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Darwin Le Chat
24 avril 2019

Cormorans, gilets jaunes, matraques et président.

Chalut !

 

La semaine passée je me suis expatrié un temps sur le très gros bloc, ce à seule fin de voir de mes propres yeux une affaire qui fait grand bruit chez les pigeons : l’arrivée de nouveaux hôtes dans la ville. En l’occurrence l’hospitalité laisse à désirer, comme vous allez le constater. Je me suis rendu avec Aïcha, Burbulle et mon frère au bout du bloc pour voir de quoi il retournait. Au premier abord je n’ai rien vu sinon une tripotée de mouettes qui s’excitait au sud du pont Napoléon parce qu’un type leur balançait à manger. Sur le quai proprement dit il y a avait plus de pigeons qu’à l’accoutumée. On était en semaine et les jours de semaine le marché ne descend pas jusqu’au pont, les pigeons présents là n’y étaient pas pour se nourrir sur les restes des humains et d’ailleurs c’était encore un peu trop tôt dans la matinée pour cela. Non, il était clair qu’ils bavassaient comme des poules ! Je tentais de repérer les pigeons de mon toit parmi ceux-là mais d’où j’étais, malgré que ma vue soit bien meilleure que ne le dit Odette, c’était quand même un peu difficile de distinguer un pigeon d’un autre assez semblable. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que j’ai repéré une Mouette et un pigeon partageant un même lampadaire. Là j’ai compris que c’était George et Riton. George en a eu vite assez de cette promiscuité et, après avoir jeté un œil vers le toit où nous étions, c’est tout naturellement qu’il est venu vers nous. Bien sûr Riton n’a pas tardé à venir à son tour, suivi de près par une dizaine de ses congénères, tous désireux de nous prendre à témoins. Au départ je n’ai vraiment rien compris puisqu’ils parlaient tous en même temps. George paraissait totalement stoïque, disposé à laisser passer l’orage. L’orage passa… enfin pas tout à fait, il se fit simplement moins assourdissant, il faisait très beau d’ailleurs. Je finis par y entendre quelque chose quand les pigeons tombèrent d’accord pour que l’un d’entre eux nous explique la teneur du problème :

– Mais c’est George ! C’est de sa faute ! Il leur a donné des certificats d’établissement ! Hein George ? Hein ? Pourquoi t’as fait ça ?

– Well ! Où est le problème ?

– Le problème c’est que tu ne nous as pas demandé notre avis ! Voilà le problème !

– So what ?

– So what ? So what ? On te signale que les autochtones, ici, c’est nous ! Alors t’es censé nous demander notre avis ! Des oies ! Des mouettes ! Sans compter le retour en nombre d’espèces qui traînaient plus trop dans les parages ! Et maintenant ces… ces… comment t’as dit que ça s’appelait ces choses moches déjà ?

– Des cormorans !

– Des cormorans ! Manquait plus que ça ! A croire que l'océan n'est pas assez grand !

– Possible.

– Non mais t’as vu leur tronche ? Affreux ! On est en ville ici ! Faut avoir un minimum d’allure pour avoir le droit de s’établir ! Un pigeon, un cygne, oui ! A la rigueur une mouette ! Mais ça ! Non non non !

– Je trouve beaux.

– C’est pas parce que tu as mauvais goût que tu dois donner des certificats à tort et à travers !

– Écoute ! J’ai donné cela pour la forme. Un peu pour dire je suis là. La Gull International n’a pas de réel pouvoir sur les cormorans. Donc si je donne pas de certificats, ils s’en passent.

– Ah les affreux ! Et ils friment en plus ! Non mais regardez-le celui-là ! Il se la joue là ! Fanfaronner comme ça au beau milieu de la rivière quand on vient de débarquer !

Je ne voyais vraiment pas de qui ils parlaient et comme j’avais l’air d’être le seul dans ce cas-là j’ai soufflé un mot à Burbulle :

– Mais il est où cet oiseau ?

– Sur les câbles de la passerelle !

En effet il y avait un oiseau noir d’assez grande taille posé sur un câble de la passerelle. Un endroit assez peu commun puisque ces câbles sont, par force, très inclinés et que la position doit être inconfortable. Mais l’oiseau en question ne semblait pas posé là dans l’idée de se reposer. Il était tout ailes dehors, comme s’il cherchait à se laisser emporter par le vent :

– Il fait quoi ce cormoran ?

– Je crois qu’il est en train de se sécher les ailes.

– Ah bon ? Pourquoi ne fait-il pas cela sur une cheminée ?

– Il a peut-être peur des chats ! Hé hé !

 

Alors voilà ! Apparemment on a des cormorans à Lyon, et personnellement je les trouve plutôt intéressants à regarder. Je n’aurai pas l’occasion de vous dire s’ils sont intéressants à goûter en raison de l’interdiction formulée par Odette même si je ne suis pas sûr que j’oserais m’attaquer à ces oiseaux là si j’en avais l’occasion. Bref, c’est un peu de diversité à une époque où l’on prétend que les colonies d’oiseaux rapetissent à grande vitesse. Les pigeons se plaignent, sans doute parce qu’ils voient venir des espèces plus grosses qu’eux, tandis que les moineaux se plaignent du trop grand nombre de pigeons qui ferait que eux sont de moins en moins nombreux. Les temps sont durs pour tout le monde.

 

Les temps sont durs pour tout le monde y compris chez les humains. Chez les humains les temps sont durs pour les manifestants et les temps sont durs pour la police. A vrai dire le quartier n'a connu que quelques échauffourées, rien de bien méchant. Il semble que ce soit un peu différent dans la capitale de la France. Cependant c'est à propos de ce mouvement de gilets que nous avons peut-être retrouvé la trace de Mr Grabelot ! En tout cas c'est ce que prétend Odette qui, en utilisant l'ordinateur de l'humain de Grabel, pense être tombée sur une page internet mise à jour récemment par Grabelot en personne. Je vais ci-après vous faire copie du long message dont elle prétend qu'il vient de lui, mais avant cela je tiens à vous faire part de mes doutes comme j'en fis part à Odette :

– Vois-tu Odette ? Je ne crois pas que Grabelot a écrit cela. Si cela me rappelle quelque chose, c'est plutôt les déclamations soudaines d'Atlas !

– Pas du tout matou ! Et même si c'était le cas, cela prouverait seulement que Grabelot et Atlas ne font qu'un !

– Comment cela ?

– Réfléchis un peu ! Quand avons-nous rencontré Atlas ?

– Lors de la grande aventure dans les sous-sols !

– Oui mais c'était juste avant d'apprendre la disparition de Grabelot ! Donc Grabelot s'est réincarné en Atlas, ce qui explique pourquoi ils étaient tous les deux aussi tarés l'un que l'autre !

– Cela n'explique pas comment Atlas aurait mis à jour cette page internet !

– Atlas est mort !

– Ah bon ?

– Je te l'ai pas dit ?

– Ben non.

– Bon ben il est mort !

– Oh ! C'est triste !

– Ouep ! Donc Grabelot est retourné à son apparence humaine voilà tout ! Mais comme il a constaté qu'on squattait son appartement, il est sûrement parti s'installer dans la Creuse ou dans un maquis corse !

– Oui mais... là cela voudrait dire pas mal de choses concernant la réincarnation et on n'a même pas statué sur le fait qu'on croyait ou non à la réincarnation. Alors une réincarnation avec voyage aller-retour...

– Ben j'ai envie de statuer là-dessus maintenant ! T'as quelque chose à dire ?

– Non mais...

– Chut ! La preuve que c'est Grabelot qui a écrit ce texte c'est qu'il est clair que cela est le fait d'un type qui a un frère dans les compagnies républicaines de sécurité ! Ce qui est le cas de Grabelot ! Ce n'est ni un hasard ni une coïncidence !

– Grabelot a un frère chez les CRS ? Mais non !

– Aussi étonnant que cela paraisse ! N'est-ce pas Grabel ?

– A ce qui paraît. Mais il le fréquentait plus trop je crois.

– Il ne fréquentait plus trop personne cet ours !

 

Vous allez pouvoir constater par vous-même que dans un style taré à la façon d'Atlas, ce Grabelot réfugié quelque part ou réincarné en je-ne-sais-quoi se débrouille pas mal.

 

« 

Qu’on se le dise… Ou bien voulez-vous que je vous le dise ? Je vais vous le dire !

 

Jeune, mon frère, avait un rêve qu’il transforma un jour en vœu après une période de sévères prises de bec avec le paternel. Ce dont mon frère rêva, et qui devint ensuite réalité, c'était de se faire garant de l’ordre républicain. Républicain !

 

Non pas démocratique ! On parle peu d’ordre démocratique d’ailleurs, j’en supposerais qu’il n’a point d’ordre, ou bien précis, allant de soi. De celui-là, pour cet état, se pouvait-il marcher au pas ? Son idéal républicain, un idéal démocratique ? Cela s’entend mais il se force, c’est une entorse à ses principes, il la dissipera dans la force, c’est son bouclier, son écorce, elle est d’ici, elle est d’ailleurs, elle est d’ailleurs universelle, républicaine, manichéenne, assez souvent républicaine, le champ des présidents tyrans, le temps des républiques iniques, point d’idéal démocratique, point d’idéal ou bien violent, une république démocratique, une république, une condition, ni nécessaire, ni suffisante.

 

Quand même il la défend, contre lui-même, contre les gens, traçant sa route coûte que coûte, gagnant sa croûte.

 

Mais l’idéal politique pour un flic, est-ce un état policier ? Et que pense-t-il de cet état, qui tend peu à peu vers cela. Je crois qu’il pense en sens inverse, que c’est l’anarchie qui s’immisce, dans tous les coins, les interstices, qu’il manque de moyens d’action, déformation de la fonction. Alors rien, non rien ne lui dit, que la liberté s’affaiblit !

 

« Ce n’est pas ça ! Non vraiment pas ! Regardez voir un peu là-bas, on vous abat pour moins que ça ! » Ce n’est pas ça mais c’est un pas, de pas en pas, des petits pas ; « Des petits pas, des petits pas, ça suffira, ça suffira ! » à vous dire qu’on ne fait plus ça, défiler avec un cache-nez, et sans contrôle d’identité ! « Mais qu’avez-vous donc à cacher ? Vous êtes si fiers de vos gilets, soyez donc fiers de vos idées ! » Eh bien j’ai beaucoup à cacher, depuis qu’on convie des lobby (ou bien qu’on les élit, car c’est tout comme, en somme) sur le perron de l’Élysée. J’ai à cacher, j’ai un métier, et des dirigeants décidés, à enterrer l’adversité, à décimer ceux qui s’allient, les remontés, les syndiqués, à prétendre qu’ainsi on salit, la société, les sociétés, aujourd’hui fortes d’identité, comme un gamin né d’un humain.

 

J’ai à cacher, j’aimerais parler, j’aimerais porter ma voix pour toi, au cœur du pouvoir et des choix, là où ta vie se joue aux dés, lancés d’un pion sur l’échiquier. J’ai à cacher, j’aimerais parler, je ne veux ni brûler ni casser, je veux rester dans la pénombre, juste me rajouter au nombre, pour me signifier au banquier, cet homme qui ne sait que compter, qui ne recule s’il ne calcule, qui nous encule mieux qu’on l’encule, car soudard est son vrai métier. J’aimerais lui faire tort, je l’avoue, puisqu’aux gémonies je le voue, tout en pensées l’acte est tabou, nous si l’on rendait coup pour coup, il ne serait déjà plus debout !

 

Mon frère, patriote et droit dans ses bottes, engagé et assermenté, depuis de bien longues années, mon frère donc, a toujours su faire chier son père, par un métier moins que quelconque. Aujourd’hui que fait-il ? Homme au service de la nation ! Aujourd’hui que dit-t-il ? Qu’il n’est pas l’homme d’une opinion ! Ah bon ?

 

Servir !

État de l’État. Conception. Au commencement était l’État. Crapuleux comme il se doit, plus envers l’autre qu’envers toi. L’autre c’est l’autre, à peine humain peut-être rien, né du continent des sans droits. Toi c’est toi, bon sang sur sol européen, côté drapeau américain. Dis-le toi ! Très peu de ta vie vient de toi, tu es le fruit de vieux combats, conflits de connards, paix des rois, Japon-Corée plus deux ou trois, oxyde Europe cela va de soi, tu es né là tant mieux pour toi ! État : européen ! Spécificité : français ! Ici la grandeur on y croit ! Fiers du passé, et pis y a de quoi ! Patrie des droits de l’homme, rien que ça ! De têtes sur une pique on hérite ? Si ainsi naquit le mérite, visez l’X, Mines en technique, ENA devenez l’État dans l’État. Pour un esprit moins en effort, il y reste encore d’autres corps, pensez-y ! Il est dit qu’un moindre QI, le genre génie raz des pâquerettes, compensera cette tragédie, ses échecs en mathématiques, par un physique de statue grecque : un vrai mec ! Ça, ça peut toujours servir.

 

Servir !

État de l’État. Illusion. Se fit la France après le drame, la trahison des infâmes, se penser belle âme et s’y voir, se savoir nazis deuxième lame... ça fout les boules ! Roule ! Non pas la tête dans le panier, allez, on va leur pardonner, peut-être même les aider ! Ton nom qui signifiait patron, devient l’emblème d’une communion, solution nationale, c’est pas banal. Punition ? Le proprio sorti des locaux, garde un œil sur le portefeuille. Mr X a pris son fauteuil, (parfois même un énarque, gnark, gnark, gnark !), on s’en sort sans aucun écueil. L’époque était propice, née sous de bons hospices, le partage ? la justice ?... les riches un peu moins riches ? Vices et vers ça l’avenir nous tend les bras, bientôt les coups bas mais voilà, on s’est imprégné de l’idée, d’une certaine égalité, d’une certaine fraternité, de corps de métiers tout entiers, dédiés au public plus qu’au fric, chic ! Voilà le hic ! Mon frère, c’était ça, n’est-ce pas, ce pays, ta fierté, l’État pour lequel tu criais « Servir ! »

 

Servir !

État de l’État. Transition. Tout juste après l’évolution ; mœurs nouvelles mais c’est déjà la fin, la fin des fruits le début des ennuis, des bras des bras des bras, moins que ça ! ou bien des portugais, les autres en pis-aller, ils parlent de rester et de se regrouper, quand tout vient à manquer, la croissance oubliée, demain le pain ? ça craint ! Communauté versus communautés, je n’embrasserai plus tout, seulement le petit bout, qui fera ma fierté, un être identifié, us, habitus, habits, je suis donc je suis, je me suis libéré des carcans du passé, pour mieux me rapprocher de ma prison dorée. Aussi, j’aime mon pays, car on y vit, des mois de mai fleuris. L’espoir est permis, oui, j’ose, demain je peins mon quotidien aux couleurs de la rose et jusqu’à l’overdose, car je ne sais plus très bien quel sens ont les communs, les vrais, ceux qui font société au-delà de mon nez. Qu’est-ce que cela veut dire ? A quoi ça pourrait ME servir ?

 

Servir !

État de l’État. Rémission. Grand soir ! Mes chers concitoyens, vous allez voir ! L’esprit de naguère est dans l’air, c’est clair mais, que faire ? Je dis : « Du capital sauvons le capital ! », ils râlent ! Eh quoi ? Parfois, de bourgeois à bourgeois, on voit pointer des doigts ; mais c’est un entre-soi et puis, désormais on est trois. C’est l’invité du bal, c’est lui Kapital, lui qui ne rend point compte, lui qui conspire et pompe, c’est marre ! J’étais mal embarqué et pourtant je l’ai fait, j’ai dit « J’y vais ! » Où serais-je arrivé, à ne point m’arrêter, pile au milieu du gué, si j’avais, les amarres largué ? J’aurais fini sûrement, dans un contre-courant, encore plus puissant, alors vraiment, je crois que j’ai bien fait, bien fait de renoncer. Sur la rive, quelques-uns m’invectivent, mais j’ai moins peur, et je m’en moque, à la rigueur, elle a, ses acteurs, mes frères et mes sœurs, qui sont de langue d’Oc, moins sûrement qu’allemands, anglais ou bien vivant, par-delà l’océan. Mais, en dressant le bilan, de ces 4 ou 5 ans, je ne fus pas qu’un pion, car j’étais dans l’action, j’ai nourri les pigeons, en égrainant le temps, retraite à 60 ans, avec ou sans argent, j’ai dit à la nation, de changer de notion, Paris vous a trop pris, avec ou sans pognon, décentralisation ! Et puis, j’ai rendu ma copie, fier de l’œuvre accomplie, fier de ce que mon parti, ait pu enfin Servir.

 

Servir !

État de l’État. Démission !

Suis-je encore un état, sais-je encore qui je suis ? Je suis un parmi 20, et 40 demain, je n’ai pas compris qu’un mur, que je voulais moins sûr, formait comme une digue, face aux flots de la ligue. Bigre ! Une vraie déconfiture ! D’une simple rature, on a rayé mon nom, du concert des nations chez qui le compte est bon. J’ai péché, c’est vrai ! J’allais panier percé, sur un terrain miné, et tout ce que j’ai semé, d’autres l’ont récolté. J’ai voulu sauver l’essentiel, les apparences et les écuelles, du commun des mortels, en disant encore « Mon modèle ! » C’était seulement facile à dire, car j’avais confié ma tirelire, à cette ligue et à ses sbires, qui ne jurent que par mon déficit, de notoriété et d’idées, pour me dire comment avancer, ou à défaut me suicider. Il le fallait, m’abandonner, devenir autrui, rester en vie ; allez, je dois le concéder, ils n’ont guère eu à insister, la ligue est un peu mon idée, et, définitivement j’ai choisi, une autre épaule pour mon fusil, le peuple a dit NON j’ai dit OUI, pour sauver la démocratie ! J’ai dû compter tous mes énarques, pour ce schéma, cette arnaque, j’ai dû rallier les oligarques, pour leur prouver que je m’adapte, j’ai dû soumettre à qui de droit, ma constitution et mes lois, lige d’une ligue et de ses sbires, pour le meilleur et pour le pire, je me suis surpris à les servir !

 

Servir.

État de l’État. Macron.

Servir. Rien n’a changé tu vois, le temps étant sans prise sur l’engagement. Homme en bleu ton sur ton, homme en bleu temps des roses, homme en bleu violence et violettes, homme en bleu bleu-marine ?

 

Tu devanceras l’appel, si on en croit l’enquête, quand l’extrême est en tête, c’est ton corps de métier, le mieux représenté. Est-ce une question d’état ? De l’État de l’État ? Tu ne t’y reconnais pas, mais marches quand même au pas. Et face à toi, il y a ceux-là, qui ne s’y reconnaissent pas, mais ne marchent pas au pas. Et moi, je ne me reconnais pas, à travers cet État, dans lequel je te vois, toi qui autrefois, pensais souvent comme moi.

 

Je suis sûrement fautif, un cynique, un fainéant, figé dans le passé, je n’ai qu’une opinion, liée à mes ratés, d’employé, d’ouvrier, ou même petit patron, on s’engueule, on hausse le ton, mais on est seuls, nul besoin d’une feuille, ni d’un listing à la con, chié d’un fion donneur de leçons, qui nous empeste pis nous encrasse. Il fallait vite tirer la chasse, et pas dire « Fuck me in the ass ! » à l’oreille du premier de la classe ! Macron ! Élevons, les corps intermédiaires, à quatre pattes et la queue en l’air, les souchiens attachés en laisse, seront libres d’aboyer sans cesse. Basse besogne, il faut bien qu’on s’y cogne, mais quand l’humain se rappelle au chien, le premier devient un ivrogne, ou rachète sa conduite infecte, dans des sachets, des psy, des amphètes, plus personne n’a sa propre tête. Voilà tout ce qu’on aura gagné, des portables, des écrans télés, de la bouffe déjà dégueulée, récompense du boulot bien fait, savoir saquer son prochain, savoir tuer son voisin, prendre la place de qui de guerre lasse, prendre la trace de la meute en chasse, chasse à tout ce qui coûte un sou, c’est à dire toi-moi-vous et nous ! Pour éviter d’être gibier, d’être tiré comme un lapin, à mon tour j’ai mis mon gilet... jaune. Piètre fronde aux contours de la ronde du zoo public, plané de vautours, sur le Kangourou, la poche est moins vide pour les vrais avides. Partage des Pertes et Profits « PPP », les deux moitiés du coup parfait, l’option préférée des sans-risque, éleveurs de pognon loin du fisc. On ne fait plus du sale à Marshall, le contournement est légal, car l’actionnaire et son dealer, les technocrates dans les bagages, voyagent à deux en classe affaire, gabegie publique, personne ne tique, tant tous les partis sont plastiques. Allons enfants ! Continuons ! Allons enfants ! Macron ! Macron ! Mettons La République En Miettes! Chacun (si affilié Medef) aura son rond de serviette, au grand banquet des pique-assiette ! A la bonne franquette ! l’État ne faisant plus recette, ou bien par des moyens sur le menu-fretin, CSG, TVA, tout ce qui ne cible pas, la classe des grands radins ! Malin ! Mais… ne faisons pas injure, à la réputation de notre homme étalon, Macron, c’est comme un puits sans fond, presque un anglo-saxon, en terme de culture, à mettre au vide-ordures, homo-economicus… le gus ! Voyez ! Un homme vraiment génial pense international ! Le bossu de Notre Dame, qui pleurait des torrents de larmes, que le CICE n’était pas une manne, suffisante pour que France s’arme, est tombé sur un os, formant une autre bosse, car le Boss, finira bien par avouer, qu’il ne s’est jamais senti français, tout comme il su concéder, qu’il a toujours été droitier. Ainsi, que vous vous appeliez Blanc, Bonnet ou Blanc-Bonnet, l’appel d’offre n’est pas gagné face à Chong, Hoffmann ou Williams. Moi président, je vends ! Je vends nos champs à Monsanto, je vends nos centrales à TEPCO, je vends tout même le loto, puisque ça me rapporte trop ; je crée des rond-points pour Mc Do, je cède mes routes après travaux, les bornes à vélo à Decaux. Je ne suis pas seulement banquier, je suis représentant-placier, je vends Paris par pans entiers, ses aéroports à prix d’or, mais très loin du prix de marché, un jour je vendrai l’Élysée, à Versailles j’irai m’installer, si la Chine ne l’a pas acheté. Je vends pour nos investissements, je vends un train, j’en achète un, appelez-moi super-malin ; je vends je vends et puis je mens, je vends des euros pour des francs, je vends je vends et puis je prends, je prends mes ordres chez les allemands, et toutes leurs idées aux anglais, c’est pour l’avenir de nos enfants !

 

L’avenir, une chose à écrire ? Mon frère donna ses doléances, pour un avenir pour ses enfants, fait de bleu, de rouge et de blanc, mais surtout de bleu et de blanc. Mais ce sont mes neveux, mon frère, qui défileront panneaux (verts) en l’air, pour demander comptes au banquier, devant leur horizon bouché ! T’auras l’air fin gourdin en main, ou sur tes gosses à coups de crosse, t’auras toujours ton lien divin, envers l’esprit républicain. Ou tu seras chômeur avant l’heure, t’auras changé de camp pour du beurre, quand le sillon du sang impur, sera greffé sur ta coupure. Jure ! Jure que ton serment n’est pas que vent ! Qu’il n’est pas vécu comme un pacte, mais qu’il est l’acte d’un démocrate. Défendre, la démocratie c’est aussi, comprendre, qu’être bouclier d’un pouvoir, qui veut tuer jusqu’à l’espoir, est un manquement à tes devoirs ! Y a qu’à voir ! Juché sur une poubelle, Macron, le bel, lance son appel à la nation ! Faudrait qu’on bêle comme des moutons, pour condamner à l’unisson, le rituel des électrons, libres, qui croient faire la révolution, par le feu et la destruction ! Compagnie, compagnons, un rempart contre un front, fissure, quasi-rupture, blessures, compatissons ! Mais des deux côtés du bâton, pour les doigts, les mains arrachées, les yeux crevés, les corps choqués, par les objets qu’on a lancés. Lanceurs alertes, lanceurs d’alerte, toutes les unités en alerte, j’envoie 10000 bleus sur les champs, face à 100 000 manifestants ! Nan ! Fausse nouvelle aux infos télé, c’est BFM qui s’est trompé, les manants ne sont pas tant, on en voit 2000 à l’écran ! Vraiment ? Explication aux incrédules : d’abord j’interdis qu’on circule ; ensuite j’ordonne que l’on recule ; il est temps de faire mes calculs ! Fin des emmerdes avant longtemps, le préfet confirme ce fait, et le ministre dit qu’ils sont faits, que le mouvement est bien mourant, mais qu’il faudrait qu’il meurt violent ! Vraiment ? Explication de ce calcul ! Euh… c’est mieux ! C’est comme un pari fait à deux, et moi je parie qu’à ce jeu, ce que l’on juge condamnable, et parfois même impardonnable, sera dommage collatéral, si c’est ma faction la coupable. Et aussi ainsi je parie, que pour les cons, les indécis, qui changent d’opinion comme de slips, et font l’alternance en principe, le souvenir de pions qui s’étripent, aura fonction de discrédit. Je veux ! Mais alors il faut que j’explique, pourquoi à cinq contre un mes flics, ont tout l’air d’être pathétiques. Pas de panique ! On me prénomme République, ça dit ce que ça dit, ça rassure, car si j’étais une dictature, et sans le sens de la mesure, l’affaire se ferait en un clic, je donnerais l’ordre tragique, de rafaler cette raclure ! Mais soyez sans crainte, soyez sûrs, que je ne veux que votre bien, la démocratie en mes mains, est promise à un grand destin, demain est un monde de paix, fait d’ordre et de sécurité. Nous devons renforcer la garde, contre les ruées de la harde, que l’on agisse, que l’on ne tarde, à prendre mesure du danger. Liberté, liberté chérie, combats avec tes défenseurs ! Liberté, liberté chérie, octroie-leur de nouveaux crédits ! Équipons la gendarmerie, et la police en dernier cri, il faut qu’elles sachent de jour de nuit, tout ce qui fait que l’on nous nuit. La liberté est à ce prix, il faut dépenser sans compter, il faut traquer sans répit, le moindre suspect, le moindre bruit, il est urgent de pouvoir voir, le territoire dans un miroir, il faut poser dans tous les coins, des caméras zoomant de loin, il faut pouvoir identifier, tout élément à chaque instant, il faut interdire tout paiement, ne donnant pas le nom des gens, il faut des drones et des pylônes, il faut être l’œil du cyclone, il faut être pays silicone, il faut rendre tout le monde aphone, interdire tout rassemblement, de plus d’une personne en même temps, il faut pouvoir anticiper, le moindre geste, le moindre pet, il faut faire ce que je vous dis, pour construire notre paradis, pour que Liberté soit sauvée et la démocratie bénie. Démocratie, démocratie chérie !

 

A ton serment, frère, mon frère…

 

»

 

Chers chats lecteurs, chères chattes lectrices, voilà une preuve supplémentaire que ce Grabelot, si c’est lui, est vraiment dérangé du ciboulot. Cependant il n’a pas l’air décidé à rentrer au bercail et tant que Odette paye le loyer, cela fait bien nos affaires à Grabel et à moi.

 

Ah ben chalut !

 

Darwin.

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