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Darwin Le Chat
25 octobre 2018

Gravier l'écrasé.

Chalut,

 

Ici c'est toujours l'été indien. A vrai dire toute l'année a été assez particulière côté climat. A l'automne passé il courait le bruit que l'hiver serait très vigoureux. Or la fin du mois de janvier approchait et la température n'approchait pas le zéro, loin s'en fallait, tandis qu'il tombait des tonnes de flottes dans la région, notamment sur les Alpes. De plus il y avait un nombre de moustiques tout à fait anormal pour la saison. C'est alors que nous eûmes la conversation suivante :

Dites donc ! Je croyais que l’hiver devait être vigoureux ! Lequel d’entre vous est le père la vigueur ?

Le quoi ?

Le père la vigueur ! Le con qui nous a dit qu’il fallait bien faire du gras dans l’attente d’un hiver vigoureux !

Je crois bien que c’est toi ! Enfin… en ce qui me concerne je le tiens de toi.

Moi ?… Jamais de la vie !

Je t’assure.

Si je t’ai dit ça c’est que je n’ai fait que répéter ce que m’a dit Aïcha.

Moi ? Pas du tout ! C’est Darwin qui m’a dit que l’hiver serait vigoureux !

C’est possible mais je le tiens de Kazelof. Qui m’a dit qu’il le tenait de Biscotte.

Même pas vrai ! C’est même lui qui me l’a dit que l’hiver serait vigoureux. Je vous assure. Et je crois bien l’avoir entendu dire qu’il le tenait de George… Et moi ça m’a paru crédible que ce soit une info de George, vu son réseau !

Well. Je concède avoir parlé d’hiver vigoureux à Kazelof mais je ne le tenais pas de mon réseau.

Alors ça vient de toi George ?... Et c’est une question d’instinct ! Ah ben je croyais que vous aviez meilleur pif que ça, vous les mouettes ! Bravo les prédictions !

C’est de l’instinct de vous qu’il faut vous méfiez, pas du mien !

C’est pas nous qu’on joue les pères la vigueur à tort et à travers !

Mais j’ai dit ça à la fin de l’automne en vous regardant ! Vous sembliez tous gras comme des cochons ! C’est là que j’ai dit que venait un automne vigoureux ! Pourquoi faire tant de gras et de poils ou plumes si c’est pas pour l’hiver vigoureux ?

Merde alors ! C’est peut-être pas tant le signe d’un hiver vigoureux que d’un été généreux ! Tiens voilà Odette.

Dis donc Odette ! T’avais pas parlé d’un hiver vigoureux toi ?

Plaignez-vous !

Moi je me plains pas ! D’autant moins que je suis devenue frileuse. Il doit vraiment faire chaud et j’ai un peu froid.

Il ne fait pas si chaud mais il fait un peu chaud pour la saison.

Alors pourquoi y a autant de moustiques ?

Mais ça n’a rien à voir, ils viennent de la cave du numéro 3. Ils l’ont transformée en piscine.

Ah bon ?

Mais non idiote ! Elle est inondée ! Depuis plus de six mois d’ailleurs. Tu sens pas l’odeur ?

Ça vient de la cave ? Je croyais que c’était les égouts.

Si c’était les égouts la ville aurait agi. Mais là c’est pas son domaine d’intervention.

C’est celui de qui alors ?

Du syndic.

Et pourquoi il ne fait rien ?

Parce qu’il n’arrivait pas à rentrer dans la cave à cause de la porte.

Elle est blindée ?

Non, elle était en bois mais l’humidité l’a bloquée. Alors ils ont en fait une en métal mais ça leur a pris cinq mois.

Ils n’ont pas peur que l’humidité la fasse rouiller.

Non parce qu’ils comptent vider l’eau de la cave.

Quand ?

Quand ils trouveront la clé de la nouvelle porte.

Ils ont fait mettre une porte dont ils n’ont pas la clé ?

En quelque sorte.

Comment ça en quelque sorte ? Comment auraient-ils pu fermer une porte dont ils n’ont pas la clé ?

Le problème n’est pas qu’ils n’ont pas la clé.

Quel est le problème alors ?

Le problème c’est qu’ils ont laissé la porte ouverte pour que les gars qui devaient venir pomper l’eau puissent accéder à la cave.

On pige rien à ton histoire Odette !

Je vous explique ! La porte est ouverte. Donc le syndic envoie un camion en disant aux gars que la porte est ouverte. Les gars viennent avec un camion-pompe et constatent que la porte est ouverte. Que font-ils ?

Ils pompent l’eau ?

Eh non parce qu’ils n’ont pas d’endroit pour stationner car on n’a pas le droit de bloquer la rue sans autorisation.

Pourquoi ils sont venus sans autorisation ?

J’imagine qu’ils pensaient que la rue était à deux voies.

Ils sont mal renseignés.

Très. Alors ensuite la société d’assainissement s’est dit qu’elle pourrait brancher de petites pompes et rejeter l’eau dans l’égout en passant par la cour intérieure ni vu ni connu.

Pourquoi fallait-il le faire ni vu ni connu ?

Parce qu’elle n’avait pas l’autorisation de la rejeter dans l’égout.

Depuis quand il faut une autorisation pour rejeter de l’eau dans les égouts ?

Parce qu’on ne rejette pas tout ce qu’on veut dans les égouts. Si c’est une eau totalement croupie qui favorise la vie de milliers de moustiques au mois de janvier, il faut la traiter pour ne pas étendre le problème. Vous pigez ?

Oui. C’est pas illogique.

Mais avec le ni vu ni connu on peut faire ce qu’on veut. Encore faut-il avoir la clé de la cour.

Le syndic n’a pas la clé de la cour ?

Le syndic peut-être, mais pas la société d’assainissement.

C’est ballot !

Mais quelques jours plus tard le camion est revenu avec l’autorisation.

Ah bon ? Mais pourquoi ça pue toujours autant ?

Parce qu’ils n’ont pas pompé l’eau.

Pourquoi ?

Parce que le syndic ne leur a pas donné la clé de la cave.

Je croyais qu’elle était ouverte.

Elle l’était jusqu’à ce que quelqu’un la ferme.

Qui ? Le syndic ?

Mais non ! Si le syndic avait su que la porte était fermée, il aurait filé la clé à la société d’assainissement !

Qui a refermé la porte alors ?

Mais c’est moi bande d’idiots ! Qui donc ?

Pourquoi t’as refermé la porte Odette ?

Mais pour que ça pue moins et qu’il y ait moins de moustiques !… Et un peu aussi pour faire chier le syndic, j’avoue.

 

Après ça les choses sont rentrées un peu dans l'ordre, les moustiques sont temporairement morts et le début du printemps a été franchement frisquet. C'est alors qu'une autre affaire nous a occupés. Gravier, un pigeon qui passait une partie de son temps en compagnie de Riton, a été écrasé comme un crêpe par un de ces véhicules que l’on qualifie de SUV, ces voitures parfois volumineuses et très rarement esthétiques. Biscotte dit qu’il ne leur manque qu’un autocollant disant : « Pousse-toi de là que je m’y mette ! » Alors pour ce qui est de se pousser, Gravier a picoré un gravier de trop près du carrefour où croisent la rue des Archers et la rue Gasparin. Le conducteur n’a pas même daigné mettre un coup de frein, il est passé sur Gravier, peut-être sans le voir. Je l’ai appris quelques minutes après les faits. De nombreux pigeons du quartier sont venus jeter un œil et ont dit : « Paix à son âme. » avant de retourner à leurs occupations quotidiennes. Riton était encore là mais les seuls vraiment révoltés étaient Biscuit, Biscotte et les chats ayant accès au toit ce jour là, à savoir : Philémon, Grabel et moi.

 

Ah le salaud ! Il l’a fait exprès c’est sûr !

Tu crois que c’est un suicide ?

Je ne parle pas de Gravier mais du chauffeur !

Comment sais-tu que c’était un homme ? C’était peut-être une femme !

Les femmes ne roulent pas sur les pigeons ! C’était forcément un gros con dans une grosse bagnole !

Je ne vois pas le rapport avec la taille de la bagnole !

Mais Philémon l’a vu ! Il regardait justement le carrefour !

C’est vrai Philémon ?

Oui. En fait c’était bien un homme il me semble. Il arrivait par la rue des Archers et il a hésité une seconde avant de passer parce qu’une voiture venait de la place des Jacobins. Alors il a accéléré d’un coup. Gravier était sur le passage piéton d’en face mais il a même pas semblé voir la voiture parce qu’il n’a pas esquissé le moindre geste.

Tu vois Biscotte ? Il ne l’a sûrement pas fait exprès. C’est juste qu’il a hésité un instant parce qu’il n’avait pas la priorité. Une fois qu’il s’est élancé, il était bien obligé d’aller vite et s’il s’était arrêté d’un coup pour épargner Gravier, il aurait pu provoquer un accident grave.

Ah parce que pour Gravier c’est pas un accident grave ? Il est mort !

Effectivement je crois qu’il va avoir du mal à s’en relever. a dit Riton en ricanant.

Tu trouves ça drôle papa ? C’était un ami à toi !

Ben oui mais personne ne l’a obligé à traîner au milieu de la rue ! Qu’est-ce que j’y peux si j’ai des amis idiots ?

Qui se ressemble s’assemble ?

Non je crois pas mais l’avantage c’est que des amis idiots sont faciles à remplacer.

Eh ben ! Avec des amis comme toi on n’a pas besoin d’ennemis.

Hin hin ! Ben tiens, vous m’avez gonflé ! Si on me cherche je suis sur la place des Jacobins. Mais pas au milieu de la chaussée.

C’est ça ! Bon appétit !

Dis Philémon ! T’as pas retenu le numéro de plaque ?

Comment veux-tu qu’il lise les plaques avec ses yeux myopes de chat ?

Tu vas pas recommencer avec ça Odette ! On voit très bien les plaques d’ici !

Ah ouais ? C’était quoi la plaque ?

Mais je l’ai pas lue ! Tu crois que je lis toutes les plaques des voitures qui passent ?

Doit sûrement y avoir moyen de la retrouver cette voiture !

C’était quoi comme modèle ?

J’en sais rien. C’était un genre de 4x4 de luxe.

Tu l’as vue ou pas cette voiture ?

Je l’ai vue mais moi je connais pas les modèles. Tout ce que je sais c’est que ça avait l’air d’être un modèle cher.

Décris-le nous !

Eh ben… Vous connaissez Mickey Parade ?

Quel rapport ?

Dans Mickey Parade y a des voitures un peu grossières. Et cette voiture qu’a écrasé Gravier on dirait qu’elle est sortie tout droit de Mickey Parade.

Bingo ! Une Porsche Cayenne ! C’est sûr ! Tu peux pas faire plus moche.

Plus moche qu’une Porsche ? Oh si je crois bien !

Tous les SUV sont dégueulasses ! Mais ce que je veux dire c’est que si t’as les moyens de te payer une Porsche et que tu choisis la Porsche Cayenne, t’es nécessairement membre du club des gens qu’ont des goûts de chiotte !

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas Odette !

Oh mais je ne les discute pas ! Il est indiscutable que les gens qui achètent une Porsche Cayenne ont des goûts de chiotte.

Moi je la trouve pas si moche.

C’est ton droit. Et maintenant tout le monde sait que Darwin a des goûts de chiotte.

Mais peut-être que les gens achètent cette voiture pour autre chose que son esthétique. Peut-être qu’elle est très confortable, très sûre et facile à conduire.

Ben manquerait plus que ce soit pas le cas ! Au prix où ils la vendent. Avec les économies qu’ils ont faites en dessins, je pense qu’ils ont eu le loisir de soigner tout le reste.

Moi je dis que ceux qui roulent dans des Porsche Cayenne sont des gros cons dans des grosses bagnoles !

Je ne vois pas bien le rapport entre la connerie et la taille de la voiture. Ou alors tu considères qu’une quelqu’un qui roule n’importe comment dans une petite charrette, ne respecte pas le code de la route, se croit prioritaire partout, manque de provoquer un accident toutes les cinq minutes… ce quelqu’un là n’est pas un gros con vu qu’il roule dans une petite voiture ?

C’est pas ce que j’ai dit.

Personnellement je préfère croiser la route de quelqu’un qui a une grosse voiture, est prudent et courtois et n’écrase pas les chats.

Ce que je dis c’est que ça ne m’étonne pas que ce soit une grosse voiture qui a écrasé Gravier !

Je ne vois toujours pas le rapport.

Le rapport c’est que le monde est de plus en plus plein d’humains et que c’est égoïste de s’acheter des grosses voitures qui prennent beaucoup de place et disent aux autres « Pousse-toi de là que je m’y mette. » Or, quand on est égoïste on fait moins attention aux autres et on écrase les pigeons !

C’est égoïste de penser à la sécurité ? Les gens achètent des SUV parce que ce sont des voitures plus sécurisantes.

Pour ceux qui les conduisent peut-être. Pas pour ceux qui les croisent et qui doivent se pousser pour que les autres s’y mettent ! Si ils ne se poussent pas… Hop ! Ecrasés !

Eh ben y a plus qu’à trouver la statistique qui dit que les SUV provoquent plus d’accidents que les autres.

Parfaitement ! T’auras qu’à la chercher sur l’1-Terre-nette !

Je verrai ce que je peux faire.

Et Odette t’auras qu’à aller voir les enregistrements des caméras de la ville pour qu’on retrouve cette Porsche Cayenne.

A quoi ça va servir ?

On pourra venger Gravier !

Rien que ça ! Et comment donc ?

Tu pourrais pas faire tomber une météorite sur la Porsche ?

Avec le chauffeur à l’intérieur ou sans lui ?

Ben avec !

Ben non je pourrai pas !

Ah ?… Et sinon… Lui crever les pneus ?

Ça je pourrais si je voulais. Mais je veux pas.

Pourquoi ?

Les fées n’ont pas le droit de s’abaisser à de la basse vengeance !

C’est pas de la basse vengeance ! C’est une leçon de vie ! Ainsi le méchant se dira : « Oula j’ai écrasé un pigeon et maintenant le mauvais œil est sur moi ! Je dois me racheter en nourrissant les pigeons. »

En fait la seule chose qu’il va se dire c’est : « Si je tiens le salopard qu’a fait ça je lui explose la face ! Et je suis sûr que c’est un coup du sale gosse du voisin ! » Tu vois où ce genre d’action pourrait nous mener ?

Alors on va rien faire ?

Non !

Faudrait au moins l’enlever de là !

Je crois que c’est un peu tard.

Ils vont le ramasser ?

Même pas. Ils vont s’économiser ce genre d’effort. Les humains sont de plus en plus avares en argent et effort. Tu sais que maintenant, quand ils veulent se débarrasser de chevaux qui ne peuvent pas finir en viande de boucherie, ils les balancent directement dans la benne à ordures !

Non ?… Mais non ! Tu mens là !

Je vous assure.

C’est dégueulasse !

Tu veux dire que c’est du gâchis de ne donner manger la viande aux chats de gouttière ?

Non je veux dire que c’est dégueulasse !

Plus dégueulasse que finir en viande de boucherie ?

Oui parce que c’est un manque de respect.

Mais si on venait te chercher sur ton toit. Qu’on t’entassait dans une bétaillère avec quelques dizaines de tes congénères, qu’on te laissait poireauter quelques temps dans un couloir de la mort, qu’on te mettait sur un tapis roulant qui se termine par une énorme lame aiguisée pour te trancher la tête, ou alors qu’on te suspendait la tête en bas à un crochet avant de t’assommer avec un marteau, ou bien qu’un grand couteau s’approchait de ta gorge… ce serait pas mieux d’avoir un éboueur qui rabat soudainement la couvercle de la poubelle dans laquelle t’as fourré tout ton corps et qui t’envoie au paradis des chats par la médiation d’une benne à ordures ? Tu finiras sûrement étouffé. C’est pas pire. Si ?

Brrrr… les deux me donnent des frissons !

Et si t’étais une souris ? Tu préférerais l’une des deux fins précédentes ou la perspective d’être attrapée par un gros chat noir ?

J’en sais fichtre rien !

Alors disons-nous qu’au moins Gravier n’a pas souffert.

Oui mais c’est pas dit que…

Que quoi ?

Non rien. Je ne veux pas relancer la discussion qu’on a eu avec Herbert à ce sujet parce que c’est sans fin.

Bonne idée. Abstenons-nous !

Je peux donner mon avis ?

Sur quoi Grabel ?

Ben j’en ai quand même pas mal regardé des humains et des pigeons dans la rue. Et ce que je constate c’est que les choses n’arrivent pas par hasard. Vous n’avez pas remarqué que les piétons s’arrangent pour faire chier les bagnoles et que les bagnoles s’arrangent pour faire chier les camions ?

La réciproque n’est pas vraie ?

Un peu mais ce qu’est sûr c’est que les cyclistes et les pigeons s’arrangent pour faire chier tout le monde. Ce n’est donc pas étonnant s’il y a proportionnellement plus de cyclistes et pigeons écrasés !

Je te trouve un peu manichéen Grabel. Certes y a des conflits de voisinage et l’automobiliste a tendance à oublier qu’il est aussi souvent un piét...

Les automobilistes sont des cons ! Surtout les gros cons dans les grosses bagnoles ! C’est de notoriété publique !

T’es pénible quand t’es énervée Biscotte ! Faut arrêter de tout voir en gris. Tenez ! Regardez ! Vous voyez le piéton qui arrive là ?

Et alors ?

Il a la priorité sur les voitures…

A ses risques et périls !

Et ben voilà ! Il traverse et les voitures s’arrêtent !

Parce qu’elles ne peuvent pas faire « ni vu ni connu j't’écrase ! » Mais je suis sûre que ces cons dans leur bagnole se sont dit : « Qu’est-ce qu’il nous emmerde ce piéton ! »

Mais le conducteur qui attendait de pouvoir passer parce qu’il n’avait pas la priorité. Ben lui il a profité de la traversée du piéton pour tracer sa route ! Sans piéton, si ça se trouve il reste planté là durant dix minutes s’il y a toujours une voiture qui arrive à sa droite. Donc c’est faux de penser que tout le monde est l’ennemi de tout le monde ! Et ça c’est une vraie leçon de vie ! Vous voyez ce que je veux dire ?

Pas du tout !

C’est philosophique ! Conflit et concordance s’entremêlent pour donner l’équilibre.

Philosophique ? Que dalle ! C’est la guerre là-dessous ! Faut vraiment rester sur nos gardes !

Vous êtes vraiment pénibles !

 

Ils sont vraiment pénibles. Trouvez pas ?

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25 octobre 2018

Folie Grabéleuse n°1

Chalut,

Lors de ma grande aventure dans les sous-sols nous avions appris que Grabel, le chat de Grabelot, un humain vivant au dernier étage de mon bloc, avait été abandonné. Quand, quelques temps plus tard, je retrouvai enfin ma sous-pente, je voulus tout d’abord regarder s’il y avait de nouveaux messages sur la tablette. Mais Odette était très pressée d’aller voir si Grabelot était rentré. Nous allâmes donc jusqu’à son appartement en passant par le Velux qu’Odette avait entrouvert la veille pour donner à boire et à manger à Grabel et éventuellement lui permettre de sortir. Grabel ne semblait pas pressé de devenir un chat de gouttière, il dormait paisiblement sur un canapé et, sans doute, la présence ou non de son humain lui importait peu. Il devenait de plus en plus évident que nous n’avions pas compris de travers et que Grabelot avait bel et bien quitté la ville sans plus de formalités et sans se soucier de ce que deviendrait Grabel. Entre Grabel et Grabelot ce n’était donc pas l’amour fou. Par contre la folie du bonhomme était indéniable et il suffit a Odette de fouiller un peu dans une pile de papiers posés sur un joli bureau en bois pour nous en apporter une preuve supplémentaire. Elle en extirpa un document dont elle nous fit la lecture de manière assez théâtrale. Je dois dire que j’ai du mal à saisir le raisonnement de cet homme. C’est tout à fait décousu ! Quoique le thème soit évident, le texte passe d’un contexte et d’un style à l’autre sans crier gare et l’on ne comprend même pas s’il s’agit de reproches qu’il se fait à lui-même, à un autre ou à la terre entière. Voyez donc :

 

« Pourquoi tu te fais chier avec cette merde ? » En fait oui, pourquoi ? Ou pour qui ? Pour tes gosses ? A priori pas pour les miens ; par force. Mais les tiens ? Après tout, puisque leur paternel n’en a cure, qui suis-je pour m’en soucier ? Portrait craché de leur père. « Ils sont toute ma vie. » Un sentiment profond, ils n’en diront pas tant à ton propos si par chance ils ne finissent pas aussi con que toi, ce qui pourrait paraître inéluctable mais n’est finalement pas si probable. Dans ce domaine tu tends à prendre du galon avec l’âge, leur chance de finir avant l’âge que tu as est, elle, inversement proportionnelle à ton degré de conscience, elle-même noyée depuis longtemps par l’irrémédiable montée des eaux, elle-même rendue irrémédiable par l’extraordinaire propension qu’ont les individus de ton espèce à se reproduire comme des lapins sans évolution cérébrale apparente, sinon dans la zone des calculs comparatifs. L’important c’est d’être mieux. Absolument ? Non ! Comparativement ! Sur un critère objectif s’il vous plaît, financier ! Et c’est pas du gâteau, même le banquier de famille s’y perd depuis qu’un avocat fiscaliste suisse a pris sa place dans le cœur du patriarche. Digne héritier 3.0 ! On t’as promis l’éternité mais n’oublie jamais que tes chances de crever jeune et d’une mort violente sont intactes ! On dit merci qui ? Merci papa ! Qu’est-ce qu’il n’a pas fait ce con ? Je vais te le dire ! Il a oublié d’envoyer le milliard de tonnes nécessaires à la terra-formation d’une planète extra-solaire ! « Euh, procédons par étape… tentons d’abord Mars ! » Mars ? Mais non ! Non ! C’est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop près de ces milliards de tarés qui, non contents d’avoir saccagé leur planète en quelques générations tombées dans la vénération du dieu Capital, vont forcément finir par trouver le moyen de carrément éteindre la lumière au disjoncteur général ! Et tout ça avant que ces enculés de satanés petits hommes verts ne nous disent où se trouve la putain de faille spatio-temporelle par laquelle ils nous rendent des visites inopinées tous les jours sans jamais être de bon conseil ! On dirait que ça les fait rire ! Qu’ils aillent bien se faire foutre ! C’est la vie de tes gosses qui est en jeu ! (Qui suis-je pour m’en soucier ?) « Pourquoi tu te fais chier avec cette merde ? » En fait oui, pourquoi ? Quand même, sache que ce rouleau de PQ est fait intégralement à base de briques de lait recyclées ! Et pas des briques de laits envoyées à l’autre bout de la planète pour qu’un individu qui mérite ce titre tout autant que toi (mais lui payé à coup de lance-pièce du fait qu’il est né là où la pièce tombe plus souvent du mauvais côté), ne les trie en échange d’une pièce. Non, non ! Des briques de laits triées ici-même, en Europe ! Qu’est-ce que tu dis de ça ? Hein ?… Je te dis pas de te torcher avec des briques de lait ! Jusqu’ici est-ce que quelqu’un t’a jamais demandé de te torcher avec un tronc d’arbre ? C’est juste que l’exemple me paraît approprié pour implanter une infime notion d’écologie dans le cerveau d’un trou cul dans ton genre ! « Pourquoi tu te fais chier avec cette merde, l’écologie c’est pour les riches ! » Fuck me ! On est quoi ? Des pauvres ? « Mais oui ! 3600 millions de chiffre d’affaire en France, zéro euro de bénéfice ! On est pauvre et l’écologie c’est pour les riches ! Fuck You ! » Ah mon salaud ! Qui a repeint le toit en vert ? Et pour quoi faire ? Stratégie marketing ! L’intégralité du budget « Ecogreen » y est passée ! Restons opérationnels ! Depuis que la ville affiche son ambition (future) zéro déchet, les gros dans notre genre sont mis à contribution. Signons la charte, qu’est-ce ce ça coûte ? Les pouvoirs publics sont aussi dans l’air du temps. Vases communiquant et finances en berne, comme ta bite depuis que l’industrie agroalimentaire et l’industrie pharmaceutique ne font qu’une ; sois ici rassuré, les inconvénients des polluants hydrosolubles qui mettent à mal ta virilité sont très bien compensés par les petites pilules colorées issues de la même industrie. Bien sûr cela a un coût ! Mais tu n’as pas le choix ! C’est comme pour ta calvitie ! Le département marketing de l’économie-toi demande des fonds supplémentaires d’année en année ! Exactement comme celui des pouvoirs publics. Sauf que toi tu pourras toujours craquer ton PEE en dernier recours tandis que eux… Vases communiquant. Depuis qu’ils font du marketing ils ne font plus de contrôle (hormis celui des chômeurs) ! Alors voilà ! Ils nous font confiance. Après tout on a signé la charte et notre département marketing fait des miracles. Chacun le sait, nous sommes une entreprise responsable ! Pas au point de sacrifier un demi-point de bénéfices à la cause écol…

« Quels bénéfices ? »

Ta gueule je parle ! Je disais donc, pas au point de sacrifier un demi-point de bénéfices à la cause écolo mais responsable tout de même. On s’engage ! A quoi au juste ? Voyons voir ça…

« Engagement numéro 1 : consommation électrique certifiée 100% d’origine renouvelable. » Oula ! ça va alourdir la facture ça !… Ah ben non ! C’est pas plus cher. Du coup… Admettons que toutes les entreprises et tous les particuliers de France fassent la même chose que nous et achètent une électricité certifiée 100% d’origine renouvelable. Ça voudra dire qu’on produit une électricité 100% d’origine renouvelable ? Non non ! Toujours 75% nucléaire et une bonne partie du reste en brûlant des énergies fossiles. Les certificats du vent ? Du vent !

 

« Engagement numéro 2 : tri sélectif intégral » Bon. On trie pas les bouteilles d’eau parce que ça ressort de la responsabilité individuelle, pas celle de la boite. Pour le reste… Pff… ce vieux reste de peinture et ce solvant qui traînent depuis des lustres, si j’en jette un peu chaque jour dans l’égout, c’est pas la fin du monde. Tiens un néon usagé !… Ah zut ! Cassé !... Ah ben ça ! Je me demande combien d’énergie on obtiendrait en laissant fermenter 50 kilos de métal, de plastique et de composants électroniques qu’on a planqué sous 70 kilos de résidus de tomates hors-sol hollandaises.

– Jimmy ! Je t’avais pourtant dit de foutre ces imprimantes au fond d’une poubelle grise ! Pas une poubelle verte ! T’es con ou quoi ?

– Ah ? Ben désolé je pensais que c’était une poubelle pour le recyclage. Ça m’a paru être une bonne idée.

– On n’a pas de poubelle de recyclage !

– Ah bon ? C’est quoi cette poubelle verte ?

– Le compost ! Quand bien même on aurait une poubelle de recyclage… c’est pas fait pour les imprimantes.

– Ah bon ? Faut en faire quoi des imprimantes alors ?

– Les amener à la déchetterie !

– Ben pourquoi on les amène pas à la déchetterie ?

– Parce que ça coûte cher et qu’on est déjà à zéro bénéfice.

– Ah bon ? Mais celui qui nous vend les nouvelles imprimantes, il est pas censé récupérer les anciennes ?

– T’as qu’à demander à l’installateur, il est encore là.

– Ben justement, je lui ai demandé. Vu sa réponse. C’est pour ça que je te le demande à toi.

– Qu’est-ce qu’il t’a répondu ?

– Que s’il devait récupérer autant d’imprimantes qu’il en installe, il aurait déjà rempli un camion !

– Ben tu vois ! Alors on les fout dans la poubelle grise sous une masse de vieux papiers et on n’en parle plus. Ni vu ni connu j’ t’embrouille ! De toute façon ça change sûrement pas grand chose vu que ça n’a pas franchement l’air d’avoir été conçu pour être recyclé.

– Ouais mais là ça va devenir quoi justement ?

– Ben ça finira sûrement dans un incinérateur. Y a une partie qui va brûler en dégageant des gaz bien dégueu mais en compensation je crois qu’ils récupèrent l’énergie pour chauffer de l’eau. Et puis à la fin je crois qu’il reste une masse carbonée hyper-toxique dont on sait pas quoi faire. Alors on la fout dans des boites en plastique en attendant de pouvoir un jour s’en débarrasser.

– Comment ?

– Je sais pas trop. En trouvant des bactéries qui bouffent cette merde. Ou peut-être en envoyant des fusées pleines de boites vers le soleil.

– C’est possible ça ?

– Je sais pas trop mais c’est une sacrée bonne idée. Comme celle de tout balancer dans la poubelle grise.

– C’est pas très écolo finalement.

– Oui mais nous on se concentre sur notre engagement numéro 3 !

– Qui est ?

 

« Engagement numéro 3 : sobriété et lutte contre le gaspillage ! »

– On est au taquet là-dessus !… C’est quoi ce bruit ? Putain… ça vient de… La photocopieuse ! Bordel ! Mais c’est quoi ce bordel ?

– Mince alors !

– Reste pas là les bras en croix ! Fais quelque chose !

– Qu’est-ce que tu veux que je fasse ! Elle finira bien par tomber en rupture de papier !

– Je viens de faire le plein de tous les bacs ! Aux grands maux les grands remèdes !

– Dites ! J’ai un petit soucis avec les impr… Ah ben ça alors !… Ma page de test !

– Vos pages de test vous voulez dire. Si je rebranche la photocopieuse vous en aurez d’autres !

– Pas sûr. C’est pas très malin de l’avoir débranchée en pleine action. Vous aurez de la chance si vous ne l’avez pas complètement démolie. En même temps… comme je le disais à votre directeur ; vous feriez bien d’investir dans nos derniers modèles.

– Celui-là marche très bien !

– Oui mais les nouveaux sont mieux. D’ailleurs on vous reprend l’ancien si vous vous décidez avant la fin du mois.

– C’est à dire ?

– On vous reprend l’ancien.

– A quel prix ?

– C’est pas une question de prix. Ça vaut plus rien ce modèle !

– Il marche encore ! Un excellent modèle !

– Je vous l’accorde. Notre modèle le plus solide comme on ne sait plus en faire. Mais il n’a pas les fonctionnalités requises pour être à la page !

– Nous on est à la page A4 noire et blanche à 99% !

– Et pour les 1% qui restent ?

– On se débrouille !

– Réfléchissez tout de même !

– Ok. Combien pour la reprise ?

– Zéro euro ! On vous le reprend, c’est tout !

– Pour le mettre dans une benne ?

– Oui mais c’est toujours ça que vous n’aurez pas à faire !

– Ok. J’en parlerai à mon boss.

– Je lui en ai déjà parlé. Il est d’accord avec moi !

– Super ! En attendant je vous laisse ramasser votre page de test. Suis-moi Jimmy !

– On va où ?

– Juste là ! Tu vois les écriteaux de portes ?

– Oui.

– Tu m’en fais l’inventaire pour toute l’entreprise !

– Toute l’entreprise ? Pourquoi ?

– Faut les changer ?

– Les changer ? Quelle idée !

– On doit changer toutes les portes !

– Mais non ?

– Mais si !

– Mais pourquoi ?

– A cause de ces petits éclats sur certaines d’entre-elles !

– Qu’est-ce que ça peut foutre ? Ça n’empêche pas de les ouvrir !

– C’est une question d’hygiène !

– C’te blague !

– C’est pas une question d’hygiène ici mais ça l’est pour les cuisines et les stocks du restaurant d’entreprise !

– T’es sérieux ? Ces petits éclats ?

– Oui. Car ça découvre l’aggloméré et le bois est interdit dans la restauration !

– T’es sérieux !

– C’est la loi !

– Ah ?… Pourquoi on ne change pas que les portes du restaurant ?

– Parce que ce modèle n’existe plus et le boss ne veut pas de portes dépareillées !

– Ah ?

– Tu me fais ça pour demain ?

– Si tu veux.

– Vérifie aussi avec Julie au département marketing si elle a bien commandé tous les displays pour les journées portes-ouvertes.

– On réutilise pas ceux de l’an dernier ?

– Quoi ? Tu les as gardés ?

– Ben oui ! J’avais tout nettoyé et filmé avant ! C’est comme neuf !

– T’es con ou quoi ? On ne te paie pas à faire des choses inutiles ! Fallait les mettre dans une poubelle grise !

– Ah bon ?… Ben j’ai pensé que ça pouvait resservir ! On n’a pas changé de logo que je sache !

– C’est pas la question ! Chaque année on reçoit de nouveaux displays !

– Identiques aux précédents ?

– Pratiquement !… Mais c’est pas la question ! On en a de nouveaux donc on ne garde pas inutilement les anciens ! Ok ?

– Ok ! J’ai saisi le message.

– A la bonne heure… On parlait de quoi ?

– De notre engagement n°3.

– Ah oui… Donc à ce propos, je voulais te dire que faire des efforts c’est bien. Mais on ne le fait pas au détriment de la sécurité ! T’es descendu au local technique ?

– Oui !

– C’est ce qu’il me semblait ! T’as pas remarqué que le va-et-vient était en rade ?

– Si. J’ai éteint d’en bas.

– J’ai vu ça ! Et moi j’ai manqué me vautrer dans l’escalier en descendant ! Tout ça pour faire des économies sur deux néons de 30 watts ! Tu me les laisses allumés la prochaine fois !

– D’accord.

– Qu’est-ce que t’es descendu foutre dans le local technique ?

– Baisser la clim de trois degrés !

– Je l’avais mise à 22 ! C’est très bien 22 ! Pourquoi t’as baissé ?

– Parce qu’un con me l’a demandé !

– C’est qui le con en question ?

– Le big boss.

– Ah ?… Bon. 19 c’est bien aussi. Un peu frais mais ça dynamise !

– Tu verras que cet hiver il voudra chauffer à 24 !

– C’est possible. Mais c’est lui le chef…

– Ben heureusement qu’on est au taquet sur notre engagement n°3 !

– On n’est pas les pires Jimmy ! On n’est pas les pires !

 

Non pas les pires ! De nos bureaux nous ne voyons pas tout ça. Les arbres arrachés, les forets dévastées, les peuples déracinés. Nous n’avons, qu’un listing de prix, du bois à commander. De nos bureaux nous ne sentons pas tout ça. Les vapeurs inhalées, les hommes non masqués, jamais bien informés, de leur toxicité. Nous n’avons, qu’un listing de prix, des coûts à maîtriser. De nos bureaux nous ne faisons pas tout ça. Les matières spéculées, les pays affamés, en toute utilité. Nous n’avons, qu’un listing de prix, des choses à importer. De nos bureaux, nous ne voyons pas grand chose, quoique, auparavant, de nos bureaux, on contemplait un champ, devenu un dépôt. Nos bureaux, eux-mêmes, auparavant, n’étaient rien mieux qu’un champ. Pouvait-il rester champ ? Que ferions-nous sans nos bureaux ? Qui commanderait à nos dépôts ? Comment rouleraient nos camions ? Puisqu’il faut bien qu’ils roulent, de plus en plus longtemps, et de plus en plus loin. Mais c’est le monde qui veut ça ! De nos bureaux nous ne décidons pas la marche du monde, nous y participons, voilà tout ; il faut bien qu’on marche, puisqu’il marche. De nos bureaux, il faut encore marcher, rallier, nos lieux particuliers. Nous sommes, souvent sans particules, simples particuliers, petites particules parmi la multitude, encore, qu’enfant de l’occident, nous allons de bon gré, vers les malles à jouer, à reculons voter. Une simple particule parmi la multitude, tu n’es pas la pire, non pas la pire. Connectée, déconnectée, reconnectée, tu l’as bien su tout ça, tu l’as bien vu. Les enfants dans les mines, au fond des cavités, terres rares et damnées, abondances à brûler. Les yeux bridés rougis, par les gaz assaillis, de fatigues abrutis, un horizon sans vie. Les espèces en péril, ou mortes sous les terrils, mammifères indociles, insectes jugés trop vils, poissons au goût des villes. Les îlots sous les eaux, les hivers sans manteaux, les typhons tropicaux, faisant cap vers Bordeaux. Les éléments fertiles, semant l’irréversible, dans nos corps imbéciles et nos cerveaux débiles. Les éléments gênants, largués dans l’océan, là où leur possédant, a pour prénom néant. Les damnés de l’agraire, les paysans sans-terre, emportés dans des guerres, de paramilitaires. La rondeur écocide, champignon fongicide, dans l’horizon des kids, baignés de pluies acides Les déchets nucléaires, laissés à ciel-ouvert, ou bien profonds sous-terre, pour que d’un proche hier, naisse un immense hiver. Les animaux serviles, entassés à cent mille, prenant déjà la file, vers la lame infaillible, de nos âmes insensibles. Notre poison géant, milliers de milliers d’ans, le croissant des puissants, devenu carburant, la fumée d’un instant.. La construction passive, fantasmée dans les livres, que l’on veut vivre ivres, de productions massives.

 

Vivre ivre, de production massives… de productions massives… Des porte-containers, pour tous mes contenants, mes éléments chauffants, mes éléments roulants, et puis tous mes écrans, les petits, les plus grands, à changer dans un an, mes éléments divers, mes habits de printemps, mes vêtements d’hiver, qui m’iraient comme un gant, pas ce gant ci-devant, à la mode d’hier, mes éléments pour plaire, en dizaines comme en cent, mes parfums odorants, pour changer d’atmosphère, mes saladiers d’argent, mes couverts et mes verres, juste pour le nouvel an, mon logement géant, fait pour célibataire, ma piscine en croissant, pour sourire à la terre, mes détergents puissants, solubles dans l’étang, ruisselant en rivières, pour lessiver la mer.

 

Fin de l’histoire peu d’espoir, je ne puis rien, je suis loir, jamais ne fais le lien, ou bien de mes deux mains, j’aimerais toucher les saints, trouver l’expiatoire, mais qui pourra surseoir, mes gênes respiratoires ?

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25 octobre 2018

Raisons d'un absence prolongée.

Chers chats lecteurs, chalut.

C’est devant l’insistance de mes plus proches amis que je me décide à réalimenter un peu ce blog après l’avoir délaissé ces derniers mois. En effet j’ai assez peu goûté aux diverses menaces de mort reçues. Et je constate avec regret qu’elles sont principalement le fait d’autres chats, soit parce qu’il leur plaît de relayer les affreux desseins de gangs de castors fous furieux ou bien parce que leurs humains ont l’idée saugrenue de posséder des Porsche Cayenne ou des Nissan Juke. J’avais pris le parti de supprimer les passages posant problème mais d’après mes amis je n’ai pas à tenir compte de vos avis et je dois continuer à exprimer les choses comme je l’entends. Donc, désolé pour ceux que cela offense, il sera de nouveau question de Cayenne et de Juke.

Darwin.

 

 

Darwin Le Chat
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