiatement la ligne Loop.

Voilà pour ce soir les enfants. Comme il est 23h30 passé et que vous devez encore réviser le cours sur les exponentielles que nous ne donnons pas ici mais que vous trouverez sur le site d’un journal plus intello que le nôtre, nous continuerons la leçon demain. Ne travaillez pas au-delà de 2h du matin car ce n’est pas conseillé à des enfants de 10 ans même si vous êtes moins fatigués du fait que vous n’avez pas à marcher jusqu’à l’école.

Professeur C. Ducoton.

23/03/2020

Coincoincoincoursenligne

Aujourd’hui nos petits canardés confinés ont l’honneur de recevoir un cours de notre brillant économiste pages droites détaché permanent à Davos, l’inénarrable Elie Couenne. La leçon s’adresse aux élèves de cours élémentaire.

Bonjour les enfants !

En ce septième jour de confinement nous allons traiter d’un sujet parfaitement en phase avec l’actualité. Certains d’entre vous ont leurs deux parents qui sont en ce moment à la maison. D’autres n’en ont qu’un, car le second est dans un secteur d’activité indispensable à la bonne marche de la nation. Certains ont leurs deux parents qui travailleront tout le long du confinement, pour eux les travaux pratiques, qui auront lieu dans quelques mois, seront sans doute un peu plus difficiles à mettre en œuvre. Il en va de même pour ceux qui ont un ou deux parents en télé-travail. Les mieux lotis sont ceux qui ont deux parents en chômage technique car, malgré ce qu’annonce le gouvernement qui n’a pas l’honnêteté chevillée au corps comme nous l’avons au Coincoin du coin, ils auront des travaux pratiques plus faciles à réaliser que les autres. Nous comptons donc sur ces derniers pour bien réexpliquer le cours à ceux qui n’auront pas la chance de voir les revenus de leurs parents très amputés cette année. En théorie votre présence est censée suffire pour garantir que cette période de confinement sera compensée à 100 %. Cela signifie, les enfants, que puisque vos parents ont des enfants de moins de 16 ans, ils recevront 100 % de leur salaire habituel malgré qu’ils soient en ce moment en train de se reposer. La vie est belle n’est-ce pas les enfants ? Trop belle pour être vraie !

Combien il y a t-il de parents avec des enfants de moins de 16 ans ? Vu de mon balcon en Suisse je n’en sais rien mais il y en a sûrement beaucoup. Beaucoup trop en fait. Ceux qui n’ont pas d’enfants de moins de 16 ans et sont en ce moment confinés, recevront eux, selon les dires du gouvernement, 86 % de leur salaire, pour autant que je sois en possession des dernières informations à ce sujet. Normalement, selon les règles de bonne gouvernance, nous ne devons compter que sur l’argent que nous gagnons pour acheter ce que nous achetons. Bien sûr, le président qui est libéral quand ça l’arrange, ainsi que tous les commissaires de l’Europe commissionnaires, qui sont libéraux quand ça les arrange, et qui sont en ce moment en train de découper leurs chapeaux en petits morceaux pour pouvoir les avaler sans s’écorcher la trachée artère, tous ces gens-là vont finir par laisser filer les déficits pour la simple et bonne raison que le covid-19 a le mauvais goût de n’épargner aucun pays, même ceux loués jusqu’ici pour leur bonne gouvernance. Si seule l’Italie avait été touchée par le coronavirus, si elle l’avait été à un niveau dramatique, la mettant en incapacité de payer tout ce dont elle aurait eu besoin pour faire face à la crise sanitaire et la baisse d’activité qui advient nécessairement quand papa et maman prennent des vacances au lieu de travailler ; eh bien dans ce cas l’Europe aurait pu prêter de l’argent à l’Italie pour acheter toutes les choses dont elle aurait eu besoin à « l’esterno » comme disent les italiens. Ensuite l’Italie aurait eu un peu de temps pour rembourser sa dette, cela aurait été une façon d’aplanir la courbe comme nous essayons en ce moment d’aplanir la courbe des infectés au covid-19. Bien sûr, durant quelques années les italiens aurait dû redoubler d’effort et travailler plus que les autres s’ils avaient voulu garder le même niveau de consommation qu’avant, ou à défaut ils auraient dû accepter de se serrer la ceinture en consommant moins pour épargner de quoi rembourser la dette de leur pays qu’ils ont l’air de beaucoup aimer si on en croit le nombre de fois où résonne en ce moment « Fratelli d’Italia ». Mais si les italiens avaient refusé par la suite de se serrer la ceinture, on aurait pu trouver quand même un arrangement. Par exemple la SNCF aurait pu racheter les chemins de fer italiens à un prix très intéressant car quand on a besoin d’argent on fait moins les difficiles. Ou l’Italie aurait pu vendre ses ports au chinois, ou le Duomo à Bill Gates, ou Venise tout entière au Qatar, plein de choses qui n’auraient pas remis en cause les fondements de l’économie libérale et qui ont montré toute leur efficacité en Grèce, un pays qui a refusé de se serrer la ceinture au moment où il fallait le faire. L’économie libérale a tous les mécanismes nécessaires pour retrouver rapidement un équilibre général même après des crises d’envergure, c’est pour cela que dans la suite de cette leçon vous apprendrez qu’il ne faut surtout pas dévier des fondamentaux au contraire de ce que s’apprêtent à faire l’Europe commissionnaire en général et monsieur Macron en particulier. Je m’opposerai de toutes mes forces à ce dénigrement que je vois venir de la politique économique de l’offre. La politique économique de l’offre, oui ! La politique économique de la demande, non !

Chers enfants, je suis malheureusement convaincu que la politique économique de la demande est en phase de supplanter celle de l’offre en raison de la panique qui gagne nos dirigeants ainsi que de trop nombreux investisseurs qui semblent soudainement oublier les règles du jeu auquel ils jouent depuis des lustres. Le covid-19 touche presque tous les pays du monde et a déjà gagné la plupart des pays occidentaux, il n’y a pas assez de pays qui ont beaucoup d’argent en réserve pour le prêter à tous ceux qui n’en ont pas. Ou plus précisément, de nombreux pays doivent déjà rembourser beaucoup d’argent car ils n’ont pas appris à se serrer la ceinture et à redoubler de travail quand pourtant tout était réuni pour que les gens puissent aller travailler et redoubler d’effort. Comme ils ont déjà du mal à rembourser leurs dettes, comment le pourraient-ils s’il s’endettent encore alors que leurs pays vont fonctionner au ralenti durant sûrement de longues semaines ? Je vais désormais vous prendre deux exemples qui ne sont pas une représentation exacte de la situation actuelle mais auraient pu l’être.

Les enfants vous savez que le covid-19 est parti de Chine. Un pays dont chaque habitant consomme en moyenne moins de choses qu’un français, et encore moins moins de choses qu’un américain, et encore moins moins moins de choses qu’un qatari de souche ; mais un pays qui fabrique ou assemble beaucoup beaucoup beaucoup d’objets sur son territoire. Certains ont émis l’idée qu’à elle seule la Chine pourrait produire l’intégralité des objets dont le monde a besoin tant l’économie mondialisée est devenue efficace. Je pense que les choses sont un peu plus complexes que ça mais le fait que cette idée effleure certains esprits montre à quel point la Chine est un élément central de notre mode de vie si bénéfique en terme de bonheur matériel.

Donc imaginons dans un premier cas que, au lieu d’être assez bien contenue dans le Province de Wuhan, l’épidémie se soit répandue dans toute la Chine de façon bien plus galopante et que le pays tout entier ait du pratiquer un confinement généralisé au point de mettre à l’arrêt toutes les usines qui n’étaient pas de première nécessité. Les enfants, si aucun de vos deux parents n’est en télétravail, vous n’avez sûrement pas un iphone de chez Apple. Mais sachez tout de même que Apple est une entreprise sans usine, elle fait tout fabriquer et assembler par des sous-traitants un peu partout dans le monde dont un énorme sous-traitant en Chine. Si la Chine décrète que fabriquer des iphone n’est pas une nécessité durant une crise sanitaire, forcément, il y a tout un long moment où aucun iphone n’est assemblé. De toute façon même si vous n’avez pas d’iphone, c’est peu ou proue la même chose pour la tablette à 20 euros que vous avez reçue à Noël dernier et dont l’écran est déjà cassé parce que vous l’avez laissée tomber par-terre mais que c’était pas grave vu que c’était qu’une tablette à 20 euros qui de toute façon n’aurait sûrement pas fonctionné au-delà de sa garantie de 2 ans. Retenez bien ce point-là pour la suite : la Chine aurait pu en arriver au point de devoir arrêter ses usines d’assemblage de téléphones ou de tablettes, ou de TV, ou d’ordinateurs, ou de baskets, ou de trottinettes, ou de masques, ou de DVD, ou de poupées, ou de ballons, ou de seaux, ou de pelles, ou de déguisements, ou de petites voitures, ou de drones… Ce que vous pouvez faire les enfants, au lieu que je m’emmerde à faire la liste entière, c’est, pour un cas pratique, faire le tour de toute la maison pour voir tous les objets marqués made in China. Pensez aussi à démonter les objets un peu complexes qui ne sont pas marqués made in China mais dont certains composants peuvent être marqués made in China. Là vous aurez une bien meilleure idée de ce que ça fait si la Chine tourne au ralenti durant 6 semaines ou même 3 mois en cas de pandémie devenue incontrôlable.

Notre second cas est aussi fictif. Imaginons que l’épidémie ne soit pas partie de Chine et qu’elle n’y soit jamais arrivée mais qu’elle ait surtout touché l’Europe de la même manière qu’elle la frappe actuellement. Donc, durant de longues semaines, en Europe on est au ralenti mais cela n’empêche pas la Chine de produire tout plein d’objets qui seront disponibles pour qu’on puisse les acheter.

Est-ce que, à votre avis, ces deux cas sont identiques pour nous ? Vous vous dites sans doute oui et non. Oui parce que de notre côté, la situation est la même, on a le même nombre de morts à cause du coronavirus, et on a le même nombre de gens qui sont confinés, le même nombre de gens en télétravail, le même nombre de gens qui travaillent encore. Mais comme vous êtes des enfants intelligents et que dès l’âge de 1 an on vous a appris à tendre la carte bleue dans le magasin, et que votre petit frère de 6 mois se marre toujours quand il paye avec le téléphone de maman, vous savez que quand on veut prendre quelque chose dans le magasin, on doit donner quelque chose en retour, même si on voit pas trop ce que c’est parce que le téléphone n’émet qu’un bruit nul alors qu’il aurait pu lancer un genre de rayon laser ou bien laisser jaillir un hologramme de Picsou qui coincoine un nasal mais néanmoins tonitruant « PAIEMENT VALIDE ! MERCI ! », un truc si fun que c’est nécessairement pour bientôt. Donc les enfants vous savez très bien ce qui se passe dans le magasin, et même quand papa et maman achètent chez Amazon, en échange de tous ces objets à casser dans l’année pour le bonheur d'en racheter l’an prochain, on doit donner de l’argent !

Ben alors comment qu’on fait les enfants pour en avoir de l’argent ? Eh bien on travaille ! Et grâce à notre travail on fabrique des objets ou on les imagine, on rend des services, et on nous donne de l’argent en échange. C’est comme si on vous demande de faire un dessin à l’école. L’instituteur peut vous dire : « Faites un dessin pour l’un de vos camarades qui fera un dessin pour vous en échange ». Dans ce cas vous faites un dessin et vous le tendez à votre camarade qui vous tend son dessin en échange ». Mais l’instituteur aurait pu dire : « Livia, fais un dessin que tu vendras à Evy ! Evy, fais un dessin que tu vendras à Livia ! » Alors Evy et Livia font chacune un dessin. Quand elles ont fini l’instituteur demande à Evy de vendre son dessin à Livia. Livia et Evy ont chacune un euro à dépenser. L’instituteur demande à Livia de donner son euro à Evy en échange du dessin. Mais Livia dit : « Il est moche ce dessin ! Je l’achèterai seulement 20 centimes ! » Evy consent à vendre son dessin 20 centimes. Maintenant elle a 1 euro et 20 centimes. L’instituteur dit à Livia de vendre son dessin à Evy en échange d’un euro. Mais Livia trouve que son dessin est si joli qu’elle pourrait sans doute le vendre à 1 euro et 20 centimes. Evy consent à donner 1 euros et 20 centimes à Livia. Maintenant l’échange a été fait. Livia et Evy ont chacune un dessin et Livia a deux euros, l’échange a été parfaitement équitable. Maintenant on peut imaginer que l’instituteur dise à toute la classe : « Chacun fait un dessin et on les vendra ensuite aux enchères ! » Là les choses deviennent un peu plus compliquées mais à la fin chaque dessin aura trouvé son prix d’équilibre et personne ne se sentira lésé car tout le monde aura passé le même temps à faire son dessin. Mais que se passe-t-il si l’un des enfants ne veut pas faire de dessin mais qu’il aimerait bien en avoir un quand même ? Eh bien comme au départ il avait un euro sorti tout droit de la poche du généreux instituteur qui a traité tout le monde a égalité, l’enfant pourra quand même acheter un dessin, mais comme il ne pourra pas en vendre lui même, il aura sûrement bien du mal à décrocher le dessin de ses rêves dans la vente aux enchères, sauf s’il est très malin et manipulateur, mais la roublardise n’est pas très bien traitée par la sciences économique néolibérale car c’est un cas très exceptionnel, donc je ne saurais vous en dire plus.

Est-ce que la France et la Chine s’échange des dessins ? Pas vraiment. Elles peuvent éventuellement s’échanger des masques. Par exemple la France achète des masques à la Chine au prix de gros, 5 centimes pièces, durant la période normale, puis les revend au début de la crise du corona à des particuliers chinois au prix de détail, qui vient d’augmenter en raison de la soudaine hausse de la demande, donc à 6 euros pièces. C’est un très bon calcul… ou pas. Mais en règle général les échanges sont un peu différents, on n’exporte pas vers la Chine ce qu’on importe de chez elle. Comme on dirait qu’on importe beaucoup de choses de la Chine, vous vous demandez sûrement ce qu’on exporte vers elle. Eh bien on exporte certaines choses, du lait, du vin, et même quelques objets technologiques, si, si. Mais ce qu’on y exporte le plus, c’est des compétences, parce qu’il y a beaucoup de choses qu’on a appris à faire avant elle. Par exemple, nous on sait faire des supers hypermarchés, ça paraît tout con un hypermarché mais ça l’est pas tant que ça, il y a tout autour d’un hypermarché des compétences qui sont nécessaires pour rendre cet hypermarché plus efficace que les autres. Comme on est bon là-dedans, il y a des hypermarchés français en Chine. Alors avec l’argent que des français gagnent en Chine, ils peuvent acheter des produits fabriqués en Chine. Peut-être qu’un jour les chinois auront racheté tous les hypermarchés français, alors ça marchera plus cette affaire, mais on pourra peut-être continuer à échanger des choses contre les produits chinois, par exemple des services. Un service c’est pas comme une tablette ou une paire de basket, c’est moins concret. Si on vous offre un service à Noël, vous allez sûrement faire la gueule sauf si c’est un billet d’entrée à Eurodisney. Imaginez que pour tout cadeau de Noël votre mère vous dise :«Je vais ranger ta chambre, comme tu l'as pas fait depuis 6 mois ça va te faire du bien au moral. » Vous n’allez sûrement pas trop penser que ce service est un cadeau, vous vous direz que cela n’a aucune valeur. Eh bien pourtant ce service a de la valeur ! Si au lieu de ranger votre chambre maman propose au voisin, qui lui a vraiment le dernier iphone tandis que votre papa n’a qu’un téléphone tout pourri, si donc elle propose au voisin d’aller ranger son appartement pendant qu’il est au travail, peut-être que le voisin sera d’accord et en échange il lui donnera 6 euros de l’heure au black si elle travaille bien, ou bien il la paiera avec un chèque emploi-service pour rester dans le cadre de la légalité sans avoir l’air de se ruiner. Vous allez me dire : « Oui mais on ne va pas vendre des heures de ménages aux chinois ! » Eh bien pourquoi pas ? Un jour viendra peut-être où des millions de français iront faire le ménage en Chine. Ces français gagneront de l’argent et l’enverront à leur famille en France qui, en avec cet argent achèteront des objets fabriqués en Chine. Mais le monde du service est beaucoup plus vaste que le ménage. On est fort en services en France mais s’il le faut on pourra très bien rendre encore plus de services. Par exemple on pourra envoyer nos jeunes filles en Chine pour qu’elles rendent des services sexuels à des chinois. Ces jeunes filles enverront une partie de l’argent gagné à leur famille en France et… vous avez compris le principe. Pour l’instant c’est plutôt l’inverse qui se passe grâce à toutes les compétences qu’on a acquises avant les chinois. Est-ce que de faire du télétravail ou s’arrêter de travailler durant 6 semaines va nous faire perdre cette avance ? Un petit peu car de toute façon le processus est en marche mais il y a plus grave. Dans les services qu’on rend aux chinois, il y a les services touristiques. Les chinois gagnent de l’argent en exportant des objets vers la France, avec cet argent certains d’entre-eux viennent visiter notre pays et dépensent l’argent qu’ils ont gagné en vendant des objets. Avec cet argent qu’ils laissent en France, on leur achète des objets. C’est bien foutu non ? Mais en ce moment ils ne peuvent pas venir donc ils ne dépensent pas d’argent. Et toute notre économie touristique est à l’arrêt, une économie qui nous rapporte plus d’argent qu’elle ne nous en coûte en temps ordinaire même si plein de français aiment aller dépenser leur argent à faire les touristes à l’étranger, comme ils sont radins ils vont dans des pays où les vacances sont pas chères pour garder de quoi acheter des objets made in China. Donc globalement, l’arrêt presque total du tourisme dans le monde est semble-t-il préjudiciable à la France même s’il est très bénéfique à vos poumons.

Le bilan de que nous pouvons déjà tirer c’est que si le corona ne ravageait que l’Europe sans perturber outre mesure la production en Chine, nous aurions de toute façon moins d’argent à dépenser pour nous acheter des produits fabriqués par les autres et nous aurions nous-mêmes fabriqué moins de choses. A la fin il faut se rendre à l’évidence : 1+1 ça ne fait pas 3 ! Même si le président disait : « Les pertes liées au confinement seront intégralement compensées ! » cela serait totalement impossible à réaliser. Si la Banque centrale de l’Europe commissionnaire décidait de faire une nouvelle entorse à son dogme en fabriquant plein d’euros pour les citoyens européens comme elle en a fabriqué pour sauver le système financier, cette fois cela ne marcherait pas de la même manière qu’avec le système financier. Tout l’argent injecté a permis à beaucoup d’entreprises de racheter leurs propres actions à bas prix, aux banques de se remettre à flots, à la bourse de reprendre son envol, aux marché de l’immobilier en zone urbaine d’en faire autant, mais pour le reste ni les prix ni les salaires ne se sont envolés. Si vous donnez de l’argent directement aux travailleurs pour maintenir leurs revenus alors qu’ils n’ont pas travaillé durant plusieurs semaines, l’affaire sera tout autre. Il y aura des risques d’inflation sur tous les marchés qui ont été mis à mal par le ralentissement de l’activité. Et si le européens pensent qu’à la fin de l’année, il est juste pour eux d’acheter autant de vêtements, de chaussures, de téléphones, de télévisions, de voitures et que la banque centrale de l’Europe commissionnaire arrose à tout va pour ce faire, alors les tensions sur le marché monétaire vont conduire à un décrochage de l’euro ! Et in fine à un retour à l’équilibre, nos importations coûteront plus chères en valeur et donc nous pourrons en avoir moins en volume ! C’est bête comme chou ! On est d’accord là-dessus n’est-ce pas les enfants ?

Par ailleurs si la Chine avait dû arrêter beaucoup de ses usines durant un long temps, elle aurait simplement produit moins d’objets. En imaginant qu’elle ne soit pas en mesure d’augmenter ses capacités de production durant les mois post-crise, ces objets non fabriqués ne seraient pas disponibles à la vente. Que d’autres pays soient en capacité de les acheter, parce qu’épargnés par le corona, ou pas, ne change pas grand-chose hormis que dans le premier cas le risque de hausse des prix de ces objets serait supérieur au second cas. Le résultat serait globalement le même, partout dans le monde certaines personnes seraient obligées de ramener leur envie de consommation à un degré moindre que l’an passé. Et il comme il n’est pas exagéré de dire « Quand la Chine tousse, le monde s’enrhume ! » même si la Chine avait été le seul pays touché mais de manière massive, les conséquences en matière de consommation se seraient répercutées dans le monde entier.

Voilà les enfants pourquoi je prétends que le gouvernement ne doit pas vous laisser miroiter un Noël qui serait aussi faste que celui de l’an passé ! Nous devons faire preuve d’esprit de responsabilité en ne cédant pas à la politique économique de la demande et aux risques qu’elle induit sur les prix ! A moins que les grands groupes occidentaux aient soudainement l’idée saugrenue de battre en brèche toute l’œuvre des dernières décennies, celle qui, en misant tout sur la politique de l’offre par la concurrence des prix de production, a permis au monde entier d’atteindre un niveau de richesse fantastique, une hausse de l’espérance de vie partout dans le monde, une baisse des conflits armés… A moins de renoncer à ce monde en nous repliant sur notre vieil axe atlantique, en relocalisant des pans entiers de notre production, il est vain de tenter une relance par la demande ! Nous devons dire la vérité aux français ! Il faut qu’ils renoncent à vivre les mois et les années prochaines dans le même esprit d’indolence que les années écoulées ! Les français doivent se remettre au travail et je compte sur la jeunesse pour donner l’élan moral nécessaire aux parents pour affronter les difficultés à venir ! Oui il faut renoncer aux congés estivaux ! Oui il faudra supprimer des jours fériés ! Oui il faut augmenter le temps de travail hebdomadaire ! Oui il faudra aider en premier lieu les entreprises, alléger leurs charges encore et encore pour le redressement de la France et de l’Europe ! Il n’y pas d’hésitation à avoir mais, les enfants, je crains que ce président-là n’ait pas les épaules assez solides dans cette épreuve. Dites-lui avec moi que vous êtes vous-mêmes prêts à faire des sacrifices, à renoncer à donner une nouvelle amie pour vos poupées Barbie, à accepter de garder un peu plus longtemps vos baskets même si vous sentez le bitume sous vos pieds quand vous jouez au foot. Ce n’est que l’affaire de quelques années, quand vous aurez 18 ans tout sera rentré dans l’ordre !

Bien sûr, tout le monde ne devra pas faire le même effort. Les personnes qui devront faire le plus gros effort sont celles qui participent le moins au bon fonctionnement de notre économie. En temps ordinaire je n’aurais pas dit cela de ce corps de métier mais je dois admettre qu’il ne serait pas très juste de supprimer les congés estivaux de tous ces héros en blouse blanche qui ont montré force et courage dans la bataille. Ceux et celles qui ont télétravaillé doivent également garder l’avantage sur les autres. D’abord parce qu’ils et elles auront travaillé pendant que les autres étaient tranquillement en vacances. Mais surtout parce que le télétravail est en moyenne plus le fait de personnes qui ont un travail utile à la France, ces personnes qui justement nous permettent d’être encore capables de fabriquer des choses ou d’exporter des services en échange desquels nous achetons d’autres choses et services. Ces personnes-là pourront, au mieux, renoncer à certaines RTT, mais le président doit veiller à ce qu’elles soient justement traitées car il est indispensable de préserver leur potentiel intellectuel et physique pour l’avenir de tous ! Alors, les enfants, si vous êtes des filles et fils de cadres de haut niveau, je vous prie de ne pas leur dire « Nous sommes prêts à renoncer à nos vacances à Tahiti ! Nous sommes prêts à ne pas aller à Courchevel l’hiver prochain ! » Non les enfants ! Vos parents méritent de vous avoir à vos côtés durant leurs vacances tant ils ont de longues journées le reste de l’année qui les empêchent de profiter de votre présence. Pour leur bien et donc celui de la nation, suivez-les partout où ils iront !

Merci les enfants d’avoir suivi cette petite leçon d’économie pour cours élémentaire.

Vive la République ! Vive la France !

A Davos, Elie Couenne pour le Coincoin du coin.

23/03/2020

En marge du Courrier d'électeur.

Citadins ! Pour la troisième fois ! N'abandonnez pas les oiseaux !

Aujourd'hui nous avons reçu un courriel de D. Le Chat, fidèle canardé, qui nous fait part de l'inquiétude grandissante dans les communauté de pigeons et de moineaux quand à l'amputation de leurs rations alimentaires durant le confinement. Deux de nos pigistes sont les premiers a avoir remarqué que les pigeons, tandis qu'on les aurait pensés heureux d'avoir les rues pour eux tous seuls, semblaient y être en moins grand nombre qu'à l'accoutumée. D. Le Chat nous a déjà fait savoir que les communautés de rats et de pigeons se targuaient chacune d'être la mieux placée pour prendre le relais de l'humain en tant qu'espèce dominante quand l'humain aura disparu de la terre. Or on dirait bien que la crise actuelle n'est pas très favorable à l'épanouissement des pigeons et ceux-ci y voient, d'après D. Le Chat, un véritable complot de la part des rats. Le virus ne serait donc pas venu d'une chauve-souris ou d'un pangolin mais d'une souris tout court, dans l'idée de mettre à mal les communautés de pigeons avant que celles-ci n'aient eu le temps de se préparer à la disparition de l'homme. Nous sommes assez disposés à valider cette hypothèse complotiste dans la mesure où il est très probable que les rats soient en ce moment en train de festoyer dur ! En effet, de nombreux humains confinés chez eux auront sans doute l'idée de se débarrasser des restes en les jetant dans la cuvette des chiottes plutôt qu'en les descendant au vide-ordure.

Nous encourageons donc les habitants à nourrir les oiseaux qui nous sont tout de même plus sympathiques que les rats même si ceux-ci ont leur utilité.

La rédaction.

PS : par l'intermédiaire de D. Le Chat, R. Le Pigeon nous fait dire :"Quitte à balancer quelque chose par la fenêtre, contentez vous pas du pain, envoyez tout le jambon-beurre !"

23/03/2020

Des nouvelles de R. Mite.

Notre pigiste R. Mite, que nous avions missionné pour savoir si le lavomatic était ou non un lieu de destination autorisé dans le cadre du confinement, se trouve actuellement chez lui avec un mal de crâne phénoménal en raison des coups de matraque qu'il a reçus. Comme convenu, R. Mite, qui vit au sud de la place Bellecour, a tenté de rallier le Lavomatic de la rue Mercière avec son énorme sac (il entendait faire une machine de 16kg)

Par malchance (il en a rarement) il a été intercepté par une patrouille de police alors que, ayant traversé la place sans encombre, il s'apprêtait à s'engouffrer dans la rue Emile Zola. La police, qui n'était pas municipale mais nationale, a demandé l'attestation de déplacement sur laquelle Mite avait précisé l'endroit exact où il se rendait. L'observant un des agents aurait dit :"Vous n'avez pas le droit d'aller si loin de chez vous pour ça !" Ce à quoi Mite a répondu :"Et pourquoi pas ? C'est ma laverie !" Ce à quoi le policier a répondu :"Vous devez aller à la laverie la plus proche !" Ce à quoi Mite a répondu "S'il y en avait une plus proche, je le saurais !" Ce à quoi le policier a répondu :"Il y en a une sur les quais de Saône près de chez vous !" Ce à quoi Mite a répondu :"Oh le gros mytho ! N'importe quoi !"

Ce après quoi Mite ne se rappelle plus trop bien.

Bref. On dirait bien qu'aller laver son linge est autorisé ! Une énigme enfin résolue ! Merci pigiste !

2 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles, 20 et 21 mars 2020

20/03/2020

Courrier d’électeur du Coincoin du coin (1).

Nous publions un courriel reçu à l’instant et apte à rompre la morosité ambiante. Il nous vient de Mr H-A Bitissi qui entre en ce jour de printemps en période de confinement.

Youpiiiii c’est le printemps ! Et youpi ! Youpi ! Youpi ! C’est les vacances ! Enfin ! Depuis le temps que je les attendais ! C’est parti !
Direction… les toilettes ! Ouais, c’est chouette, j’entends la mer… !… Pis après on ira à la douche ! Pour y aller on mettra pas de chaussures, on marchera sur le carrelage, c’est ça que j’aime dans les vacances, aller pieds nus ! Après la douche, on ira à la cuisine, là y aura un peu de marche, au moins deux mètres ! En chemin, on chantera à tue-tête ! On se préparera un truc super, un truc de vacances, genre, du riz pas cuit ! J’adore ça ! Ensuite on mettra mes baskets parce que là où on ira, c’est loin : faut compter jusqu’à treize ! Treize carreaux pour aller jusqu’à la salle de gym ! Comme on aura déjà mes baskets, on en prendra pas dans mon sac ! Normalement si, faudrait enlever nos chaussures de dehors et faire le sport avec des baskets de dedans ! Mais nos vacances elles sont de privilégié ! On a la salle pour moi tout seul alors on peut m’affranchir des règles de collectivité ! Après le sport normalement on devrait retourner à ma douche parce qu’on pue ! Mais comme on n’est qu’un, ça dérange personne alors on va plutôt faire un détour par ma table à manger ! Là c’est pas trop loin, c’est juxtaposé ! Des fois y a pas trop à manger mais des fois j’ m’en laisse, comme un fond de tasse de café ou de bol de riz pas cuit ! En vacances souvent on fait les choses à la bonne franquette ! Sûrement qu’on ira dans mon lit avec le fond de bol de riz pas cuit pour manger dans mon lit ! J’adore manger dans mon lit pendant les vacances ! Mais le bonheur ça se mérite ! Pour ça faut grimper dans ma chambre bon pied bon œil ! Là faut compter jusqu’à six ! Six marches à faire pieds nus ou en chaussettes sales ! Avant de redescendre faut enlever ses chaussettes, ça glisse ! Mais dans ma chambre on y reste plus longtemps durant les vacances, parce que ça sert à ça les vacances, se reposer ! En plus comme on sera monté en altitude y aura moins de moustiques, des fois que le corona a été poursuivi par des moustiques vengeurs qu’aiment pas qu’on s’attaque à leur garde-manger ! Mon lit de vacances il ressemble au Mont-Blanc ! Y a pas de moustiques au Mont-Blanc, c’est pour ça qu’il ressemble au Mont-Blanc d’ailleurs ! Quand on en aura marre de dormir on enlèvera mes chaussettes sales et on ira au cinéma. Là aussi c’est juxtaposé mais par en-dessous ! Dans mes vacances y a toujours un endroit culturel et ludique en même temps ! J’adore quand le cinéma est à côté de la bibliothèque, on peut aller de l’un à l’autre en un tour de bras ! Bon j’avoue, j’adore plus le cinéma que la bibliothèque, souvent on y va pas à la bibliothèque ! En fait c’est aussi parce que le cinéma, on peut le voir de la table à manger qu’est le deuxième endroit qu’on préfère après mon lit ! L’écran de cinéma il est super grand, c’est pour ça qu’on peut le voir de la table à manger. Demain ils vont diffuser The Voice à la séance de 21h ! On va toujours voir les The Voice chez je, même quand c’est pas les vacances. Le cinéma c’est bien mais faut pas en abuser en vacances parce que les vacances c’est aussi fait pour prendre le soleil. Le soleil sur mon lieu de vacances y en a plus quand c’est l’été, surtout à cause du relief. Là le printemps on dirait qu’il démarre bien côté soleil. Alors sûrement que y en aura beaucoup quand même et faudra pas trop s’exposer du premier coup. Si je calcule bien, demain le soleil devrait sortir de derrière le relief (une espèce de très grand immeuble si haut qu’on l’appelle « la montagne ») à 13h14 et se coucher à 13h19. Cinq minutes de soleil ce serait trop pour une première exposition, alors on mettra de la crème de gros indice ! Chez je on adore mettre de la crème solaire, même quand c’est pas les vacances. Mais là on risque pas d’oublier que c’est les vacances ! Parce que ces vacances elles vont durer pas une ! pas deux ! pas trois ! pas quatre ! Cinq semaines qu’elles vont durer !… Youpiii ! Quoi ? Les autres ont presque six semaines ? Mais c’est dégueulasse ! Pourquoi moi j’en ai que cinq ? Je vais de ce pas demand… Aïe ! Mais qui c’est le connard qu’a laissé cette chaise au beau milieu de ma plage ?!

(1) Le Coincoin du coin a été élu meilleur canard par une majorité de ses canardés.

20/03/2020

Le Coincoin du coin vous propose une petite devinette.

Au Québec le confinement s'appelle :
A/ Le confinement.
C/ La confiscation
C/ La confinitude
E/ Le confrontement.
N/ Le tabernacle.
T/ Ne s'appelle pas.

Nous n'avons pas nous-mêmes la réponse.

20/03/2020

Le Coincoin du coin relaye un message du gouvernement reçu à l'instant et qui s'adresse plus particulièrement aux commerçants.

Afin de soutenir le commerce durement mis à l’épreuve en cette période de confinement, le gouvernement annonce sa volonté de remplir une cagnotte par la distribution de diverses amendes dont deux paraissent particulièrement pertinentes et probablement efficaces:
Les commerçants ayant fermé boutique dans le cadre du confinement et ayant laissé des écrans publicitaires allumés, que ce soit en intérieur ou en vitrine, se verront taxés d’une amende de 200000 euros pour incitation à la consommation en période de disette, manquement au code de l’efficacité marketing, infraction à la législation relative à la transition énergétique.
Les commerçants ayant fermé boutique dans le cadre du confinement et ayant laissé des spots allumés que ce soit en intérieur ou en vitrine se verront taxés d’une amende de 20000 euros pour les mêmes motifs.

Les commerçants ayant fermé boutique dans le cadre du confinement devraient donc être très rassurés quant aux moyens dont disposera le gouvernement pour leur venir en aide en cette période dramatique pour leurs finances et temporairement favorable à la planète en attendant leur retour aux affaires.

20/03/2020

Le Coincoin cuisine.

Si, trop obnubilé par votre stock de riz et de PQ, vous n'avez pas pensé à vous ravitailler en sel pour le temps que durera le couvre-feu, nous vous proposons la recette suivante en remplacement du sel dans le riz, le Riz en Gimmick !
Recette du Riz en Gimmick :
Prenez du riz complet.
Ajoutez de l'eau froide.
Laissez cuire à feu doux pour faire des économies de gaz ou d'électricité.
Quand c'est pas cuit, c'est prêt !

Le Coincoin du coin apprend à l'instant que le gouvernement, cherchant absolument à trouver des moyens de financer l'après crise, entend infliger une amende record à plusieurs constructeurs automobiles pour incitation à la violence par publicité interposée en cette période où de nombreuses personnes ne sont plus autorisées à circuler. Les rédacteurs du Coincoin du coin, pages droites, s'insurgent contre une telle décision totalement contraire à la liberté de commerce.

20/03/2020

Info le Coincoin du coin.

Devant les commentaires enflammés relatifs à la verbalisation des SDF pour non respect du confinement, le gouvernement a décidé de prendre une mesure forte en réquisitionnant des appartements laissés vacants par les citadins partis en urgence se mettre au vert durant le laps de temps écoulé entre l'annonce du confinement et sa mise en acte. Cette mesure étant avec effet immédiat pour s'assurer que plus personne ne stationne sur la voie publique, nous avons pu joindre Mr S. Oupont qui s'est dit assez satisfait du Duplex de 262m2 qu'on lui a attribué rue Montaigne à Paris, cependant il s'est dit aussi assez surpris de n'avoir trouvé de papier toilette dans aucun des six cabinets dont il a désormais l'usage.

20/03/2020

Info le Coincoin du coin.

L'administration autonome du Nord et de l'Est de la Syrie annonce la mise en place d'un couvre-feu à partir de lundi matin à 6h pour lutter contre la propagation du Coronavirus. Les habitants des cités d'Aqibah, Kafr Antoun, Deir Jamal, et Soghanaka, qui font encore théoriquement partie du Rojava pourront rester confinés entre voisins dans les caves s'ils le désirent, le temps que dureront les bombardements des armées turques et syriennes. Ils devront cependant rester par la suite ensemble, sauf en cas d'arrestation par l'armée syrienne ou d’éparpillement préalable.

20/03/2020

Grand Messe Télévisuelle, les liens retrouvés par le confinement (une réflexion de canapé du Coincoin du coin).

Je vous parle d'un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître, celui où il y avait trois chaînes à la télé. En ce temps-là la télé était un créateur incomparable de lien social, non pas directement mais indirectement. Parce qu'on était toujours quelques millions à avoir regardé la même chaîne, le lendemain de la diffusion d'un programme nous trouvions toujours quelqu'un avec qui le commenter. La meilleure chance de créer un réel débat advenait quand on avait regardé TF1. En effet, un film diffusé sur TF1 faisait toujours le double d'audience que le même film qui aurait été diffusé sur Antenne 2 ou FR3. Il y avait plusieurs raisons à cela. D'abord nombre de campagnards ne possédaient la télé que depuis peu et beaucoup n'avaient pas encore compris comment changer de chaîne. Pour d'autres regarder TF1 était pratiquement une obligation, peut-être parce qu'ils savaient qu'ils auraient plus de chance de pouvoir en parler avec des amis le lendemain, l'avance de TF1 s'auto-entretenant d'elle-même. La troisième raison, la plus probable, était que nous étions déjà à l'époque un vrai pays de cons ! Il n'empêche que ce lien social s'est un peu perdu avec le développement de nombreuses alternatives à ces 3 chaînes en raison de l'émergence de beaucoup de concurrence, de médias alternatifs, mais aussi du développement de la société des loisirs qui encourage les gens à sortir de chez eux. Or voilà que nous sommes confinés, qu'on est vendredi soir, soir où la diffusion de films est restreinte, et que Canal+, qui elle diffuse un film, est en clair. C'est alors que je me dis que bon nombre de nos canardés sont actuellement en train de regarder Godzilla 2, un Godzilla à la sauce technologique qui n'a pas la saveur de Godzilla carton-pâte.

Avant de vous laisser vous replonger, ou pas, dans cette overdose d'effets spéciaux d'un ton assez souvent peu visible, je voudrais faire un petit sondage. Sachant que le scénario a sans aucun doute été écrit durant la grande grève des scénaristes, ce qui a donné une rallonge budgétaire au département des effets spéciaux, vous le trouvez :
A/ Débile
B/ Indigeste
C/ Américain merde de bison.
D/ Une insulte au cerveau reptilien.
E/ Tout cela à la fois.

C. Jasseronde, rédacteur en chef du Coincoin du coin.


20/03/2020

La rédaction du Coincoin du coin vous informe que son rédacteur en chef, C. Jasseronde, ressent depuis midi plusieurs symptômes grippaux, à tel point qu'il est à l'heure où l'on publie ces lignes, avachi devant Godzilla 2, lui qui ne regarde d'ordinaire jamais la TV.

Il se pourrait donc que dans les jours à venir nous ne puissions pas faire paraître des articles de fond. En effet notre canard est dans la nécessité de faire valider tous les articles de fond par le comité de relecture et ce afin d'évaluer le montant des dommages et intérêts que nous payons lors des procès en diffamation que l'on nous fait. C. Jasseronde étant le directeur et seul membre de ce comité, sa méforme pourrait limiter nos capacités de publication. Ne vous inquiétez pas ! Au cas où son cas s'aggraverait, et puisque, comme vous le savez, nous sommes, autant côté pages gauches que pages droites, contre la souffrance animale, nous nous engageons à conduire C. Jasseronde chez le vétérinaire le plus rapidement possible, ce afin de le faire piquer dans les plus brefs délais. Un nouveau directeur de comité serait alors immédiatement nommé et le canard reprendrait son cours normal.

D. Lepou. Réalisateur amateur, analyste politique pages gauches et microtrottoiriste au Coincoin du coin.

20/03/2020

Escroçi is watching You ! Une indiscrétion du Coincoin au cœur du pouvoir.

D’après nos informateurs la réunion du comité de pilotage du couvre-feu aurait accueilli cet après-midi plusieurs élus locaux reconnus spécimens des fixations sécuritaires. Le plus illustre des présents étant Tristan Escroçi, que sa notoriété n’a pas encouragé au partage du temps de la parole, il l’aurait monopolisée. A tel point que beaucoup de personnes présentes lors de cette réunion sont allées jusqu’à oublier que les fixations sécuritaires de Tristan Escroçi n’ont pas suivies le terrible attentat qui a durement frappé sa cité, et que cet attentat n’en est pas non plus la conséquence. Pourtant, pour peu qu’il ne se fasse pas endormir par la profusion de discours anxiogène, chacun sait que Tristan Escroçi est par nature un fixé sécuritaire. Il n’y a pas de limite possible dans la tête d’un tel personnage, s’il souhaite 2000 policiers municipaux, le jour où il les aura obtenus, il en voudra 4000. S’il a mis une caméra à tous les coins de rues, il lui en faudra à différents niveaux, des qui filment par en haut, des qui filment par tout en haut, des qui filment par en bas, de biais, de profil, de face, des qui tournent sur elles-mêmes comme des toupies, des qui vont là où les gens vont dans un même mouvement. Mais le sujet du jour étant la méthodologie pour faire respecter le confinement (et bientôt le couvre-feu) par les français dans le respect de la démocratie si chère au président de la République, Tristan Escroçi n’aurait eu de cesse de rappeler tous les avantages que l’on aurait eu à avoir déjà maillé l’intégralité de l’Hexagone de caméras à reconnaissance faciale. Avec des caméras à reconnaissance faciale, la démocratie est sauve en tout point puisque l’égalité règne en maîtresse. En effet, il n’est plus besoin de rappels incessants au devoir citoyen qui nous intime de respecter scrupuleusement les restrictions et possibilités de circulation en temps de confinement. Personne ne peut plus tenter de tirer la couverture à soi en extirpant de sa poche, tantôt une dérogation pour aller promener son chien, tantôt une dérogation pour aérer les gosses, tantôt une dérogation pour aller acheter le pain, tantôt une dérogation pour aller au lavomatic, etc. La fraude disparaît dès lors que l’on sait ce que chacun fait à chaque instant. Chaque minute est décomptée en temps réel et chaque individu a un crédit de temps selon son profil, crédit qu’il doit dépenser selon les règles que le gouvernement, qui veille à la sauvegarde de la démocratie, aura fixées. Ainsi, Escroçi a regretté que la France ait autant de retard de mise en œuvre en matière de reconnaissance faciale mais a dit tout l’optimisme que la situation présente lui procurait et a plaidé pour un projet de loi autorisant le gouvernement à obliger les municipalités à s’engager dans ce projet de maillage de la France avant la résurgence d’un covid-20, ou bien 21 en fonction du temps qu’il faudra pour éradiquer le numéro 19 du nom, le plus longtemps étant le mieux selon les mots du ministre de l’intérieur qui, selon d’autres de nos informateurs, vivrait actuellement un état de transe absolue malgré que cela ne se voit pas à la télévision.

21/03/2020

Des nouvelles de notre rédacteur en chef C. Jasseronde.

Contre toute attente C. Jasseronde dit avoir les idées claires en ce 21 mars, la toux semble passée et la fièvre est limitée. Il prétend avoir passé le plus dur de ce qui était peut-être des symptômes du coronavirus. Il dit avoir suivi le protocole anti-corona diffusé par une certaine A. Lepou (un nom visiblement répandu dans la région) marabout à Saint-Étienne, protocole auquel il aurait rajouté tout un tas de choses comme du chlorure de magnésium et des concentrés de plantes en tout genre. Au Coincoin du coin nous pressentons une violente rechute mais puisque C. Jasseronde s’est dit apte à se remettre dans son rôle au comité de relecture des articles de fond, nous devrions être dans les minutes à venir en capacité de mettre sous presse un appel très important émanant de toute la rédaction du Coincoin du coin et pour lequel nos abonnés en ligne auront un rôle important à jouer.

21/03/2020

L'appel à la troustache !

Vous le savez, le Coincoin du coin est un canard engagé et poly-partisan. Ses pages de gauche forment avec ses pages de droite un équilibre apprécié de tous. Dans un encart central de notre édition papier nous allons émettre un appel important. Cependant nous connaissons actuellement certaines difficultés à livrer nos journaux à nos plus de 2 millions de canardés papier car les toto-entrepreneurs dévolus d’ordinaire à cette tâche sont très largement occupés à faire des livraisons de PQ commandé chez Amazon (1). Nous comptons donc sur nos canardés en ligne pour relayer massivement l’appel que vous trouverez après le texte qui l’explique.

Outre le bien fondé ou non de la décision radicale prise par divers gouvernements dont le nôtre, le Coincoin du coin tente d’alerter l’opinion depuis plusieurs décennies face à une double-menace, deux phénomènes qui pour certains sont distincts mais à notre sens forment les deux faces d’une même pièce. Nos pages gauches comme nos pages droites et nos encarts centraux ont des opinions souvent diverses sur certains sujets mais nos nombreux débats internes nous ont permis à travers les ans de définir une ligne directrice commune dans la défense des libertés individuelles. Si nos pages droites sont d’obédience plus libérale que nos pages gauches sur les questions économiques, elles ont toujours lutté contre le pseudo-libéralisme dont se targue nombre de nos élus. Nos journalistes pages droites, y compris notre économiste détaché permanent à Davos, le brillant Elie Couenne qui cosigne cet appel, se sont toujours refusés à avaliser des politiques ayant pour résultat un affaiblissement des libertés individuelles fondamentales sous prétexte qu’elles sont favorables au libéralisme vu sous un angle purement économique. Nos écrits libéraux de référence datent pour la plupart d’avant la seconde guerre mondiale et nous pensons que les noms de leurs auteurs sont bien souvent associés à une pure offensive libérale-économique parce que leur pensée a été pervertie. Bien sûr nos journalistes pages gauches pensent qu’il ne pouvait guère en aller autrement tout comme nos journalistes pages droites pensent que le soviétisme ne pouvait qu’aboutir à un désastre. Il n’est pas dans notre propos de développer ici une confrontation d’idées mais au contraire de faire état de ce qui nous rapproche. Nos journalistes pages droites savent pertinemment que le monde économique actuel est bien plus le résultat de la mise en œuvre des idées qu’ils défendent en matière d’économie que celles de nos journalistes pages gauches. Cependant ils s’inquiètent eux aussi de constater à quel point cette économie, dont le potentiel de création de richesses est tout à fait conforme à leurs prédictions, parvient de moins en moins à empêcher la constitution de monstres tentaculaires qui ont désormais autant de pouvoir que les États en matière de restriction des libertés individuelles. Pour prendre un seul exemple, d’après les modèles, la nouvelle économie était censée aboutir à la massification et à la domination du logiciel libre et à son utilisation comme rempart à tous les abus de pouvoirs centralisés. Il faudrait faire preuve de beaucoup de mauvaise foi pour ne pas admettre qu’on en est loin. Nous connaissons actuellement une intrusion alarmante dans la vie privée des individus de ces monstres tentaculaires, qui sont certes de droit privé mais n’en deviennent pas moins des pouvoirs centralisés, d’autant plus qu’ils se sont immiscés par un lobbying acharné dans toutes les arcanes de presque tous les États. Ces monstres s’appuient sur les États pour s’assurer de l’élaboration de lois qui leur sont favorables, en retour les États utilisent massivement les concrétisations matérielles de ces monstres pour s’assurer que plus rien ne puisse modifier les rapports de force actuels et que toute contestation soit désormais tuée dans l’œuf sous prétexte de lutte contre l’insécurité ou de défense des idéaux démocratiques et de la liberté. Nous constatons que le droit à l’oubli et à l’anonymat est une affaire bientôt enterrée pour beaucoup de libéraux qui n’ont pourtant de cesse de se référer à des auteurs qui, s’ils vivaient à notre époque, seraient totalement affligés de constater à quel point on peut les épier dans tous leurs faits et gestes et à quelle vitesse nous arrivent les signaux de plus en plus rapprochés de la volonté de contrôle absolu des masses. Au Coincoin du coin nous sommes convaincus que la marche actuelle du monde dans un contexte de crise écologique conduit à un fascisme universel ou au chaos, que jamais la Chine ne deviendra les USA mais que les USA ont toutes les chances de devenir la Chine. Bien que nos pages droites aient souvent raillé ce qu’elles considéraient comme des non-sens économiques dans les propositions qui ont émané de la nébuleuse gilets jaunes, ce sont souvent les journalistes de ces pages qui se sont indignés devant la répression brutale du mouvement. Parce que nous avons conscience des signaux envoyés par le gouvernement actuel dans un contexte international où ces formes de répressions ont tendance à se multiplier, parce que nous ne voyons pas de politiques dignes de ce nom dont la vocation serait de mettre en place tous les garde-fous nécessaires au pillage organisé des données individuelles par le truchement des objets connectés et de la dématérialisation, parce que nous sommes convaincus qu’un fascisme universel s’organise peu à peu au bénéfice d’un petit nombre, parce que nous sommes convaincus qu’un virus qui se serait appelé covid-01 et ayant toutes les caractéristiques du covid-19, n’aurait pas abouti au confinement en Italie ou en France, que ce choix du confinement généralisé ne traduit pas tant le fait que c’était la seule réponse adéquate face à la virulence du virus mais plutôt le fait que nos pays sont désormais mûrs pour accepter sans débat ce genre de décisions (cf. l’article de D. Lepou, notre analyste politique pages gauches qui paraîtra dans l’un de nos prochains numéros). En conséquence nous lançons cet appel à nos canardés pour qu’ils se fassent entendre afin d’orienter le gouvernement dans les choix qu’il fera dans les semaines difficiles qui s’annoncent. Le gouvernement doit savoir que des mesures iniques et de nouvelles lois d’urgence scélérates ne seront pas tolérées par les citoyens et qu’il prendrait le risque d’un soulèvement généralisé. Nous n’entendons pas mettre le feu au poudre quand l’heure est à la solidarité mais plutôt lancer un coup de semonce par une action symbolique et pacifique d’envergure.

L’Appel : Nous demandons à tous nos canardés de sexe masculin pas encore confits mais déjà confinés (certaines femmes pourront se joindre au mouvement) de ne plus se raser dès ce jour et jusqu’à la date de leur reprise de travail. Comme nous pensons que le confinement durera au minimum un mois et probablement plus, à la fin de cette période chacun selon sa pilosité naturelle devrait avoir un bon duvet sinon la barbe et la moustache bien développée. Vous devrez garder une lame de rasoir neuve pour l’opération que nous entendons mener. Comme symbole de la lutte pour les libertés individuelles nous avons choisi de nous référer à l’une des dictatures les plus sanglantes de l’histoire parce qu’elle s’incarnait dans un personnage ayant un attribut particulier : une moustache absolument ridicule ! Comme allégorie de l’anti-nazisme et contre-pouvoir de tous les régimes autocratiques vous n’allez pas partir au travail avec la moustache d’Adolf Hitler, vous allez partir au travail sans la moustache d’Adolf Hitler ! Donc vous n’allez raser que la partie qui était poilue chez Adolf Hitler. Nous n’avons pas fait ce choix en pensant à un concept original, il est assez probable que nombre d’individus ont déjà eu et mis en œuvre cette idée. Nous pensons simplement qu’un tel attribut facial n’a de signification et de potentiel que s’il est réalisé à grande ampleur (2), un peu comme quand les américains se laissent pousser la moustache au mois de novembre comme symbole de leur implication dans la lutte contre le cancer du sein !

L’appel proprement dit fera l’objet de plusieurs mises en ligne.

Signé : toute la rédaction du Coincoin du coin y compris les pigistes qui représentent 80 % de l’effectif.

(1) Vous trouverez sur le site « ranleufric.fr » la liste des sites alternatifs à Amazon pour tous les objets dont vous avez besoin et avec l’assurance que ces sites payent leurs impôts en France. Malheureusement ce site fait très régulièrement l’objet d’attaque en ligne et son URL renvoie généralement une erreur.
Le site « ranlaithique.fr » restreint sa liste à tous les sites marchands qui s’engagent dans le respect de la législation du travail et le bien-être de ses salariés. Les prix de vente sont cependant clairement supérieurs à ceux pratiqués chez Amazon et il n’est guère plus accessible que le premier. Pour ce qui est d'une alternative à Amazon question PQ et un essuyage éthique, le Coincoin du coin vous conseille « lebonfion.com »

(2) Si le gouvernement vous annonce d’ici peu que la barbe est un facteur favorable à la transmission du virus, là aussi vous devez prendre des couteaux et des fourchettes et tout ce qui pourrait faire office d’arme, et vous rassembler sur la place du village.


21/03/2020

Message très important du Coincoin du coin !

Les autorités sanitaires nous demandent de relier l'information suivante. Le virus n'est en théorie pas aéroporté mais il semble qu'il soit en mesure de l'être dans la fumée de cigarette que vous expirez quand vous fumez à votre fenêtre. Vous ne vous en rendez sans doute pas compte mais la fumée de cigarette à tendance à suivre tous les courants d'air et à s'introduire chez vos voisins qui ont eux aussi envie de respirer l'air de dehors mais sans l'odeur de cigarette. Pour ne pas les mettre en danger au cas où vous seriez porteur du coronavirus, ne fumez pas à votre fenêtre, intoxiquez plutôt vos gosses !

James Palaclope, journaliste en télétravail.

21/03/2020

Info le Coincoin du coin.

Si un traitement contre le coronavirus est trouvé en moins de temps qu'il en faut à une personne à pied ou à dos d'âne pour aller de la Province de Wuhan à la Lombardie, alors les nations unies devraient proposer un accord pour que tout nouveau foyer de nouveau virus fasse l'objet d'un confinement total et immédiat, aucune personne, qu'elle soit résidente permanente ou de passage ne serait alors autorisée à quitter le territoire en question.

Canardés amoureux des voyages en avion, priez pour que la recherche ralentisse le pas !

21/03/2020

Info le Coincoin du coin

Les stratégies des pays face au coronavirus divergent. Certains pays ayant choisi de ne pas pratiquer de confinement, que ce soit de manière totale comme en France, ou en ciblant les personnes à confiner (ce que le Coincoin aurait souhaité pour la France) envisagent néanmoins la possibilité de finir par adopter une stratégie de confinement au cas où les choses évolueraient dramatiquement. Il a parfois été fait des sondages comme celui que l'on vous rapporte dans lequel on demandait à des enfants si, sachant que le risque pour eux de souffrir du corona virus était mineur, ils étaient partants pour vivre plusieurs semaines à quelques milliers sans aucun adulte dans des parcs de distraction tel EuroDisney. Après quelques réactions d'enthousiasme, il semblerait que les enfants ont tout de même une préférence, à une très large majorité, pour le confinement au sein du cocon familial.

Vous voyez bien que vos enfants ne sont pas des ingrats et que vous valez mieux à leurs yeux que le petit train de la mine, même quand vous passez votre temps avachi dans le canapé à bouffer des chips de façon insupportable et à roter votre bière ! La prochaine fois qu'ils veulent vous forcer à les emmener faire un truc qui ne vous botte pas, repensez à ce sondage !

21/03/2020

Le Coincoin tient à rappeler à ses canardés qu'en janvier 2015, de gigantesques foules ont applaudi à tout rompre des bataillons de CRS et de gendarmes mobiles, puis les choses sont rentrées dans l'ordre.

En 2020 les personnels hospitaliers apprécient vos claps qui vous occupent durant ce temps où vous n'avez rien à foutre, mais plusieurs syndicats tiennent à vous faire savoir par notre entremise que, outre le fait que vous démoralisez les gens qui n'ont qu'une fenêtre sur cour et qui aimeraient se laisser croire que tout le monde est dans le même bateau, il serait beaucoup plus utile pour les personnels hospitaliers, que, lorsque des scrutins importants adviennent, vous pensiez à sortir de votre plumard ou à renoncer à votre pic-nique à la campagne pour aller foutre une branlée à ces partis qui, depuis des années, font tout pour leur pourrir la vie dans leur lutte incessante contre la douleur, les blessures et la maladie qui concernent plusieurs centaines de milliers de personnes par jour tous les jours de l'année.

"Le partage, la responsabilité et le civisme sont l'affaire de tous, tout le temps !" maxime concoinnesque pages gauches.

21/03/2020

Tentative de sortie.

Demain le Coincoin du coin enverra son pigiste R. Mite tenter de rallier un lavomatic de l'autre côté de la place Bellecour après ses 5 premiers jours de confinement qui, par pur hasard, ont suivi un arrêt maladie de 6 jours durant lesquels il a eu un mal étrange avec toux, fièvre, difficulté à respirer, perte de l'odorat, que son médecin traitant n'a pas été en mesure de nommer. Il sortira donc avec un gros sac et mal rasé pour que nous sachions enfin si oui ou non le lavage de linge est une activité légale en temps de confinement ou si une patrouille de flics municipaux arrive à penser qu'un djihadiste adepte du Dieu mars projette de faire un attentat suicide au milieu de la foule de la place Bellecour un dimanche 22 mars 2020.


21/03/2020

Rubrique littérature. Le Coincoin du coin a lu pour vous.

Aujourd'hui nous désirons vous parler d'un livre qu'une dénommée P. Lepou (décidément) d'Annonay en Ardèche nous a envoyé et que nous avons trouvé fort intéressant. Il s'agit du premier roman de l'américaine Emily Ruskovich, IDAHO. Une partie du roman a lieu dans l'univers carcéral, une prison pour femmes plus précisément. Il nous semble que c'est un livre approprié pour ce moment très particulier que nous vivons. Il ne s'agit nullement pour nous de rentrer dans des comparaisons mal-venues qui voudraient laisser entendre qu'il n'y a pas de raison de se plaindre à être confiné un mois quand d'autres sont condamnées à l'être à perpétuité. Au contraire, nous entendons mettre en résonance notre situation collective actuelle et les situations particulières de personnes que nous avons exclues de notre cercle collectif parce qu'elles en ont trahi les règles. La privation de liberté est fondamentalement contraire à l'essence humaine, elle est un abjection que l'on admet par force, une solution ultime à laquelle il faut toujours renoncer quand c'est possible. Notre petite privation de liberté répétée à l'échelle d'un milliard d'habitants fait elle un contrepoids à quelques millions de réels emprisonnés ? Cette question n'a pas de sens, l'emprisonnement long doit simplement, dans sa description, nous laisser entrevoir cette nécessité de défendre sans relâche le droit à ne pas l'être. La tragédie de ceux et celles qui ont brisé le contrat social par un acte impardonnable qui ne peut appeler aucune deuxième chance est tout de même une tragédie. Entre ces deux situations extrêmes, celles de nous, confinés mais innocents, et celles de elles, prisonnières et monstrueuses, il y a tant d'autres cas qui mériteraient qu'on s'y intéresse un peu. Si cette période temporaire et espérons-le, unique, avait cette faculté de nous faire réfléchir à la liberté, bien au-delà de celle de commercer et d'entreprendre, ce serait déjà une bonne chose.

Par ailleurs, voici l'état d’un monstre imaginé par la romancière. Madame Emily Ruskovich, vous êtes une grande écrivaine. Les quatre dernières phrases de ce passage, au cœur de la folie, sont absolument magnifiques.
- Je voulais dire : parlez-moi de ce que vous avez fait.
Quand elle entend ces mots, une très vieille sensation d'épuisement l'envahit de nouveau.Elle ferme les yeux. L'aumônier précédent s'efforçait de la faire parler des hommes qu'elle a tués ; il ne la laissait pas tranquille tant qu'elle n'avait pas déclaré que ses crimes étaient un tourment de tous les instants, et qu'elle souffrait rien que de les mentionner. Un mensonge. Bien sûr qu'elle regrette d'avoir commis ces meurtres. Bien sûr qu'elle se sent coupable. Mais en parler dans ces termes semble étrange et faux, voire irrespectueux. Ses meurtres sont une donnée de base de sa vie ; ils en sont le point de départ. Elle peut passer une journée entière sans y penser, de la même manière qu'elle ne pense pas tous les jours à sa propre naissance. Comme sa naissance, ils l'ont fait pénétrer dans un nouvel univers ; l'au-delà que constitue la prison. Les meurtres, dès le moment qu'elle les a commis, sont devenus moins une action qu'elle avait réalisée qu'une réalité à l'intérieur de laquelle elle avait soudain toujours vécu. Les proches des gens qu'elle a tués, ils sont dehors, ils poursuivent leur vie, et elle est désolée pour eux ; reste qu'ils ont très peu à voir avec elle. Il est choquant de se dire que les gens continuent de mariner dans leur douleur, dans leur haine envers elle. C'est presque malséant, quand on y réfléchit. A croire qu'elle a honte d'eux et pas d'elle-même.

2 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles du 17 au 19 mars 2020

17/03/2020

 

Reportage du Coincoin du coin au centre ville de Lyon lors de cette première journée de confinement.

 

Nous avons garé notre voiture à la lisière du premier et du second arrondissement. Depuis midi les habitants sont confinés chez eux, le centre ville, d'ordinaire très passant, se découvre une quiétude insoupçonnée. Le quartier est un quartier aisé, osons le dire : bourgeois. Rendu à ses habitants, donc débarrassé de ses envahisseurs réguliers, travailleurs venus des autres arrondissements, innombrables touristes, jeunes des banlieues descendus en ville pour des parades ridicules, le centre ville de Lyon semblerait déjà être un havre de paix même sans mesure de confinement. Mais à 13h ce mardi 17 mars 2020 qui fera date, le contraste est purement saisissant, la ville est devenue une ville fantôme, ou presque.

 

Nous empruntons la rue de Brest, quelques commerces restent ouverts, ceux d’alimentation, la pharmacie et, de manière qui peut sembler plus étonnante d’un premier abord : le bureau de tabac ! A la réflexion il serait assez déraisonnable de fermer les bureaux de tabac en une période où certaines personnes s’apprêtent à avoir les nerfs à vifs. Sans doute il n’est guère à craindre de tensions extrêmes dans les appartements cossus du centre ville, le bourgeois est civilisé, vraisemblablement beaucoup plus que la moyenne.

 

Ici pas de queue à l’entrée des commerces d’alimentation, le bourgeois lyonnais sait que la France ne craint pas de rupture d’approvisionnement, le bourgeois lyonnais est réfléchi et ne se laisse pas gagner par la panique. On lui a intimé de se confiner dans ses pénates, il le fait sans sourciller. Nous pénétrons dans l’échoppe Casino. Nous constatons des rayons très bien achalandés, hormis le rayon farine. Le bourgeois lyonnais ne se précipite pas sur le rayon pâtes. Quand il est contraint de rester chez lui, le bourgeois lyonnais fabrique lui-même ses pâtes. Le bourgeois lyonnais a l’habitude d’avoir les mains propres, il n’a pas dévalisé les stocks de gel alcoolique. Aussi étonnant que cela puisse paraître nous trouvons à l’échoppe Casino un bac contenant des gels hydroalcooliques de marque Puressentiel. Mais par contre le bourgeois lyonnais n’est pas regardant sur les prix, c’est vraiment inabordable pour deux pigistes au Coincoin du coin. Devant le caissier nous faisons remarquer que nous trouverons sûrement meilleur prix dans la grande pharmacie d’en face. Le caissier répond que la Pharmacie d’en face n’a plus de gel hydroalcoolique depuis plus de 10 jours. Vérification faite, c’est vrai. Sans doute une horde de banlieusards est venue précédemment se fournir en centre ville après avoir pillé les hypermarchés périphériques.

 

A 14h nous remontons la rue Mercière. De mémoire de lyonnais elle n’a jamais semblé si calme, sans les terrasses et sans piétons nous avons tout le loisir d’admirer les façades des immeubles, souvent superbes. Au bas de la rue quelques livreurs à vélo attendent d’emporter un repas vers un heureux chanceux, pour la plupart les livraisons vont s’arrêter. Plus haut le manager du King Marcel nous fait part de son prochain chômage technique, c’était le dernier service dédié à la vente à emporter avant longtemps. Se basant sur la situation en Italie, il pense ne pas rouvrir avant un mois. Nous lui demandons s’il pense que cela lui portera financièrement préjudice. Il est assez confiant, l’état abondera pour compléter la part de l’assurance chômage. Tous les français auront-ils cette chance ? L’avenir nous le dira.

 

Nous profitons de notre carte de presse pour flâner un peu. A chaque quart d’heure qui passe nous nous étonnons un peu plus du respect de ce qui finit par s’apparenter à un couvre-feu. Selon nos informations le confinement n’interdit pas de sortir promener son chien, et il pourrait paraître comme de la maltraitance animale de ne pas le sortir deux fois par jour. En ajoutant à cela le droit d’aller au moins une fois par jour se ravitailler au magasin alimentaire, la possibilité de se rendre à la pharmacie, de faire un léger footing, nous nous attendions à croiser un peu plus de monde. Sans doute la discipline du bourgeois lyonnais est bien plus haute que la moyenne nationale, nous sommes pressés d’apprendre comment les choses se passent dans des quartiers moins huppés. En attendant il nous semble guère douteux que peu de quartiers en France passeront cette période de confinement avec autant de quiétude. Le bourgeois lyonnais ne met pas la musique à fond même lorsqu’il est confiné chez lui, il respecte son voisinage d’autant mieux en période de confinement.

 

A 17h l’heure de l’apéro approchant, nous décidons de faire un bilan de cette journée, nous quittons le banc de la place des Célestins sur lequel nous nous sommes assoupis pour retourner dans la rue de Brest interroger les commerçants. Chemin faisant mon acolyte me demande si je n’ai pas remarqué une chose très étrange. Je lui réponds que la situation est par nature très étrange. Il me rétorque : « Certes pour les humains, mais regarde bien ! » Je regarde à droite et à gauche et ne remarque rien sinon ce calme toujours olympien. Au loin j’aperçois un type qui promène son chien. « Oh regarde ! Un chien ! » « Je te parle des pigeons ! Il n’y a presque pas de pigeons ! C’est dingue ! » Effectivement le nombre de pigeons semble vraiment inférieur à ce qu’il est en temps ordinaire. Cela m’interloque ! Les pigeons sont-ils si nécessiteux de vivre au contact des humains ? Sont-ils nos meilleurs amis ? Ou bien sont-ils à l’instar des acariens, des animaux qui vivent de nos déchets invisibles ? Ce pourrait-il que les pigeons ne picorent pas des graines mais des minuscules parties qui de nous qui nous quittent : cheveux, cils, peau morte ? Alors les pigeons vont-ils mourir en nombre si les humains ne sortent plus de chez eux ? Voilà un bon sujet pour un reportage futur.

 

17h15. Mon acolyte me fait remarquer que nous n’avons croisé aucun véhicule de police. Juste au moment où un véhicule de police se pointe droit devant nous et ralentit à notre hauteur. Nous brandissons nos cartes de presse. « Quel média ? » nous demande l’agent à la place du mort. « Le Coincoin du coin ! » « Hum… Pas de vagues, hein ? »

 

17h20. Nous interrogeons le buraliste sur sa journée : « Pas un chat de l’après-midi ! A ce rythme-là je vais perdre un max et comme je n’aurais pas d’indemnités puisque je reste ouvert, ce sera moi le dindon de la farce ! » Même rengaine chez le boulanger, il ne craint pas pour la pérennité de son commerce mais dit qu’il ne s’attendait pas à une telle chute du chiffre d’affaire. Il prétend que les stocks vont être difficile à gérer dans ces conditions. Combien de croissants seront écoulés chaque jour durant le confinement, il n’en a aucune idée. Le caissier de l’échoppe Casino n’a pas fait lourd non plus. Je fais remarquer à mon acolyte qu’on devrait tout de même sacrifier un billet de 50 pour un peu de gel hydroalcoolique, ça pourrait valoir le double ailleurs. « Un chinois sorti de nulle-part m’a pris tout mon stock. » nous répond le caissier.

 

A la pharmacie le constat est le même. La titulaire nous dit avoir vu ses stocks de paracétamol passer de trop haut à zéro du lundi matin au mardi midi. Mais elle n’est pas inquiète outre-mesure puisque sa patientèle semble s’être évaporée depuis, le confinement la ramenant à sa portion congrue alors qu’une partie d’entre elle est d’ordinaire de passage ou le fait de gens travaillant mais n’habitant pas le quartier. Elle n’est pas catastrophée au contraire du buraliste, elle nous dit avoir certains de ses employés tout à fait disposés à buller chez eux et les autres avec deux mois de retard dans leur travail tellement ils sont lents, elle ajustera ses équipes. Avant de prendre congés nous lui demandons ce que les gens ont acheté avant le confinement en dehors du paracétamol. « Eh bien pas des masques ni du gel puisque par hasard on va finir par les recevoir quand plus personne ne sera là pour en acheter ! Sinon beaucoup ont pris du viagra, d’autres des préservatifs, parfois les deux ainsi que toutes sortes de lubrifiants. » Nous lui demandons si au contraire du gel elle a un bon stock de pilules du lendemain et de test de grossesses. Elle prend sa tête entre ses mains, puis inspire profondément avant de soupirer : « Dure dure dure année ! »

 

M. Hulot et P. Atate, le Coincoin du coin.

 

- Allô Martin !

- Ouais !

- T’es où ?

- Ben à Lyon ! Je fais des piges !

- Ah merde ! Tu bosses ? C’est pas vrai ?

- Ben si !

- Pas de bol mec !

- Ben si ! Je suis plutôt content là !

- Mais t’es con ou quoi ? Comment tu peux être content de bosser en un moment aussi historique ?

- Mais justement ? On la fait l’histoire nous ! Tu verrais ça ? C’est incroyable le silence qu’il y a ici ! Les gens sont confinés chez eux et pas un mot au-dessus de l’autre ! C’est incroyable ce sens du civisme ! Et dire que tout le monde prétend que le français est réfractaire à l’ordre !

- Mais t’es où là ?

- Ben à Lyon !

- Oui mais où à Lyon ?

- Là on quitte Saint-Nizier.

- Mais t’es con ou quoi ! Evidemment que t’entends pas un bruit ! On est tous partis se confiner à la campagne ou à la montagne ! Putain mais c’est pour ça que j’ai essayé de te joindre toute la nuit !

- Ah ouais OK. J’ai manqué m’inquiéter mais j’avais trop de boulot !

- Mon vieux ! On est à Courche dans le chalet des parents d’Isabelle ! On est 15 mon vieux ! On est partis ce matin à l’aube et on va se faire une bringue de dingue pendant un mois si ces cons vont au bout de leur idée ! Mais bordel ! Comment t’as pu manquer ça ?

- Mais.. mais à Courche la station est fermée là !

- Mais on s’en fout qu’elle soit fermée ! On a de l’alcool à profusion ! Du fromage en veux-tu en voilà ! Des capotes je t’en parle même pas… Papapapapapa ! Ça va être orgiaque ! Et toi comme un con tu t’es enfermé dans une ville morte !

- Ah merde c’est vrai… Tu crois qu’avec mon statut je pourrais…

- Ton statut de pigiste ? Mon vieux ! T’as pas fini d’arpenter la rue de la Ré ! Tu nous donneras des nouvelles ! Bonne bourre !

- Oui toi aus… Shit !

 

 

17/03/2020

 

Le CCC vous donne ses prévisions des variations des petits maux pour les mois à venir.

 

Obésité ; en forte hausse ce printemps.

Accidents cardiovasculaires : hausse sur au moins deux années consécutives.

Saturnisme : de retour cette année.

Œil au beurre noir : en forte hausse chez les femmes et les enfants ce printemps.

MST : en chute libre ce printemps, sauf chez les femmes et hommes auparavant abstinents.

Membres foulés, cassés. En chute libre ce printemps

Allergies : en baisse ce printemps, sauf celle aux acariens.

Grippe saisonnière, gastro : arrêt prochain.

Déficit en Vit D. en forte hausse ce printemps.

Claustrophobie : en forte hausse ce printemps.

Agoraphobie : explosion dès fin de crise du coronavirus.

 

Prévisions des grands maux.

Coronavirus : arrêt avant l'été.... ou pas. Pas de retour l'an prochain... ou bien ?

 

 

17/03/2020

A quoi ressemble un contrôle d’attestation de déplacement ? Le Coincoin du coin a demandé à une patrouille de police de bien vouloir emporter un de ses dictaphones pour en avoir une petite idée.

 

– Vous cherchez quoi ?

– Le lavomatic !

– Il est rue Mercière !

– Je sais parfaitement où il est ! Je veux savoir si j'ai le droit de me déplacer là-bas dans un déplacement autorisé.

– Vous êtes allé voir s'il était ouvert ?

– Oui.

– Vous aviez une autorisation pour aller voir s'il était ouvert ?

– Non. J'ai utilisé mon autorisation de déplacement professionnel.

– C'est illégal !

– C'est sur ma route !

– Alors ça va. C'était ouvert ?

– Oui.

– Alors c'est sans doute autorisé.

– Pas forcément puisque ce n'est pas sur la liste.

– Ce n'est pas sur la liste ?

– Je n'ai pas trouvé la liste.

– Donc c'est peut-être sur la liste. Cherchez la liste.

– C'est ce que je fais mais y a pas de liste !

– Hum... De toute façon si le propriétaire laisse ouvert c'est que c'est autorisé.

– Pas forcément. Il est peut-être mort du coronavirus dans la journée.

– N'en profitez pas pour laver votre linge à l’œil.

– Comment je pourrais laver mon linge à l’œil si je ne suis pas autorisé à le laver.

– Demandez-le lui !

– A qui ?

– Au propriétaire. S'il n'est pas mort.

– Peut être qu'il laisse ouvert en attendant de trouver la liste.

– Quelle liste ?

– La liste des déplacements autorisés.

– Pourquoi la chercherait-il ? Il n'a pas besoin de se déplacer pour laver son linge s'il a un lavomatic.

– C'est juste.

– Pourquoi cherchez vous un lavomatic au juste ?

– Je n'en cherche pas un. Je cherche à m'y rendre par un déplacement autorisé.

– Pour ?

– Pour laver mon linge sale.

– Lavez-le en famille !

– Je suis tout seul. Raison pour laquelle je n'ai pas de machine.

– Et vous avez du linge sale ?

– Oui. J'ai des tendances schizophrènes.

– Alors faut faire bouillir. Vous pouvez très bien faire ça chez vous.

– Dans ce cas il faut que je cherche un magasin qui vend des bassines et que je trouve la liste qui dit si oui ou non le déplacement vers un magasin qui vend des bassines est autorisé.

– Non ça c'est interdit.

– Comment vous le savez ?

– Je l'ai vu sur la liste.

– Il y a une liste des magasins non autorisés ?

– Non, seulement son complémentaire. Je peux vous vendre une bassine si vous voulez. Mais faut vous déplacer.

– C'est autorisé ?

– Non.

– Je vais faire ça dans l'évier alors. Ou la cuvette des chiottes. Elle a peut-être la fonction essorage.

– A votre guise.

– Je peux passer ?

– Pour ?

– Rentrer chez moi laver mon linge sale.

– Si vous me montrez votre autorisation pour en être sorti avec votre linge sale

 

18/03/2020

 

Annonce importante le Coincoin du coin.

 

Dans le reportage de nos pigistes mis en ligne sur notre site hier soir vers 21h, nous avons émis l'hypothèse d'un danger de mort de faim imminente pour nos compagnons les pigeons. Ce passage a fait réagir de nombreux connaisseurs des oiseaux et certains d'entre-eux ont tenu à lancer le message d'urgence suivant :"Si les pigeons ne se nourrissent pas comme les acariens de nos peaux mortes, il est cependant important de considérer que la présence ordinaire de nombreux passants, lâchant ici et là des miettes de pain, parfois même volontairement des graines, est un facteur favorable à l'épanouissement des pigeons. Sans eux la nourriture risque évidemment de se raréfier pour ces magnifiques oiseaux sans qui la vie des citadins serait bien fade. En conséquence nous demandons aux habitants confinés chez eux de ne pas oublier de jeter de temps à autre de la nourriture pour les pigeons, prioritairement des graines."

 

19/03/2020

 

L'âne à chroniques du Coincoin du coin :

 

La situation actuelle semble devoir nous conduire vers un constat assez stupéfiant. En temps ordinaire une part significative des travailleurs est payée à organiser, construire ou entretenir tout le système de transport qui lui permet d'aller travailler !

 

Vous trouvez ça absurde ? Nous aussi !

 

19/03/2020

 

Info le Coincoin du coin :

 

Après la suppression des jours fériés durant les 2 à 4 années prochaines pour compenser les vacances actuellement offertes, Edouard Flippe devrait prochainement faire une annonce pour en appeler à la solidarité nationale en demandant à l'ensemble des salariés de renoncer à leurs congés estivaux. Cette mesure de bon sens a dores et déjà été attaquée de front par les lobbys du tourisme, peu solidaires sur ce coup.

 

19/03/2020

 

Info le Coincoin du coin :

 

Durant le confinement, et contrairement à ce que pourraient penser nombres de complotistes, la démocratie et le droit d'expression restent la priorité du gouvernement. Ainsi il est possible et même encouragé de tendre des draps peints à la fenêtre à la condition express que le voisin du dessous ne soit pas à même de saisir par mégarde ou volontairement le drap en question. Vous devez donc au préalable vous assurez de la taille de vos voisins d'en-dessous mais une fois cela fait, oui il est tout à fait possible d'écrire sur de grands draps jaunes :"Macron démission !", ou "Edouard, salaud, le peuple aura ta peau !" ou "Moins de fric pour les flics, plus de briques pour l'Hôpital public !" ou "Achète PQ, même usagé !"

 

19/03/2020

 

Flash info le Coincoin du coin.

 

La rédaction tient à rassurer ses actionnaires minoritaires. Contrairement à une idée très reliée dans les médias concurrents, non les grands de ce monde n'ont pas perdu 1/3 de leur fortune en quelques jours. Ils n'ont pas vendu leurs yachts, leurs voitures de luxe, leurs bijoux, leurs maisons à la montagne, à la campagne, à la mer, leurs jets privés, leurs terrains de tennis... en tout cas, s'il les ont vendus, ce n'est pas vous qui les avez achetés ! Donc oui ! Les choses sont toujours en bon ordre et vous pouvez toujours dormir sur vos deux oreilles !

Publicité
Publicité
Darwin Le Chat
Publicité
Archives
Publicité