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Darwin Le Chat
8 mai 2020

Le Coincoin du coin, sélection du 16 au 19 floréal 228


17 floréal 228

Publireportage.

La start-up française FFFM (French Federation of Face-Mask), créée il y a 6 semaines et dans laquelle on murmure que le président en personne aurait des billes, est déjà en mesure de fournir à un prix record les masques que tout le monde attend. Puisqu’il est possible que la population soit obligée de porter des masques durant de longs mois, tout le monde comprend bien ce que cela signifie en terme de relations sociales : on ne sera plus en mesure de distinguer les beaux des laids ! Les beaux seront tous ceux qui ont de beaux yeux et les laids seront tous les autres. A quoi bon se déconfiner si c’est pour perdre l’une des affaires qui nous guident le plus dans la vie : la quête de la beauté et accessoirement celle d’un ou d’une partenaire ? Eh bien, sans être la première à s’être lancée sur ce marché porteur, la FFFM a, par un judicieux espionnage industriel et une pression monumentale sur les fournisseurs de matière première, réussi à rattraper tout son retard sur la conception de masques permettant de reconstituer le visage du porteur.

Pour bénéficier vous aussi des masques qui permettent de montrer votre vrai visage aux gens que vous croisez, il vous suffira d’envoyer vos photos à l’adresse suivante : orders.fffm@gmal.com. Pour un résultat optimal vous devrez prendre et envoyer les mesures de votre visage selon les indications que vous trouverez sur le site de la FFFM. Les masques sont de type lavable et seront accessibles à partir de 39,99 l’unité. Il est possible et conseillé d’en faire faire plusieurs pour que votre visage apparent corresponde à votre humeur du jour, dans ce cas vous devez envoyer les photos correspondantes.

Attention : la FFFM s’attend à ce que certaines personnes moches en profitent pour se donner les apparences de la beauté. Cela pourrait s’avérer rapidement être illégal. En effet la commission Tristan Escroçi qui planche actuellement sur le projet de loi lié au déploiement national des caméras à reconnaissance faciale, a d’ores et déjà averti qu’elle entendait rendre obligatoire le port de masque à reconstitution faciale dès qu’ils pourront être produits en quantité suffisante et ce pour que les gens ne prennent pas l’habitude de vivre cachés ; quand on n’a rien à se reprocher on n’a rien à cacher comme dit le plus bel et plus vrai adage que l’homme ait jamais énoncé. Dans ce cas il est évident que toute contrefaçon sera sévèrement punie.

Avec la FFFM vous optez pour le made in France, sans enrichir Amazon ! A vos CB !

17 floréal 228

L’Europe commissionnaire a de la suite dans les idées !

Après avoir confié à BlackRock, gigantesque cygne blanc de la finance vierge de tout soupçon de conflit d’intérêt, la charge d’élaborer des propositions sur la manière d’intégrer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans la supervision bancaire, la Commission européenne a annoncé avoir fait un pré-tri concernant les appels d’offre en lien avec les autres recherches indispensables à la marche de l’Union.

Pour l’étude de l’incidence de la charge de microparticules aéroportées d’origine chimique sur l’espérance de vie, les dossiers retenus sont ceux de Exxon Mobil, Royal Dutch Shell et Total.

Pour l’étude sur la préservation des espaces non-bâtis, les dossiers retenus sont ceux de Bouygues, Vinci et Amazon.

Pour l’étude pour la sauvegarde du commerce de détail, les dossiers retenus sont ceux d’Amazon, Amazon et Amazon.

Pour l’étude sur le déploiement de l’agriculture biologique, les dossiers retenus sont ceux de Carrefour, Mc Donald’s et Nestlé.

Pour l’étude sur les trajectoires des régimes d’assurance maladie, les dossiers retenus sont ceux de Antin Infrastructure Partners, JPMorgan Asset Management et Bridgwater Associates.

 

17 floréal 228

Déconfinement : ne vous précipitez pas chez votre coiffeur ou votre esthéticienne !

Vos poils ont un peu trop poussé à votre goût durant les semaines écoulées, vous envisagez de vous rendre dès lundi prochain chez votre coiffeur ou votre esthéticienne. Mauvaise idée ! Certes les ciseaux, tondeuses, peignes ou rasoirs de plus d’un mètre de long ont été livrés chez les professionnels du secteur grâce à la précieuse collaboration d’Amazon, mais il faudra de nombreuses journées avant que les employés et indépendants soient en mesure de s’en servir sans danger pour le client. N'est pas Edward aux mains d'argent qui veut. Nous vous conseillons d’attendre deux ou trois semaines avant d’envisager un rafraîchissement de votre système pileux.

17 floréal 228

Le Coincoin du déconfinement.

Tous les français se sont demandé en quoi consistait la règle des 100 kilomètres, allait-on être autorisés à nous déplacer à 100 kilomètres de distance de notre domicile en comptant les kilomètres par la route ou les kilomètres à vol d’oiseau ? Bien sûr, tous malins que nous sommes, nous avons interprété cette annonce comme une autorisation d’aller à 100 kilomètres à la ronde, ce qu’on exprime par l’expression « A vol d’oiseau » et les plus déterminés d’entre nous ont pris un compas qu’ils ont planté dans une carte à l’aplomb de leur domicile pour voir si ce vol d’oiseau allait leur permettre de se rendre enfin chez tante Gertrude où les attend un délicieux fondant au chocolat.

Halte là concitoyens ! Il y a maldonne ! Croire que le vol d’oiseau est avantageux par rapport à la route est une grossière erreur, ça dépend de quel oiseau on parle ! Grâce à l’un de ses plus fidèles canardés, Darwin Le Chat, adepte du courrier d’électeur, le Coincoin du coin est mieux renseigné sur les vols d’oiseaux que les meilleurs ornithologues. Et donc nous sommes en mesure de vous dire que vous avez intérêt à choisir le bon oiseau si vous voulez avoir une chance d’atteindre la maison de tante Gertrude avant d’avoir fait 100 kilomètres. Imaginez que vous soyez un lyonnais qui entend se rendre quelque part dans la région stéphanoise (oui oui, figurez-vous qu’il y a vraiment des gens qui ont ce genre d’idées saugrenues, même des lyonnais). Si vous choisissez l’un des moineaux qui en temps normal bouffent les frites des affreux, sales et méchants clients du Mc Donald’s à l’angle de la rue de la République et de la place Le Viste à Lyon, quand vous aurez fait 100 kilomètres, vous n’aurez pas dépassé le semblant de verdure en pot qui végète au-dessus des bouches de métro place Bellecour. Si vous choisissez Banofee-Banofee, l’un des pigeons du clan qui vit sur un bloc au sud de la place des Jacobins, vous ne dépasserez pas non plus le côté sud de la place Bellecour puisque Banofee-Banofee a prétendu limiter ses déplacements à un rectangle allant de la rue Herriot aux quais de Saône dans la longitude et du sud Bellecour au nord de la place des Jacobins dans la latitude. Riton, un autre pigeon du même clan se déplace un peu plus le long de la Saône mais il va généralement vers le nord. Il semblerait alors judicieux de vous en référer à des oiseaux plus réputés pour leur goût du voyage, tels les cormorans qui ont élu domicile à Lyon ces derniers temps. Eh bien apparemment, eux non plus n’ont pas l’air de penser qu’ils ont fait tout ce chemin pour repartir de sitôt en sens inverse. Il vous reste donc George, une mouette anglaise installée à Lyon pour le compte de la Gull International et qui fait encore régulièrement des voyages au long cours. Cependant George lui-même ne va pas bien plus droit que les routes, il suit les rivières et les fleuves, un peu comme les routes donc. Au demeurant ses activités lui commandent de voyager entre Londres et Paris et entre Paris et Lyon, qu’est-ce qu’il irait foutre à Saint-Étienne ? Qu’est-ce qu’il vous reste alors ? Une hirondelle ? N’y pensez même pas, vous aurez la gerbe avant même d’avoir fait un kilomètre à prendre des G dans la gueule dès qu’une mouche ou un moustique passe dans les parages. Vouloir faire 100 kilomètres à vol d’hirondelle en mai c’est comme entreprendre de manger des huîtres dans un avion de chasse lancé à mach2 à la poursuite d’un autre, sauf qu’en plus vous aurez toutes les chances de vous retrouver tout proche de votre point de départ une fois faits les 100 kilomètres, pour un peu vous allez dégueuler dans votre salon. La solution la plus efficace semble donc de se rabattre sur une oie sauvage. Une oie sauvage est assez susceptible d’avoir l’idée d’aller en droite ligne durant 100 kilomètres ou plus. Certainement, oui. Sauf qu’à cette saison il est plus probable qu’elle aille vers le nord. Et puis quelle que soit la saison, qu’est-ce qu’elle irait foutre dans la région stéphanoise ? D’ailleurs y a-t-il un seul oiseau qui ait, depuis que ces villes existent, eu l’idée de partir de Lyon pour aller à Saint-Étienne ? On peut raisonnablement en douter ! Un corbeau peut-être ?

Non vraiment ! Le Coincoin du coin vous conseille d’oublier cette histoire de vol d’oiseau, de nettoyer les merdes de pigeons accumulées sur votre pare-brise, de redémarrer votre bagnole en veillant à réinitialiser le compteur intermédiaire, et de rouler dans la direction de Sainté, vous devriez pouvoir allègrement dépasser tous ses faubourgs même si vous partez du fin fond de Rillieux-la-Pape. Et pensez à bien appuyer à fond sur le champignon histoire de vite ramener la saturation de l’air et le fond sonore à leur niveau habituel avant que tous ces connards d’oiseaux même pas fichus de profiter du vol d’oiseau ne pullulent !

18 floréal 228

Le Coincoin publicitaire : le Medef rappelle le CSA à l’ordre !

La situation est un peu ubuesque chez les patrons. Le patronat semble s’inquiéter de la communication de certaines entreprises et demande au CSA de veiller à ne pas laisser passer des publicités qui laissent entendre que la vie durant le confinement est une vie humainement plus épanouissante que la vie ordinaire. Lors d’une visioconférence entre des décideurs du Medef et des membres du CSA, diverses publicités ont été montrées comme symbole de spots qu’on peut interpréter comme un hymne à la paresse. Mais l’interprétation est par nature subjective. La publicité qui a le plus fait parler d’elle et pour laquelle le ton est même monté à un point où les attaques personnelles n’étaient plus très loin, est une publicité O2. Publicité que le Coincoin du coin, canard avisé, est en mesure de comprendre. O2 se vante à la fin du spot d’être le numéro 1 du service à domicile. Le spot en lui-même est très court, on y voit un aspirateur avec en fond sonore des enfants qui jouent puis une voix off disant « O2 solidaire de ceux qui ont retrouvé la joie de faire le ménage et de garder leurs enfants. » Faut-il interpréter ce spot comme anticapitaliste comme le suggère le Medef ? Il est vrai qu’on peut y sous-entendre que le moment est un moment de joie que le monde du travail nous empêche d’ordinaire de vivre. Mais si on se place du côté des salariés de O2, ceux-ci pourraient l’entendre de la manière suivante : « Je garde MES enfants et je fais MON ménage au lieu de le faire chez les autres, ce qui devrait être la norme dans un monde qui tourne rond » Bref… pas très vendeur tout cela. En réalité aucune de ces deux interprétations n’est la bonne et O2 n’est pas anticapitaliste, O2 offre des services dont certains sont indéniablement indispensables à la société, notamment des services aux personnes dépendantes. Mais ce clip ne parle pas cette partie de son activité, il s’adresse justement à ceux qui pensent que la vie est bien plus épanouissante quand on a les moyens de faire garder ses enfants par d’autres à chaque fois qu’on le désir et surtout faire faire son ménage à d’autres. Certes les conditions actuelles obligent à faire des spots minimalistes mais celle-ci est très réussie dans l’objectif qu’elle se fixe. Ce n’est pas un aspirateur vendu pour son silence par d’autres capitalistes en pointe de la technologie des aspirateurs, c’est un aspirateur bruyant dont le bruit se surajoute à celui que font les enfants, ces insupportables enfants qui sèment leurs jouets partout dont on a hâte qu’ils retrouvent une nounou ou retournent à l’école. La personne qui passe l’aspirateur n’est pas visible mais on comprend qu’elle ne le fait pas en sifflotant et de gaieté de cœur, elle n’y met aucun enthousiasme, c’est si rébarbatif que l’aspirateur passe 6 fois exactement au même endroit.

Alors nous pensons que le Medef aurait dû applaudir des deux mains ce spot et nous pensons utile de le faire à sa place : Bravo O2 ! Et merci à ses 13500 salariés en France, qui font pour les autres ce que les autres ne peuvent pas faire pour eux-mêmes, assez souvent avec des horaires à la con, assez souvent pour le smic horaire, assez souvent loin de chez eux, assez souvent sans qu’on les applaudisse à 20h. Le non-sens du capitalisme que d’autres publicités ont peut-être mieux fait sentir, c’est que certains clients de O2, généralement mieux situés dans l’échelle sociale, ne passent pas l’aspirateur et font garder leurs gosses non pas parce qu’ils trouvent cela indigne mais parce que leur propre rythme de travail ne leur laisse pas le temps de le faire, métro, boulot, dodo. Quant aux clients de O2 qui ne sont pas débordés mais trouvent que l’aspirateur est très rébarbatif mais tout de même moins pénible que des gosses H24, il est grand temps d’apprendre à vous servir de préservatifs ou tout autre chose qui pourrait vous prémunir contre ce danger à l’heure des pandémies. Ne pas vous reproduire est mieux pour vous et pour l’humanité en général, faites d’une pierre deux coups !


18 floréal 228

Courrier d’électeur : un voyage via l’aéroport de Bogota.

Nous avons reçu ce matin un courriel de Madame X (elle a souhaité garder l’anonymat) qui dit avoir été très marquée par l’article de C. Jasseronde relatif aux métiers à la con. Pour autant son courriel ne traite pas vraiment de cela mais plutôt d’une certaine drogue : la cocaïne.

«
Cher Coincoin.
J’ai lu avec grand intérêt l’article de monsieur Jasseronde qui émet une critique des idées de monsieur Graeber sur ce qu’il appelle les bullshit jobs. Au contraire de votre rédacteur en chef je me suis empressée de commander la version numérique de cet ouvrage (pas chez Amazon, chez Decitre) et même s’il n’est pas totalement convaincant, je n’arrive pas à m’empêcher de penser que fondamentalement, ce processus pratiquement inconscient est à l’œuvre ; on a bien créé un monde dans lequel, même si vous en arriviez à avoir un bon salaire en travaillant 6h par jour, ce qui est peu, le fonctionnement de la société vous obligerait encore à tout organiser en fonction de ces 6 heures-là. Bien entendu la principale manière d’y être obligée vient de la distance qui ne semble pas devoir s’amenuiser entre le domicile et le lieu de travail même si nous disposons de réseaux et de matériels de transport de plus en plus sophistiqués. Personnellement je suis sur mon lieu de travail environ 10h par jour cinq jours par semaine, mais il faut rajouter à cela au minimum 10h de transport, et je suis loin d’être la plus mal lotie parmi mes collègues. J’ai un très bon poste, cadre de haut niveau, bien rémunéré et ma vie sociale est largement conditionnée par le travail, mes sorties entre ami-e-s sont souvent des sorties entre collègues. Pourtant j’ai de plus en plus de mal à accepter l’idée que mon travail participe totalement à la marche d’un monde qui à bien des égards est absurde. J’ai des enfants qui semblent vouloir attraper tous les maux généralement attachés à ce qu’on appelle les maladies civilisationnelles. Rien de dramatique pour le moment et je sais que les défenseurs de notre mode de vie contestent le fait que l’on soit en moins bonne santé qu’il y a 20 ou 30 ans ; rien à faire, quelque chose en moi me laisse penser que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Je ne sais pas s’il est tout à fait juste de voir le covid-19 comme symptomatique de notre époque mais toujours est-il qu’il m’a amenée au télétravail et que cela a eu plusieurs implications directes.

En premier lieu j’ai réduit ma consommation de cocaïne, plus contrainte que par choix, mon « dealer » est un collègue. Je me suis mise à la cocaïne plus tardivement que bien des personnes autour de moi, bizarrement un jour où cela ne se justifiait pas du tout puisque c’était à l’occasion d’un séminaire où la charge de travail était réduite. J’ai pris de la cocaïne pour être bien en fête et j’ai malheureusement compris tout l’avantage que je pourrais en tirer dans mon travail. Depuis j’ai pris un peu de galon ce qui ne m’a guère poussée à ralentir ma consommation. Le télétravail n’est pas une chose si évidente malgré que le gros de mes journées se fasse d’ordinaire rivée derrière un écran, il ne m’a pas semblé au préalable judicieux d’arrêter totalement de prendre de la cocaïne. J’avais pris quelques précautions mais le confinement étant susceptible de durer longtemps, j’ai tout de même baissé un peu la cadence. Mon rythme de travail s’est de toute façon ralenti de lui-même, mon secteur d’activité tout entier semblant figé dans le temps. Je me suis mis à passer plus de temps avec mes enfants, ce qui fut un peu synonyme de gavage télévisuel en famille. Je n’ignorais pas que mes enfants passaient trop de temps devant les chaînes idiotes de la TNT mais tout ce que je considérais comme non regardable, pas au point de vue moral mais au point de vue de l’intérêt, est devenu curiosité. Dans ce monceau de stupidités je suis tombée un jour sur de la télé-réalité ressemblant à tous ces reportages où un cameraman suit des policiers, sauf que là ça se passait dans un aéroport, celui de Bogota. Je peux vous assurer que même si je suis absolument convaincue que mes enfants ignorent tout de ma consommation de cocaïne, j’étais dans mes petits souliers. J’ai vu plusieurs épisodes de cette série, mais un seul en compagnie de mes enfants, les autres je les ai regardés sur mon ordinateur, il fallait que je les regarde, tous ! C’est devenu ma nouvelle drogue, une drogue pour chasser l’autre. Comment mon cerveau a-t-il pu occulter cet aspect des choses, l’absolue nécessité que la cocaïne voyage entre son point de production et mon sac à main ? Pour moi, mon « dealer », mon collègue, c’est comme un employé à un stade intermédiaire d’une chaîne d’approvisionnement classique, pas le complice d’un réseau de grand banditisme. Et moi je ne suis pas non plus la complice de ce réseau ! Non ! Je suis juste une femme de bien, une femme performante insérée dans une société performante ! Je ne me drogue pas, je prends ce qu’il faut pour rester performante. Pourquoi les autorités qui demandent une société performante ont rendu illégal la cocaïne ?

A l’aéroport de Bogota passent des troupeaux de mules. J’ai voulu me concentrer sur celles qui réussissent leur coup, celles qu’on ne voit pas quand elles crient leur joie de l’argent facile. Ce ne sont pas de bonnes personnes, impossible, ce sont plus sûrement des personnes qui exploitent les autres avec de l’argent facile. J’ai tout fait pour m’en persuader, mais ça ne tient pas. Des pauvres pour la plupart, 8 à 12 ans de prison, 12 à 20 ans de prison, le plus gros risque dans le réseau mais la portion congrue de ses bénéfices, les menaces et la peur, sans doute la mort parfois. Je fais partie de ce réseau et je ne risque presque rien.

Comment je vais faire désormais ?

 

18 floréal 228


Brève de Coincoin

Notre pigiste P. Lebref nous a envoyé un message dans lequel il s’excusait de ne pas avoir livré son article du dimanche 10 mai. Comme beaucoup de nos pigistes il est entré peu à peu dans un état de léthargie avancée mais il ne pensait pas en être arrivé au point de dormir plus de 80h d’affilée. Ce matin, aux alentours de 13h, ouvrant sa fenêtre, P. Lebref s’est rendu compte qu’on était le 11 mai car la rue avait à peu près repris son rythme normal. Nous tenons à rassurer P. Lebref qui n’a pas dormi 80h d’affilée, les lyonnais de son quartier bourgeois, à l’instar les quartiers populaires de Marseille ayant décidé de se déconfiner avec 3 jours d’avance. Il ne pouvait pas le savoir car au contraire des quartiers populaires de Marseille, aucun média n’en a fait la publicité.

Par contre notre autre pigiste du coin, R. Mite, doit redescendre de son petit nuage. Quand on se réveille à 19h45 et qu’on ouvre ses volets à 20h, les applaudissements ne signifient pas qu’on est devenu l’attraction de la rue.

 

18 floréal 228

Courrier d’électeur : le retour des héros en blouses blanches

L’un de nos canardés, Mr J. Aplodi nous a envoyé le courriel suivant.
« 
Ce matin en m’autorisant une petite sortie jusqu’au local poubelle, j’ai trouvé un mot dactylographié scotché sur ma porte et qui comportait le message suivant : « Surtout n’applaudis pas nos héros en blouses blanches connard d’égoïste ! On espère tous que tu vas choper le Covid-19 et que tu vas en crever ! Vas au diable ! »

Je précise que je vis dans un quartier chic du 17ème arrondissement de Paris et qu’il n’y est pas coutume de tutoyer ses voisins. Je dois également admettre que je n’ai jamais applaudi aucun héros en blouse blanche. Après tout personne ne m’a jamais applaudi pour mon travail et si présentement je ne travaille pas, cette situation n’est pas de mon fait comme pour des millions de chômeurs à temps partiel et même à temps complet. Cependant j’ai un profond respect pour ceux qui font des choix de carrière qui sont plus guidés par la dévotion que par la rémunération attendue, notamment quand ces métiers sont reconnus difficiles. J’ai toujours pensé que la seule véritable aide que le reste de la société pouvait leur apporter, était de rendre ces conditions moins difficiles, et j’ai un avis assez tranché sur la façon d’y parvenir. Pour ce qui est d’une gratitude plus visible, le jour venu je saurai remercier personnellement ceux et celles par qui mes problèmes se résolvent, comme je remercie toujours ma dentiste et mon médecin. Il se trouve aussi que j’aime m’intéresser aux résultats de mon bureau de vote, je crois pouvoir affirmer que parmi ses inscrits, je fais partie des 4 ou 5 % capables d’envisager voter à gauche de LREM à chaque scrutin. Alors je voudrais répondre simplement à celui ou celle qui a mis ce mot sur ma porte, sait-on jamais, cette personne est peut être abonnée au CCC pour ses pages droites.

Madame ou monsieur, libre à vous d’avoir galopé tant d’années comme un buffle dans une direction pour vous rendre compte soudainement que ce que vous pensiez être une petite haie s’avère être un mur infranchissable à la seule force de vos jarrets. Libre à vous d’avoir fait volte-face et d’avoir décidé soudainement de vous changer en mouton dans l’idée de galoper en troupeau. Sachez simplement que ce virage à 180° vous amène tout droit vers un précipice à moutons ! »


19 floréal 228

Erratum.

Nous avons publié hier dans notre édition papier un court reportage sur les américains en lutte contre le confinement. Ce reportage n’était qu’une évocation des faits et ne faisait même pas mention des manipulations de Donald Trump concernant les États dirigés par des démocrates. Pourtant cela nous a valu de nombreux retours nous comparant à ses américains bardés de drapeaux et assez ouvertement portés sur les armes à feu. Nous ne polémiquerons pas plus à ce sujet mais par contre nous tenons à nous excuser pour la photographie qui accompagnait ce reportage. En effet de nombreux canardés ont remarqué que cette photographie, certes envahie de bannières étoilées, montrait essentiellement des personnes ayant dépassé la soixantaine et pesant en moyenne plus de cent kilos. Cette photo a évidemment amené nombre de nos canardés au bord de l’apoplexie, quelle inconscience !

Nous tenons à les rassurer, cette photo achetée à un journal concurrent que nous avons légendée « Des américains organisent des fêtes covid-19 à seule fin d’attraper le virus pour créer une immunité collective. » ne concernaient vraisemblablement pas ce type d’évènement, tout en nous faisant pigeonner nous avons apparemment fait preuve de négligence. Il est en effet peu probable que ce soit le public à risque qui s’expose en premier lieu à une contamination qui peut les foudroyer. Il n’est pas stupide à ce point n’est-ce pas ?

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1 novembre 2020

Un pigiste sur le toit

Chalut

Jusqu’alors je n’ai pas pris le temps de vous parler d’un nouvel habitant de notre bloc. C’est un type qui semble avoir la quarantaine bien tassée et qui est arrivé début septembre dans un petit appartement avec Velux. Or, si j’en crois ce qu’il dit, cet homme vivait auparavant sur le très grand bloc et il a déménagé ici plus par force que par choix. La première fois que je l’ai vu ma surprise fut assez grande parce que c’est lui qui m’a interpellé :
– Qu’est-ce tu fous là Darwin Le Chat ?
Comprenez bien que je me suis arrêté tout net. J’osais à peine me retourner vers lui mais au bout de quelques secondes j’ai bien été obligé de le faire. Lui a continué à me parler :
– Je t’ai déjà vu souvent de l’autre côté de la rue. Comment fais-tu pour passer d’un toit à l’autre ? J’ai longtemps habité là-bas figure-toi. J’étais bien et c’était très en dessous du prix de marché. Ça c’était avant. Avant que mon proprio ne casse sa pipe et que ses ayant-droit ne revendent au prix fort. Voilà tout ce que j’ai trouvé pour rester dans le quartier. Treize mètres carrés Carrez ! C’est moitié moins que ce que j’avais avant. Mais y a plus en fait ! C’est l’avantage d’être sous le toit. J’ai pu mettre tout mon bazar dans des cartons, il va y rester. Finalement j’ai moins de regrets que je ne le pensais de prime abord. De toute façon là-bas c’était devenu difficilement vivable. Ce salopard de proprio voisin avait changé son appart en airbnb. La chienlit ! Airbnb c’est vraiment la chienlit !

Après ce premier contact très étonnant j’ai appris que ce type n’était pas un humain doué d’un don particulier. Il n’est pas tombé non plus sur Darwin par pur hasard. Odette m’a avoué lui avoir suggéré que je m’appelais comme ça. Si vous vous réveillez un jour avec une idée fixe en tête, c’est peut-être le signe qu’une fée vous a susurré quelque chose à l’oreille. La chose la plus intéressante avec cet individu, qui lui se prénomme comme le président de la république, c’est qu’il a été, entre autres choses, pigiste au Coincoin du coin. Il semble en avoir gardé un souvenir prégnant et comme c’est un sacré bavard, j’ai déjà eu l’occasion deux fois de me poser tranquillement sur le toit pour écouter ce qu’il avait à me dire. La dernière fois c’était ce samedi 31 octobre, un excellent samedi 31 octobre qui, en temps ordinaire, aurait vu les rues envahies d’humains vilainement déguisés et excités comme des puces. Rien de tout ça en période de confinement, donc j’étais d’excellente humeur et assez disposé à écouter cet Emmanuel.
– Tu vois Darwin ? Je n’ose plus trop m’exprimer sur le net mais j’ai encore des choses à dire alors j’écris encore. Si t’as un peu de temps devant toi…

Je n’étais pas pressé.

– …je vais te faire la lecture. Si ça te saoule t’auras qu’à te barrer.

Je risquais pas de me gêner.

– Alors voilà. J’ai pas mal bataillé au Coincoin du coin pour leur faire admettre que j’avais de grands talents de journalistes. Vingt ans de bons et loyaux services. N’étant que pigiste, j’ai toujours été dans l’obligation d’avoir une activité, entre guillemets, alimentaire. En fait, sans me vanter, je fais tout de matière très professionnelle. J’étais à la fois investi dans mes activités de pigiste et dans mon travail salarié. J’aurais bien voulu être journaliste à temps plein et pouvoir en vivre, au Coincoin du coin ils étaient forts en idées mais pas pressés de les mettre eux-mêmes en pratique. Je crois que j’aurais pu attendre longtemps !… Maintenant je suis tricard. Aucun journal ne va prendre quelqu’un comme moi passé par le Coincoin du coin. Du coup c’est pas plus mal d’avoir été forcé à un parcours de salarié ordinaire. Et je m’en sors pas mal, Darwin. Mon domaine c’est la logistique. Quand on me demande ce que je fais, je réponds que je suis cadre-manutentionnaire. En réalité je ne suis ni cadre ni manutentionnaire mais c’est le terme qui me semble le mieux approprié. Toujours est-il que cette interdiction du Coincoin du coin m’a bien mis les boules. Tu sais que j’ai vraiment été en phase avec la ligne éditoriale. Le plus dommage c’est qu’on n’ait pas pu publier l’intégralité de l’article de fond de D. Lepou. Même si mon nom n’aurait pas été cité, j’y avais largement participé. L’aventure s’est terminée à la fin du confinement et maintenant nous voilà reconfinés. Mais est-ce que la situation nous donne raison Darwin ? L’honnêteté devrait nous conduire à dire qu’on n’avait ni tort ni raison. La vérité c’est que le temps pourrait nous donner raison a posteriori. Avoir raison a posteriori ce n’est pas avoir raison. Grosso modo on a dit qu’il fallait laisser le virus se diffuser dans la population active et les scolaires, hormis pour les cas de comorbidité présumée. Mais concrètement cela signifiait qu’on devait trouver le moyen de protéger tous les autres, ce qui en première approximation appelait un confinement de ces personnes. Je n’ai pas vraiment le souvenir d’avoir entendu Macron envisager cette possibilité au printemps, peut-être qu’il l’a fait. Ce qui est certain c’est qu’il l’a évoquée ce mercredi lors de son annonce du second confinement. Mais c’était surtout pour balayer l’hypothèse. Impraticable selon lui, notamment parce que nos aînés ont souvent besoin d’assistance ou parce qu’ils vivent entourés de plus jeunes. Je trouve l’explication un peu courte. Tu ne trouves pas Darwin ?

J’ai pas vraiment d’avis sur la question faute d’y avoir songé.

– Écoute ! Qu’il y ait des personnes âgées vivant au contact de plus jeunes, c’est nécessairement vrai. Mais on est en droit de penser qu’au niveau familial, c’est tout de même devenu assez minoritaire. Et surtout, pour ceux qui vivent effectivement chez leurs enfants et petits enfants, si on imagine bien l’efficacité que pouvait avoir le drastique confinement du printemps, les modalités de celui-ci, avec des enfants allant encore à l’école et plus de personnes restant en poste, il faudra bien garder le moyen de protéger les aînés de ces familles. Et c’est exactement la même chose dans les établissements spécialisés. Laisser rentrer les proches c’est exposer les pensionnaires, ne pas les laisser rentrer semble être considéré comme inhumain. Dit autrement, refuser à une personne proche de la fin ce qui pourrait être sa dernière visite, tout le monde est d’accord pour juger cela odieux ; mais admettre une visite c’est prendre le risque de rendre la fin plus proche encore. Voilà un des nombreux problèmes insolubles auquel ce virus nous confronte. De toute façon on ne peut pas enfermer le personnel soignant avec les pensionnaires, donc ce personnel retrouve ses enfants qui eux vont à l’école. Là où un confinement très strict a eu des résultats incontestables pour freiner la propagation du virus, ce confinement montrera des limites qui, selon la logique du gouvernement, l’obligera à le durcir à nouveau. En laissant les enfants à l’école et en tablant principalement sur la fermeture de commerces et de lieux de sociabilité, quoiqu’il s’en défende, Macron a promulgué un confinement ciblé. Dans ces conditions il n’est pas audible lorsqu’il balaye d’un revers de la main l’idée d’un confinement orienté vers les personnes à risque. Le fait qu’il l’ait évoqué durant son intervention laisse cependant entendre que c’est une idée qui a fait son chemin dans les sphères du pouvoir, notamment, j’imagine, dans les cercles patronaux. Personne ne dira que le Coincoin du coin a défendu une position patronale, sinon il aurait pignon sur rue et n’aurait pas été interdit. Nous avons défendu la ligne économique non pas pour sauver les dividendes des patrons mais par certitude que la crise ferait de toute façon bien plus de dégâts chez les pauvres que chez les riches. L’avenir ne nous donnera pas tort là-dessus, à moins de considérer comme riche la frange des petits entrepreneurs qui en sortiront ruinés. Certes beaucoup n’étaient pas pauvres, mais j’espère que cela leur ouvrira les yeux, il y a un tel écart entre eux et ceux qui tiennent les cordons de la bourse que la divergence de point de vue politique avec le Medef devrait être un peu plus flagrante. D’un certain point de vue on peut dire que le gouvernement a suivi une ligne plutôt progressiste visant d’abord à sauver un maximum de gens possibles plutôt que l’économie, tout l’inverse des administrations de Trump ou Bolsonaro. De ce point de vue on peut estimer que la Chine aussi a adopté cette ligne progressiste puisqu’elle a tout fait pour éviter la propagation du virus. Et la façon la plus radicale d’y parvenir c’était bien le confinement dur, confinement qui sauve des vies mais qui remet à la fois en cause la liberté individuelle et la liberté d’entreprendre. Il est assez facile de voir en quoi toutes les passions sont exacerbées, pourquoi des gens ayant tant haï BHL finissent par se trouver un point d’accord avec lui, pourquoi le Coincoin du coin a défendu une ligne que certains grands patrons n’auraient pas reniée. Une même ligne mais pas pour les mêmes intérêts. Cette crise est extraordinaire au regard des dernières décennies mais on ne peut pas pour autant faire comme si elle avait surgi de nulle-part telle une armée extraterrestre. Si certains, et j’en ai fait partie, ce sont sentis agressés par la violence du confinement, est-ce parce qu’on nous a trop habitués à l’idée de liberté ? Peut-être. Mais peut-être l’aurais-je mieux vécu si cette décision ne venait pas d’un gouvernement qui, suivant la voie tracée par ses prédécesseurs, n’avait pas prouvé depuis trois ans que toute contestation serait combattue à grand renfort de déploiement de CRS. Pour moi il est incontestable que la liberté de pensée et les possibilités de contester l’ordre établi ont connu un net recul ces derniers temps et que cette tendance est une tendance de fond à l’œuvre aux quatre coins du monde. Dans un tel contexte la privation de liberté n’est pas une mince affaire et elle est encore moins acceptable dans un régime démocratique où les décisions finales semblent ressortir d’un seul homme n’ayant guère la confiance d’un peuple qui l’a élu plus par défaut que par choix. Maintenant nous devrons aussi admettre lui avoir fait de mauvais procès si un jour nos positions deviennent majoritaires a posteriori. « On aurait dû faire comme ils disaient au Coincoin du coin. » Ce que je reproche c’est de ne pas l’avoir réellement envisagé, surtout en cet automne puisqu’au printemps on n’avait même pas de quoi protéger les simples personnes à risque. Même en tendant à limiter les contacts, il fallait des masques pour toutes les personnes à risque et celles devant leur venir en aide, ce qui fait déjà une part conséquente de la population. Mais dire qu’il faut laisser le virus circuler dans l’autre partie de la population c’est assumer des risques pour lesquelles les données scientifiques manquaient. Ceux qui ont toujours défendu la mise en place des mesures les plus strictes possibles et qui ont réclamé le plus tôt le confinement, par exemple le milieu hospitalier qui semblait gouverner la France au printemps, ceux-là ne manquent aucune occasion d’y trouver une justification au-delà du secours mutuel que nous nous devons en tant que citoyens toutes générations confondues. Chaque effet secondaire subi par des personnes qui contractent le covid sans en mourir génère beaucoup de publicité. Le Coincoin du coin se fendit même d’un article disant qu’il allait peut-être changer son fusil d’épaule une fois qu’on eut établi l’étrange mal aux pieds que de nombreux enfants avaient eu suite au covid. Et réellement ce mal existe. Tout comme existe cette grande fatigue durable que bien des contaminés connaissent, et, plus flippant sans doute, ce marqueur très fréquent de la maladie : la perte du goût et de l’odorat. À ma connaissance je n’ai pas encore eu le covid mais dans ma vie j’ai connu deux épisodes de perte du goût et de l’odorat. Crois-moi Darwin ! Il paraît que vous les chats vous avez du pif ! Eh bien si un jour tu perds ce sens-là, tu seras vraiment heureux de le retrouver. Donc le covid-19 génère de nombreux effets secondaires. La question est de savoir dans quelle proportion, combien de personnes garderont des séquelles et à partir de quel niveau cela devient socialement inacceptable. En tant qu’individu je dirai peut-être... 1 ? Imaginons que demain j’attrape le covid et que ma punition soit de finir ma vie sans goût et sans odorat. Il est assez possible que je dise à qui veut m’entendre : « Regardez-moi ! J’ai critiqué Macron qui voulait empêcher le virus de circuler au prix de ma liberté. Maintenant ma vie est bien fade, c’est lui qui avait raison ! » Pire encore. Si on avait choisi une stratégie visant une forme d’immunité collective, il ne se serait pas seulement agi d’isoler les personnes à risque, il aurait aussi fallu faire en sorte que les autres ne se protègent pas entre elles. Sauf à considérer que la situation puisse s’éterniser et que les personnes à risque soient sous une contrainte durant des années, l’immunité collective aurait dû se faire le plus rapidement possible. L’inconvénient d’un R0 pouvant monter au-delà de 3 devenait en ce sens un gros avantage, en laissant filer le virus toute la population exposée l’aurait contractée en quelques mois. À supposer que nous ayons été vraiment capables d’empêcher celle à risque de le contracter aussi, seule manière d’empêcher l’engorgement des hôpitaux et de sauver des vies, nous aurions dû nous attendre à avoir de nombreux morts dans la population jugée préalablement sans risques. Dans le lot il y aurait eu des personnes assez jeunes voire des enfants. Je mets au défi n’importe quel parent manifestant aujourd’hui contre le port du masque et le confinement de penser la même chose si son enfant mourrait du covid-19. T’es pas d’accord Darwin ?

Pour le coup, cela me semblait être une opinion assez sensée.

– Cela dit j’ai coutume de dire qu’on ne légifère pas sur la peine de mort en demandant leur avis à ceux qui ont eu un proche assassiné. Ce que je veux dire c’est qu’on a tendance à brandir des chiffres à tort et à travers pour justifier sa position. Pour moi la perte de l’odorat reste très majoritairement temporaire quoiqu’on en dise. S’il y avait tant de personnes qui s’en trouvaient durablement affecté, les terrasses des cafés se seraient vidées d’elles-mêmes et cette maladie serait bien plus facile à circonscrire. D’ailleurs il n’y a pas trente-six chemins, soit nous allons vers une solution médicale qui arrêtera cette maladie, soit elle continue de se diffuser chez ceux qui ne pourront s’en prémunir, jusqu’à atteindre une immunité collective ou jusqu’à devenir moins dangereuse ou plus dangereuse, soit elle se met à faire si peur qu’il n’y aura besoin d’aucun spot publicitaire pour faire comprendre que les gestes barrières doivent être appliqués de manière drastique et les contacts limités au maximum. Aux dernières nouvelles personne n’a trouvé de traitement contre la peste mais si elle revenait, gageons qu’il faudrait réquisitionner les gens chez eux pour continuer à garder l’activité minimale nécessaire à notre survie. Là l’état fasciste ne serait pas celui qui enferme les gens chez eux mais celui qui les en sort. Pour l’heure les chercheurs ont beau dire qu’on n’en est qu’aux débuts de nos surprises concernant les effets secondaires de cette maladie, notamment les effets sur le cerveau, cela ne suffit pas à convaincre la jeunesse de sacrifier ses meilleures années en termes de relations sociales, et cela ne suffit même pas à convaincre les plus vieux de renoncer au plaisir d’un repas au restaurant entre amis. Pas convaincus ils sont contraints par les décisions de l’exécutif et certains s’en émeuvent comme nous nous en sommes beaucoup émus en mars dernier. Je ne sais pas si personnellement j’ai mis de l’eau dans mon vin. Je pense encore qu’au regard des connaissances dont on disposait le confinement ciblé aurait été la bonne solution, une solution intermédiaire entre le relatif laisser-aller des Suédois et celle des autres pays d’Europe. Au regard des moyens dont on disposait et particulièrement l’absence de masques, c’était sans doute impossible. Est-ce que Macron était responsable de l’absence de moyens ? Oui ! 100 fois oui ! Si c’était un gouvernement élu sur un programme de retour en force de l’action publique, ayant la volonté de mettre un terme à la casse de l’hôpital et de la sécurité sociale, il pourrait arguer qu’il n’a pas encore eu le temps pour agir pleinement. Mais quand on est le digne héritier, pour ne pas dire le Nec Plus Ultra de la privatisation rampante, de l’absence de stratégie collective sous prétexte de modernité, quand on a été ministre de l’économie avant d’être élu président, on est mouillé jusqu’au cou et on n’a aucune excuse. La difficulté d’avoir de la cohérence ou de la constance dans notre opinion face à cette maladie atteint même les plus légitimes pour en parler. J’en veux pour preuve une interview d’Axel Kahn, généticien, président de la ligue contre le cancer et accessoirement philosophe inaccessible aux non-initiés. Le 11 septembre 2020 sur LCI, il fait état de choses qui me semblent tout à fait justes et rappelle que les masques et les gestes barrières sont efficaces. Je pense comme lui que les contaminations ont largement eu lieu dans les endroits où tous ces gestes barrières n’avaient pas cours, notamment dans les bars, les restaurants où, par force, le port du masque est difficile, mais aussi dans les soirées privées que bien des personnes ont organisées, les vacances en famille, donc tout ce que le confinement n’autorisait pas. Ce jour-là, peut-être parce que tous les étudiants n’étaient pas encore rentrés, il n’a pas cité les endroits où l’on porte le masque, tels les transports en commun, les bancs du secondaire, du supérieur, son propos étant de faire comprendre que le masque, s’il est bien porté, est efficace, certes pas à 100 %. Pour ma part je pense que le masque, souvent mal porté, parfois même récupéré dans une poubelle pour pouvoir monter dans le bus, j’en ai vu Darwin, a été insuffisant dans les espaces trop denses y compris les bancs des universités où la distanciation est un vœu pieu. Donc le virus s’est diffusé et Axel Kahn a eu raison de monter rapidement au créneau pour contrecarrer ceux, refusant toute nouvelle mesure de contrainte, laissaient croire qu’il n’y aurait pas de seconde vague. Mais dans son intervention Kahn dit que le virus est naturellement passé d’une population sans risque qui, lassée du confinement, a voulu reprendre une vie normale, aux personnes à risque de leur entourage. Et ce sont ces personnes-là qui arrivaient déjà début septembre dans les services d’urgence et qui annoncaient le besoin de nouvelles restrictions. Mais dans les premières minutes Axel Kahn dit qu’en mai il s’est opposé au conseil scientifique qui voulait déconfiner tout le monde sauf les personnes fragiles (18 millions de personnes). Puis Kahn dit exactement ceci : « Je suis monté au rideau, effectivement ce n’était pas constitutionnel et j’ai eu gain de cause en 48h. Et en réalité ce qui se passe montre combien j’avais raison, ce ne sont pas les personnes fragiles qui ont été contaminées, car elles, elles se sont protégées. Ce sont les autres ! Et voyez combien il aurait été totalement absurde de ne pas déconfiner ces personnes. » La journaliste lui répond : « Elles n’ont pas été contaminées.. elles ont été en première ligne des décès. » « Oui mais, en mars. Mais lors de l’épisode actuel, la raison pour laquelle il y a eu une disjonction entre l’augmentation des contaminations et les entrées à l’hôpital est que les gens qui ont été contaminés, ce sont les jeunes et les jeunes adultes. » Tu vois Darwin ? On peut tout de même soupçonner que comme tout un chacun, Axel Kahn a un regard sur la situation qui n’est pas totalement indépendant de sa propre identité, il est né en 1944, donc ce conseil du conseil scientifique qui épousait à retardement les positions du Coincoin du coin, il est possible qu’il s’en soit trouvé ému un peu trop personnellement. Lorsqu’il dit que les personnes à fragiles n’ont pas été contaminées puisqu’elles se sont protégées, moi j’ose prétendre qu’elles ont surtout été protégées par le confinement. Ensuite elles sont peut-être plus enclines à porter le masque vu qu’elles savent ce qu’elles risquent. Effectivement on comprend bien que plus il y a de porteurs du virus, plus les possibilités de le contracter sont grandes. Mais dire :« Elles, elles se sont protégées. », c’est assez vite dit. Dans les faits se sont toujours elles qui finissent le plus souvent dans les services d’urgence, soit parce que malgré leurs efforts elles n’arrivent plus à se protéger devant un virus bien plus présent, soit parce qu’en réalité elles ont fait comme les jeunes et ont repris une vie normale. Et j’ose croire qu’il y a de tout ! Depuis deux mois je suis masqué en permanence en présence d’autres personnes, sauf les chats, et je n’ai cessé de croiser des anciens qui semblaient prendre les choses bien plus à la légère. Donc sur ce point je ne crois pas que ce grand monsieur puisse prouver ce qu’il a avancé et en rien cela ne lui donne raison contre l’avis du conseil scientifique du mois de mai. Pour une personne fragile la meilleure façon de se protéger, cela reste de se confiner. Voilà exactement le résumé de cette année. J’entends des interviews de personnes très intéressantes qui disent à deux phrases de distances une chose sur laquelle je suis en total accord et une autre en total désaccord. Grâce à Axel Kahn j’apprends qu’un confinement ciblé est anticonstitutionnel, j’aurais aimé connaître la constitutionnalité d’un confinement qui fait télétravailler certains, force les autres au chômage technique, envoie des personnes fragiles au travail parce que leur métier est jugé indispensable, laisse les autoentrepreneurs sur le carreau, envoie les gamins à l’école... Alors Darwin, moi je reste sur mes idées de départ non parce que je suis borné mais parce que tout ce qui était présent dans la balance en mars et tout ce qui y a été rajouté ne l’a pas fait pencher de l’autre côté. Seuls certains pays dont la Chine semblent avoir su contenir la maladie. On s’est beaucoup trop souvent émus des tendances totalitaires des Chinois pour prendre ce pays en modèle, mais le fait est qu’il ne semble pas avoir contraint sa population beaucoup plus que les démocraties occidentales. Le confinement nous faisait horreur, on l’a fait ! Mais la Chine avait l’avantage d’être l’usine du monde, elle avait les masques, et s’il est un pays où la stratégie « tester, tracer, isoler » a été parfaitement mise en œuvre c’est celui-là. À cette échelle c’est assez remarquable mais attendons encore un peu avant de faire un bilan définitif. Maintenant Darwin tu me diras qu’au Coincoin on a beaucoup émis l’idée d’un confinement ciblé mais qu’on n’a jamais donné le début d’une piste concernant sa mise en œuvre. Le centre du problème concerne les personnes fragiles qui vivent avec des personnes continuant d’aller et venir comme si de rien n’était. Je n’ai aucune solution sinon celle des gestes barrières, ce qu’on fait pour tout un chacun, a fortiori on doit pouvoir le faire pour ceux qu’on aime. D’ailleurs la protection des personnes fragiles ce n’est pas nécessairement la mise à l’écart tandis que les autres vivent comme si de rien n’était. On peut imaginer plein de choses comme des créneaux horaires réservés à cette population dans les commerces. Le personnel de ces enseignes appliquerait les gestes barrières durant ces créneaux. Puisqu’une telle démarche est impossible durant les transports en commun, l’état aurait pu mettre en place un système de VTC quand la nécessité de se déplacer se fait sentir. Il y a plein de choses qui auraient pu se faire avec des moyens financiers mais ceux-là n’auraient jamais dépassé le coût d’un confinement généralisé. Mais pour d’autres choses ce qui est valable lors d’un confinement généralisé reste valable pour un confinement ciblé, à cela près que le virus étant bien plus présent, il faut redoubler d’efforts. Tu vois Darwin ? Arrêter cette saloperie c’était peut-être pas impossible à condition que la population le veuille vraiment, le laisser filer c’eut été dramatique, le freiner plus ou moins au gré des saisons en attendant un traitement c’était peut-être la solution si le traitement était arrivé vite. Mais un jour le vaccin est pour demain, le lendemain le doute quant à un vaccin prochain et efficace est sur toutes les bouches. Ce qui est sûr c’est qu’on a mis tous nos œufs dans le même panier et le connard qui le porte continue à gambader en chantant que demain ne sera pas comme hier mais qu’il faudra tout faire comme avant. Surtout ne changeons rien ! On va crever Darwin ! Probablement pas du covid mais d’avarice ! C’est un autre débat. Je t’en causerai à l’occasion, je commence à me les geler. Chalut !

Ah ben oui, ben chalut alors !

30 août 2021

11 septembre 2001, l'Humanité

Chalut !

Vous vous souvenez que l'an passé un pigiste du Coincoin du coin s'est installé dans un studio sous les toîts. Je vais quelques fois m'installer près de son Velux et je crois qu'il a compris que je suis un auditeur attentif. Voyez donc quelle fut sa dernière création à l'approche de l'anniversaire de l'une des tragédies de ce début de siècle.

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Allez gros chat ! Tu ne bouges pas avant que j’aie fini la lecture ! Enfin, tu fais bien ce que tu veux mais je compte sur toi ! Tu sais que j’ai besoin d’un public ! Le texte s’appelle : « 11 septembre 2001, l’Humanité. » C’est peut-être un peu présomptueux comme titre, je l’admets.

Je suis né un jour quelconque de l’année 1981. Une date passée depuis à la postérité, j’ai eu 20 ans le 11 septembre 2001. Autant te dire que j’avais prévu autre chose qu’une soirée devant la télévision. J’avais eu ma licence en juin et je m’apprêtais à entrer en école de journalisme. J’attendais fébrilement les résultats du concours mais j’avais quand même l’intention de fêter mes 20 ans dans mon petit studio avec des potes de la fac. C’est l’un d’eux qui m’a téléphoné dès que l’info est arrivée aux chaines de télévision françaises. « T’as la télé allumée ? », « Non. », « Ben allume-là ! »

Je me souviens que je revenais des courses et que j’essayais de faire rentrer un maximum de bières dans un réfrigérateur fatalement trop petit. Cette affaire-là a été oubliée sur le champ. Je reviendrai à cette journée mais tout d’abord j’aimerais te dire pourquoi j’en viens à raconter ça. Ma carrière de journaliste n’a pas été à la hauteur de mes prétentions mais mes années de pigiste au Coincoin du coin m’ont valu quelques satisfactions malgré plus de contrariétés encore. Je fais un bond d’une quinzaine d’années. Avec le recul je ne sais toujours pas si c’était stupide de ma part mais après les attentats de Charlie Hebdo, j’ai écrit un article qui m’a valu d’être convoqué par le noyau dur des journalistes de feu mon cher canard. J’ai tout simplement été accusé d’avoir fait l’apologie du terrorisme ! L’article était axé sur Saïd et Cherif Kouachi, les auteurs de l’attentat, mais il traitait principalement de la notion de terrorisme, de guerre au terrorisme, de la violence légitime de l’Etat tout autant que celle de ceux qui entrent en lutte contre l’Etat. Entre autres maladresses j’ai cru utile d’émettre une opinion sur ce qui pouvait différencier Saïd et Cherif. A partir d’un instant tragique, la mort du policier Ahmed Merabet, j’ai émis l’hypothèse que Saïd était une meilleure personne que son frère. Pour d’autres rien ne devrait les distinguer, ce sont deux monstres au service du mal qui ont pris exactement le même chemin en connaissance de cause. Eux se voyaient plus sûrement comme des soldats au service de dieu. Libre à chacun de leur refuser le statut de soldat. J’ai trop entendu d’anciens membres de l’armée allemande, parfois même des SS, refuser encore, des dizaines d’années après, le statut de soldat aux résistants français. Pour eux ils étaient des terroristes et il était légitime de les traiter comme tels. Lorsque Ahmed Merabet a tenté de stopper les frères Kouachi, il n’était guère armé pour cela et il a été gravement blessé par le tir de riposte. Je n’oublierai jamais cette scène, filmée et largement diffusée. Quoique je ne sois pas un adepte de vidéos macabres, je l’ai revue plusieurs fois, ou plutôt je l’ai réentendue. Je voulais être sûr d’avoir compris ce que ce sont dit les frères Kouachi. Aujourd’hui si on va sur Wikipédia, un site auquel je donne régulièrement de l’argent mais auquel je n’accorde pas toujours crédit quant à la qualité des informations, on apprend que Cherif se serait avancé vers Ahmed Merabet en criant : « Tu voulais nous tuer ! » Et Ahmed Merabet aurait répondu « Non c’est bon chef ! ». Dans mon souvenir ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. Cherif Kouachi s’est avancé en criant : « Je vais le tuer ! » vers Ahmed Merabet qui hurlait de douleur. Son frère lui a répondu, malheureusement sans effet : « Non c’est bon Cherif ! » 

C’est une scène horrible et bouleversante mais à mon sens, si ça n’avait tenu qu’à Saïd, Ahmed Merabet serait encore en vie aujourd’hui, et c’est une différence énorme. Pour Saïd Kouachi sa mission était déjà accomplie, il restait surtout à trouver le moyen de s’échapper et il avait conscience qu’Ahmed Merabet était hors d’état de nuire et ne lui barrait plus le chemin. Je crois que les journalistes du Coincoin du coin se sont mépris sur mon propos. Cette scène me revient souvent à l’esprit et il n’y a aucune ambiguïté, j’imagine une autre issue, Ahmed Merabet mieux abrité et qui fait mouche. Oui, c’eut-été justice que ce soit lui qui vive et eux qui meurent sur le Boulevard Lenoir. Ou bien qu’ils poursuivent leur route mais qu’Ahmed Merabet vive. Lorsqu’on a voulu me donner la leçon au sujet de mon article, on a sous-entendu que je faisais beaucoup de cas d’Ahmed Merabet, dont l’attitude était certes héroïque mais qui ne pouvait pas ignorer les risques de son métier. A contrario je paraissais faire assez peu de cas des victimes dans les locaux de la rédaction de Charlie, y compris celles qui n’avaient rien à voir avec les caricatures incriminées. Je n’ai pas saisi le sens de cette critique. Je n’étais pas un lecteur régulier de Charlie mais j’avais l’impression de connaître Cabu depuis mes plus tendres années, c’est donc prioritairement son visage qui me venait en tête ; celui aussi de Bernard Maris, un économiste avec lequel je partageais quelques points de vue. Cet attentat m’a profondément choqué, ceux à venir en fin d’année me choqueraient davantage encore alors que j’ai tout fait pour éviter d’en voir des images. Des attentats du Bataclan je n’ai qu’une image réelle en tête, celle d’une femme suspendue à la force des bras à un rebord de fenêtre. Je me suis toujours dit qu’on ne pouvait pas tenir très longtemps comme ça et qu’elle était peut-être tombée, d’une hauteur où l’on peut survivre avec des blessures plus ou moins graves, mais d’où l’on peut aussi mourir. J’aimerais recevoir un message de cette femme qui me dirait : « J’ai tenu bon ! » Ou bien :« J’ai sauté et je suis retombée sans encombre sur mes pattes comme un chat. »  De ce qui s’est passé à l’intérieur je ne veux rien en savoir, je ne veux pas rencontrer de survivants pour savoir comment ils ont surmonté cela. Je ne veux pas qu’ils me racontent ! J’ai peur de visualiser, je visualise déjà trop. Et j’ai à la fois peur de constater qu’ils n’ont pas surmonté l’insurmontable et tout autant peur de porter un jugement sur celui qui, miraculeusement, me donnerait l’air de l’avoir surmonté.

Le poids des mots, le choc des photos. Le choc des vidéos ! Quelqu’un a filmé l’assassinat d’Ahmed Merabet et j’ai vu cette vidéo. Le monde entier a braqué ses objectifs sur le World Trade Center, j’avais 20 ans et j’ai allumé ma télé. New York est devenu poussière, le vrai drame était avant. Quand ils ont sauté dans le vide, avant encore, cette chaleur, même toi qui a le vertige, elle te pousse vers ce rebord de fenêtre, il n’y a aucune issue, aucun secours en vue, la chaleur, la douleur, une soudaine condamnation à mort, si soudaine, interminable, l’horreur. J’ai beaucoup pensé à ceux qui ont sauté, aussi à cette succursale de ma propre banque et ses bureaux coupés en deux, des employés en bas, qui s’en sortiraient, non s’en avoir pu échanger avec leurs collègues d’en haut, condamnés. Ce n’était pas du cinéma, mais la vie dans ce qu’elle fait de plus dégueulasse ? Dégueulasse ! En haut l’échelle s’efface. Ce n’était pas du cinéma, s’il reste un hélicoptère en vol, il n’enverra pas une échelle de fortune (les femmes et les enfants d’abord, peu d’enfants, heureusement), l’Amérique est à genoux, pas son système médiatique, un seul objectif, l’objectif. J’ai pensé à tous ces pompiers, à tous ceux qui savaient que ça finirait mal, il restait des héros, un bilan surtout sacrificiel, aucun moyen de faire autrement, sauf l’honneur, est-ce que ça réduit les pleurs ? Quel regard de l’Amérique sur elle-même, quel regard des autres si, attaquée, elle avait vu ses pompiers se dérober à cette mission sans retour ? J’ai pensé qu’ils étaient des héros. J’ai pensé à ces familles de pompiers qui ont perdu leur enfant, leur conjoint, leur parent. Puis toujours, je suis revenu sur ce bord de fenêtre, si haut au-dessus du sol. Il faut que je tienne jusqu’à ce que tout s’écroule, c’est moins pire ! Est-ce que c’est moins pire ? Et comment pourrais-je savoir que ça va s’écrouler ? Non ! Il faut bien qu’il me reste un espoir ! Quelqu’un va venir ! Le feu va faiblir. Non. Je suis debout sur un rebord de la tour debout. L’autre vient de s’effondrer. La poussière en sus. Le désarroi devient… Il n’y a pas de mot qui monte à ce niveau de désarroi. C’est irréel ! Un cauchemar, je vais me réveiller, continuer à vivre, je vais mourir ! Je ne peux pas sauter ! Vous comprenez que je ne peux pas sauter ? Je ne peux ni sauter ni mourir ! Mais je ne peux plus tenir ! Mon Dieu sauvez-moi !

L’horreur.

USA ! USA ! USA ! USA ! L’Union réunie. Sortez les bannières ! Apaches et Comanches avec nous ! L’eau a coulé sous les ponts. Tout est pardonné. Sortez les bannières ! Etoiles et rayures, jamais bien loin des mains, au demeurant.

J’ai toujours pensé que les pays les plus enclins à éructer leur hymne national à la moindre occasion traduisaient moins leur capacité à faire nation que leurs doutes à ce sujet. Ou bien c’est la grandeur perdue qui fait chanter comme un seul homme la foule qui se croit au-dessus des autres foules. Les USA n’en étaient pas encore à déplorer la grandeur perdue, moins que la France du moins. Quand la Marseillaise est redevenue un sujet de conversation récurrent, ça n’a pas témoigné d’un sursaut de patriotisme bien partagé mais seulement d’un sursaut de « patriotisme », pas fiscal, d’une part inquiète de la population. Quand j’étais petit et dans mon milieu, la Marseillaise n’était guère considérée comme une affaire sérieuse, hormis par quelques anciens combattants lors des diffusions annuelles d’effluves de naphtalines. Jamais je ne me suis posé la question de savoir ce que cela signifiait être français. On l’était simplement, sans opposition à qui que ce soit suspecté de ne pas être tout à fait français. Il y avait des turcs, des arabes, les racistes ordinaires ne les envisageaient pas du tout français, et finalement la plupart des blancs non plus, ce n’était même pas utile d’exhiber des étendards pour leur signifier leur différence. Certains s’imaginent qu’un trop plein d’immigration récente aurait changé la donne à ce sujet, j’aurais tendance à chercher du côté de notre vieux droit du sol. A l’immigré on peut toujours refuser la nationalité française et le considérer très officiellement comme quelqu’un qui n’a pas son mot à dire. Même entourés dans leur propre pays de 90% de non qataris, les qataris ne se posent sans doute guère de questions sur ce que les qataris ont en commun. Ils seront peut-être bien obligés de s’en poser un jour. En attendant la débauche de moyens mis au service de l’exhibitionnisme du nationalisme américain m’apparaissait déjà suspecte avant mes 20 ans. Les attentats du 11 septembre 2001 n’ont rien arrangé à l’affaire. 

Qu’est-ce que je fais sur un rebord de fenêtre du World Trade Center ? Je travaille ici. World Trade Center. A lui seul le nom est un symbole. Il dit : « Je suis acteur de ce monde. » Jamais je ne saurai quel drame advient au Pentagone, un autre acteur du monde. Un jour, bientôt, l’un de mes semblables, qui travaille dans un autre building, un autre acteur du monde, vous dira que, comme tout un chacun, il sait parfaitement ce qu’il faisait le 11 septembre 2001. Il dira qu’il était à son travail, un œil sur une chaine d’information, l’autre sur ses comptes. Comme tous les jours y avait des affaires à faire ce jour-là. Qu’il ose dire cela devant mes enfants, cela mériterait bien une bonne dérouillée et il y a aurait des volontaires pour la donner. Personne ne saura jamais ce que j’aurais fait si, ce jour-là, un autre building plutôt que le World Trade Center avait été attaqué. Aurais-je eu un œil à mes affaires ? Show must go on ? Quel genre d’humain est l’homme d’affaire invulnérable sur un rebord de fenêtre du World Trade Center ? Juste un homme aux abois désormais, une victime d’une telle ignominie qu’il mérite toute la compassion du monde. Là, les différences passées par le feu. Qu’est-ce qu’il nous reste ? Nous laisser guider par la théorie qui guide les affaires de ce pays ? Ce n’est pas de la générosité du boucher que naissent la richesse et la prospérité mais de son égoïsme. Le salut est dans l’individualisme… tant qu’il n’est pas dans l’entraide ; et réciproquement. Tu retourneras peut-être ta veste en un quart de seconde s’il faut la force de trois bonhommes pour défoncer cette porte qui barre la fuite mais que le salut pour celui qui passe en tête est mieux assuré que pour les autres, tant le temps presse. Seul survivant ta conscience sera juge du type d’homme que tu es, la culpabilité n’est pas une tare. Sur ce rebord de fenêtre, avec ma collègue, il n’y a pas de salut. Nous n’étions que des collègues, pas les plus proches, pas d’attirance particulière. Il y a des gens qui vénèrent la guerre, parfois même sans l’avoir faite, car ils s’imaginent, peut-être à raison, que les relations humaines y sont poussées à l’extrême. Est-ce si formidable de vivre dans l’extrême ? Ah oui, les liens indéfectibles de la souffrance commune, de l’acte ignoble en commun. Avec ma collègue, sur ce rebord de fenêtre… je ne peux pas sauter, je vous l’ai dit ! Avec ma collègue, ce temps si court, interminable, c’est le temps au-delà de tout l’amour du monde, jusqu’à ce que la mort nous unisse. Est-ce que j’ai l’air d’avoir encore plus peur qu’elle ? J’étais son supérieur, c’est comme ça qu’on dit. Une ère de millions d’habitants se couvre de poussière, il n’y a plus que nous deux, ma main dans la sienne, je ne peux pas sauter, je ne veux pas mourir, pas comme ça, pas maintenant, je le lui ai dit, ses pleurs ont redoublé. Qu’on ne fasse pas de film où je me tiendrais digne sur ce rebord de fenêtre autrement qu’en pleurant ou pétri de peur, j’aimais tellement la vie, je vais mourir ici.

Aucun de tous les humains, même ceux qu’on aime haïr, ne mérite ça. C’est ce que je pense, je suis devant ma télé et ces fantômes ne m’ont pas encore hanté. Dans diverses parties du monde des gens ne pensent pas comme moi. Feux d’artifices et flonflons, ou plutôt drapeaux et klaxons. « On nous attaque ! », « On l’a touchée ! » Mon éducation politique me laisse comprendre ce phénomène, mon cœur le rejette, abject ! 20 ans après j’ai l’impression d’en être resté au même point. Le jour de mes 20 ans je pensais que les morts se compteraient en dizaines de milliers. Le bilan final fut moindre mais qu’est-ce que ça change ? Si l’aile du Pentagone, dont on a dit qu’elle était en travaux, avait été totalement vide, si une alerte avait permis d’évacuer le World Trade Center, si les Kamikazes avaient détourné des avions de fret, peut-être que les drapeaux et klaxons auraient été pareils en nombre. Ont-ils tous célébré la mort de mères ou de pères de familles, ou plus souvent le geste et sa force symbolique. L’Amérique surpuissante, arrogante, dictant sa loi aux quatre coins du monde, laissant constamment penser que, pour elle, la vie d’un musulman et celle d’un chrétien ne valent pas la même chose, cette Amérique-là touchée au cœur. Si c’était une victoire à célébrer pour certains, on pouvait difficilement la qualifier de victoire à la Pyrrhus, avec une mise en œuvre de moyens modestes, si l’on veut bien considérer que la vie de terroristes pensant rallier le paradis importe à peu de gens, le résultat fut absolument sidérant aux yeux de l’ensemble du monde. Et pourtant, de quel résultat positif pourrait s’enorgueillir le monde musulman pris comme un tout, consécutivement à ces attentats ? En dehors de quelques sphères oligarchiques, quelques centaines de milliers de djihadistes dont on ne sait guère si c’est la vie de djihadiste qui les motive ou le résultat d’un djihad éventuellement victorieux, les populations n’ont rien gagné et certaines ont même tout perdu ou presque. La réponse se voulait à la hauteur de l’affront, elle le fut. Prévisible selon les complotistes pressés d’en faire commerce. Prévisible selon n’importe quelle autre personne ayant un minimum conscience de la puissance de feu américaine et de la dépendance de ce pays à la coercition, quoiqu’il s’en défende, préférant faire valoir son amour du travail et de l’excellence.

Qu’on venge les morts ! Qu’on me venge ! Œil, œil, œil pour œil. Dent, cents dents, d’autant plus vite que ça profite. En avant ! Ceux qui nous prennent en traitres avec des lames ont un pays gavé en armes. L’armée des justes, tigres ailés dessus l’Euphrate, ici seront nos frappes, chirurgicales, guerre à la terreur, aucun droit à l’erreur, l’Orient sous lois occidentales, le bien combat le mal, je suis dommage collatéral. J’étais dans la cave, assis sur mon vieux ballon. On est descendu là, comme hier, avant-hier, avec les voisins, sans mon copain, déjà mort, sur le marché. On serait sur le toit et qu’est-ce que ça changerait ? On verrait le ciel zébré d’éclairs, son et lumières, comme un feu d’artifice profite à la terre entière, flash… boum…

Flash…   boum…

Flash…             boum…

Flash…                       boum…

Pourquoi un ton si grave grand reporter ? Ecoute le temps que prend le boum, reste à distance et prends le zoom. On serait sur le toit et qu’est-ce que ça changerait ? Si tu prenais le zoom. Et dans ton œil, petit bonhomme, mon ballon pas si rond roulant en contrebas, là où, peut-être, retombera ma tête, ou bien mes bras, d’autres morceaux de moi. Tu diffuserais ça ? Au moyen d’un média ? Allez vas ! On va t’épargner ça ! Je suis dans la cave. Tu n’en verras rien ! Dans un ballon il y a beaucoup de génie humain déjà. Et c’est du bon génie, le meilleur de ma vie et celle de mes amis. Et quand il est à soi, celui-là est à moi, on peut s’asseoir dessus, dessus ce n’est pas pareil que par terre, surtout dans la cave. Mais dans une frappe chirurgicale, c’est beaucoup plus de génie humain que dans un ballon. C’est quelque chose une frappe chirurgicale, c’est tout l’esprit occidental, la guerre oui, mais juste, presque jolie. Tout est prévu à une variable près : le dommage collatéral. La guerre, c’est comme un jeu d’échecs, quand les méchants se terrent sous des mètres de béton armé, il faut des armes aptes à les en déloger. Sur mon ballon je n’étais pas dans un bunker, mais à quoi ça sert, si on n’est même pas à l’abri dans un bunker ? La vie, ce chemin de hasard. Tu n’as rien fait, tu montes dans un avion, des fous furieux s’y invitent, quelle justice ? Tu n’as rien fait, tu vis dans un quartier, une liste à l’aplomb de la bombe. Les bras m’en tombent.

Ce pays est un soleil qui brille de mille et mille feux, l’étoile du siècle passé éclaire encore les hommes, sa peur, c’est qu’on l’éclipse… en sommes. Il y a une cellule officielle pour ce genre de calcul, un nouveau siècle américain, ça sonne bien. Tout compte fait, il faut des hommes, des corps forts, des têtes bien faites, plus encore, il faut des normes. Le monde entier est normé, toutes les normes ont des bornes, nous les avons fixées, pour la paix, la paix dans le monde. La paix a ses gardiens, les gardiens de la paix sont américains, parfois européens, tu t’en souviens, il fallait des hommes forts, des têtes bien faites, des hommes comme toi. Ce n’est pas tout à fait toi cet homme-là, c’est moins que toi, pas qu’un premier de la classe à bord d’un avion de chasse. Le monde libre ne vaut pas qu’on marche au pas, sauf à goûter à ça, la vue en contrebas. Trop plats les hommes, loin les hommes, petits points poids d’enclumes, te voilà flèche, te voilà plume, c’est ton trophée mais c’est lourd à porter. Une tête bien faite, pour aller au plus haut, pour comprendre cet oiseau, bardé de micros, décoré des lueurs de milliers de capteurs, un labeur. Mais un bonheur aussi ! Oiseau géant par-dessus l’océan. Oiseau voyage par-dessus les nuages. Oiseau à pleine vitesse. Oiseau col blanc, ailes d’argent. Oiseau comme un présage. Oiseau migrant d’ouest en orient. Oiseau dans l’œil et dans le geste.

Ce geste n’existe pas, ou bien n’est pas de toi. Toi tu incarnes l’envol, tu es presqu’une idole. Pas dans l’art des pionniers mais dans la lignée, un peu moins dans les tripes, un peu plus dans l’esprit. Ton premier fait d’armes c’est un concours d’école, plein sol, le rêve abouti d’un gentil qui, tout môme déjà, était fort en neurones. Cette réputation-là, ça ne se salit pas. L’homme est tout à sa tâche, l’uniforme est sans tache, il s’orne de-ci de-là de quelques apparats, c’est presque toujours comme ça. De combat, s’il y en a, on n’en parlera pas, en tout cas, pas dans le détail, d’ailleurs, il n’y a pas de détail, tout est chirurgical… ou bien collatéral. Ça c’est un détail. Tu n’es pas responsable de toute façon. Il y a une chaîne de commandement, chaque maillon s’attache l’autre, de galons en galons, défendant la nation. Brille ! Oiseaux en escadrille, gamins en espadrilles, ils ne sont pas physiquement présents, distants, des points blancs sur l’écran, pixels de petites gens. Ce n’est pas toujours facile de sauver le monde libre, là, ça l’est. C’est l’affaire d’un instant, c’est presque un jeu d’enfant, enfant mort sous un drap, enfant dort dans ses draps, c’est pour lui qu’on fait ça, c’est pour lui mais… ne lui dites pas ! S’il l’apprenait, s’il disait « pourquoi ? » Moi je ne sais pas pourquoi, juste qu’on n’a pas le choix. L’autre est d’un autre temps, d’un peuple de méchants, il nous tuait tu vois ; il nous tuait, on avait le droit ! Je l’ai fait pour toi car toi, tu es la prunelle de mes yeux. Ce n’est pas pareil là-bas, ils meurent et quoi ? La vie n’a pas nos prix là où l’homme est servile. On a tout essayé tu sais, infuser ces pays dans la démocratie, organiser leurs villes dans des schémas possibles, rien n’y a fait ; c’est comme prendre un sauvage sur le porte-bagage. Il y a des exceptions c’est vrai, quelques bédouins sagaces aptes à compter les liasses, un signe de gènes universels, le signe que c’est dieu qu’on dépasse.

Moi, je suis un môme du Pentagone. Mon père déjà avait travaillé là, j’ai suivi ses pas, on est comme ça dans la famille, trois frères, l’un s’appelle comme son père, on le prénomme Junior, le destin de Junior, à l’état de Senior, c’est d’avoir son Junior. Je sors. A deux doigts j’étais mort, à deux pas j’étais là, je ne m’y attendais pas mais je ne l’oublierai pas. Je suis un môme du Pentagone et j’y vois des fantômes. Malheur ! Pourtant mon œuvre là n’est pas celle d’un soldat, ils n’auraient pas fait ça s’ils avaient de l’honneur, ils n’auraient pas fait ça si eux étaient soldats, ce n’est pas un combat mais une pluie de terreur. Ce n’était pas mon heure, peut-être une question de chance, visage pâle, je retourne à ma vie, j’agis pour mon pays, où l’atmosphère est lourde comme un état d’urgence. Tout est régi par des courbes, budget fédéral ou firme à capital, le devoir est dans la croissance. L’urgence ? Défendre nos subsistances ! C’est qu’on ne fait pas dans le social, le social est un autre cadre, vénérable certes mais pour l’heure… budget fédéral, un gâteau à parts inégales. Trop d’impôts tue l’impôt, personne d’autre qu’une loi n’incarne mieux ce bon mot ; alors il faut garder ce corps vital au chaud, tirer la couverture à soi, laisser la couverture sociale sur la dalle, ce n’est pas l’idéal, c’est simplement vital. A l’état sa part noble, la mariée dans sa robe, nous déployons nos armes aux quatre coins du globe, nous créons des missions pour déplacer nos pions, nous allons, partout où l’on nous menace, nous occupons la terre de la mer à l’espace. Une farce ? Regarde ! Ils sont là ! A deux pas ! A deux pas c’était moi ! Moi ! C’est plus qu’inacceptable ! C’est juste intolérable ! Il y a urgence à dire l’état d’urgence, à créer des budgets pour aller guerroyer, à faire de notre armée ce qu’elle était déjà, une force indépassable, quasi invulnérable. Allons-y sans compter, sans délais, qu’importe si ça sourit aux conflits d’intérêts, qu’importe si ça pourrit jusqu’aux démocraties. Tu vois, je suis l’oie blanche gavée jusqu’à outrance, je suis la poule qui va créer son œuf. J’ai tant besoin d’un œuf, de faire éclore ces mouvements neufs, qu’on me croit et qu’on pense, qu’ils ont un coup d’avance.

Il n’y a pas assez de larmes dans les yeux d’un homme, d’une femme, pour pleurer tous les drames. Comment pourraient rire les sensibles s’ils prenaient tout pour cible de leurs émois, de leurs effrois ? A n’importe qui la survie impose de faire le tri. Mais ce n’est pas réfléchi, le malaise d’hier et aujourd’hui parti, il a cédé le pas à d’autres tracas mais la nature de ces tracas en dit beaucoup sur soi. Debout sur ce rebord de fenêtre, quel que fut son passé, cet homme qui va sauter, que faire sinon crier ? Dans presque tous les cris on s’est rappelé à dieu, seuls quelques haineux ont osé dire : « tant mieux. » Aucun de tous les humains, même ceux qu’on aime haïr, ne mérite ça ? Pourtant, le sentiment de haine n’est jamais loin du bien, en l’occurrence, aimer son prochain peut trahir la haine du lointain. Et moi j’aurais crié vengeance, les épaules drapées d’une bannière étoilée, si j’étais new-yorkais. J’aurais pu réfléchir aussi, une fois passé le pic épidermique. J’ai vu des humains tomber, je ne savais rien d’eux, je ne pouvais que présumer que des salopards, en choisissant précisément leur cible, avaient finalement tué au hasard. Je me suis vu victime de ces salopards, j’ai pris la place sur ce rebord de fenêtre, n’est-ce pas la définition de la compassion ? Est-il possible d’enlever la part de hasard et se voir, haineux, observant d’un peu loin la chute d’un humain ? Je crois que oui et c’est sûrement facile. Soudainement le nom de Ben Laden pénétra les esprits. Quand des années plus tard il fut débusqué et éliminé, je n’ai eu aucune interrogation, je me suis dit : « Justice est faite ! » Et je le pense encore aujourd’hui, c’était une opération courageuse qui aurait tout aussi bien pu tourner au fiasco. Je ne me suis même pas intéressé à un quelconque débat sur le caractère extrajudiciaire de cette exécution et si l’on m’avait demandé mon avis sur la manière de se débarrasser de sa dépouille, j’aurais approuvé le choix de la jeter en mer. Par les temps qui courent certains auraient pu demander l’envoi d’un drone armé pour raser la maison quelles que soient les personnes à l’intérieur. Cette opération-là a été menée par des soldats qui ont pris de gros risques, et contrairement à de nombreuses actions des armées occidentales, je l’ai trouvée parfaitement justifiée. Justice est faite !

Ben Laden était-il un homme pire que Saddam Hussein ? J’imagine que non. Je ne sais pas comment je pourrais en juger mais j’imagine que non. Après l’invasion de l’Irak et la capture de Saddam Hussein, un procès trop rapide à mon goût aboutit à la sentence capitale. Aux informations ils ont montré sa pendaison, ça m’a mis très mal à l’aise. « Epargnez-nous ça ! » Est-ce juste la protestation de celui qui veut bien que ça se passe mais loin de son regard ? Oui et non. Je pense qu’on peut sans exagération me compter dans les rangs des opposants à la peine de mort. Mais dans ce cas Ben Laden ne méritait pas la mort ! Et c’est pire encore parce qu’il a été éliminé lors d’une opération secrète ! C’est vrai mais il n’a jamais clamé son innocence dans les crimes qu’on lui a imputés, au contraire. Il se revendiquait en chef d’une armée, s’il avait su que des hélicoptères américains viendraient vers lui ce jour-là, il est vraisemblable qu’il aurait défendu chèrement sa peau et n’aurait pas terminé le combat en sortant de la cave les bras en l’air. Saddam Hussein aurait pu choisir de mourir au combat, après tout il a passé son temps à se montrer en uniforme. Mais il avait aussi la légitimité pour s’inscrire en faux contre certains des crimes que les américains lui imputèrent pour justifier leur attaque. Bien sûr, après des années de dictature, le dossier Saddam Hussein allait au-delà de ces accusations fallacieuses. Je pense encore que c’était un salaud de la pire espèce, je ne me suis pas mis à pleurer sur son sort, j’ai plutôt pensé que la justice n’y avait rien gagné par rapport à un emprisonnement à vie et que l’humanité n’aurait jamais rien à gagner à diffuser en mondovision l’exécution d’un humain, fût-il un tyran reconnu. Pourtant…

Parmi les affres des réseaux sociaux il y a la diffusion d’images macabres. L’attrait pervers pour ces images, notamment chez les jeunes, peut difficilement être rabaissé au rang de problème secondaire. La manière dont les acteurs du numérique tentent d’organiser la censure est aussi un problème s’il faut que des milliers d’humains voient des milliers d’images horribles pour que demain des machines le fassent à leur place. Sans même parler de la définition de ce qui est humainement regardable et de ce qui ne l’est pas. En attendant est-il possible que des personnes livrées à elles-mêmes devant leur écran n’aient pas le recul nécessaire pour distinguer le « bien » du « mal » ? Sommes-nous en train de fabriquer une génération dans laquelle la fréquence des détraqués psychologiques peut exploser ? A quel point suis-je moi-même détraqué psychologique si on analyse ma réaction face à ces images ? A cette question je peux tenter d’apporter une réponse. Si je suis rarement confronté à ces images c’est la preuve que je les fuis généralement, ce qui dénote possiblement une personnalité un poil différente de ceux qui courent derrière à coups de clics frénétiques. En général ce sont plutôt des documentaires historiques ou géopolitiques qui me montrent des gens en train d’en assassiner d’autres. Ça me rend fou ! Comment oublier ces juifs courant nus dans l’hiver glacial vers ces trous géants au bord desquels les attendaient, avec leurs vieux fusils, les affidés locaux des compagnies SS ? Comment oublier ces algériens abattus devant chez eux et devant leurs proches d’une balle dans la tête par des militaires français ? Comment oublier l’état islamique et autres mouvances de pseudo-vengeurs divins, les lapidations et les gorges tranchées devant des assemblées de villages entiers ? Comment oublier l’état dans lequel cela me met quand cet état, c’est la haine ? La haine des bourreaux ! Mais qu’ils meurent ! Que la vie soit un film américain ! Que contre les méchants surviennent les justiciers même si ces justiciers ne font pas dans la dentelle, rien de chirurgical, aller viens on rafale ces fous ! Je suis ton fou, tu es mon fou, un fou furieux quand tu te tiens derrière ta victime, ton sabre en main, sale assassin, au nom de ton interprétation de la justice de dieu, que tu tiens d’un fou d’une autre envergure, pervers autrement, plus terrien et plus malin que toi. Tu vas vraiment faire ça ? Mais qu’est-ce qu’il y a dans ta tête ? Ce n’est pas possible, c’est ailleurs que ça se passe, à croire qu’autrement habillé on te verrait bander. Pour sauver ta victime, quelle qu’elle soit, je ne peux même pas m’imaginer à ta place pour te mettre à la sienne, t’es bien trop dégueulasse et je n’en fais pas une affaire de race ou d’espace, on a eu nos nazis, nos conquistadors et consorts, du même acabit, on a mutilé, on a guillotiné, on a dressé des gens sur des bûchers ardents, en notre temps, hier encore, demain sûrement. C’est à ça que tu voulais ressembler Saïd ? Je t’ai cru moins pire que ton frère, je l’ai cru moins pire que d’autres. Après avoir tiré quasiment à l’aveugle dans les locaux de Charlie, vous auriez dit que vous ne tuiez pas les femmes, nonobstant celle que vous avez tuée, un dommage collatéral ? Et si ça avait été d’autres que vous à Charlie ? Une autre mission pour les frères Kouachi, tirer à vue dans les rues de Paris ? Pas de dommage collatéral, tous des mécréants même musulmans, des coupables, puisqu’ils sont là à table à la terrasse de cafés. Il pourrait y avoir là une femme, qui sort d’un travail, un ménage, la mère ou la sœur d’un camarade, elle, un dommage collatéral ? Tout est justifiable en somme, même un carnage sur une place de Bagdad peut se réclamer du djihad, même votre guerre ouverte à l’islam peut se réclamer du djihad. N’importe quoi !

Toi le fou de dieu, tu me fous la haine, mais surtout tu me fous la trouille. Difficile de lutter contre toi, on ne sera jamais à armes égales, ta folie est intégrale, t’as même pas peur des balles ! Fou ; tu me fous la trouille, mais surtout tu me fous la haine. Si là, en esprit je t’arrête, je t’envoie sur ce rebord de fenêtre, mille pieds de vide sous tes pieds, pour un peu ta tête crâneuse s’y sentirait vertigineuse. Mon vieux je ne sais pas qui tu es, et je ne te comprends pas, mais tu peux bien crever, tu peux sauter.

Oh mon dieu !

Mais là, en esprit je végète, je ne fais pas de magie, je n’ai pas de baguette. Impuissant derrière mon écran. Et l’on me presse de choisir un camp ?

Peuples éclairés, fils des lumières. Il faut savoir scruter le soleil au ponant, jusqu’à l’aveuglement ! Le silence est d’or car l’essor scientifique est guidé par le fric. Le monde est normé, abreuvé de brevets, un simple téléphone devient un cas d’école. Vallée des puces reliées en bus, l’humain malin y est convié mais il n’est rien sans un bien-né, financier, héritier d’un vieux nez, ou bien tarin divin, l’argent n’a pas d’odeur ; vraiment ? Certains talents fusionnent, c’est deux fois plus de talents, parfois plus encore, ça fait beaucoup d’argent. Ces hommes deviennent, matériellement parlant, hors-normes. C’est comme un royaume plein de rois, un royaume et tout un tas de cours, c’est, matériellement parlant, vraiment gourmand, impressionnant. C’est un royaume sans combat, du moins sans combat qui puisse le mettre à bas. Chaque roi a son financier, quand il n’est pas génie financier lui-même, il a ses conseillers, autant qu’il en faudrait et beaucoup plus encore. Le conseiller à ses conseillers, autant qu’il en faudrait, et beaucoup plus encore. C’est un royaume pyramidal, entendez par-là qu’on y trouve une multitude de pyramides, une vallée de Gizeh étendue à souhait. La vie ici c’est viser un rang minimal, matériellement parlant, en faire un piédestal, refuser de descendre plus bas. Ça ne marche pas tout le temps mais, fort heureusement, il règne une forme de contrat social, certes pas gravé dans le marbre, qui prévient cependant un trop plein de changements. Ce contrat tacite dit en substance que, quelque soit l’offre et la demande, certains humains qui ont un prix aujourd’hui ne vaudront pas rien demain. Quelques garde-fous évitent le chamboule-tout mais ça ne dit pas comment, matériellement, nourrir tout ça ? Pour nourrir tout ça, il faut un empire, sans le nommer, un empire et son centre, et puis des cercles aussi, des cercles non concentriques, formant périphérie, même si elle s’en dédie.

Je suis sur mon piédestal, ce n’est pas très grand mais confortable, je pourrais en tomber si je suis maladroit. On pourrait m’en pousser, on me dit : « Tout peut s’écrouler, regarde elles sont tombées. » On me dit que moins de liberté est peut-être, ou bien sûrement, le prix à payer. Je suis sur mon piédestal, ce n’est pas très haut je vois l’eau, se met-elle à monter ? Si c’était un bateau, si c’était un radeau ? La mer a des mains ! Des millions de mains avides d’un destin. Tends la main ! Tends la main, c’est humain ! Non ! Si tu tends la main, l’autre te jette à l’eau ! Ramons tous dans le même sens ou le courant m’emporte ! Imagine, s’il devient bateau ivre, jusqu’à l’autre rive, s’il n’y a que deux rives. On veut te faire croire qu’il n’y a que deux rives, et même une seule pour toi, il n’y a même pas d’alternative, à moins qu’en guise de société, tu ne te mettes à beugler qu’une femme est la moitié d’un homme, que tout principe en découle en somme ; à moins qu’en guise de liberté, tu ne te mettes à marcher dans les pas d’un roi chinois. Pour ça, tu veux risquer ton piédestal ? Non ?

Chut ! Silence et dors !

La guerre et le temps ont passé, la guerre n’a rien réglé, l’Orient n’a pas de paix. Regarde l’oie s’envoler, gavée jusqu’à outrance de nos hommes en partance. Regarde les âmes damnées, forcées à décrocher la lune contre vents et marées ; ici, une bonne fortune se risque à mourir étouffée et puis, du bout des doigts, le bout du bout du bout des doigts, se tenir à une plume, jolie plume, lisse, lisse, lisse…

Une vie en plongée sur l’Hudson, une vue barrée par l’Hindu kush, des horizons qui me désolent, le choix de deux voies impossibles, la mort dans le dos ou le saut dans le vide, la mort dans le dos, la mort dans le vide. Milliers de jours écoulés, bientôt vingt ans passés, je vois des hommes tomber, en vrai, je vois… l’Humanité.

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6 avril 2020

Le Coincoin du coin, sélection des 5 et 6 avril 2020

05/04/2020
Information le Coincoin du coin

Que deviennent les masques usagés ?

Vous vous demandez peut-être ce que vont devenir ces millions de masques qu’on utilise durant quelques heures au maximum et qui sont ensuite hors d’usage. Eh bien, si vous-même avez eu la chance de pouvoir en acheter, sachez qu’il convient de ne pas les jeter aux ordures car ils auront bientôt une seconde vie. En effet, la Russie tenterait actuellement de convaincre les gouvernements du monde entier d’organiser des collectes de masques usagés pour les lui céder. Elle enverra ensuite ces masques au Bangladesh pour qu’ils soient cousus bord à bord afin de constituer de gigantesques couvertures qui seront expédiées en Russie pour être étendues par-dessus le permafrost durant la saison chaude afin de ralentir les effets du réchauffement climatique. Outre l’efficacité indéniable d’un tel procédé nous y voyons un geste très dans l’air du temps car il se murmure de plus en plus que des virus du type covid-19 sont et seront favorisés par le réchauffement climatique. Une menace de plus qu’on n’avait pas forcément vue venir malgré que quelques scientifiques jugés farfelus et alarmistes aient déjà tiré la sonnette d’alarme à ce sujet.

Que ceux qui s’inquiètent du risque sanitaire pour les employés du textile au Bangladesh mis au contact de masques contaminés se rassurent, les employés auront de droit de prélever dans le lot, et à titre gratuit, le nombre de masques nécessaires pour se protéger.

Notez aussi qu’un comité dénommé « Comité Beauté Savoie Mont-Blanc » a déjà fait savoir au gouvernement que les trop rares masques utilisés en France ne devraient pas être cédés à la Russie. Ce comité s’est dit déjà très en colère que les ricains aient détournés des masques que la France avait achetés à la Chine et qu’il était hors de question qu’on se fasse doubler à l’ouest dans un sens et doubler à l’est dans l’autre ! Le permafrost est sans doute très important mais pas autant que nos propres glaciers qui fondent à vue d’œil tant et si bien qu’on envisage déjà de renommer le Mont-Blanc « Mont, blanc l’hiver et gris l’été. » Contre cela de nombreux comité alpins ont déjà procédé à la mise en place de couvertures estivales afin de ralentir la fonte des neiges éternelles (qui en fait ne le sont pas comme on vient bêtement de s’en rendre compte). Il serait donc peu concevable que des masques utiles en France finissent en Russie. Le Comité Beauté Savoie Mont-Blanc entend en outre participer à la relance de l’industrie textile en France au lieu d’avoir recours à la main d’œuvre du Bangladesh. Bien sûr, une vie de français vaut beaucoup plus qu’une vie de bangladais (1) donc hors de question de prendre des risques avec les masques usagés, ceux-ci seront bouillis avant d’être cousus en couvertures.

(1) Pour savoir combien de vie bangladaises vaut une vie française, prenez le PIB par habitant en France et divisez-le par le PIB d’un bangladais.

05/04/2020

Un éléphant ça Trump énormément !
Partie I : Non le Coincoin n’est pas Bolsonaro !

Un encart central du Coincoin du coin par Jean-Mimi Demi.

Nous avons reçu dernièrement de très nombreux courriels et courriers à teneur critique voire rageuse qui vont jusqu’à nous comparer à des gens comme Trump ou Bolsonaro ! Selon certains de nos canardés notre position serait tout à fait comparable à celle de ces individus. Il nous faut de nouveau nous en défendre. Aucun pays n’a réellement pratiqué l’action que nous jugions adéquate, non pas par envie de nous démarquer mais parce que certains scientifiques la jugeaient possible. Aujourd’hui le chiffre le plus souvent entendu comme seuil de contamination empêchant que le virus se diffuse de manière active dans la population est de 60 %. La stratégie consistant à laisser le virus se répandre dans la population aurait été celle, au départ, de nombreux pays qui ont dû rétropédaler en raison de la submersion des services médicaux induite. S’il avait une mortalité moindre et des symptômes ne nécessitant pas autant d’hospitalisations, cette stratégie aurait semblé plus pertinente. Les épidémiologistes semblent admettre qu’une telle stratégie porterait ses fruits en moins de 4 mois et que la pandémie s’arrêterait en 6 mois. Peu de monde douterait du bien fondé de ce choix si nos services médicaux pouvaient faire face sans difficultés. Même si le covid-19 risque de faire bien plus de dégâts au sein des populations précaires, les choix de Bolsonaro et Trump semblent devoir tourner au désastre sanitaire au cœur même de leur électorat. Personne n’a porté à notre connaissance le vrai scénario du confinement partiel. Un médecin à qui la stratégie de la diffusion dans la population ne fait pas pousser de l’urticaire, nous a tout de même signalé que notre propre scénario, qui vise à tout mettre en œuvre pour protéger les personnes les plus à risque, aurait très probablement le défaut de ralentir cette diffusion, ce qui repousserait d’autant le moment où l’on atteindrait le seuil de 60 %. Au Coincoin du coin nous admettons que nous n’avons sans doute pas bien pris en compte cette variable. Dire d’un virus qu’il est transporté en moyenne d’un contaminé vers 2,2 personnes en 6 jours, c’est admettre que toute personne en contact avec un porteur n’est pas systématiquement contaminé. Par ailleurs il ne s’agit pas non plus d’un calcul exponentiel pur, pour cela il faudrait encore être sûr qu’un porteur n’est contagieux que durant 6 jours. Et comment un vecteur de contamination pourrait être comparable dans une mégalopole et dans une contrée relativement peu peuplée ? Le confinement généralisé par décrets nationaux balaye toutes ces considérations d’un revers de la main, cela devient sans doute trop compliqué de réfléchir si le Grand-Est avait intérêt à entrer en confinement en même temps que la Sarre, le Palatinat et le Bade-Wurtemberg plutôt que le même jour que la Normandie. Effectivement, à l’échelle d’une nation, une telle loi exponentielle de base 2,2 est sans doute une moyenne sur l’intégralité de la population. Si on met de côté la partie la plus susceptible d’avoir des complications, ce nombre pourrait être moindre. Si tel est le cas on peut logiquement considérer que le chiffre de 2,2 est une moyenne qu’on a décalquée sur le début de l’épidémie en Chine et que tout mode de vie différent, toute densité de la population différente, conduisent à un chiffre différent. C’est heureux d’ailleurs, sinon tout confinement serait voué à l’échec. Donc nous voulons bien admettre que notre scénario de confinement des personnes à risque est fragilisé par l’hypothèse d’une diffusion au ralenti. En effet il n’a jamais été question pour nous de penser, comme Bolsonaro, que ceux qui ne sont pas naturellement assez armés pour survivre à cette pandémie, ou ceux pas assez riches pour accéder aux moyens médicaux, mourraient tout simplement. Les protéger par le moyen d’un confinement ou de distanciations sociales ciblé-es semblerait dès lors être une tâche réellement ardue si elle devait se prolonger au-delà de 4 mois. C’est sans doute vrai. Alors ? Nous sommes-nous complètement trompés ?

Si nous nous sommes trompés le scénario du confinement général reste tout autant critiquable ! Tout ce que nous avons mis en avant, notamment le fait qu’il était très facile de décréter l’entrée en confinement mais bien plus compliqué d’en sortir sans risquer de mettre à mal le fragile équilibre trouvé, tout ceci reste totalement valable. On entend désormais des épidémiologistes parler d’une lutte qui pourrait durer deux ans. Le véritable succès du confinement généralisé se joue donc essentiellement dans les laboratoires de recherche ! Si un remède est trouvé dans les mois qui viennent, inch Allah, alors résonneront partout des « Alléluia ! » Or si un ralentissement de la propagation du virus semble être une faiblesse dans le protocole que nous défendons depuis le début, ce ralentissement le renforce face à l’une de ses faiblesses supposées. En effet beaucoup de nos canardés en désaccord avec nous ont douté que ce protocole suffise à ramener le nombre de contaminés par jour à un niveau gérable par nos hôpitaux. Si l’exponentielle change de base grâce à un confinement des personnes à risque, alors notre scénario est plus crédible en terme de gestion sanitaire. Le temps est plus long pour atteindre le seuil de 60 % mais il est un temps où la recherche s’active tout autant que pour le confinement généralisé. Et cela sans prendre le risque de voir une crise économique de grande envergure advenir.

La critique de nos canardés porte beaucoup sur ce qu’ils pensent être une défense de l’économie néolibérale. Certaines de nos pages la défendent mais jamais dans toutes ses composantes dès lors qu’elle s’accompagne de plus en plus de restriction des libertés individuelles, sujet à propos duquel nous pensons être plutôt constants, toutes pages confondues. Nous ne le répéterons jamais assez à ceux qui croient que cette épidémie peut porter le coup de grâce à cette économie dans tout ce qu’elle semble avoir de pire, il faut clairement envisager que ce qu’elle semble avoir de pire puisse se trouver au final renforcé par la crise économique à venir. C’est tout à fait possible justement parce qu’il existe des gens au pouvoir qui s’appellent Trump ou Bolsonaro, et, toute proportion gardée des gens, comme Macron et beaucoup d’autres à travers le globe. Des pouvoirs qui sont libéraux quand le Coincoin du coin défend globalement la nécessité de certains garde-fou, et anti-libéraux quand le Coincoin du coin défend sans relâche la liberté individuelle.

Un mot enfin sur une autre critique qui nous est souvent adressée. Beaucoup de nos canardés doutent de l’efficacité d’un confinement ciblé pour la simple raison que le confinement généralisé est déjà très difficile à appliquer en raison du manque d’implication des citoyens. Effectivement c’est un point à prendre en compte, d’autant plus que les personnes à risque auraient su dès le départ qu’elles allaient devoir prendre de grosses précautions durant des mois et non pas 15 jours comme notre gouvernement a voulu le laisser entendre au début de la crise. Certes mais au final, il est assez probable que ces personnes aient intérêt à rester prudentes durant autant de temps sinon plus. Nos pigistes nous rapportent de nombreuses scènes qui leur laissent dire que même des personnes à risque semblent prendre les mesures et les gestes barrière à la légère… cela ressort dès lors d’un choix individuel face à une situation qui a été très bien expliquée à chacun. Il est difficile de protéger quelqu’un s’il ne le souhaite pas ! Mais cela signifie aussi que s’il le souhaite, il doit recevoir une assistance puisque de toute évidence aller faire ces courses dans des magasins qui restent fréquentés devient impossible. Au titre du choix individuel nous pensons également que les personnes n’ayant pas de pathologies laissant penser à un risque majeur en cas de contamination devraient avoir néanmoins le choix de se préserver. On nous a signifié que cela aurait sans doute entraîné un recours massif au chômage technique comme à l’heure actuelle. Nous pensons qu’en moyenne le gros de la population aurait préféré continuer à vivre normalement tant qu’elle aurait eu l’assurance que les hôpitaux arrivaient à faire face. Au lieu d’impacter des secteurs entiers de l’économie, celle-ci aurait peut-être fonctionné sur un mode un peu ralenti mais pas au point de risquer une crise économique insurmontable.

05/04/2020

Un éléphant ça Trump énormément !
Partie II : Oui le covid-19 peut être une arme anti-Bolsonaro !

Un encart central du Coincoin du coin par Jean-Mimi Demi.

En théorie des élections importantes devraient avoir lieu cette année, en particulier celle très attendue aux USA. Au Coincoin du coin nous n’avons cédé à aucun effet de mode. Depuis l’élection de l’agent orange, en particulier quelques mois après son investiture, quand nombre de nos confrères claironnaient qu’une procédure « d’impeachment » pour déficiences mentales avait des chances d’aboutir et qu’en tout état de cause, vu les casseroles qu’il accumulait, ses chances d’obtenir un second mandat étaient nulles, chaque année nous avons répété que ceux qui pensaient cela n’avaient décidément rien compris à la société américaine et encore moins à son système électoral ! A nos yeux, que ce soit côté pages gauches, pages droites ou encarts centraux, l’agent orange est un réel danger pour la paix mondiale dont on peut difficilement souhaiter la réélection ; mais voilà, il a depuis le départ fait la moitié du chemin. On aurait pu souhaiter une telle révolution de salon au parti républicain qu’ils en viennent à demander l’investiture d’une autre personne que le président sortant. Cela se fait si peu que même un homme semblant si mal incarner l’idée qu’on a d’un président de la « plus grande démocratie du monde » n’a pas eu de souci à se faire de ce côté. Reste un obstacle ! Le parti d’en face ! Le parti qui n’a rien retenu des leçons de 2016, ni compris le besoin d’avoir un programme qui réponde aux attentes d’une majorité de ses citoyens plutôt qu’une simple posture d’opposition à un homme qui a plus le tort d’être un rustre mal élevé que celui d’incarner une politique radicalement différente de celle qu’on propose en face. Au final voilà un homme qui a plutôt mieux tenu ses promesses que ceux qui l’ont précédé et qui a eu la chance d’arriver là l’année même où l’économie mondiale semblait reprendre un peu de poil de la bête après une décennie de déprime. Il n’y a sans doute pas masse d’électeurs ayant voté pour lui en 2016 qui sont trop peu satisfaits pour revoter pour lui en 2020. Au Coincoin du coin, ayant tant répété durant trois ans qu’il avait ses chances d’être réélu, nous avons même fini par nous dire que la probabilité qu’il soit battu s’amenuisait de jour en jour. A défaut d’un programme le parti démocrate semblait plutôt s’atteler à braquer une partie de la population contre lui en croyant encore possible d’éliminer l’agent orange sur tapi vert. L’acharnement, même à l’encontre des gens qu’on estime peu, peut finir par vous les rendre presque sympathiques. La jurisprudence Clinton, cette manière de se considérer comme une élite au-dessus des autres, n’aura décidément pas servi de leçon. Restait les programmes des candidats à l’investiture du parti démocrate. Comme quatre ans plus tôt, les pages gauches du Coincoin du coin ont embrassé la cause de Bernie Sanders, tandis qu’un programme tel celui de Joe Biden ne pouvait guère laisser insensibles les rédacteurs de nos pages droites.

Du point de vue de l’analyse des forces en présence, sans faire cas des opinions de chacun, l’ensemble de la rédaction s’accordait au début de l’année à penser qu’une éventuelle investiture de Bernie Sanders aurait signifié vraisemblablement une victoire assez aisée de l’agent orange. Joe Biden, parce qu’il incarne largement la défense des intérêts des puissances économiques du pays et de manière assez lisse, une qualité pour s’opposer aux aspérités du président sortant, nous semblait avoir de bien meilleures chances. Certains répondront que dans une démocratie, l’intérêt des puissances économiques ne se confond pas nécessairement avec celui du peuple tout entier. En fait si, c’est très souvent le cas et cela l’est d’autant plus dans un pays qui reste un pays très riche. L’intérêt des puissances économiques rejoint l’intérêt de tous ceux qui, sans être des puissants, comprennent, à tort ou à raison, que pour eux le ruissellement n’est pas une notion totalement farfelue. Plus un pays est riche, même si par ailleurs il génère de fortes inégalités, plus il est difficile de réunir une masse hostile au système. L’ensemble de la rédaction pense donc que pour un type comme Sanders l’Amérique n’est pas prête. Le sera-t-elle un jour ? On en doutait. Et l’ensemble de la rédaction pense que Biden incarne d’un peu trop près le parti démocrate battu il y a quatre ans pour faire tomber le champion sortant.

Cela bien sûr, c’était avant le corona virus ! Cela nous fait un peu de mal de voir notre nom associé à celui de l’agent orange ou celui qui le surclasse en matière de dirigeant flippant : Bolsonaro ! Juste parce qu’on a défendu l’idée d’une gestion de la crise sanitaire qui semble avoir des accointances avec les leurs ! Si on y regarde de plus prêt c’est absolument faux ! Cela n’a rien à voir ! Nous n’avons jamais nié la pandémie comme Bolsonaro, du moins pas après son arrivée en Italie ! Nous avons simplement affirmé que le confinement ciblé n’avait pas été réfléchi comme une solution potentiellement aussi efficace que le confinement généralisé à moyen terme, ce que nous croyons, tout comme nous croyons qu’il est, de loin, beaucoup moins risqué sur le long terme. Bolsonaro n’a que faire de la vie humaine ! Seule l’économie compte pour lui. On nous accuse aussi de ne voir que les effets économiques mais si nous les voyons, c’est par souci de sauver des années de vie dans un avenir proche, pas de sauver les bénéfices des grandes sociétés. Cela fait une sacrée différence ! Ce que Bolsonaro a oublié, et Trump aussi, c’est que négliger d’avoir un plan opérationnel réfléchi lors d’une crise sanitaire, était une erreur politique majeure ! Même un confinement ciblé aurait demandé une mise en œuvre pointue, sans doute plus pointue que le confinement généralisé, raison pour laquelle on l’a si facilement jugé impraticable même dans les économies qui n’ont cessé de claironner combien l’économie globalisée les avaient rendues plus solides (demander à nos confrères du Point ou de l’Express pour une meilleure explication de cet état de fait). Ne pas du tout agir, ou le faire quand c’est déjà trop tard, cela semblerait même dangereux dans un pays n’ayant pas de scrutin « démocratique ». Avec le covid-19, qui lui-même est plutôt démocratique, vous devez vous attendre à être vous-même touché directement parce que certains de vos proches peuvent mourir. Si ce n’est pas vous il y en aura de toute façon parmi vos alliés politiques, une position d’arrogance devient vite intenable, même dans une oligarchie qui manœuvre pour s’accaparer le gros de la richesse les gens tiennent à leurs proches. De ce que nous avons entendu aux USA ces derniers jours, on se dit qu’il faudra beaucoup de talent à Trump pour effacer ses errements dans la gestion de cette crise. Les critiques systémiques de Bernie Sanders, notamment concernant le système de santé américain, prennent tout leur sens mais il en faudra sans doute plus pour qu’une majorité le comprenne un jour. Mais du côté du Brésil, Bolsonaro, qui s’avère encore plus taré qu’on ne l’aurait cru, on espère de tout cœur qu’il a signé la fin de son règne ! A quelque chose malheur est bon !

06/04/2020

Conversations de fenêtres et balcons, nos pigistes ont entendu…

– Non Kevin ! T’es pas en vacances !
– Ils ont dit que c’était les vacances !
– La zone C Kevin ! Nous on est zone B ! Alors tu t’y mets !
– On n’a qu’à dire que c’est la récrée ! Je peux aller au square avec papa ?
– Il est 14h Kevin ! Et je suis avec ta grand-mère au téléphone !… Non maman ! Remets pas la faute sur moi !… Jamais de la vie je t’ai dit ça ! Je t’ai dit Amazon et Air Liquide !... Eh ben tant pis !... Tant que t’as rien vendu t’as rien perdu ! Ça remontera ! Tiens ! Souviens-toi de vos actions Eurotunnel ! Avec papa vous arrêtiez pas de geindre et au bout du compte votre APAE, là, ça vous a bien occupés ! Un genre de loisir ! Maintenant t’es contente non ? Et moi aussi ! C’est sûrement votre colère exubérante qui m’a poussée vers la finance !… Kevin ! Lâche ce putain d’ordinateur ! C’est un outil de travail bordel ! Faut que j ‘te le répète combien de fois ? Un outil de travail !
– Mais moi aussi je travaille ! Et j’ veux travailler dans le canapé !
– Tu prends le portable de ton père !
– C’est quoi son mot de passe déjà ?
– Coquine69 ! Tu fouilles pas dans ses dossiers !… Mais oui maman ! Qu’est-ce que tu crois qu’il fait ? La sieste ! Elles sont de plus en plus longues mais c’est pas plus mal !… Il s’est essayé au repassage ! Laisse tomber !… Non elle vient plus ! J’ai pas envie d’avoir la bonniche dans les pattes ! Ce serait gênant ! J’aurais l’impression d’être une esclavagiste !… L’aspirateur il y arrive, mais il y passe un temps… Pourquoi j’ai épousé un directeur de casting ? Je sais pas. Peut-être parce qu’un jour j’ai passé un casting… Hmmm… Hmmm… … Non mais si, j’ t’écoute. C’est juste qu’il y a un pigeon de l’autre côté de la terrasse qu’est en train de bouffer dans mon assiette ! C’est marrant c’est la première fois que je vois ça !… Non j’avais pas fini, c’est de ta faute, tu m’appelles toujours au milieu du repas… De toute façon le riz était pas cuit ! J’ai épousé un type qui ne sait même pas faire cuire du riz !
– Maman ! L’ordinateur de papa il me demande si j’ai 18 ans ? Qu’est-ce que je réponds ?

06/04/2020

Information le Coincoin du coin.

Les masques arrivent en nombre et à prix modique !

Enfin ! Enfin ! Nous allons bientôt pouvoir bénéficier de masques en quantité industrielle ! Et c’est heureux puisqu’un déplacement hors du domicile sans masque pourrait vous valoir dans un avenir proche une amende de 135 euros ! Il semblerait que de nombreuses Fake News aient circulé à propos des masques. On a dit que les américains avaient détourné les masques nous avions achetés aux chinois ! Mais en fait, pas du tout ! Ces masques se sont effectivement retrouvés aux USA mais c’était parfaitement normal, cela fait partie du processus industriel ! Aussi étonnant que cela puisse paraître il se trouve là-bas des entreprises très compétitives en matière de flocage ! Et de nombreuses entreprises entendent participer à l’effort collectif en faisant en sorte que le prix des masques descende à un niveau acceptable même pour des gens aux faibles revenus. Quoi de mieux pour cela que la publicité ? Si vous pouvez voir une finale de football en clair c’est grâce à la publicité ! Si TF1 peut vous offrir de superbes films tous les dimanches soirs c’est grâce à la publicité ! Si demain vous pourrez aller acheter du pain avec un masque qui ne vous aura coûté que 99 centimes, ce sera grâce à la publicité ! Vous vous demandez peut-être : « Mais au final, qui la paye la publicité ? » Eh bien ce sont les martiens, tout le monde sait que le coût final de la publicité est financé par les martiens ! Donc nous les terriens nous ne payons rien, alors pourquoi nous gênerions-nous ? C’est juste un petit effort à faire, juste ravaler sa fierté au point de ne pas se sentir complètement ridicule avec un masque floqué ? Non ! C’est encore mieux que cela ! C’est se sentir au contraire très fier et tout à fait « IN » à l’idée de représenter une marque, et si possible une grande marque, une marque qui fait avancer le monde et combat le corona-virus ! Vous n’aurez que l’embarras du choix ! Parmi les marques bientôt disponibles sur les masques (1) citons, pour ceux qui ont la fibre nationale :
BoingTelecom, Freete, Reunot, K-fours, K&No, Crotal, Banone, B&Pet-Ariba, Crédit-liounais, Crédit-Apicole, Elle-sait-faire, Sanousfist, Lafarce, Pet&ça, Wego, Herpès, Au-Ranch, Sans-Gabin, VeniVidi, Penaut-Richard, Boréale, Sot-des-Sots, Air-puce...

Et pour ceux qui ont la fibre internationale vous n’avez que l’embarras du choix mais il n’est jamais vain de rappeler que les entreprises américaines sont nos amies et qu’elles sont, comme les entreprises citées ci-dessus, toutes engagées corps et âme dans la lutte contre le réchauffement climatique et donc l’avenir et le bonheur de vos enfants ! Pas comme les entreprises chinoises qui ont décidé de noyer toute leur population dans un smog permanent de particules fines !

Soyez libéral, choisissez l’occident !

(1) Bientôt disponible, le flocage publicitaire intégral pour Burqa. Burqa floquée, la burqa des femmes libérées.

06/04/2020
Information le Coincoin du coin.

Le gouvernement renonce aux amendes en lien avec le traçage téléphonique.

Il y a quelques jours nous vous annoncions de possibles amendes pour les confinés qui ont tendance à se déconfiner un peu trop facilement. L’idée première était de se servir des données des opérateurs téléphoniques pour observer les allers et venues des individus. Cependant la distance des déplacements apparaît souvent trop courte pour que les téléphones déclenchent systématiquement un signal à une borne différente de leur domicile. Et malheureusement, selon les mots de Tristan Escroçi, il reste encore des gens qui ont des téléphones non-dotés d’applications qui permettent de les géolocaliser précisément en tout lieu et à toute heure. A ce sujet le gouvernement plancherait, à la demande de ce même sinistre néo-libéral, sur un projet de loi visant à mettre fin rapidement à cette situation indigne d’une Start-up nation. En attendant il y a une possibilité de punir à posteriori le plus gros du bataillon de ceux qui usent et abusent de dérogations de sortie. En effet actuellement, plus encore que d’ordinaire, une grande majorité des transactions se fait par un moyen de paiement électronique, le plus souvent en CB. De nombreux commerçants encouragent leurs clients à le faire pour éviter d’avoir à manipuler de l’argent et pour ne pas accumuler du cash dans une période où les équipes sont souvent réduites et les remises en banque rendues plus difficiles. La plupart des clients comprend cela parfaitement en cette période très spéciale qui permet aussi de faire un test grandeur nature de ce qui sera très bientôt ordinaire. Bien sûr ceux qui se sont mis au jogging depuis que le jogging permet de trouver un prétexte pour sortir ne font pas nécessairement usage de leur CB. Mais les vrais petits malins, ceux qu’il faudra punir pour leur comportement anti-citoyen, ceux-là vont acheter le pain, font le tour du quartier, rentrent chez eux, puis quelques heures plus tard vont à l’épicerie ou à la pharmacie. Bref ils ne profitent jamais d’une sortie pour acheter tout ce dont ils ont besoin sur la liste des besoins vitaux. En récupérant la liste de leurs paiements le gouvernement les mettra face à leur forfaiture, forfaiture qu’ils ne pourront en aucun cas contester. Ils feront dès lors amende honorable et on leur donnera en contrepartie un certificat établissant qu’ils ont payé leur dette à la société mais sans néanmoins effacer leur nom du listing des citoyens à surveiller prioritairement lors de la prochaine crise.

Chers canardés, bienvenus dans le monde néo-libéral, le monde de Tristan Escroçi. Le Coincoin du coin étant d’un libéralisme totalement opposé à celui de Tristan Escroçi en matière de libertés individuelles, nous encourageons tous nos canardés à faire dès un certain retour à la normale, un usage grandissant des espèces sonnantes et trébuchantes. Si besoin trempez vos pièces dans une eau savonneuse ou soignez-les comme Picsou, les billets supportant aussi des lavages en machine à 90°, l’argent liquide n’est pas sale, bien moins que l’argent électronique en tout cas, jamais le blanchiment et l’évasion fiscale n’a été aussi facile ! Ceux qui vous vendent l’avènement du tout électronique comme le garant d’un monde sans tricheurs sont donc de très très grands menteurs. Ou bien, pour dire les choses autrement, le domaine de la triche est amené à être quelque peu évolutif. Par exemple vous pensiez peut-être jusqu’ici, que rester deux heures trente sur une place pour laquelle vous avez payé deux heures, ne justifie pas de retourner à l’horodateur vous acquitter de la différence, du moment qu’aucun agent n’est en vue ; cela n’est qu’une petite tricherie et puis, avec tous les impôts que vous payez déjà… Petit tricheur de pacotille, va ! A l’avenir ceci ne sera plus possible, les tricheurs comme vous n’existeront plus. Par contre, à l’avenir, l’électronique devra assurer à une certaine catégorie de personnes, celles justement dénommées l’élite, que ce genre de contrariété n’entravera jamais leur existence. C’est pour cela qu’un monde totalement soumis au diktat de l’électronique est nécessairement un monde totalement inégalitaire, si ce n’était pas le cas, personne n’aurait dans l’idée de le laisser advenir, les grands tricheurs ne le permettraient pas. Leurs tricheries d’aujourd’hui, celles qui leur assurent leur niveau d’existence, doivent devenir légales avant que le diktat de l’électronique ne soit total. Disons que c’est un processus synergique mais c’est un jeu dangereux, même pour l’élite. Et tout ceci avec votre consentement et l’aide de maîtres mots : la facilité, la modernité, la sécurité… On vous aura prévenu, on ne fait que ça, à l’avenir, on n’existera pas.

06/04/2020
L’âne à chronique du Coincoin du coin !

Un hôpital pas très hospitalier.

Il y a quelques jours un homme ayant de sévères symptômes du covid-19 était emmené de toute urgence dans un service d’urgence passablement encombré. Là, il a eu la désagréable impression que des patients admis après lui avaient accès avant lui à une chambre dûment équipée de tout le matériel de réanimation. Comme il lui semblait qu’on l’avait abandonné dans un couloir sur un simple brancard où, à chaque quart d’heure qui passait, il ressentait de plus en plus de mal à respirer, il avait autant de mal à croire que les patients passant devant lui étaient plus proches de la fin que lui. Avec toute l’énergie du désespoir il n’a eu de cesse de lever et baisser son bras pour attirer l’attention et qu’on s’occupe enfin de lui ! Après un moment qui lui parut une éternité, il a senti que quelqu’un lui mettait un papier dans la main. Il a ramené cette main vers son visage et a eu la surprise de voir quelque chose qu’il connaissait bien : la pétition qu’il avait lui-même lancée dans son immeuble quelques jours plus tôt pour que l’infirmière vivant dans ce même immeuble et travaillant au CHU d’à-côté daigne aller dormir ailleurs le temps que durerait la crise. Ce que d’ailleurs elle a fait face à l’hostilité montante. Derrière la pétition, l’infirmière en question lui a lancé un doux regard et un sourire un poil ironique. L’homme a ensuite eu droit à l’appareillage qui lui a sauvé la vie et l’infirmière et ses complices ont été rappelés à l’ordre par le chef de service pour ce manquement manifeste à l’éthique quand bien même on aurait eu affaire à un parfait trou du cul. Sorti aujourd’hui de l’hôpital le trou du cul en question a simplement exprimé le regret suivant : « En plus je suis sûr que c’est elle qui me l’a refilé ! » Aux dernières nouvelles l’infirmière n’a toujours pas été testée positive au covid-19 mais envisagerait de faire tourner une pétition dans son immeuble pour éloigner son charmant voisin par précaution.

28 décembre 2015

HelloWorld47833

HelloWorld47833 @MnTardy

Bonjour Emmanuel. Noir Pongo Neschococo te souhaite une bonne journée. Noir Pongo Neschococo, le chocolat noir au pur beurre de cacao du Pongo pour les palais raffinés et les portefeuilles blindés. Neschococo, une marque du groupe Nesgill !

 

PM @bubble1trooper

Je me suis arrêté avant la Blatte. Est-ce qu’à ton avis il vaut mieux se faire avaler ou la prendre par derrière ?

 

TroySheamu@pass-card.omc @MnTardy

Monsieur Tardy. En raison de votre récente notoriété j’ai décidé de prendre le temps de vous expliquer pourquoi nous ne pouvons pas répondre favorablement à votre demande. Vos ressources financières, votre pedigree et votre parcours ne satisfont pas aux exigences minimales pour l’obtention de la carte Gold. Tout d’abord il est de mon devoir de vous informer que votre visibilité sociale sur les réseaux avant votre départ était trop restreinte pour ne pas être douteuse. Nous avons dû consulter l’intégralité de vos documents Cloud pour nous faire une meilleure idée de vous. Etant d’extraction modeste vous devez compter avant tout sur vos capacités personnelles et il semble que vous n’avez pas fait montre de grandes facultés de jugement malgré un parcours scolaire honorable mais guère exceptionnel. Vous en êtes sorti sans retard mais avec sur le dos un emprunt à taux variable et échéance fixe qui n’avait rien d’alarmant selon vos projections de revenus futurs et votre crédit power du moment. Débutant dans la vie active à un statut de cadre back-office, votre carrière dans la finance fut extrêmement courte. Certes vous avez en cela l’excuse de la concurrence acharnée des algorithmes et employés nindiens qui a rendu quelque peu caduques les profils tel le votre mais vous auriez dû y voir une occasion rêvée de montrer votre ambition. Pour cela il aurait fallu profiter de vos deux années de salaire confortable pour épargner de quoi démarrer un business. De plus un investissement plus sérieux dans votre travail aurait pu vous éviter de faire partie de la première charrette. Au lieu de cela vous avez dépensé sans compter, notamment en écumant les restaurants de votre ville, et privilégié les loisirs en vous livrant à toutes sortes d’activités ludiques comme le saut à l’élastique ou en parachute, l’escalade, la gymnastique, les jeux vidéo. Lorsque vous avez perdu votre poste vous avez su rebondir rapidement dans un domaine plus ingrat plutôt que de devenir pauvre oisif. Cette position aurait pu vous honorer si elle n’était pas antirationnelle d’un point de vue financier. En effet vous n’avez pas fait valoir vos droits aux indemnités qui à l’époque représentaient encore une part importante de votre salaire et auraient pu vous permettre, là encore, de vous lancer dans les affaires. Pourtant les opportunités ne manquaient pas et nombreux sont ceux de votre génération, celle née avec l’expansion numérique, à avoir fait fortune grâce aux opportunités que celle-ci offrait. Vous avez préféré vous en tenir à une activité salariale. Ayant perdu les deux-tiers de vos revenus antérieurs vous ne vous êtes pas accroché à votre train de vie somptuaire et avez réagi rapidement en vous logeant plus petit et en veillant à rester à flot. Avec un tel état d’esprit vous auriez pu faire de grandes choses mais vous avez visé petit. Votre parcours au sein de la société O’Clean est tout à fait déconcertant. Nous comprenons le besoin d’entrer à bas niveau en raison de la conjoncture du moment mais du manager d’équipes que vous étiez, vous auriez pu rapidement vous élever à un statut sectoriel ou régional si vous en aviez eu l’ambition. Une fois de plus, peu soucieux de cultiver votre réseau professionnel, vous êtes resté en position de premier licenciable. Cependant vous avez échappé à l’éjection pure et dure en imaginant pouvoir rester dans le giron d’O’Clean  grâce à un statut de toto-entrepris exerçant des activités de sous-traitance. Cela aurait pu plaider en votre faveur si vous aviez su vous comporter en réel entrepreneur plutôt qu’en naïf abusé par plus malin que lui ; le simple bénéfice réalisé par votre employeur sur les produits qu’il vous revendait n’est pas digne d’un détenteur de carte OMC. Peu aidé par la conjoncture, la suite de votre parcours n’est qu’une longue descente vers les bas-fonds. Instabilité des taux variables rendant votre emprunt étudiant difficilement soutenable et la suppression des salaires minimums dans la communauté roupienne rendant les statuts de toto-entrepris peu attractifs aux yeux des décideurs. Dans votre malheur le petit répit offert par votre bonus de liquidation de la sécurité sociale est presque anecdotique et ne vous fut pas d’un grand secours. Par contre vous vous êtes révélé très bon agent de surface, suffisamment du moins pour que O’Clean vous donne une nouvelle chance dans un contexte de compression de personnel drastique. Rejeté un peu plus loin du centre ville dans un logement stigmatisant votre nouvelle condition vous vous êtes porté l’an passé candidat au concours organisé par le jeu Red Element. Il n’est pas dans nos intentions de juger des critères de sélections de Red Element ; selon nos propres exigences nous aurions à priori situé vos probabilités de réussite aux environs de zéro ; vous avez été choisi, tant mieux pour vous, cela fait-il de vous un potentiel détenteur de carte OMC Gold ? Tant que vous n’êtes pas millionnaire en doullars la réponse est clairement négative car vous avez fait preuve de trop peu d’esprit capitaliste. Les occasions n’ont pourtant pas manqué et être d’extraction modeste n’est pas une excuse en soi. De tempérament volage vous avez pourtant eu une relation de plusieurs mois avec la dénommée Marine De La Garde qui semblait suffisamment amoureuse pour forcer ses parents à dépasser le peu de capital sympathie qu’ils avaient pour votre capital financier. Capital qui pourtant aurait pu être d’un niveau supérieur si vous aviez su vous montrer plus ambitieux. Vos propres parents possédaient un bien immobilier dans les Alpes qu’ils ont vendu récemment alors qu’il a toutes les chances de prendre de la valeur dans les années à venir selon les projections du marché. Ce bien était constitué partiellement d’espaces inhabitables en l’état qui auraient pu être amplement valorisés s’ils avaient été aménagés à des fins touristiques. Votre esprit communautaire est également douteux, à la limite du délit si on en croit votre attitude lors de l’épidémie de la grippe du hérisson durant laquelle vous n’avez pas répondu aux convocations de votre centre de vaccination. Certes cela vous a sans doute sauvé la vie mais ce n’est pas citoyen pour autant. Malgré toutes ces données en votre défaveur vous pourriez rester éligible à une carte OMC de niveau inférieur au titre des aspects purement financiers. Les montants dont vous vous prévalez n’offrent malheureusement que peu de garanties puisque soumis à résultats. Votre partenariat commercial avec Bison Maudit pourrait vous apporter de cruelles désillusions en raison du régime de pénalités assorti en cas de non respect scrupuleux de votre contrat. Quant au montant promis par Red Element, et qui pourrait vous permettre de rentrer dans la classe des millionnaires en doullars, les possibilités de réalisation du contrat reste fortement hypothétiques. Outre le fait qu’on ne négocie pas de tels contrats en se faisant accompagner par des juristes amenés par la partie adverse, vous faites preuve d’un peu trop d’empressement et la présentation de votre candidature semble pour le moins prématurée. Néanmoins, si vous le désirez, je peux vous mettre sur la liste d’attente des demandes de carte OMC bronze qui est accessible sans parrainage pour la modique somme de 100 000 doullars en cash. Pour les cartes de niveaux supérieurs il vous faudra refaire une demande, le cas échéant, si vous parvenez à des liquidités stables à sept chiffres. Le parrainage de détenteurs permanents serait bien sûr un plus et je vous encourage vivement à travailler votre relationnel auprès des trois personnes qui vous accompagnent, toutes trois détentrices de cartes OMC platine et fortes de vrais réseaux d’influence. Pour l’avancement de votre prochain dossier il serait également souhaitable que vous adhériez à un ou plusieurs clubs en vue ou que vous vous investissiez dans une œuvre de charité.

 

Darwin.

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11 mai 2020

Le Coincoin du coin, sélection des 20 et 21 floréal 228

20 floréal 228

Avertissement de bec de canard

Ne faites pas ça chez vous !

Depuis le début du confinement nous n’avons eu de cesse de vous répéter qu’il fallait éviter de se blesser pour que l’ensemble du personnel hospitalier puisse se consacrer aux malades du covid-19. Malheureusement, certains d’entre vous sont gagnés par l’ennui et s’attaquent aux multiples défis qui pullulent sur le Net. Parmi ceux-ci il en est un qui s’est avéré particulièrement dangereux : le défi de la table, défi qui consiste à monter sur une table et à passer dessous sans jamais toucher le sol jusqu’à retrouver sa position initiale. Normalement il n’y pas trop de danger à s’essayer à cela si on possède une table en chêne et qu’en ne présumant pas de ses forces, on fait les premiers essais en mettant un matelas sous la table. Beaucoup n’ont pas jugé utile de s’encombrer du matelas et parmi ceux-ci quelques-uns sont immanquablement tombés sur le sol, assez souvent la tête la première. Même les têtes dures ont quelque difficulté à rivaliser avec le carrelage et les urgences ont accueilli un peu moins de personnes dont le séjour ou la salle à manger possède un plancher. Mais les cas les plus graves n’ont rien à voir avec la dureté du sol mais avec la solidité de la table. Des dizaines de personnes se sont lancées dans ce défi sans penser que la table sur laquelle elles le faisaient pouvait basculer, s’affaisser voire même se briser. Et le drame ultime est justement survenu quand un jeune homme adepte de l’escalade a décidé de tenter l’expérience sur toutes les tables à sa disposition. La grande maison de ses parents lui a donné l’occasion de montrer l’étendue de ses talents à ses suiveurs sur internet. Puis il a dégoté une table de camping dans le garage et quelques minutes plus tard il était mort embroché.

Ne faites pas ça chez vous !

20 floréal 228

Non, quelques milliardaires ne possèdent pas la moitié des richesses du monde !

Par notre économiste détaché permanent à Davos, Élie Couenne.

Au début de la crise du covid, tandis que les économies rentraient en mode ralenti, le Coincoin du coin a publié un court article stipulant que l’ordre du monde n’était pas en phase d’être bouleversé par la chute des cours boursiers. Il y était stipulé que si certains riches étaient obligés de vendre leurs titres dans la précipitation pour respecter certains engagements, cela n’avait qu’un impact marginal pour la marche du monde dans la mesure où ces titres ne risquaient pas d’être achetés par des pauvres. Cet article a valu au Coincoin du coin de très nombreuses critiques irritées émanant d’économistes réputés et qui me considèrent à juste titre comme l’un des leurs. Globalement la critique était la suivante. Comment étions-nous capables d’imaginer la chute des cours comme un phénomène neutre ? Comment pouvions-nous dire que les riches n’avaient rien perdu, surtout ceux qui, ne cédant pas à la panique, étaient restés sur leur position et qu’ils n’avaient qu’à attendre que les cours remontent sachant qu’ils remontent toujours ? Le raisonnement des économistes est le suivant : si vous avez un portefeuille de titres qui a, à un instant T, une valeur de 1 milliard de dollars, cela signifie qu’à tout instant vous pouvez vendre ces titres et obtenir en échange des dollars avec lesquels vous pouvez vous acheter un jet privé, une Ferrari, une Villa gigantesque et tout ce que vous aimeriez posséder. Donc si les cours dévissent de 30 % et que la valeur de votre portefeuille tombe à 700 millions d’euros, mathématiquement vous aurez 300 millions d’euros de moins pour vous acheter toutes ces belles choses que vous aimeriez posséder.

D’accord, mathématiquement. Mais j’aimerais attirer l’attention de mes amis économistes de droite du danger qu’il y a à considérer les choses de ce point de vue. En allant au bout de ce raisonnement, vous laissez entendre que quelques dizaines de milliardaires possèdent la moitié des richesses du monde, comme on l’entend souvent dire. Car de ce point de vue c’est vrai, ils possèdent en capital la moitié des richesses du monde. Dans ce capital il y a des biens immobiliers, des autres richesses matérielles, comme des tableaux de maître ou des objets de valeurs, des comptes en banque, et des titres. Il faut relativiser certaines richesses matérielles par rapport à leur caractère monnayable. Si de mauvaises positions en bourse vous obligeaient à vendre ce que vous possédez en urgence pour honorer vos engagements, il est fort possible que votre garage plein de voitures de luxe ait une valeur très décevante si chacune d’entre elles était vendue aux enchères. Cette décote que connaissent tous ceux qui ont été acculés à la faillite n’est pas sans rapport avec la volatilité des titres financiers. Le caractère immédiatement monnayable des titres financiers peut sembler être une réalité tangible dès lors qu’à tout moment on peut les échanger contre des dollars. Mais si tous les détenteurs de titres voulaient les échanger en même temps contre des dollars, ces titres ne vaudraient plus rien très rapidement puisqu’il s’agirait du phénomène récent poussé à son extrémité. Si par un artifice quelconque il existait une garantie des cours comme il existe une garantie des dépôts et que chaque détenteur pouvait réellement obtenir des dollars à la valeur des cours avant la chute, le pouvoir d’achat du dollars (et de toutes les monnaies en général) dégringolerait en flèche. Puisqu’il n’y a, heureusement, pas de garantie de cette sorte, la chute des cours est théoriquement un transfert de richesse d’un investisseur à un autre, c’est seulement notre incapacité à laisser l’économie réelle à l’abri d’une contamination de la morosité boursière qui est problématique. Si on en était capable, le seul vrai critère de jugement d’un transfert de richesse indiquant que ceux qui possèdent des titres perdent de leurs avantages, serait le rendement annuel reflété par l’intérêt ou les dividendes perçus.

En quoi est-ce dangereux pour les ultra-riches de laisser croire, pour flatter leurs égos, qu’ils possèdent à quelques-un des richesses colossales parce que leurs portefeuilles de titres sont colossaux ? C’est dangereux car cela laisse entendre qu’ils sont en capacité de consommer une part phénoménale de ce qui est produit sur la terre, ce qui n’est pas possible comme je viens de le démontrer. Mais si les gens se mettent cette idée en tête, à l’heure où l’écologie en général et le réchauffement climatique en particulier deviennent les sujets de discussion les plus anxiogènes, ils vont finir par penser qu’il suffirait d’aller arme à la main s’emparer de quelques centaines de milliardaires, de les fusiller sans autres forme de procès, et alors, comme par magie, les émissions de gaz à effet de serre seront réduites de moitié ! En prolongeant la purge sur quelques milliers de millionnaires, on en viendrait même sûrement à respirer un air pur ! Et ainsi les gens croiront pouvoir se laver les mains de leur responsabilité dans le changement climatique. Certes les très riches ont des niveaux de consommation bien supérieurs à la moyenne, mais cela ne peut pas avoir un impact si considérable. Les voyages en avion ont sans doute l’impact le plus directement visible car les jets privés émettent beaucoup au regard du nombre de passagers. Mais l’on peut difficilement transposer cela à tout ce que possèdent les milliardaires. Et même si quelqu’un possède de nombreuses propriétés dans lesquelles vit un personnel conséquent pour entretenir le terrain de golf, les jardins, la piscine, les chevaux, pour faire à manger, faire le ménage, garder les enfants, le milliardaire n’est qu’à un endroit à la fois et ne mange pas l’équivalent de nourriture ingurgitée par des millions de personnes. Si ses gens ne travaillaient pas pour lui, il faudrait bien qu’ils mangent quand même, qu’ils aient des vêtements, un logement, un véhicule. Et les milliardaires sont rarement des pingres, leur argent permet à de nombreuses personnes de vivre confortablement, à commencer par les membres de leur famille. En réalité la plus grosse part des possessions matérielles des milliardaires n’ont pour lui aucune utilité en terme de consommation. Celui qui possède une chaîne d’hôtel n’entend pas garder pour lui l’ensemble des chambres.

Il n’y a donc pas lieu de fanfaronner pour apparaître dans le haut du classement des plus grandes fortunes du monde ou s’affoler quand les cours baissent. Il est bien plus important que les gens qui tirent l’économie vers le haut et en retirent, fort justement, un train de vie supérieur à la moyenne, s’attellent à faire en sorte que les rendements annuels du capital restent à un niveau suffisant pour stimuler l’envie d’entreprendre et la croissance.


21 floréal 228

Courrier d’électeur : les vrais métiers de merde.

L’une de nos fidèles canardées, madame C. Onserve, a tenu à réagir à l’article de C. Jasseronde traitant des bullshit jobs tels qu’ils ont été définis par David Graeber.

« 
Cher Coincoin, bonjour,

J’ai été très intéressée par l’article de C. Jasseronde et il me semble en effet nécessaire de distinguer ce qui peut paraître utile à la société de ce qui l’est pour une entreprise. Pourtant dans mon travail, ni la société ni mon employeur ne me pensent inutile, à tel point que je n’ai jamais autant travaillé que durant le confinement. Et pourtant j’ai bien l’intention de me reconvertir dans quelque chose qui sera peut-être moins visiblement utile à ceux qui considèrent que l’utilité se mesure en unités ou kilos. Mon travail est assez rébarbatif, mais ce n’est pas nécessairement là le problème, il est utile que quelqu’un réapprovisionne les rayons d’un magasin. Mais est-il utile à la société que des parisiens aient accès à de l’eau de source qui vient d’Allemagne ou du sud de la France ? Est-il utile que chaque chose chose achetée génère une telle quantité de plastique, métal, verre ou carton ? Est-il utile que des bouchers qui font de la découpe sur place mettent la viande dans des barquettes à seule fin de la rendre disponible en libre accès ? Est-il utile de s’enfoncer dans le désastre ? Des métiers utiles, certes, mais utiles à un système de merde !
»

Nous conseillons à madame Onserve de se rapprocher du député Léonard.

21 floréal 228

Précision sur nos publications.

De nombreux canardés se demandent pourquoi, depuis le 2 mai 2020 / 12 floréal 228, nous avons adopté le calendrier républicain. La raison est la suivante : dans l’élan de leur mouvement de grève du 1er mai, nos contrats précaires et nos pigistes se sont quelque peu emballés dans leurs revendications. Nous avons cru utile de satisfaire prioritairement celles qui ne nous coûtaient rien, et parmi celles-ci, l’idée saugrenue du calendrier républicain. Nous nous sommes engagés à utiliser ce calendrier jusqu’à la fin de l’année 228, date à laquelle nos insurgés de salon ont réussi à se persuader que la révolution aura fait son œuvre.

21 floréal 228, 22h30, 1h30 avant le déconfinement !

Pensez-vous qu’il existe en France une personne qui soit actuellement en train de préparer sa chère automobile restée trop longtemps sur un parking, ce afin de fêter comme il se doit la fin officielle du confinement dès 0h01 en tambours et trompettes, ou plus précisément en traversant tout Paris à grands coups de klaxons, comme si le PSG s’était qualifié en demi-finale de la coupe d’Europe, pile au moment où les gamins s’apprêtant à retourner à l’école ont besoin d’avoir des nuits paisibles ?

Si oui, nous serions reconnaissant à cette personne de s’assurer, avant le premier contrôle de police ou maréchaussée, qu’aucun exemplaire du Coincoin du coin ne traîne sur l’une des banquettes ou dans la boîte à gants, nous sommes suffisamment mal vus comme ça.

21 floréal 228

Le Coincoin du parler français.

Si certains et certaines de nos canardé-e-s éprouvent quelque difficulté à maîtriser la prononciation du mot « Cluster », nous leur conseillons d’utiliser en lieu et place le mot « Foyer ». Foyer n’est certes pas l’exacte traduction de Cluster mais pour l’usage qui est fait actuellement de ce mot, croyez-nous, chacun comprendra aisément de quoi il s’agit si vous utilisez Foyer. Sachez aussi, que sans compromettre gravement votre côté IN, vous pourriez assez facilement vous éviter le ridicule de votre prononciation française de mots beaucoup plus compliqués tel « Think-tank » en ayant simplement un sens plus aigu de la séparation des torchons et des serviettes.

21 floréal 228

Préparez vos rasoirs !

Rappel ! Demain, 22 floréal 228, est un grand jour à double-titre ! Trouday et troustache marqueront le jour 1 de la lutte contre le néofascisme numérique ! N’oubliez pas que le trou à faire dans votre système pileux doit correspondre exactement à la moustache d’Adolf Hitler ! Malgré son nom, la Troustache sera d’avantage significative si vous gardez l’ensemble barbe + complémentaire moustachu de moustache hitlérienne. Concernant le Trouday, malgré les menaces de représailles gouvernementales, il vous suffit de refuser tout télétravail et de ne pas vous rendre dans votre entreprise. Puisque le temps sera malheureusement assez morose sur l’ensemble de la France, vous pourrez avoir avantage à aller à la chasse aux escargots !

25 octobre 2018

Raisons d'un absence prolongée.

Chers chats lecteurs, chalut.

C’est devant l’insistance de mes plus proches amis que je me décide à réalimenter un peu ce blog après l’avoir délaissé ces derniers mois. En effet j’ai assez peu goûté aux diverses menaces de mort reçues. Et je constate avec regret qu’elles sont principalement le fait d’autres chats, soit parce qu’il leur plaît de relayer les affreux desseins de gangs de castors fous furieux ou bien parce que leurs humains ont l’idée saugrenue de posséder des Porsche Cayenne ou des Nissan Juke. J’avais pris le parti de supprimer les passages posant problème mais d’après mes amis je n’ai pas à tenir compte de vos avis et je dois continuer à exprimer les choses comme je l’entends. Donc, désolé pour ceux que cela offense, il sera de nouveau question de Cayenne et de Juke.

Darwin.

 

 

2 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles, du 30 mars au 1er avril 2020

30/03/2020

Le Coincoin du coin, canard WC, requiert votre opinion pour l’assistance au gouvernement.

Dans sa volonté manifeste de redresser la France après le désastre en cours dont une majorité de français ne semble pas encore prendre la mesure (1), le gouvernement n’entend pas prendre des mesures impopulaires sans l’aval de la population et recoure une fois de plus à la consultation citoyenne. Aujourd’hui il vous demande de classer les 10 propositions suivantes par ordre de préférence. Les 5 propositions ayant reçu le plus de votes feront l’objet d’une loi d’exception sans vote.

B/ Instaurer une journée par mois de service du travail obligatoire (journée du type « journée de solidarité » prise sur un jour OFF et non rémunérée)
I/ Instaurer un passeport intérieur payant.
E/ Ramener l’âge minimum légal pour travailler à 12 ans.
N/ Repousser l’âge légal de la retraite à 70 ans.
N/ Mettre les prisonniers au travail forcé pour l’entretien des infrastructures.
I/ Ramener les congés payés à 2 semaines par an et la semaine de travail à 48h
Q/ Supprimer le SMIC ou étendre le statut de travailleur détaché aux travailleurs non détachés.
U/ Simplifier la fiscalité en ne gardant comme impôts que la TVA et la CSG
E/ Supprimer l’assurance maladie.
S/ Supprimer les CHU au profit de cliniques privées plus performantes et bien gardées.

(1) Traduction : si vous aimiez votre vie d’avant c’est dommage car elle est décédée. Si vous avez tenté d’alerter vos voisins depuis des années sur l’imminence du danger vous avez au moins une satisfaction, vous sentez que vous allez bientôt moins passer pour un débile. Et puis bof, finalement ça vous fait une belle jambe, vous auriez préféré avoir tort.


30/03/2020

Le Coincoin conseil.

En ce moment votre vie de consommateur ou consommatrice averti-e est un peu en suspend parce que vous ne pouvez pas aller dans vos commerces préférés et que, puisque vous n’arrêtez pas de claironner qu’il faut qu’un maximum de gens restent chez eux, vous vous refusez à faire des achats non indispensables sur le net, achats qui obligent certaines personnes à travailler au lieu de se confiner. Braves citoyen-ne-s ! Votre vertu sera récompensée et, pour autant que les chinois aient réussi malgré la crise à fabriquer les objets dont vous aurez besoin après le confinement, vous pourrez retrouver le plaisir de l’achat compulsif, prédateur, polluant, irréfléchi en termes socio-écologiques qui a fait votre bonheur jusqu’ici. Le Coincoin du coin, toujours au fait des dernières tendances vous propose trois listes idéales pour reprendre le goût à la vie après le confinement selon votre profil.

Si vous êtes du genre optimiste, que vous croquez dans la vie à belles dents, un bon mix de consommation pour un retour à la normale nous semble devoir s’incarner dans le Combo réfléchi suivant :
Une Toyota Hybride, un nouvel Iphone, un voyage en Chine, une maison de caractère.

Si vous êtes du genre pessimiste et timoré, que les semaines écoulées n’ont fait qu’aggraver votre cas, pensez à l’achat compulsif suivant :
Une capsule de cyanure, une corde, un couteau suisse.

Si vous êtes du genre combatif et impulsif, que les semaines écoulées n’ont fait qu’aggraver votre cas, pensez à l’achat compulsif suivant :
Des bâtons et du carton, des marqueurs, du tissu rouge, du tissu noir, du tissu vert, un fusil d’assaut, des grenades, un véhicule blindé.


30/03/2020

Information le Coincoin du coin

Certains de nos canardés nous demandent pourquoi la fin de l’article de fond de D. Lepou n’est toujours pas parue dans nos colonnes. La raison en est que C. Jasseronde, notre rédacteur en chef qui supervise le comité de relecture des articles de fond, est actuellement à l’hôpital. Pas de panique ! Il n’a pas contracté le coronavirus ! Il a seulement eu un petit accident domestique avant-hier.

Souhaitant faire un peu d’exercice il est allé sur MyZenTV pour suivre un cours d’explosion de Chakras mais, lors du maintien de la position de la Grue Onguloslicée, C. Jasseronde, oubliant qu’il n’a plus vingt ans et est raide comme un piquet depuis sa plus tendre enfance, a perdu l’équilibre et, basculant vers l’avant, il s’est lamentablement vautré sur sa table basse, s’ouvrant au passage une partie du crâne.

L’ensemble de la rédaction lui souhaite un prompt rétablissement et rappelle à tous ses canardés qu’en cette période où les hôpitaux ont déjà beaucoup de travail, il convient, en plus de rester chez soi, de ne pas s’adonner à des activités aussi dangereuses que les postures zen, le yoga et autres méditations en tout genre. Faites des pompes ! C’est largement suffisant.


30/03/2020

Coronavirus : "Qu’il ferme sa gueule !"… 99% de nos canardés s’emportent contre Daniel Cohn-Bendit !

Nous demandons à nos canardés de ne pas saturer nos serveurs en nous envoyant des messages haineux concernant Cohn-Bendit qui lui aussi a le droit à la parole même s'il l'a déjà eue beaucoup plus souvent qu'à son tour et qu'il raconte encore plus de conneries que nous en plus d'être un opportuniste totalement mégalo ! Ce serait dommage de nous priver de nos moyens de communication.

31/03/2020

La 5G vite !

Une mini-tribune d’Elie Couenne Junior, fils à papages droites du Coincoin du coin.

La crise sanitaire que traverse le monde aura une fois de plus prouvé que certains archaïsmes font encore barrage à la transmission de l’information absolument indispensable à la coexistence de près de 8 milliards d’individus. Le monde a pensé être arrivé au stade de l’imbrication optimale mais loin s’en faut. Les décisions qui demandaient une action coordonnée et rapide n’ont pas été prise par défaut d’une gouvernance mondiale autant que par lacunes technologiques. Tout ceci aurait largement pu être évité si nous avions disposé de plus d’information. La découverte d’un traitement pour le coronavirus est sans doute souhaitable mais elle est clairement un enjeu moins important que l’accélération du déploiement des nouvelles autoroutes de l’information dont nous aurons besoin avant la prochaine crise sanitaire. C’est pour cela que j’entends profiter de cette mini-tribune pour lancer un appel à notre président de la république. Il n’y aurait rien de pire pour la France et l’Europe qu’un renoncement à l’ambition technologique que constitue la 5G. Son déploiement ne saurait souffrir un retard consécutif à la crise sanitaire actuelle. Ce n’est pas tant de lits ou de respirateurs dont nous aurons besoin lors de la prochaine crise mais de la capacité à la tuer dans l’œuf. Il convient de ne pas se tromper de combat en surréagissant une fois de plus et en allouant trop de nos maigres ressources pour des investissements publics peu efficients. Ces ressources seront bien mieux exploitées par les entreprises à la pointe de la technologie et qui se trouvent actuellement mises en difficulté par la chute des cours. En particulier les entreprises impliquées dans le déploiement de la 5G devraient recevoir une aide substantielle. Cette technologie nous fera basculer dans un monde plus intelligent, plus performant, plus sûr en tout point de vue ! Il conviendra parallèlement de créer les conditions pour que les nouvelles autoroutes de l’information délivrent l’information qu’elles sont en capacité de transporter. Trop d’individus rechignent encore à abandonner leurs vieux téléphones, sans doute pour des raisons budgétaires. Je prétends qu’une cause d’utilité publique doit nous laisser envisager une action contraire à l’orthodoxie libérale. Il n’y aurait rien d’infamant à ce que l’on subventionne l’achat de téléphones de nouvelle génération pour tous les individus de plus de quatre ans qui n’ont pas les moyens de se les payer. Et je ne dis certainement pas cela parce que j’ai des actions chez la Pomme mais parce qu’en cas de nouvelle crise sanitaire, l’actuelle nous l’a prouvé, le moindre retard dans le réception de l’information peut s’avérer fatal. Avec la 5G, les nouveaux foyers de virus seront immédiatement ciblés et circonscrits.


31/03/2020

Au-delà des applaudissements, pensez à l’étape d’après, pensez amour !

Revenus d’un long voyage durant lequel ils avaient oublié de faire des procurations lors des appels à la votation, de très nombreux français soucieux du bon fonctionnement du service public et heureux d’avoir grandi dans un pays, qui, lorsqu’ils étaient petits, pensait encore que le mutualisme pouvait embrasser ses contours géographiques, ont été peinés de voir à quoi il en était rendu : un hexagone où le goût du chacun pour soi semblait avoir fleuri à tous les coins de rue. Alors, pour se démarquer de ceux qui avaient occupé le terrain durant leur absence, les adeptes de l’optimisation fiscale, les étalons de la nouvelle économie, les théoriciens du communisme de riches, les ayatollahs de la libre concurrence (et non-faussée), ils décidèrent de manifester bruyamment leur retour en France ; tous les jours à 20h, ils applaudirent à tout rompre en signe de soutien à nos héros en blouse blanche…

Oui ben c’est bien mais ça va finir par lasser ! Alors il faut donner un nouveau souffle à cette manifestation ! Au Coincoin du coin nous songions à proposer aux défenseurs de la chose publique d’envoyer des rouleaux de PQ par la fenêtre. Cela donnerait un aspect festif et coloré, une envolée de flamands roses comme on n’en voit pas souvent en ville, cela ferait plaisir à nos blouses blanches, c’est ce qu’on pensait. Ensuite l’un de nos pigistes et accessoirement membre des Bad Gones, nous a fait remarquer que la chose serait possiblement jugée péjorative. C’est alors que nous avons eu une autre idée !

Les défenseurs de la chose publique sont priés, en plus ou au lieu d’applaudissements, de lancer dans la rue des poignées de riz, cru ou pas cuit. Ceci ne saurait être jugé péjoratif puisque cette pratique est usitée lors de cérémonies aussi romantiques que les mariages ! Ce n’est plus un geste de soutien que vous montrerez mais un véritable geste d’amour !

Vive l’amour, vive les blouses blanches, vive la France !

01/04/2020

Brève de Coincoin.

Les indécrochables !

D’après un recoupement des caméras de vidéo-surveillance et des données des opérateurs téléphoniques, les citadins confinés qui sortent de chez eux avec une attestation en bonne et due forme, consacreraient en moyenne 21 % de leur maigre temps hors de leur domicile à des appels téléphoniques. Une chose passablement étonnante dans la mesure où ces citadins ont toute la journée pour téléphoner de chez eux et qu’ils pourraient en profiter pour prendre une bonne respiration et ressentir la quiétude de la ville à demi-endormie. On en déduit que les choses inavouables, celles qu’on ne peut pas partager en famille, sont relativement fréquentes dans les conversations qui se tiennent dans la rue. Dès lors on ne peut que regretter que le gouvernement n’ait pas songé à rajouter dans la listes des raisons valables pour sortir de chez soi : « Parti téléphoner à mon amant-e ! » Mais dans la mesure où les attestations sont faites sur papier, on ne peut que conseiller à ceux et celles qui craignent une infidélité cachée, d’enjoindre à leur conjoint de sortir sans leur téléphone ! Après tout, qui a besoin de son téléphone pour promener son chien ou acheter du pain ?

 

01/04/2020

Brève de Coincoin.

Les lyonnais de moins en moins disciplinés ?

D’après un recoupement des caméras de vidéo-surveillance et des données des opérateurs téléphoniques, les sorties de lyonnais en dehors de chez eux seraient en nette recrudescence ces trois derniers jours. Tiendront-ils la distance ou finira-t-on par en venir à un contrôle plus poussé des allers et venues ?

 

01/04/2020

Un Coincoin pour avertisseur. .

Vers des amendes à posteriori ?

Pour financer la reprise économique le gouvernement est, vous le savez, en quête des solutions les plus diverses. D’après un informateur bien introduit au sommet de l’état, il aurait été envisagé de sanctionner les citoyens les moins citoyens durant le confinement. Ainsi, à l’aide des données des opérateurs téléphoniques, des amendes importantes à posteriori pourraient être infligées aux citoyens qui auront passé plus de temps que la moyenne en dehors de leur domicile. Par précaution nous pensons que c’est une raison supplémentaire pour laisser votre téléphone à la maison lorsque vous sortez de chez vous. S’il est indispensable pour vous de l’avoir car vous devez téléphoner à votre amant-e, nous vous conseillons de faire discrètement des allers-retours dans la rue d’à-côté durant cet appel en espérant ainsi borner sur la même antenne que celle qui arrose votre domicile.


01/04/2020

Courrier d’électeur

Nous avons reçu un courriel de D. Le Chat, l’un de nos fidèles canardés, qui nous a transmis un message de son ami R. Le Pigeon à destination d’un occupant de la rue des 1000 zonards  à Lyon :

« Merci pour la plâtrée de riz lancée par la fenêtre mais le riz n’était pas cuit ! »

Nous tenons à répondre à R. Le Pigeon que son message sera sûrement lu par la bonne personne qui est vraisemblablement l’une de nos fidèles canardées, puisque celle-ci semble avoir suivi la recette du riz en Gimmick, recette que nous avons nous-mêmes inventée pour notre édition du 20 mars.


01/04/2020

Le bec de gaz des pages droites du Coincoin du coin.

Télétravail : non votre employeur n’est pas tenu de payer la facture !

La toute nouvelle confédération syndicale des télétravailleurs (CSDT) semble déjà agir comme un vieux syndicat gauchiste défendant des intérêts particuliers en cette période où le gouvernement demande, à juste titre, à la nation toute entière de faire des efforts pour sauver notre économie. La CSDT a mis la pression en appelant, en toute irresponsabilité, à la grève du télétravail si les syndicats patronaux ne s’engageaient pas à payer la partie des factures d’électricité induite par le télétravail. Nous considérons qu’il s’agit d’une posture abusive et honteuse ! Si certes, le télétravail peut occasionner quelques frais supplémentaires liés à la consommation électrique des ordinateurs indispensables au télétravail, tout tend à prouver que cette surfacture n’est absolument en rien comparable aux économies réalisées en matière de transport ! Seules les personnes ayant des abonnements annuels devraient recevoir une compensation financière. Pour les autres, surtout ceux ayant des enfants, nous ne pouvons que vous conseiller, au lieu de payer des cotisations à des syndicats antipatriotiques, d’acheter sur Amazon le nécessaire pour produire de l’électricité à l’aide de vélos d’appartement en mettant votre conjoint-e et vos enfants à contribution ! Cela leur fera de l’exercice !

 

01/04/2020

Le malheur des uns fait le bonheur des autres ! Ou pourquoi souhaiter la mort de votre voisin lors d’une pandémie !

Par notre analyste financier pages droites B. Hanquier.

Contrairement à nombre de journaux, le Coincoin du coin se félicite d’être en mesure de garder ses lignes éditoriales, que ce soit côté pages gauches, côté pages droites ou encarts centraux. En ce qui me concerne je n’ai jamais caché ma passion pour la théorie des jeux et ce n’est pas un virus de type H1N1 qui va me la faire passer. Mais je constate avec un certain dégoût que nombre de gens que je croyais faits du même métal que moi s’avèrent mous comme du Carambar posé derrière une vitre baignée de soleil. Certes le libéralisme économique dont je suis un farouche défenseur a le mérite d’être un créateur de richesse inégalable. Cependant il faut être un brin hypocrite pour ne pas admettre que le partage de ce gros gâteau est bien ce qui nous occupe et préoccupe le plus, bien plus que la recette et la taille du gâteau ! Prenez un gâteau, il est ce qu’il est ! Si vous voulez une plus grosse part que les autres il faut vous démerder pour l’avoir ! Refuser d’utiliser le couteau nécessaire pour cela, ou refuser que d’autres l’utilisent si vous le leur avez vendu, c’est dans les deux cas un refus des règles du jeu ! On ne peut pas jouer à un jeu dont on est un maître puis demander d’en changer les règles parce que de plus grands maîtres que vous sont apparus sur le plateau ! C’est un manque total de fair-play indigne de la culture anglo-saxonne qui a imprégné plus que toute autre le monde des affaires.

Le covid-19 aura au moins eu le mérite de révéler à certains une cruelle vérité : ils se prenaient pour des loups alors qu’il ne sont que des moutons ! Conchions ces animaux bêlants ! Ces financiers qui en 29 se seraient jetés de leur balcon dans un même élan de détresse bien plus que dans un sursaut d’honneur, au lieu de prendre la situation comme elle se devait : je joue, je gagne, ou bien je perds. Mais alors quoi ? Voudriez-vous gagner tout le temps mes agneaux ? Voudriez-vous qu’en tout temps il vous suffise de suivre la tendance des marchés, acheter quand ça monte, revendre quand ça monte encore, acheter de nouveau, revendre de nouveau, et que ça monte, que ça monte ? Voudriez-vous que la courbe ne s’arrête jamais de monter, moutons ? Et comment cela pourrait être possible ? Comment cette courbe, qui plus elle monte moins ne prend appui sur l’économie réelle pourrait se propulser éternellement vers le haut ? Il vient un jour où elle cesse de monter, quand certains joueurs, qui eux ont un gardé un sabot sur terre, sont ramenés à la réalité du plancher des vaches, ou parfois juste perspicaces. Il souffle comme un vent de panique, mais vous êtes encore un loup, les brebis s’affolent, pas vous… puis vous, vite déchaussez vos dents longues ! Ruminez ! Trop tard ! Elle a tout perdu cette brebis ! Elle a acheté à 100 pensant revendre à 120 ! Elle a revendu à 40 ! Que fait le gouvernement ? Rien ! Ou peut-être bien que si mais il ne devrait pas ! Tout perdu ? Mais c’est le jeu ma pauvre Lucette ! Lucette, c’est joli comme prénom pour une brebis, non ? Tu as tout perdu mais ce n’est pas perdu pour tout le monde, voilà ce qui compte ! Tu te souviens de la bulle internet ? Comme elle était belle et grosse ? Un chewing-gum bête de concours ! Pop ! Disparue ! Et quoi ? Internet ! La révolution s’est faite quand même ! Des brebis et des loups ! Mais là vraiment, on dit que le loup pullule alors qu’il semble en voie de disparition, on n’entend plus que des bêlements ! C’était quand la dernière levée de capital vraiment marquante ? Avant les brebis venaient dans l’enclos avec un bas de laine, en échange de quoi elles pouvaient prétendre à une place au râtelier, à condition de jouer des épaules. Les moutons ne nourrissent plus personne, ils saccagent les prairies et vident les granges ! Faites-les taire !

Venons-en à nos moutons ! Vous et vos voisins ! La théorie des jeux n’est pas des plus prolixes sur le jeu du qui gagne gagne mais ce jeu existe bel et bien, seulement la mise de départ n’est pas donnée à tout le monde. Laissez la bourse à moins bêlant que vous, admettez que vous êtes un mouton, suivez le troupeau vers un endroit sûr ! De façon un peu paradoxale, l’endroit le plus sûr quand on est bête à manger du foin, c’est la pierre ! Attention ! Pas n’importe quelle pierre ! Si vous avez dans l’idée d’aller retaper une ruine dans la Creuse pour la transformer en chambres d’hôtes, retroussez vos manches et armez-vous d’une bonne dose d’optimisme ! Cela peut marcher, tout le mérite vous en reviendra, mais le business plan pourrait s’avérer rapidement foireux, cela s’appelle une prise de risque et le goût du travail bien fait, le capitalisme vertueux en somme ! Mais cela dépasse largement les capacités d’une bête à cornes ! La pierre ! La vraie bonne pierre, c’est celle qui tient déjà debout dans un endroit où tout le monde voudrait avoir sa pierre et où la place manque cruellement ou va bientôt manquer ! Prenons un seul exemple ! Un grand appartement à refaire est mis en vente dans un quartier du nord-est de Paris bourré d’arabes ! Achetez ! Les arabes sont sur le départ ! Ou du moins ceux qui ont l’air d’être restés arabes ! Cet appartement familial vous n’allez pas l’occuper, vous n’allez quand même pas aller vivre au milieu d’arabes tant qu’ils sont encore là et puis d’abord vous en avez déjà un d’appartement ! Sinon arrêtez la lecture de cet article tout de suite, il est au-dessus de vos moyens ! Disons qu’il fait 90 mètres carrés cet appartement. S’il a quelques fenêtres sur cour en plus de celles sur la rue, il y a sûrement matière à le transformer en huit appartements, enfin, autant qu’il y a de fenêtres. L’investissement sera conséquent mais la banque suit à taux quasi nuls grâce à la BCE qu’a inondé le marché dans l’espoir d’une reprise de la croissance. Alors le retour sur investissement est garanti en moins de 20 ans. Au pire, en cas de nécessité de revente, les prix auront doublé entre temps. Voilà la vraie rareté !

Soit ! Mais quel rapport avec votre voisin me direz-vous ? Le voilà ! Potentiellement votre voisin va vous souffler votre investissement doré ! Parce qu’il est plus riche, mieux entouré, déjà dans le jeu du qui gagne gagne ! Mais peut-être aussi qu’il est plus vieux, ou a les poumons plus fragiles que vous. S’il cassait sa pipe ses enfants auraient à payer des droits de succession, auraient sans doute besoin de liquidités. Pris indépendamment cela ne ferait pas une grande différence mais à l’échelle d’une pandémie ! Vous imaginez le potentiel de biens idéalement placés qui pourraient changer de mains ? Et vous ? Vous à qui les banques ont toujours su manifester un certain intérêt mais sans jamais vous mettre sur les vrais bons coups ! Vous le second couteau, le remplaçant dans le jeu du qui gagne gagne, soudainement vous serez propulsé à la place de vrai joueur ! Alors non ! Ce n’est pas juste ! A côté du jeu du qui gagne gagne, il y a d’autres jeux qui se jouent ! Et ceux qui ont les cartes en mains pour le qui gagne gagne n’ont pas forcément les cartes maîtresses des autres jeux ! Mais c’est la vie ! Le grand jeu de la vie est une somme de jeux ! Au grand jeu de la vie ils ont dit : « Que le meilleur gagne ! » Et maintenant ils vont perdre ! Et maintenant je vais gagner ! Que le meilleur gagne ! Et ils changent la règle du jeu ? Maintenant ? Par le confinement ?

Ce n’est pas juste !

11 avril 2020

Le Coincoin du coin, sélection du 7 au 9 avril 2020

07/04/2020

Appel du Coincoin du coin pour l’assistance aux plus démunis.

La situation des personnes les plus précaires, notamment celles qui en appellent d’ordinaire à votre générosité dans la rue ou les transports en commun, devient chaque jour plus dramatique. Outre les difficultés rencontrées devant l’intransigeance de certaines forces de police et de gendarmerie chargées de faire respecter le confinement, les « mendiants » ont naturellement perdu une part de leurs maigres moyens de subsistance du fait de l’affluence réduite dans les rues. Par-dessus tout, les citadins ayant quitté les villes font en moyenne partie des gens ayant le mieux réussi, et donc, d’après les pages droites du Coincoin du coin, ceux qui sont les plus enclins à la charité. Privés de cette charité les plus précaires ont actuellement besoin que les personnes d’ordinaire moins charitables fassent un effort supplémentaire. Ainsi le Coincoin du coin demande à ceux qui croisent encore quelques personnes précaires lors de leurs déplacements dérogatoires, de donner une pièce jaune quand elles avaient l’habitude de donner une pièce orange, de donner un euro quand elles avaient l’habitude de donner une pièce jaune, de donner un billet quand elles avaient l’habitude de donner un euro. Tout cela bien sûr, sans négliger les gestes barrières.

07/04/2020
Sourire en Coincoin

Aujourd’hui nous vous proposons une petite devinette.

Comment dit-on confinés en Italie ?
P/ Confetti.
E/ Confini.
R/ Spaghetti
D/ Tifosi
U/ E pericoloso sporgersi per la finestra.
!/ Limitati

07/04/2020
Le Coincoin du coin des faits d’hiver.

Enchères pour l’enfer !

Seuls les très réfractaires à la télévision poubelle n’ont jamais eu l’occasion de voir une émission d’enchères sur la TNT. Elles nous viennent d’ordinaire d’outre-atlantique mais comme nous copions tout, le mal se répand déjà chez nous. C’est pourtant une émission de cette veine diffusée chez nos meilleurs amis mais pas encore chez nous qui a donné lieu au fait divers sordide suivant.

Un individu dénommé D. Egrey ayant perdu son travail et sa maison à la suite de la crise des subprimes s’est trouvé dans une situation des plus inconfortables comme nombre de ses compatriotes. Son couple n’y a pas survécu mais c’est un homme qui a pensé pouvoir reprendre tout à zéro, en prenant les emplois qui se présentaient à lui afin de rembourser petit à petit ses dettes. Il est devenu une sorte de travailleur itinérant, dormant parfois dans des motels, parfois dans sa voiture. Il avait tout perdu ou presque, car il ne s’était pas senti, au préalable, capable de laisser absolument tout derrière lui, notamment les souvenirs de sa jeunesse et de ses années heureuses avec sa femme et ses enfants. Alors il avait loué un box pour un prix qui ne lui semblait pas insurmontable et il avait stocké là les affaires qui lui tenaient à cœur en attendant de pouvoir retrouver une vie normale. Les premières années il a payé consciencieusement le loyer de son box mais il n’a jamais su remonter la pente comme il l’espérait. Sans sombrer totalement il s’est mis à boire de plus en plus et l’attachement qu’il avait pour ses souvenirs matériels a semblé s’estomper. Ce dont il était certain, c’est que sa survie dépendait d’une seule chose, sa capacité à garder la propriété d’un véhicule, la possession d’un box est devenu un luxe de plus en plus superflu. Il a cessé d’en payer le loyer, il n’ignorait sans doute pas ce que cela signifiait mais peut-être se rattachait-il à l’espoir qu’on ne le viderait jamais sans son consentement. Pourtant, il y a deux mois de cela, D. Egrey, qui était alors hébergé par l’un de ses collègues de travail du moment, est tombé sur une émission de vente aux enchères qui a fait basculer sa vie. Parmi les box mis en vente ce jour-là il y avait le sien ! Oui le sien ! Au début il n’a pas trop réalisé, il avait bu quelques bières et se sentait un peu ivre. Le box était à peu près tel qu’il l’avait rangé, il l’avait plutôt bien rangé d’ailleurs. Mais dans ces émissions, ceux qui participent aux enchères n’en voient pas vraiment le contenu, surtout que D. Egrey avait tout rangé dans des cartons opaques mais qui, avec le temps, s’étaient un peu affaissés. L’un était tombé à même le sol et, passablement éventré, laissait entrevoir un cadre de photo brisé. Les enchérisseurs n’ont pas semblé emballés, sans doute parce que tout était trop emballé mais d’une manière laissant penser à un débarras de choses qui encombrent chez soi, des choses sans importance. A 50 dollars nombre d’enchérisseurs semblaient déjà pressés de passer au box suivant. L’enchère est tout de même montée jusqu’à 300 dollars, et c’est K. Elvine qui l’a remportée. 300 dollars ! C’était le montant qu’un marchand de bric et de broc, préférant se faire appeler antiquaire, était disposé à payer pour les souvenirs de D. Egrey. La colère était en lui dès cet instant, mais il ne l’a pas ressentie de suite car tout ceci était un songe, c’était forcément un songe !

Ensuite est venu le moment où K. Elvine, aidé de l’un de ses employés, a fait l’inventaire des choses contenues dans le box de D. Egrey pour voir quel bénéfice il escomptait en tirer. Il nous a semblé opportun de nous référer à l’interrogatoire de D. Egrey qui a été rendu public et de tenter d’en tirer la substance pour rendre nos canardés sensibles à l’état d’esprit du moment de cet homme.

« Ces affaires. Ce n’était pas ses affaires ! C’était les miennes ! Je ne les ai pas jetées ! Je ne les ai pas vendues ! Ma vie dans six mètres cubes ! Il n’y a pas six mètres cubes pour moi sur cette planète ? 300 dollars !… 300 dollars ! On fouille pas comme ça dans la vie des gens ! On peut pas ! Ma batte et ma balle ! Il a dit qu’il en tirerait 10 dollars ! Et le gant ? Il a même pas vu qu’il était signé ! C’est mon père qui me les avait donnés ! J’aurais dû les transmettre à mes filles, peut-être qu’elles les auraient gardés. Et mes vinyles ! Ce n’est pas une question de dollars ! Chacun a une histoire. Et même si c’était qu’une question de dollars ! Mes dollars ! Mes milliers de dollars ! 300 dollars ? Un lot ? Je n’ai aucune idée de ce que cela vaut. Jamais je ne les aurais vendus, si j’avais pu… Ce n’est pas correct ! Et l’autre carton ! Ce n’est pas qu’un carton vide. C’est des lettres ! Zéro dollars ! Mais c’est des lettres bon dieu ! Pourquoi tu les jettes au milieu du couloir comme si c’était des chiffons sales ? C’était mes lettres bordel !… Et mes dessins ? Zéro dollars mes dessins ? Mon dessin de Brenda ! Il était réussi mon dessin de Brenda ! C’est le seul que j’avais gardé, tous les autres ils étaient pour elle. Elle les aimait Brenda mes dessins. C’est pas n’importe qui Brenda ! C’est mon histoire d’amour. Ma véritable histoire d’amour ! Tu ne marches pas sur le visage de Brenda au milieu du couloir ! Tu ne fais pas ça ! Et tu n’arraches pas la photo de mon père pour n’en garder que le cadre. Surtout pour un dollar… 850 dollars. Un mauvais box. Mon box, un mauvais box ? Je ne valais rien alors ? Je ne valais rien. Maintenant je ne vaux rien, ça c’est sûr. Je pouvais pas le laisser faire ça. »

Mr K. Elvine était un homme de petites affaires. Cela marchait assez bien tout de même. Six employés, tous confinés ces derniers temps. Pas mécontents peut-être de prendre quelques distances avec un patron souvent blessant ? Difficile à dire, pour eux c’est une perte financière et puis ce sont des enchères à la télé, du réel teinté de cinéma, ça change un peu la donne. Ce n’est pas très juste tout cela pour K. Elvine, si on y pense. Lui a dit qu’il donnerait 300 dollars. Peut-être serait-il monté jusqu’à 500. Parmi tous les autres présents ce jour-là personne n’a pensé que cela valait 301 dollars. K. Elvine est celui qui a eu le plus d’estime pour D. Egrey. C’est une sorte de brocante où les vrais objets d’antiquaires sont rares, c’est comme antiquaire que K. Elvine se présentait, mais cela ressemble plus à un dépôt-vente. Il a pensé que durant le confinement il pourrait en profiter pour faire des changements, mettre en valeur certaines choses sans avoir ses employés dans les pattes, repartir du bon pied. Six pieds sous terre et deux pieds dans la tombe. Un véritable massacre ! La police du Comté n’avait jamais vu ça ! Quand elle est arrivée D. Egrey fouillait dans un carton de vinyles, ses vinyles. Lui aimait beaucoup Led Zeppelin, pas K. Elvine. D. Egrey a bons goûts.


08/04/2020

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Le Coincoin du coin remercie ses annonceurs qui continuent à soutenir l'information indépendante et polypartisane durant le confinement.

Vous êtes confinés dans votre maison + jardin, le temps est magnifique et vous aimeriez passer plus de temps à faire des travaux de jardinage. Malheureusement l’an passé vous avez acheté un robot de tonte hyper-connecté pour pouvoir consacrer plus de temps à fabriquer des cabanes dans les arbres. Vous l’aimez bien ce robot de tonte, surtout parce que vous ignorez totalement son impact environnemental qui est plutôt catastrophique, comme tout objet connecté, même s’il y a un autocollant dessus qui dit qu’il est green-washing compatible. La cabane dans les arbres cela aurait pu vous occuper au moins deux week-ends, mais pas deux mois. En fait ça ne vous a pas occupé du tout parce dans votre jardin à la pelouse hyper bien tondue, il n’y a pas d’arbre. Quel ennui ! Mais quel ennui ce confinement ! Ah si vous aviez une pelouse à tondre ! La solution ? Les ciseaux StillSteel en acier trempé. Les ciseaux de tonte StillSteel sont faits pour vous ! Les ciseaux StillSteel vous garantissent un maximum d’un mètre carré de pelouse tondu par heure. Avec les ciseaux StillSteel quand vous aurez fini de tondre un côté du jardin, il faudra recommencer de l’autre.

Ciseaux StillSteel, un remède à l’ennui. A partir de 1000 euros la paire ou échangeable contre un robot de tonte sur LeBonCoincoin.

08/04/2020

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Le Coincoin du coin remercie ses annonceurs qui continuent à soutenir l'information indépendante et polypartisane durant le confinement.

Pâques arrive et vos enfants sont confinés dans un appartement ? C’est trop injuste ! Pour réparer cette injustice vos enfants ont bien droit à une double-dose de friandises. Ne vous trompez pas ! Choisissez leurs friandises préférées : les Swarties ! Avec les Swarties les enfants disent « YEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEAH ! » (1). Avec les Swarties ramenez de l’excitation dans votre foyer sans prendre le risque d’être dépassés par vos enfants ! (2)(3)

(1) Le nombre de E correspondant au nombre d’additifs jugés dangereux et plus ou moins en voie d’interdiction que contiennent les Swarties
(2) Pour 10 kilos de Swarties achetés, Swarties vous offre 1 mois de Ritaline pour 2 enfants.
(3) D’après une enquête de l’OMS la consommation continue de Swarties durant la prime enfance réduit la probabilité que vos enfants vous dépassent en intelligence. Qui voudrait passer pour un imbécile aux yeux de sa progéniture ?

08/04/2020

Erratum le Coincoin du coin.

Dans notre édition du 14 mars nous vous annoncions la diffusion prochaine d'un documentaire de Stéphane Bern appelé "Anne d’Autriche et Marie-Thérèse, la bru blonde."

En raison de la diffusion par Arte de téléfilms très bien documentés sur Marie-Thérèse d'Autriche et entrant en contradiction avec le sujet fait trop vite de Stéphane Bern, ce dernier ne sera pas retransmis sur France TV.

09/04/2020

Délestage de Coincoin

Le Coincoin du coin n’est pas le seul média à raconter n’importe quoi. Par exemple sur Grazia.fr nous lisons aujourd’hui un article qui dit qu’un couple sur deux s’est déjà disputé durant le confinement. Jusque-là rien d’anormal, les couples se disputent tout le temps de toute façon.

Ensuite nous lisons l’information suivante « D'après l'étude, 95,8% des Français sont tout de même confinés dans une maison (1). 23% d'entre eux sont même très bien lotis avec une surface comprise entre 101 et 150m2 contre 53% entre 50 et 100 m2 » Puis un peu plus loin « Contrairement à ce que l'on pourrait croire depuis le début de la quarantaine : 94% des personnes interrogées passent cette période chez eux. »

Donc voilà. Grâce à Grazia nous savons que 94 % des français sont chez eux et 95,8 % dans une maison. Nous pouvons donc en déduire qu’au moins 90% des français possèdent une maison ! Une constatation passablement révolutionnaire que nous empressons de relayer aux autorités compétentes ! A tous les ingénieurs, architectes, directeurs de travaux, bétonneurs, arrêtez tout ! Arrêtez de vous casser la tête à construire des immeubles de cinq ou dix étages, arrêtez de les blottir les uns contre les autres dans l’idée de concentrer un maximum de gens au kilomètre carré ! Ça pousse comme des champignons mais à quoi bon ? Les français refusent obstinément de vivre dedans ! Ils veulent vivre dans des maisons ! Des maisons !

A bon entendeur. Coincoin !

(1) Sur un échantillon de 20 personnes habitant dans le même village que la pigiste de Grazia.fr chargée de l’enquête.

18 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection du 15 au 17/04/20

15/04/2020

Brève de Coincoin
Covid-MLF : Maladie de la Libération de la Femme.

Si de nombreuses femmes vivent actuellement des situations très délicates car confinées avec un tyran mettant parfois leur vie en péril, le covid est aussi un moment de pause bienvenu pour bon nombre de nos concitoyennes par rapport aux exigences ordinaires de la société. Paradoxalement cette pause pourrait être encore mieux ressentie après la fin du confinement si l’État donne les moyens et la consigne du port du masque durant les mois suivants. Le port du masque peut sembler être une contrainte, notamment pour ceux qui, le matin, se contentent de s’asperger d’eau et de se donner un coup de peigne avant de sortir. Pour la plupart des femmes le début de journée est un peu plus difficile. Les hommes ne sont pas plus à leur avantage que les femmes, pas plus naturellement beaux, ce n’est que d’un long processus historique qu’est née l’idée que les femmes devaient toujours être plus apprêtées que les hommes pour bien figurer et tenir leur rang en société. Il n’y a rien de plus insupportable pour les femmes que d’entendre une réflexion désagréable sur leur apparence de la part d’un homme qui visiblement ne se sent pas tenu de faire le moindre effort. Le port du masque permet donc aux femmes de s’affranchir de cette contrainte quotidienne, notamment de l’idée qu’il faudrait vérifier dans une glace que rien ne cloche ne serait-ce que pour descendre les poubelles ou aller acheter du pain. Avec le port du masque tout le monde est remis sur un pied d’égalité en un seul geste qui est d’une facilité déconcertante.

Les écoles qui pratiquent le port de l’uniforme, malheureusement toujours en distinguant le vêtement féminin du vêtement masculin, pourraient peut-être s’inspirer de ce constat pour rendre durablement obligatoire le port du masque afin de ne considérer les élèves que sous l’angle de leurs purs résultats scolaires.

16/04/2020

Le Coincoin musical.

Aujourd’hui c’est Maître Gims et Niska qui nous ont fait l’honneur de réadapter la très grande chanson « Sapés comme jamais », un chanson qui vous a fait danser comme jamais ces dernières années et qui rend, dans cette réécriture, hommage aux gens confinés dans de petits appartements et qui ont tendance à laisser agir le principe d’entropie, notamment en ce qui concerne leur tenue vestimentaire. Gims et Niska nous ont promis de retourner le clip dès la fin du confinement pour le mettre en conformité avec les nouvelles paroles et autant vous dire qu’on attend ça avec impatience.

Sapés comme jamais.

Sapés comme jamais, sapés comme jamais de jamais
Sapés comme jamais, jamais
Sapés comme jamais, sapés comme jamais de jamais
Sapés comme jamais, jamais

On passe la porte, pas besoin d’ chapeau
On va sur le pallier, fumer des mégots
Dans une chambre de bonne ou bien en studio
Du café sans sucre on en a plein l’ dos
On est des Tuche pour la déco
Ça va faire longtemps qu’on pense plus boulot
J’ manie les mégots par soucis écolos
On se demande si c'est pas un complot

Slip de bain, slip de bain
Le vêtement d’hier et demain
Et demain, et demain
La mer dans la salle de bain
Slip de bain, slip de bain
Le vêtement d’hier et demain
Et demain, et demain
La mer dans la salle de bain

Pas avant minuit (Pas avant minuit)
Je vais pas m’ couvrir d’un jean (Je vais pas m’ couvrir d’un jean)
C’est pas sur ma liste
Les cheveux sont mouillés des doigts
Le habits qui brillent, jamais lavés depuis
Ma vie est vraiment mal, mal, mal, mal

Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais
Chouchou, escarpins (Trop chaud)
Doudou et Boudin (Boudin boute-en-train)
Cocote pas Chanel (Cocote)
Cocote pas Chanel (Cocote Chamelle)

J’ai des trous partout jusqu’au cou
J' contrôle la ne-zo, j’ai qu’une fenêtre sur cour
Handeck ceux d’en haut, sale petit voisin, tu m’as vu !
Quand tu m’as vu tu t’es marré !
T’as vu mon gros, pas de maillot, même pas d’ chaussures
J' suis Confiné, tu vois j' veux dire ?
Hein hein, Normalisé
Emmanuel m'a posterisé
Charlie Delta localisé
Les flics en bas sont focalisés
Sapés comme jaja, jamais
Dorénavant, j' aurai des poux
J'avoue, c’est là, ma plus grande histoire, imbécile
J’ai plus confiance en ma vessie
Des poux, zona et herpès
Oui j’ vide mon sac, tu veux la recette ?

Pas avant minuit (Pas avant minuit)
Je vais pas m’ couvrir d’un jean (Je vais pas m’ couvrir d’un jean)
C’est pas sur ma liste
Les cheveux sont mouillés des doigts
Le habits qui brillent, jamais lavés depuis
Ma vie est vraiment mal, mal, mal, mal

Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais
Chouchou, escarpins (Trop chaud)
Doudou et Boudin (Boudin boute-en-train)
Cocote pas Chanel (Cocote)
Cocote pas Chanel (Cocote Chamelle)

Pyjama sans le bas (Beau gosse)
Une chemise et des gants (Beau gosse)
Tatoué sous les bras (Beau gosse)
L’égo est au placard (Beau gosse)
A ta santé oh ! (Beau gosse)
Le fric est parti hé (Beau gosse)
Boulot j’ donne ma dèm oh (Beau gosse)
Vivre en pyjama hé (Beau gosse)

Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais (jamais)
Sapés comme jamais
Chouchou, escarpins (Trop chaud)
Doudou et Boudin (Boudin boute-en-train)
Cocote pas Chanel (Cocote)
Cocote pas Chanel (Cocote Chamelle)

16/04/2020

Info, le Coincoin du coin.

D’après une minutieuse enquête, la génération de baby-boomer dite « CVD » et qui naîtra l’hiver prochain aura une espérance de vie :

1/ Éternelle si elle croit en Dieu selon les croyants.
2/ Éternelle pour ceux d’entre-elle qui deviendront très très riche selon Google.
3/ De 200 ans selon les prêtres Bogdanov.
4/ De 120 ans selon nos canardés amateurs de nos pages droites.
5/ De 90 ans selon nos canardés amateurs de nos encarts centraux.
6/ De 60 ans selon nos canardés amateurs de nos pages gauches.
7/ De 33 ans pour ceux d’entre-elle qui ne deviendront pas très très riche selon Google.
8/ De 33 ans selon les complotistes.
9/ De 23 ans selon les collapsologues.
10/ De 2 ans selon le covid-21.

16/04/2020

Conversations de fenêtres et balcons, nos pigistes ont entendu.

– Papa !
– Je répare ce fichu vélo ! Laisse-moi tranquille !
– Non !… Si une force agit sur un corps, celui-ci est accéléré, déformé ou il change de direction. T’es d’accord avec ça ?
– Je suis d’accord avec toutes les définitions écrites dans ton bouquin.
– Et la force se mesure en newton !
– Super !
– Alors donne-moi la définition d’un newton si t’es si fort !
– Un newton c’est la force que subit un corps d’une masse d’un kilo quand on l’accélère de un mètre seconde par seconde. Tant que dure cette accélération ce corps subit une force de un newton. Si la masse est de deux kilos, ça fait deux newtons. Pour accélérer une masse d’un kilo de deux mètres seconde par seconde, il faut aussi une force de deux newtons.
– D’accord. Et une fois lancée ?
– Une fois lancée s’il n’y a plus de force qui intervient c’est le principe d’inertie, la masse va continuer tout droit à la même vitesse.
– Donc après ça, pour qu’elle s’arrête il faut une force.
– Oui.
– Sauf qu’on ne pourra pas dire qu’elle est accélérée, déformée ou qu’elle change de direction !
– Ben si ! Si elle se fracasse sur le sol, elle peut se déformer. Elle sera accélérée mais en sens inverse. Décélérée si tu préfères.
– Donc selon toi une force de frottement c’est une décélération ?
– Oui.
– Pourtant c’est pas à proprement parler une force en sens inverse ! Si par exemple on pense aux freins de ce vélo. Une fois à l’arrêt les freins vont pas renvoyer le vélo en arrière !
– Heu… Je ne vois pas le rapport. Si le vélo est à plat et à l’arrêt, il n’y a plus de frottement, donc plus de force de frottement. Ça te va ?
– Non !… Imagine que ta masse soit posée sur le couvercle d’un puits. La masse est à l’arrêt sauf que si tu enlèves le couvercle, elle tombe à cause de la gravité.
– Fatalement.
– Donc la force d’accélération qu’elle subit est constante.
– C’est mieux ainsi, crois-moi !
– Donc il faut une force qui s’oppose en permanence à cette accélération.
– Ben là c’est le couvercle du puits !
– Oui mais si tu enlèves la gravité, il ne reste plus que la force qui va en sens inverse ! Or la masse ne serait pas éjectée en sens inverse !
– Écoute ! Quand j’aurai remis ce vélo sur ses roues, tu monteras dessus en appuyant sur les pédales tout en freinant à fond ! T’avanceras pas d’un poil mais tu ne partiras pas en arrière si tu arrêtes d’appuyer sur les pédales. C’est la même chose !
– Je ne suis pas d’accord ! Je trouve que ce n’est pas logique de dire qu’un corps est accéléré, déformé ou qu’il change de direction alors qu’il est posé sur un couvercle ! Ou alors il faut admettre qu’il ne subit pas de force quand deux forces s’annulent !
– Les forces s’annulent !
– Pour moi une force de frottement ne devrait pas s’appeler force ! C’est une anti-force !
– On l’appelle force donc c’est une force ! Si tu veux faire aussi bien que ton père tu ferais mieux de te contenter d’appliquer les formules. C’est de la physique, pas de la philo.
– C’est pareil.
– Si on veut. Tiens, viens m’aider deux secondes.
– Quel intérêt de réparer un vélo quand on peut pas faire de vélo ?
– Quand on peut faire du vélo on n’a jamais le temps de réparer les vélos !
– C’est mal fichu le monde quand on y pense.

16/04/2020


Courrier d’électeur.

Dans une brève de l’un de nos pigistes sur la version papier de lundi, nous faisions remarquer que par chance, ce confinement arrivait en 2020, à l’heure de l’internet haut débit, des tablettes et tout le toutim. L’un de nos canardés, Mr O. Nouman nous a renvoyé l’article découpé auquel il a joint trois feuilles A4 portant chacune un mot.

HASARD
OU
COINCIDENCE ?

16/04/2020

Le Coincoin, canard confit plus que confus.

La rédaction du Coincoin du coin tient a présenter ses excuses aux personnes qui se sont senties offensées par certaines de ses positions concernant le confinement, il n’y avait là rien de personnel mais un avis global tentant de peser le pour et le contre du confinement ciblé par rapport au confinement généralisé.

Nous sommes conscients d’avoir dit quelques sottises, sans pour autant être en mesure de nous souvenir lesquelles. Cependant, d’après une enquête de pigistes indépendants qui ont établi un classement de tous les médias importants selon la justesse de leurs prédictions quand aux difficultés induites par le confinement et surtout celles à venir pour en sortir, en date du 15 avril le Coincoin du coin y pointait à la deuxième place, un peu derrière le Garofi mais très loin devant le Figaro, le Monde, Libération, Ouest-France… Cela signifie que très peu de nos prédictions ont jusqu’alors été infirmées par les faits et nous remercions le gouvernement pour son amateurisme qui rend peu probable qu’elles le deviennent dans les semaines à venir !

17/04/2020

Courrier d’électeur.

Nous recevons de très nombreux courriers ou courriels de la part de canardés en ce moment. Certains nous reprochent une tendance à publier beaucoup d’articles sans intérêt, trouvent que cela manque de fond et que nos pigistes semblent passablement désœuvrés. Nous acceptons cette critique et nous assumons une forme de « remplissage » de colonnes. Mais nous avons des circonstances atténuantes puisque nous avons donné des consignes strictes concernant le respect d’un confinement que nous avons pourtant jugé dès le départ inutile. Il est difficile de mener notre travail ordinaire d’autant plus que nous sommes connus pour être spécialisés dans le micro-trottoir.

A propos du courrier d’électeurs, certains canardés nous font part de leurs états d’âmes, de manière brute ou imagée, on sent que vous êtes nombreux à avoir besoin de parler. Aujourd’hui nous avons choisi de mettre en avant un texte de Mr Gilles Blues. Tenez bon Gilles ! Si vous faites partie de ceux qui continueront le confinement après le 11 mai, adoptez un chien, cela pourrait vous aider.

Éteint

J’ai fini par prendre la trace
De guerre lasse
J’ai suivi
Et j’ai fini
Dans une impasse
La porte a claqué
Il n’y avait pas de porte
Sur le mur derrière moi était écrit « Cours ! »
Il n’y avait pas de place
C’était une erreur
Un décor intérieur
A l’extérieur
Maintenant je suis sur le sol, les bras en croix
Il faut faire un choix
Mais je n’ai pas de choix
La cour est un puits
Où les murs ont grandi
Depuis hier les murs ont grandi
Ils captaient le son
Et puis la lumière
J’entends le bruit de fond
De tout mon univers
Toute ma vie entière
Tient sous un réverbère
Où même ma raison
N’éclaire plus ma prison
Allons !
Debout !
Cours !
Il reste encore un bout
De ce chemin d’égout
Puis tu pourras poser
Poser là ton égo
Sur ce tas de mégots
Devenir un robot
Ou trouver tout là-haut
Au bout de ce tunnel
Le néant éternel

17/04/2020

Le Coincoin publicitaire

Avez-vous idée du nombre de bactéries que contient votre brosse à dents au bout de quatre mois d’utilisation ? Un très grand nombre ! Pour éviter cela, achetez la brosse à dent antibactérienne Signul !

Ou sinon, achetez n’importe quelle brosse à dents et désinfectez-la régulièrement dans de l’eau bouillante contenant du bicarbonate de soude. Mais ce serait pas cool parce que nous avons besoin que vous achetiez notre brosse à dents Signul. Certes elle est un peu plus chère du fait qu’on a dépensé des sous pour faire de la pub, mais ça la rend plus fun aussi. Soyez sympa ! Achetez-la !

17/04/2020

Le Coincoin publicitaire

Vous voulez perdre du poids sans aucun effort ? Les petits plats cuisinés Comme-je-m-aime sont faits pour vous ! Comme-je-m-aime vous offre une garantie absolue contre tout risque d’intoxication alimentaire. Tous les plats Comme-je-m-aime sont chauffés à plus de 1000°C histoire de vous assurer qu’il ne reste aucun germe pathogène. Avec Comme-je-m-aime, contrôlez strictement votre apport calorifique sans vous priver de manger ni de mourir du scorbut ou de toute autre maladie liée à une carence en vitamines et minéraux. Avec Comme-je-m-aime, vous allez vous aimer !


17/04/2020

Le Coincoin du coin, un canard à la mare, marre.

Bravo Mr. Le président ! Dans la bataille à distance qui nous oppose au gouvernement et à vous-même, il semblerait que vous nous ayez un peu mis en échec, sinon mat. En effet, si l’appel à la Troustache semble parti pour être une totale réussite, la mobilisation en faveur du Trouday, qui a démarré sur les chapeaux de roues, semble avoir depuis un peu patiné et de plus, de nombreux canardés qui s’étaient engagés au préalable pour le faire, disent se sentir dans l’obligation de reculer, par loyauté envers la nation, envers leur employeur, et surtout par peur de pertes financières. Pourtant l’annonce d’un début de déconfinement un lundi était un risque majeur pour vous et nous avions prévu que celui-ci aurait lieu un dimanche afin de court-circuiter l’appel au Trouday. Nous pensions que n’importe quels parents ayant tenu leurs enfants confinés durant deux mois considéreraient comme indigne le fait de les renvoyer à l’école sans qu’ils aient pu au préalable passer une vraie journée de congé. Et nous pensions que vous en auriez conscience. Renvoyer les enfants à l’école c’est s’assurer que le virus va de nouveau circuler. On peut toujours prétendre que ne pas rouvrir les parcs ou les lieux ordinaires de large rassemblement le dimanche 10 contiendra la propagation du virus. C’est à notre sens assez douteux et même si c’était le cas, il y a encore matière à discriminer pour ne pas pénaliser tout le monde. Aujourd’hui les campagnes et villes petites et moyennes apparaissent souvent comme étant la dernière roue du carrosse d’une économie menée par les grandes villes dynamiques. Il y a bien des avantages à vivre dans des grandes villes, mais en période de confinement cet avantage se perd un peu ou même devient désavantage. Eh bien tant pis pour les habitants des grandes villes ! Dans les petites, là où rares sont les transports en commun circulant le soir ou le week-end, les gens ont souvent la nécessité d’avoir un véhicule mais aussi la chance d’avoir la campagne ou des forêts à portée de main. Mr Le président ! Dans la conversation avec Édouard Flippe que nous avons révélée au grand public, vous avez dit avoir choisi le 11 mai justement pour prouver que notre influence n’était pas à la hauteur de nos prétentions. Nous actons votre victoire ! Mais au nom de nos désaccords, allez-vous, vous, homme libéral, refuser à ces gens des campagnes et des petites et moyennes villes, le droit d’aller se promener en forêt le dimanche 10 mai ? Allez-vous continuer à les infantiliser totalement, à ne pas croire qu’ils pourraient ce dimanche faire l’effort de maintenir une distanciation, distanciation qui de toute façon sera dès le 11 difficile à maintenir au travail et dans les écoles ?

Si votre réponse et oui Mr. Le président, gageons que vos concitoyens sauront s’en souvenir lors des prochaines élections… ou pas.

17/04/2020

Le Coincoin publicitaire

Pour fêter la fin du confinement Harico lance le Haricovid. Haricovid le bonbon en forme de virus qui vous pourrit la vie en commençant par les dents. Haricovid, disponible le 11 mai dans toutes les drogueries pour enfants en paquet de 19 ou 55 à partager avec tous tes amis sans te laver les mains.

Harico c’est con la vie, pour les grands et les petits.

(Pour notre santé financière, évitez de ne pas manger gras, salé, ou sucré!)

28 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection du 22 au 25 avril 2020

22/04/2020

Information importante du Coincoin du coin.

Nous recevons à l’instant la liste des personnes qui devront restées confinées après le 11 mai.

/ Les retraités.
/ Les obèses.
/ Les personnes ayant des affections respiratoires sévères.
/ Les gens qui klaxonnent dans les bouchons.
/ Les gens qui font des vroums vroums à l’arrêt.
/ Les gens qui accélèrent à fond quand le feu passe au vert puis freinent au feu suivant.
/ Les milliardaires.
/ Les gens qui braillent dans la rue dès qu’ils ont le coup de trop.
/ Les gens qui braillent dans la rue même à jeun.
/ Les gens qui ont des tics de langage du type : « Nique sa race », « Enculé de sa race », « Nique sa mère », « Malotru », « Il faut appeler un chat un cat ! » « Le think-tank libéral Atlanticus demande au gouvernement de multiplier les PPP et d’accélérer la disrupture afin de faire le step décisif vers la Start-Up Nation »
/ Les gens qui ont passé plus de dix commandes chez Amazon en 2019.
/ Les mecs qui sifflent les filles dans rue.
/ Les flics qui se sont engagés dans la police par frustration et esprit de vengeance.
/ Les commerçants qui ont des écrans publicitaires en vitrine.
/ Les commerçants n’ayant pas de chambres froides, dont les commerces sont fermés depuis le 18 mars et qui auront dépassé une consommation d’électricité moyenne de 20 watts par mètre carré et par jour durant le confinement.

22/04/2020

Le Coincoin des confinés.

Regarde les pauvres tomber !

On a beaucoup dit que le covid-19 était une maladie on ne peut plus démocratique et qu’elle pouvait tuer les riches aussi bien que les pauvres. Voilà sans doute tout de drame des pauvres ! Certes le confinement protège aussi les pauvres, du moins ceux qui se pensent pauvres mais ont les moyens de se confiner sans accentuer le risque d’une mort prochaine. En France il y a lieu de s’inquiéter pour une frange de la population mais dans certains pays c’est une part très importante qui va se retrouver en danger de mort, non seulement en raison du confinement opéré dans des pays tiers mais également en raison de ce que signifie le confinement qu’on leur impose. Prenons un exemple : l’Inde. Dans ce pays où les inégalités sont criantes il faudrait faire preuve de mauvaise foi pour affirmer que le confinement est une mesure sanitaire pensé pour tous. En réalité, pour de nombreuses personnes le confinement ne peut rien changer quant à la probabilité de contracter le virus car la distanciation sociale est impossible. Lorsque vous vivez dans des zones à haute densité de population et où même l’accès à l’eau potable vous oblige à sortir de chez vous, tôt ou tard vous serez en contact avec des gens positifs au covid-19. Vous allez le contracter très probablement, vous n’en mourrez pas forcément, mais le moment où vous le contracterez ne changera rien pour vous. En France la stratégie d’endiguement et l’état tout de même correct du système de santé laissent penser que même un pauvre pourra avoir droit à une place en réanimation si besoin. En Inde quelqu’un qui est en bas de l’échelle sociale n’a guère d’espoir d’avoir une telle place, peu importe si le pays compte en même temps 200.000 ou deux millions de malades. Le danger direct lié au covid-19 est donc pratiquement le même avec ou sans confinement, celui-ci a donc comme but inavoué de protéger les riches du risque d’engorgement des structures médicales. Mais pour les pauvres les risques liés au confinement sont visibles dès le premier jour, d’abord en raison des violences policières qui tentent de faire respecter le confinement, risque multiplié pour les musulmans de ce pays qui sont en proie à une islamophobie galopante (rappelons qu’on parle là de près de 180 millions de personnes !). Secondement parce que l’accès aux maigres ressources et directement sous tension, ces personnes n’ont pas ou peu de réserve de nourriture et pour certaines chaque jour est un combat pour se nourrir. Troisièmement parce qu’à long terme, le confinement et son impact sur l’économie mondiale accroissent les risques de pénuries alimentaires. De nombreux pays exportateurs sont déjà actuellement en train de limiter leurs exportations, réflexes de bon sens (comme la Chine a d’abord jugé bon de se servir en premier des masques qu’elle produit, ce qui n’est pas répréhensible), mais aussi calcul plus pernicieux qui anticipe une hausse des cours. Qui risque de mourir de faim dans les mois qui viennent ? Les pauvres de pays étant en insuffisances alimentaires, insuffisances largement accentuées par la tendance à la spécialisation et à la monoculture exportatrice favorisée par les politiques successives d’ajustement structurels du FMI et de la Banque mondiale. Les régions instables politiquement et en proie à des conflits armés sont déjà largement menacées par la faim malgré le surplus alimentaire global mondial, comment croire que cette faim ne va pas devenir galopante si les plus hautes autorités mondiales n’ont pas une volonté farouche d’éviter cela ? Les pauvres des pays qui ne sont pas des pays riches subissent donc une double-peine, la peine d’un confinement inutile et dangereux pour eux dans leur pays, et la peine liée au confinement dans les autres pays, notamment ceux de l’OCDE.

Pour revenir en France, l’égalité devant cette « semeuse de mort » que constitue cette maladie est aussi un leurre. D’abord là aussi ce sont les classes moyennes et basses qui paieront le plus fort tribut de la crise économique à venir. Ensuite l’État montre déjà tous les signes d’une discrimination latente durant le confinement. Les actions et exactions de la police semblent montrer un comportement très différent selon les quartiers et entre les centres des grandes villes, les petites villes et les campagnes. Bien des contrôles ont déjà défrayé la chronique par leur caractère soit absurde, soit plutôt prévisible mais abject. Qui n’a pas vu ou lu les témoignages de personnes non confinées parce qu’elles travaillent mais subissent des contrôles dans les quartiers populaires où elles habitent, contrôles qui dégénèrent parfois. Certains diront que ces contrôles dégénèrent parce que dans ces quartiers vit une population récalcitrante. Indéniablement il arrive que des policiers qui cherchent simplement à faire appliquer la loi se trouvent confrontés à des individus qui n’aiment rien mieux que l’enfreindre. Mais indéniablement la police a un léger problème de racisme et d’ostracisme. Pour cela pas besoin de faire des hypothèses non vérifiables, prenez les sondages à la sortie des urnes, les policiers et gendarmes sont des corps de métier qui admettent voter à l’extrême-droite largement plus que la moyenne des corps de métier. C’est une donnée assez parlante et assez gênante, sauf à supposer que ces sondages n’ont aucune valeur. Personnellement je préférerais vivre dans un pays dont les forces de l’ordre sont une représentation du reste de la société. A en croire certains témoignages il est de plus en plus difficile d’avoir des convictions de gauche et être policier sans se dégoutter de son métier. Voilà un problème auquel il faudrait remédier. En attendant moi je vis dans un beau quartier et contrairement à mon confère R. Mite qui vit un peu plus au sud mais est un poissard patenté, mes quelques sorties durant le confinement n’ont jamais donné lieu à un contrôle. Je vois au demeurant très peu de véhicules de police et je n’ai moi-même assisté à aucun contrôle. Cela signifie-t-il que les habitants du centre-ville sont bien plus respectueux du confinement que les autres ? A vrai dire les jours brumeux diffèrent un peu des jours très ensoleillés. J’ignore même si la police a fini par contrôler les deux personnes, la cinquantaine bien tassée, qui faisaient l’autre jour un pique-nique ostentatoire sur les quais de Saône, en ayant passé les barrières interdisant formellement tout accès aux berges. J’allais à l’épicerie et je me suis autorisé à m’arrêter cinq minutes au soleil. Je n’ai pas su quoi penser de ces gens qui balançaient les restes de leur repas à un gros cygne en riant, mais je ne vois pas trop pourquoi ils seraient moins répréhensibles qu’un gamin de cité qui veut continuer à aller au city-stade. D’ordinaire moi je profite des rayons du soleil chez moi. Je peux le faire à ma fenêtre mais je dois faire attention à l’heure car le soleil n’y passe actuellement qu’une demi-heure par jour. Sur les coups de 15h30 il faisait beau et chaud, j’ai donc parfait mon bronzage facial et j’en ai profité pour compter tous les passants dessous ma fenêtre. Je suis resté très exactement 15 minutes. Je vis dans une rue assez étroites, d’ordinaire commerçante mais aucun commerce n’est ouvert durant le confinement. Ce n’est pas une rue qui est très passante, elle l’est peu la nuit par exemple parce qu’elle ne constitue pas un axe privilégié pour aller d’un point fréquenté à un autre. En outre elle ne mène pas particulièrement vers des commerces de première nécessité, en théorie, avec un confinement très respecté, le gros des passants devraient habiter la rue ou les deux ou trois rues avoisinantes. Eh bien ce jour, mercredi 22 avril 2020, en un quart d’heure, 74 personnes sont passées devant moi, dont deux seulement sont sorties de l’une des sept portes que contient cette portion de la rue. Et je peux vous assurer que quelques-une ne manifestaient pas un désir farouche de sauver les apparences de la distanciation sociale. Si la police juge qu’elle n’a pas à contrôler plus que ça ces zones bourgeoises, et bien ma foi, regardons les bourgeois tomber !

A Lyon, rue des 1000 zonards, P. Le Bref, pigiste.

22/04/2020

Le Coincoin musical

Aujourd’hui c’est l’artiste Ycare qui a accepté de réinterpréter son célèbre tube « Sors » à destination des confinés. Voilà une chanson pour le coup peu « politiquement correct » au milieu de ce concert de « Restez chez vous ! » mais il y a lieu de prendre ce texte au second degré comme une forme de soupape, à chanter et danser chez soi pour évacuer la frustration du confinement.

Sors

Sors…
Y a tant de choses à voir dehors
A force de vivre en confinés
Avoir du mal à respirer
L’ennui devient mortel
Mais si t’es mort
Tu pourras vivre comme un condor
Dessus les nuages frisés
Tu pourras t’entendre voler
Et voler pour toujours

Sors et danse
Jusqu’à te prendre une contredanse
Par des manches habillés en bleu
Leurs deux yeux plantées dans tes yeux

Sors et danse
Pour que demain soit une esclandre
Pour que demain soit un festin
Pour qu’il n’y ait plus qu’un demain… malin
Pour démasquer les ombres
Qui surveillent en chacun de nous
Tout ce que l’on veut nous défendre
Qui font de nous l’esclave de fous

C’est tous les jours que le pain semble
Ce couloir roi du quotidien
Qui vient dérouter les agentes
Qui vient tromper les hirondelles

Allez sors de chez toi et danse
Jusqu’à te prendre une contredanse
Par des pervenches si tu veux
Leurs deux yeux plantées dans tes yeux

Sors et danse
Pour que demain soit une esclandre
Pour que demain soit un festin
Pour que plus rien n’ait d’importance

Sors et danse
Jusqu’à te prendre une contredanse
Par des pervenches si tu veux
Tes deux yeux plantées dans leurs yeux

Sors et danse
Pour que demain soit une esclandre
Pour que demain soit un festin
Pour que plus rien n’ait d’importance

Sors et danse

La la la la la
La la la la la
La la la la la

22/04/2020

Précision du Coincoin du coin

Mr Bernard Arnaud ayant lu dans nos colonnes que les milliardaires sont dans la liste des personnes qui devront restées confinées après le 11 mai, il a appelé immédiatement son ami personnel et membre de la rédaction, à savoir l’inénarrable Élie Couenne, notre économiste détaché permanent à Davos. Celui-ci a immédiatement appelé au journal pour demander des précisions et d’où nous tenions cette information, celle-ci n’étant pas parue sous d’autres titres. Effectivement nos indiscrétions nous ont permis d’avoir une fois de plus 24h d’avance sur la concurrence. Mais que Mr Arnaud se rassure, si les autorités sanitaires veulent tenir à l’écart les milliardaires, il ne s’agit nullement d’un ostracisme ou d’une quelconque forme de vengeance, il s’agit d’une mesure de précaution indispensable à la survie de l’humanité ! Que deviendrait le monde si des gens de la qualité de Mr Arnaud venaient à périr du covid-19 ? Chaque fois qu’un milliardaire meurt c’est un département qui brûle !

Milliardaires, par pitié, sauvez le monde, restez en vie, restez chez vous !

23/04/2020

Le Coincoin musical.

Nous avons l’honneur aujourd’hui de vous présenter une magnifique réinterprétation d’une chanson majeure de la variété française. C’est en effet Lara Fabian qui a accepté de reprendre, seule, son célèbre duo avec Maurane, « Mon autre ». Lara tient à préciser qu’elle traverse actuellement une bien mauvaise passe et vit très très mal son confinement. Elle n’a toujours pas fait le deuil de la disparition de Maurane et pensait qu’être coach à « The Voice » lui permettrait de faire un pas en avant en ce sens. Malheureusement le covid-19 est venu perturber cette démarche et Lara craint que l’émission ne reprenne jamais alors qu’elle espérait une victoire de l’un ou l’une de ses poulains et pouliches. Nous espérons tous que cette émission ira à son terme et le Coincoin du coin tient à rassurer Lara, bien que nous soyons dans le giron du groupe Lagardère et non de Bouygues, nous y avons nos entrées et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour influencer les votes en sa faveur.

Mon ancre.

Ah liqueur, pinot, mon verre de, vin mais qui es-tu ?
Tu es mon plus grand compère mon, seul lien contigu
Tu m’accompagnes et me console, je te garde à vue
Tu es le seul végétal, de ma marche perdue
Tu me parles sur ma langue, aucuns maux déçus
Ceux qui font de toi une ancre, je flotte au-dessus
Il n’y a rien à attendre, j’enlace l’imbu
Qui ne pourra se défendre
Car je suis seule à la comprendre ma démence
Et quand j’en tremble

Toi !
Tu es mon ancre
La force de mon foie
Ma faiblesse et ma joie
Ma pénitence et mon droit
Moi !
Je suis ton antre
Si nous n’étions pas ainsi
Nous n’aurions l’infini

Et si l’un de nous deux tombe
Sabre l’eau de vie
Je la garde au soin dans l’ombre
Entre miel et fruits
Mais jamais trop loin de l’autre
Ce bon vieux whisky
Qui verra ma dernière seconde
Car je suis seule à la comprendre ma démence
Et quand j’en tremble

Toi !
Tu es mon ancre
La force de mon foie
Ma faiblesse et ma joie
Ma pénitence et mon droit
Moi !
Je suis ton ventre
Si nous n’étions pas ainsi
Nous n’aurions l’infini

23/04/2020

Le Coincoin musical

Aujourd’hui l’immense artiste Lyrique « Desirless » nous a fait une réinterprétation de sa merveilleuse chanson « Voyage ». Pourquoi prendre un avion et alourdir votre bilan carbone alors que vous pouvez tout aussi bien voyager à domicile.

Voyage

Au-dessus du vieux divan
Glisse tes ailes sur ce tapi d’orient
Voyage voyage
En Confinement
De carr’lage en carrelage
Suspends ton âme au ventilateur
Voyage voyage
Vole à l’intérieur
Au-dessus du set de table
Du bol à salade
Au-delà du frigo blanc

Voyage voyage
Du coin du lit à l’abat-jour
Voyage
Dans l´espace inouï du séjour
Voyage voyage
Sous l´eau chlorée d’une salle de bain
Voyage
Et fais des va-et-vient

Dans les langes tel un fantôme
Du clic-clac, sans ton slip, vers le trône
Voyage voyage
Dans tout ton royaume
Sur les dunes du débarras
Suis le circuit dans ton pyjama
Voyage voyage
Ne t’arrête pas
Au-dessus du tabouret
Du parquet ciré
Au-delà du frigo blanc

Voyage voyage
Du coin du lit à l’abat-jour
Voyage
Dans l´espace inouï du séjour
Voyage voyage
Sous l´eau chlorée d’une salle de bain
Voyage
Et fais des va-et-vient

22/04/2020

Solidarité avec les héros en blouses blanches.

Proposition de notre pigiste P. Le bref qui habite au centre-ville de Lyon

Depuis le début du confinement nous avons entendu de nombreuses histoires relatives aux menaces à peine voilées, bien que généralement anonymes, que subit le personnel soignant de la part de voisins qui craignent de contracter le corona virus. Pour ma part je suis confiné à un étage de sept petit appartements mais quatre des occupants sont rentrés dans leur famille. Un des appartements, séparé du mien par un « mur » de quelques centimètres n’est en fait pas occupé par un locataire permanent car les propriétaires ont décidé, sans se croire tenus de m’en parler au préalable, de le transformer en rbnb. Bien sûr, eux ne vivent pas dans le quartier, ils ne se comportent pas vraiment en hôte comme ce devrait être le cas, l’hôte c’est moi, du moins c’est moi qui subis les conséquences des allers et venues et du bruit afférent. Eux ils encaissent simplement les chèques en reversant une « quote-part » à la personne chargée de donner les clés et à celle, différente, qui vient faire le ménage et changer le linge. Pour ma part je suis tout à fait disposé à avoir un ou une voisine, le temps que durera la crise, qui travaille auprès des malades du corona virus, je suis même volontaire pour lui préparer chaque jour un plat. En l’occurrence ce logement ne devrait pas être occupé avant que l’activité touristique ne reprenne. Je pense donc que le gouvernement devrait se sentir en droit de « réquisitionner » ce type de logement « abandonné », contre un dédommagement couvrant l’usure liée à l’usage.


22/04/2020

Le Coincoin avertisseur.

Notre pigiste lyonnais, R. Mite, tient à mettre en garde nos canardés contre une grave menace qui pèse sur chacun d’entre nous.

Ne buvez pas dans les transports en commun sous peine de mort !

Ce Coincoin avertisseur ne devrait pas sonner comme un coincoin d’automobile, c’est plus un avertisseur de camion ou une corne de brume de bateau dont il s’agit. Non, ne buvez plus dans les transports en commun ni même dans aucun lieu public ! Grâce à mon esprit d’analyse, j’ai déduit d’une de mes mésaventures que cela pouvait avoir de terribles conséquences.

Hier matin, sur les coups de 13h, je prenais mon petit déjeuner fait de pain, de beurre et d’une tasse de café. C’est alors que je pris une gorgée, pas petite, normale, de café. Et j’ignore pourquoi, pile au moment où j’ai mis le liquide dans ma bouche, j’ai toussé brutalement. Ce n’est pas la première fois que cette mésaventure m’arrive, j’ai souvent des mésaventures, mais celle-ci ne m’était pas arrivée depuis des années. Et c’est en contemplant les dégâts que je me suis rendu compte de l’extraordinaire pouvoir de propulsion qu’avait ma bouche : j’avais maculé une surface considérable jusqu’à une distance de plusieurs mètres. Un peu énervé contre moi-même et surtout par la nécessité de nettoyer de suite ce que je pouvais, je me suis mis à penser au covid-19 et à la psychose ambiante. Imaginez que cette mésaventure ne me soit pas arrivée chez moi mais dans le métro ! Avec la poisse que j’ai c’est tout à fait possible. Alors imaginez que j’expulse une gorgée d’eau à plusieurs mètres de moi dans le métro ! Immanquablement celle-ci va atteindre plusieurs personnes, peut-être de manière frontale ! En temps pré-covid c’eut déjà été gênant, les gens auraient poussé des exclamations de dégoût. Je me serais excusé platement, honteux ! Mais maintenant que le covid est là, ce n’est pas la honte qui m’envahirait ! Ce serait la peur ! Et j’aurais raison d’avoir peur ! Les gens sont prêts à dénoncer leurs voisins parce qu’ils travaillent dans des hôpitaux ou parce qu’ils sortent un peu trop souvent à leur goût ! Imaginez ce qu’un tel peuple est capable de faire à un type qui leur crache le covid à la gueule ! Parce que c’est ce qu’ils croiront, que je suis malade et que je l’ai fait exprès ! Ils me verront comme un terroriste mais comme je ne donnerai pas l’impression d’être plus dangereux qu’un bébé lama, ils me sauteront sur le râble et ils me mettront en pièce ! S’étouffer avec de l’eau en 2020 c’est prendre le risque de se faire lyncher par la populace haineuse !

Je vous en conjure ! Ne prenez aucun risque ! Vous êtes entourés de malades !

24/04/2020

Le Coincoin musical

Aujourd’hui c’est le grand artiste Gerald de Palma qui accepté de nous réinterpréter son célèbre titre « J’en Rêve Encore » de son lieu de confinement. Ma nouvelle version est en accord avec notre ligne éditoriale concernant les dangers du néofascisme numérique et nous remercions Gerald d’avoir su retranscrire note état d’esprit en musique.

Sans vote accord
(Prisonniers XXI)

Encore un effort
Quelques mois suffiront
Puis j’irai dehors
Quelques mois et c’est bon
Suivis à la trace
La moindre trace
Dans nos gestes de voleurs
Tracés dans l’espace
Par un spasme du cœur

Je n’irai plus dehors
Oh, sans votre accord
Même passé déjà mort
Oh, sans votre accord
Accord, accord, accord

Ne plus rien mentir
L’inconscient sur l’étal
Dans nos moindres désirs
Jusqu’au cœur des entrailles

Je n’irai plus dehors
Oh, sans votre accord
Même en avouant mes torts
Oh, sans votre accord
Accord, accord, accord

Vivant et mort
Dedans et dehors
Pourvu qu’y soit légal
Même le mal

Je suis suivi dehors
Oh, sans mon accord
Plus de distance on m’aborde
Oh, sans mon accord
Accord, accord

Filmé par tous les bords
Oh, sans mon accord
Technologie dans mon corps
Oh, sans mon accord
Accord
Vivant, encore
Oh, sans votre accord
Oh, sans votre accord
Vivant, encore
Oh, sans votre accord
Vivant, encore
Encore

24/04/2020

Courrier d’électeur

La régie Défoncia a souhaité réagir au court article de notre pigiste P. Le Bref qui entendait obliger certains propriétaires à mettre leurs appartements vides à disposition du personnel soignant.

« 
Décidément vos pages gauches sont parfois déconcertantes d’amateurisme ! Quand le gauchisme n’est plus qu’une suite de leçons administrées à tort et à travers cela devient franchement pathétique ! Votre anti-capitalisme vous aveugle ! P. Le Bref, ce prétendu pigiste dont on se demande comment il arrive à placer ses articles, s’est mis en tête de trouver une solution à un problème résolu depuis longtemps, simplement parce que ce sinistre individu, qui n’est probablement pas propriétaire, a des comptes à régler avec son voisin. Mais Mr Le Bref, les propriétaires sont des citoyens comme les autres ! Et à ce titre ils n’ont aucune leçon à recevoir de vous ! Chez Défoncia nous pensons même qu’ils sont des citoyens au-dessus des autres car eux se sont au moins donné les moyens de la propriété, ce que visiblement vous n’êtes pas capable de faire, et ce qui vous rend totalement passif lorsqu’une crise telle le covid-19 arrive ! Vous avez beau jeu de dire au voisin qu’il doit laisser son bien à autrui tandis que vous n’aurez aucun effort à faire ! Eh bien figurez-vous que les propriétaires ne vous ont pas attendu pour donner au personnel médical les moyens d’exercer leur métier en toute sécurité. Des centaines de propriétaires nous ayant confié la gestion de leurs biens nous ont spontanément contacté pour nous proposer d’offrir leurs logements inoccupés le temps que durera la crise, et ce sans aucune contrepartie ! Il est même possible que le propriétaire de l’appartement qui jouxte le votre ait lui-même fait cette démarche mais qu’aucune personne ne se soit trouvée intéressée parce que vous n’habitez pas près d’un CHU ! En fait nous avons plusieurs milliers d’appartements qui sont actuellement disponibles pour le personnel soignant ! Beaucoup plus qu’il n’en faut !

Quand on ne sait pas, on ne s’exprime pas !

Défoncia. 
»

24/04/2020

Courrier d’électeur

Nous avons reçu ce matin une petite carte postale de madame O. Isif, une fidèle canardée qui a, semble-t-il, voulu réagir à un article que nous avons publié il y a plus d’une semaine et qui entendait montrer que le covid-19 pouvait s’assimiler à une Maladie de Libération de la Femme. La carte postale reçue, de fort mauvais goût mais nous supposons que c’est voulu, représente un type absolument énorme et rougeâtre, allongé en maillot de bain aux couleurs des USA sur un transat bordant une piscine et qui sirote du milkshake à l’aide d’une paille immense dont l’autre extrémité est plongée dans un tonneau. En arrière plan, une femme toute menue passe l’aspirateur derrière une baie vitrée. La carte est légendée « Les meilleures vacances de ma vie » au recto et au verso madame Isif a écrit : « Cher Coincoin ! Le covid-19 est effectivement une MLF, Maladie de Libération de la Flemme ! »

24/04/2020

Le Coincoin publicitaire.

Corona-19, la bière qui tabasse à double-titre !

Le brasseur Mondelo lancera dès cet été une bière d’exception à 19°C pour les amateurs de sensations très fortes ! Vous faites partie de ces gens qui ont bravé le confinement, des gens qui refusent de refuser de vivre parce que le risque de mort est accru ? Vous faites partie des « Winners », des fonceurs amateurs de sensations fortes qui savent que ce mode de vie comporte des risques ? Vous pensez que l’adrénaline extrême peut s’incarner dans le jeu de la roulette russe mais que tout de même, une balle dans un barillet de 6, c’est un peu extrême ? Vous seriez prêt à jouer si le barillet pouvait contenir 100 balles ? Ne cherchez pas plus loin ! La Corona-19 est faite pour vous ! La fraîcheur de la Corona-19 associée à un taux d’alcool de 19 % ne laissera personne indifférent, surtout en plein soleil. En outre la Corona-19 sera lancée dans une édition limitée absolument sensationnelle qui entend célébrer cette année absolument extraordinaire de la façon la plus judicieuse qui soit : toutes les 99 bouteilles de Corona-19 produites, Mondelo insérera une bouteille en apparence totalement similaire mais qui contiendra un poison qui laissera raide mort l’heureux buveur.

Corona-19, à boire après le jeu des chaises musicales !

25/04/2020

Le Coincoin, appel à témoins.

La rédaction recherche des travailleurs et des travailleuses du sexe dans le cadre d’un article au long cours visant à mettre en avant les difficultés d’un secteur informel qui subit de plein fouet le confinement. Nous cherchons à évaluer la situation psychologique liée à la période de confinement. N’est-elle en rien différente de celle des autres secteurs d’activité ? Les pertes financières sont-elles au contraire un frein à l’appréciation de ce que certains voient que un moment de pause bienvenu. Le fait d’être sommé de déclarer ses revenus justifie-t-il une prise en compte de ces pertes par le gouvernement ? Les personnes tombées dans des réseaux de traite humaine subissent-elles des pressions supplémentaires ? Les clients les plus accrocs font-ils tout ce qu’ils peuvent pour accéder au sexe tarifié même en période de confinement ? Autant de questions auxquelles nous entendons donner une réponse avant la fin de l’année.

25/04/2020
Le Coincoin musical

Aujourd’hui c’est l’une de nos canardées qui nous a envoyé la vidéo d’une reprise à la guitare, ou « cover » comme disent ceux qui se la pètent, accompagnée d’une explication relative à sa vie actuelle. Madame J. Oumal dit vivre dans une petite ville de province dont elle n’a pas souhaité donner le nom. Cette cité semble être sous la surveillance de forces de l’ordre particulièrement zélées. Si madame Oumal avoue avoir quelques difficultés à supporter le confinement, ses sorties trop nombreuses l’ont déjà conduite à de nombreux contrôles assortis de plusieurs amendes qui pourraient lui valoir bientôt une convocation devant un juge. Apparemment elle semble disposée à courir le risque. Voici donc une reprise de la chanson « Comment je vais faire » de la chanteuse Hoshi.

Comment j’ vais faire

D’accord j’ suis confinée ici
Enfermée dedans
J’hésite, l’ennui ou les ennuis ?
Pourtant je sais que mon envie est un défi au président
J’exclus de me faire attraper
Ou sinon je mens
C’est sûr, j’ pourrai baratiner
Oublier la rectitude qui me casse mon élan
J’ leur proposerai un verre
J’ mettrai mes seins à l’air, franchement
Pas de quoi soumettre un régiment

Je sais pas comment j’ vais faire, non
J’existe par mon propre entêtement
Je multiplie les erreurs
Pour m’offrir des jours meilleurs
J’ pars par devant ou derrière, bon

Je sais pas comment j’ vais faire, non
Mais sortir j’en fais le serment
Le docteur j’ peux plus leur dire
Toute façon ça les fait rire
Après je m’emporte tout le temps

Bientôt j’ me lèverai de mon lit
Pour marcher un peu
Un peu mais est-ce que ça suffit ?
Moi je ne peux marcher petit j’ai besoin de fouler les cieux
Précieuses sont mes sandales blanches
Si lestes, sans poids
C’est fou comme je tiens la cadence
Mais j’ dois être suivie d’un cortège j’ai toujours les flics derrière moi
Je la leur fais à l’envers
Je tente « Je m’ suis trompé de printemps » ?
Jamais je n’ mens impunément

Je sais pas comment j’ vais faire, non
J’existe par mon propre entêtement
Je multiplie les erreurs
Pour m’offrir des jours meilleurs
J’ pars par devant ou derrière, bon

Je sais pas comment j’ vais faire, non
Mais sortir j’en fais le serment
Le docteur j’ peux plus leur dire
Toute façon ça les fait rire
Après je m’emporte tout le temps

Encore une fois j’ les ai pas lâchés
Encore une fois j’ me suis fait chopée
Je compte mes prunes une à une

De temps en temps j’ les ai insultés
De temps en temps ils m’ont tabassée
On s’est blessé, mais sans rancune.

Je sais pas comment j’ vais faire, non
J’existe par mon propre entêtement
Je sais pas comment j’ vais faire, non
Mais sortir j’en fais le serment
Le docteur j’ peux plus leur dire
De toute façon ça les fait rire
Après je m’emporte tout le temps

25/04/2020

Le Coincoin des sportifs.

S’il peut sembler un peu déplacé, de la part d’un journal de notre influence, de déjà se remettre à parler football, nous n’ignorons pas que certains de nos canardés sont de grands fans de nos pages sportives. Il est donc désormais temps de donner notre avis concernant le championnat de France de football. Malgré que nous soyons installés à Lyon, nous ne nous croyons pas tenus d’appuyer en permanence la mauvaise foi de Jean-Michel Aulas qui aurait souhaité une annulation pure et simple de la saison, saison qui, par hasard, s’avère être la plus désastreuse de l’Olympique Lyonnais depuis de nombreuses années. A vrai dire cette solution a été soutenue par certaines personnes qui ne sont pas à la fois juge et partie au contraire de monsieur Aulas. Pour certains suiveurs, ne pas aller au bout d’une compétition la rendrait caduque parce qu’il est impossible de figer un classement à la 27, 28ème, ou même 37ème journée d’un championnat censé en comporter 38 et où chacune des 20 équipes doit rencontrer les 19 autres en matchs aller et retour. En effet ce n’est pas très équitable. Mais est-ce plus équitable de dire à des équipes comme le PSG en France, et plus encore Liverpool en Angleterre, qui survolent leur championnat, qu’elles ne méritent pas d’être titrées ? Manchester City et Marseille pensent-ils pouvoir faire leur retard ? Non, il regardent plutôt derrière mais pour l’une comme pour l’autre des deux équipes tout le monde s’attend à ce qu’elles terminent deuxième. Avec tous les paris que génèrent le football, il serait assez facile de retrouver les cotes des bookmakers établissant le classement final avant l’annulation des compétitions. Si aucun des choix possibles ne sera équitable, la cote de bookmakers, à défaut de représenter une vérité sportive, représente au moins un avis moyen, donc le plus consensuel. Bien sûr les clubs ne peuvent pas réellement admettre une telle démarche mais ils ne se satisferont de rien, du moins pas ceux qui se sentiront lésés. Quoique majoritairement lyonnaise la rédaction du Coincoin du coin n’envisage plus, depuis un bon moment, le retour de l’OL dans les places européennes, donc personne ne penserait à une injustice s’il n’y avait pas de match européen pour les gones l’an prochain, à moins de battre le PSG lors d’une éventuelle finale de la coupe de la ligue. Par contre si nous devions parier sur un classement final à l’issu de 38 journées vraiment effectuées, nous aurions tendance à mettre le LOSC un poil devant Rennes, on imagine donc mal comment le LOSC pourrait accepter de voir la ligue des champions lui passer sous le nez !

La solution qui nous a semblé être la meilleure, et nous n’avons nous-mêmes pas fait le calcul pour voir ce qu’il en résulterait, serait la suivante :
Au lieu de prendre le classement à l’issue de la 27ème ou 28ème journée, on le complète jusqu’à la 38ème sur la base des résultats des matchs allers de tous ceux qui restent à jouer. Bien sûr cela n’est pas un miroir de ce qui se passerait réellement si ces matchs avaient lieu, il y a la forme du moment ainsi que le fait qu’un match à domicile rapporte en moyenne plus de points qu’un match à l’extérieur. Cependant cette méthode a deux mérites principaux. D’abord cela permet de simuler réellement 38 journées avec la rencontre virtuelles de tous les adversaires deux fois. Il est probable que certaines équipes avec quelques points en retard sur un adversaire jugent que leur calendrier sur la fin de saison leur était favorable, donc qu’elles devaient rencontrer des équipes plus faibles que la moyenne. Si c’est le cas elles auront été bien inspirées de les battre au match aller puisque cela leur donnera plus de points complémentaires. Le second avantage est que si la ligue faisait ce choix spontanément, juste en admettant que c’est la solution potentiellement la plus juste, personne ne serait en mesure de dire à l’instant quel sera le classement final, à moins d’être impliqué au point de connaître tous les matchs non joués et tous les résultats passés. Si vous arrêtez le championnat à la 27ème, Aulas sait qu’il était européen, donc il est pour si sa solution d’annulation totale ne convainc personne, si vous l’arrêtez à la 28ème, il n’est plus européen, donc il est contre de toute manière. Pour Rennes et le LOSC ce point qui les sépare est là dans les deux cas, donc le LOSC veut absolument finir la saison, Rennes veut qu’elle s’arrête. Mais personne au LOSC et à Rennes ne peut dire qui finira troisième avec la solution que nous préconisons, du moins pas avant d’avoir fait le calcul. Si dès la parution de cet article, la ligue s’emparait de cette solution, elle ne donnerait pas l’impression de céder à la pression de certains intérêt plutôt que d’autres.

Pour compléter notre analyse nous pensons que les coupes d’Europe ont pris trop d’importance et que de là découle la difficulté de trouver un compromis. Cette importance n’est pas tant sportive puisque aucun club français ne semble en mesure de gagner une coupe d’Europe si ce n’est le PSG (ne riez pas !) Bien sûr la possibilité de jouer la Champions League favorise le recrutement ou permet de garder des joueurs une année de plus. Mais au-delà les coupes d’Europe sont une manne financière très importante. Il nous semble donc utiles que la ligue réfléchisse sérieusement, en cette année très particulière, à redistribuer cette manne pour compenser les pertes des clubs qui se sentiraient lésés. Dans l’absolu on pourrait prendre l’enveloppe globale et la redistribuer sur la base des droits TV de la Ligue 1, ce serait la solution qui donnerait le moins de risque d’être contestée au tribunal. A défaut des clubs comme Rennes et le LOSC pourraient se partager équitablement la somme des gains générés l’an prochain grâce à leur participation en Europa League pour l’un et à la Champions League pour l’autre. Cela réduirait la difficulté que le LOSC peut avoir à se voir classé quatrième même si on arrête le championnat à la 27ème ou 28ème journée.

11 mai 2020

Le Coincoin du coin, la chute du canard noir

22 floréal 228 ou 01/01/01 après Covid ?

Ceux qui penchent pour la deuxième option seraient bien avisés de ne pas oublier que le covid est encore là et bien là ! Et il semblerait qu’une très faible partie de la population dispose de masques, du moins au centre-ville de Lyon, une population peut-être moins proche des hypermarchés Leclerc qui vendent dix masques ridicules réemballés dans des barquettes de viande à prix défiant toute indulgence ! Il faudra qu’un jour le gouvernement s’explique comment il peut dire être entré en guerre contre le covid sans même avoir un seul de ses membres compétent pour avoir une notion de contrôle des prix ! Les américains ont gagné la deuxième guerre mondiale et pratiquant un contrôle de très nombreux prix mais chez nous, imposer deux ou trois prix fixes à des géants de la distribution qui, par hasard, ont récupéré les stocks au nez et à la barbe des pharmacies est impossible ! De Wuhan à Wuhan, vivement les procès d’après guerre !

Alors, déconfinement ou déconfiture ?

22 floréal 228

Le Coincoin du coin est-il vraiment polypartisan ?

De nombreux internautes de passage sur notre site mais ne faisant pas partie de nos fidèles canardés trouvent que nos parutions ont tout de même une empreinte gauchiste assez marquée. Si cela les rebute et les empêchent de s’abonner à notre version papier ou notre version en ligne payante, qu’ils se rassurent, il y a une explication à cela. Les auteurs de nos articles, journalistes ou pigistes, doivent renoncer à être rémunérés lorsqu’ils acceptent de voir leurs articles publiés sur la partie gratuite du site. En effet nous supposons que la notoriété qu’ils en reçoivent compense largement la perte de la rémunération qu’ils touchent normalement, surtout que celle-ci est souvent assez faible. Et donc, on dirait bien et de manière tout à fait inexplicable, que nos collaborateurs des pages droites ont plus de mal à accepter ce postulat, sauf l’inénarrable Élie Couenne, imbu de notoriété et par ailleurs à l’abri du besoin depuis plusieurs générations.

22 floréal 228

Les drones de livraisons plus énergivores qu’attendus.

On vient de constater que l’empreinte carbone des drones de livraisons serait largement supérieure à ce qui ressortait des calculs ordinaires. L’explication à cela est assez hallucinante : la plupart des calculs ont été faits sans prendre en compte la charge utile ! C’est comme si une société de levage vous louait un hélicoptère en comptant le carburant nécessaire à soulever seulement le poids de l’appareil et non pas les troncs d’arbres que vous entendez transbahuter d’un village d’écureuils à une demeure de castor édenté. Comment cela est possible ? Après enquête nous avons découvert que tous les fabricants de drones de livraisons utilisaient le même logiciel de calcul d’éléments aéroportés, celui de la société EFEC (Easy fly easy count), une start-up californienne qui s’apprêtait à être vendue à un géant du net. Bug ou malversation, le fondateur de la start-up, qui pensait bientôt toucher 500 millions de dollars, s’est suicidé hier soir en s’allongeant sur une voie de chemin de fer à l’approche d’un train de marchandises de deux kilomètres de long capable lui, de transporter des tonnes de marchandises avec un bilan carbone mieux maîtrisé. Ce petit génie des mathématiques nous a-t-il quitté en nous montrant la voie à suivre ou avait-il quelque doute sur la force d’inertie d’un véhicule plus léger ?

22 floréal 228

13h30 / Votre canard est attaqué en vol !

Alerte générale : en ce jour de chasse aux escargots on dirait que la chasse au canard est ouverte ! Le Coincoin du coin est depuis quelques minutes sous le coup d’une perquisition ! Le quartier tout entier est cerné par des cars de CRS et plusieurs véhicules de police stationnent devant notre immeuble. Alors que pour la première fois depuis sept semaines nous avons fait un comité de rédaction sans le truchement de caméras, le gouvernement semble décidé à nous punir pour les nombreuses critiques que nous avons faites de sa gestion du covid-19 et de sa politique en général. Cette journée devait marquer pour nous le début d’une action antifasciste d’envergure à travers la Troustache et le Trouday, mais nos adversaires utilisent la diffamation pour tuer toute contestation dans l’œuf ! Pour l’heure certains de nos salariés précaires tentent de se donner une chance de monter les barreaux de l’échelle sociale, certains en faisant opposition à la perquisition en empilant les gestes barrières dans l’espoir que cet empilement finisse par créer une barricade, d’autres plus frontalement à la manière de Mélenchon ! Il y a un vrai risque que les barreaux passent de la position horizontale à la position verticale mais on n’a rien sans rien. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation mais en attendant, chers canardés, chères canardées, nous vous demandons de vous mobiliser pour votre canard préféré sur les réseaux sociaux et dans la rue (en respectant bien sûr les gestes barrières) ! Le néofascisme numérique ne passera pas !

22 floréal 228 / 14h

La situation se complique !

Apparemment le Coincoin du coin fait l’objet de nombreuses accusations dont plusieurs nous inquiètent beaucoup. Il semble que nos incessantes attaques des noirs desseins fascistes de Tristan Escroçi nous valent d’être accusés de « Tentative d’obstruction à l’avancée d’un projet ayant trait à la sécurité de la nation et de ses citoyens ! »

Nous sommes aussi sous le coup des accusations de : mise en danger de la vie d’autrui, diffamation de représentants de l’état, outrage à agents assermentés, fraude fiscale, intelligence avec l’ennemi, non respect du confinement, défaut de solidarité nationale en période de crise, fautes d’orthographe, démoralisation des troupes, rassemblement de plus de 10 personnes, entrave à la liberté de commerce, apostasie de la religion européenne (concurrence libre et non-faussée), complot visant au renversement d’un gouvernement démocratiquement élu, incitation à la violence envers les escargots, incitation à la chasse illégale d’espèce protégée, appel à la rébellion, manquement aux règles élémentaires de l’esthétisme, utilisation illégale d’un système de datation appartenant à autrui, mésusage de la langue franglaise, manquement au port obligatoire du masque, recel, abus de biens sociaux, manquement aux règles de sécurité, et port illégal de la troustache.

Pour l’heure la perquisition est limitée aux deux premiers étages de notre rédaction des pages gauches mais la situation est très tendue ! Restez mobilisés !

22 floréal 228 / 14h35

Toute l’aile du bâtiment réservée à la rédaction des pages gauches nous est désormais inaccessible et de nombreux pigistes sont d’ores et déjà en garde à vue, sauf R. Mite qui, sévèrement passé à tabac, attend qu’un lit se libère en réanimation. Les couloirs où officient les larbins qui s’occupent des encarts centraux sont envahis de flics. Certains d’entre-nous ont pu se réfugier dans l’aile des pages droites, un endroit qui semble sûr et qui pourrait nous permettre de publier presque normalement notre édition de demain.

22 floréal 228 / 14h55

Le pire est en train d’arriver ! Nos pages droites sont attaquées à leur tour ! Notre rédacteur en chef C. Jasseronde est réfugié sur le toit d’où il tente de téléphoner à des contacts en Europe dans l’espoir de trouver des personnes aptes à raisonner le chef de l’État.

22 floréal 228 / 15h10

C. Jasseronde vient d’apprendre que le domicile d’Élie Couenne à Davos a lui aussi été perquisitionné et que celui-ci a été arrêté par la police suisse. Il serait accusé d’être un agent double à la solde d’un mouvement terroriste dont personne n’a jamais entendu parler : « Les ultra-écolos très très radicaux ». Cela devient réellement n’importe quoi ! C. Jasseronde diffusera sous peu un message à l’attention de nos canardé-e-s.

22 floréal 228 / 15h30

La chute du canard noir !

Mes amis, c’est la fin ! Nous nous attendons à tout moment à voir notre site internet mis hors-circuit ! Ce message est potentiellement le dernier ! Nous ferons tout notre possible pour continuer à diffuser, sous le manteau, ce canard qui, canardant depuis avant l’invention de l’écriture et publiant aujourd’hui son numéro 521626, est la plus ancienne parution journalière du monde ! Mes chers canardés, mes chères canardées, nous n’avons jamais cesser de lutter pour le seul et vrai esprit libéral qui soit : la liberté de l’individu à disposer de lui-même, et qui passe nécessairement par la lutte collective ! Je vous demande de continuer cette lutte coûte que coûte contre le plus grand danger qui menace cette liberté : le néofascisme numérique ! N’achetez rien chez Amazon ou équivalent ! Privilégiez les logiciels libres ! Chiffrez toujours les données que vous ne souhaitez pas partager, si vous ne savez pas le faire, demandez à quelqu’un qui sait ! Changez votre moteur de recherche en canard (Duckduckgo.com) ! Luttez contre tous ceux qui souhaitent vous changer en robots à l’aide d’implants sous-cutanés ou autre bijoux technologiques du genre ! Contre ceux qui veulent faire de leurs délires technologiques des réalités ! Et enfin, non, vous ne pouvez pas accepter le déploiement des caméras à reconnaissance faciale, autant mettre une balle dans la tête de vos gosses, si vous n’êtes pas en mesure de le comprendre aujourd’hui, vous le comprendrez quand ce sera trop tard ! Le néofascisme est déjà là, il a gagné les premières batailles par manque de combattants dans les rangs des opposants, mais il n’a pas gagné la guerre ! Tout dépend de VOUS, de vos envies de rester humains et d’avoir des enfants humains !

Pour relayer notre action soutenez les associations, projets et organismes qui ont les mêmes visées que nous. Voici une liste non exhaustive d’adresses qui vous permettront de rentrer en lutte et de comprendre pourquoi il est urgent de le faire !

https://www.laquadrature.net
https://mastodon.social/about
https://mouton-numerique.org
https://technopolice.fr
https://framasoft.org/fr/

Chères canardées, cher canardés, ce fut un honneur d’être à vos côtés durant tout ce temps ! Au revoir et bon reconfinement !

C. Jasseronde.

13 avril 2020

Le Coincoin du coin. Sélection d'articles 10-12 avril 2020

11/04/2020


Le Coincoin du coin,
Conversation de fenêtres et balcons, nos pigistes ont entendu.

11h12
– Allô ?
– Oui, bonjour ! J’ai un colis pour vous !
– Ah ! Euh… Est-ce que vous pouvez le mettre sur les boites aux lettres ?
– OK !


– Oui ?
– La porte s’ouvre pas !
– Ah oui… Tirez-la un peu vers vous puis poussez-la !
– OK !
« La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! »

11h19
– Allô ?
– Oui bonjour ! C’est pour une livraison !
– C’est un gros colis ?
– Non.
– Vous pouvez le mettre sur les boites aux lettres ?
– OK !


– Oui ?
– Vous m’avez pas ouvert !
– Ah si… mais en fait on entend pas ! Poussez-la là !
– Ça marche pas !
– Tirez-la un peu vers vous puis poussez-la !
– Merci c’est bon !
« La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! »

11h33
– Allô ?
– Colis !
– Vous pouvez le mettre sur les boites aux lettres ?
– OK !
« La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! La porte est ouverte ! »


– Allô ?
– C’est encore le livreur !
– Ah oui… J’ai oublié de vous dire ! Tirez un peu la porte vers vous puis poussez-la !
– Je sais parfaitement ouvrir cette porte, je viens tous les jours ! Vous pourriez pas dire à votre syndic qu’au lieu d’avoir une porte débile qui s’ouvre mal et répète 4 fois de suite qu’elle est ouverte, ce serait pas plus mal d’en avoir une qui s’ouvre bien et ferme sa gueule !
– Ah ! Euh… non mais c’est pour la sécurité !
– Ah d’accord ! A ce propos ! Le colis que j’ai mis dans votre hall fait tic-tac tic-tac ! Vous avez commandé un réveil à l’ancienne ?

11/04/2020
Les personnalités préférées de nos canardés confits !

Dans un sondage de notre édition en ligne d'hier nous vous avons demandé qu'elles étaient la personnalité qui vous faisait le plus rire durant cette période où tout ce qui fait rire est bienvenu ! Après un décompte minutieux des voix (les votants n'avaient droit qu'à une seule réponse) nous sommes en mesure de vous dire que la personnalité la plus rigolote est :
Sibeth Ndiaye !
qui, avec un total de 1.725.231 voix sur 1.725.231 votants l'emporte assez facilement sur tous les autres candidats !

Merci Sibeth !

11/04/2020

Le confinement, qu’en pensent vos animaux domestiques !

D. Le Chat, l’un de nos fidèles canardés mieux placé que nous pour faire ce genre d’enquête, nous communique qu’à la question : « Comment vivez-vous cette période de confinement ? »

87 % des chiens ayant des humains confinés ont répondu « Bien ou très bien. »
72 % des chats ayant des humains confinés ont répondu « Mal ou très mal. »
100 % des poissons rouges ne se sont pas exprimés.
1 Boa a fait comprendre qu’il répondrait quand il aura digéré son humain.

Encore une enquête qui nous confirme qu’après son banquier, le meilleur ami de l’homme c’est bien son chien !

11/04/2020


Le Coincoin des petites annonces.

Lyon 02
Échange 6 rouleaux de papier toilette contre 1 kilo de farine de blé. Nécessité d’habiter le secteur Lyon-Bellecour afin de respecter les règles de confinement. Contact : jean.etraud@gmal.com

Paris 16
Échange femme colérique et magnifique, 95-65-97, contre n’importe qu’elle autre femme muette et sachant cuisiner. Je peux me déplacer dans la région en arguant d’un motif familial impérieux. Contact : jean.peuplu@gmal.com

Aubervilliers
Échange quatre beaux enfants et tous leurs jouets contre un chien ou même rien du tout. Je peux me déplacer dans la région en prétextant la garde d’enfants. Contact : l.valettuet@gmal.com

Alger
Famille quadri-générationnelle de 11 personnes, échange T3 incroyablement situé dans le cœur historique de la ville, plus une poule sous célophane, contre grande yourte dans la steppe mongole et un troupeau de moutons. Pas de problème pour le déplacement, nous trouverons un moyen. Contact : i.nchallah@gmal.com

11/04/2020


Brève de Coincoin

D’après une vaste enquête de fond financée par une association d’entreprises du Nasdaq, du Nyse et d’Euronext, nous apprenons l’information étonnante suivante :

Les complotistes auraient un QI de 8 points inférieur à la moyenne.
Les collapsologues auraient un QI de 13 points inférieur à la moyenne.

Voilà de quoi faire réfléchir à deux fois ceux qui seraient tentés de prendre au sérieux certaines élucubrations, ce qui d’ailleurs témoigne déjà d’une faille d’intelligence.

12/04/2020

Conversation de fenêtres et balcons, nos pigistes ont entendu.

– Maman !
– Je travaille !
– Mais non tu travailles pas ! Tu fumes sur la terrasse !
– Figure-toi qu’au travail aussi je fais des pauses. Là c’est ma pause ! Laisse-moi tranquille !
– T’as toujours une excuse de toute façon !
– Demande à ton père pour tes cours !
– Je suis en vacances ! Là tu peux plus dire le contraire !
– Et t’as pas de devoirs ?
– Je vais pas faire des devoirs durant toutes mes vacances quand même !
– Oui ben… quelle que soit ta demande, demande à ton père !
– Il est aux chiottes ! Tu peux quand même répondre à une question ! C’est important !
– Bon OK ! Qu’est-ce qu’il y a ?
– Est-ce que moi je pourrai en avoir un de collier d’immunité ?
– Un collier d’immunité ? Qu’est-ce que c’est que ça ?
– C’est un collier quand tu le portes, tu peux pas attraper ou transmettre le corona virus !
– Ah oui ?… Cool ! T’as vu ça où ?
– Aux informations !
– Eh ben… De mieux en mieux…
– Tu crois que je pourrai en avoir un ?
– Écoute !… Peut-être qu’un jour le médecin te fera un certificat d’immunité. Ce certificat prouvera que t’as un collier d’immunité mais que tu le portes pas sur toi pour ne pas te le faire voler !
– C’est débile ! Un collier d’immunité faut le porter, sinon ça sert à rien !
– Hum… T’as sans doute raison. Maintenant que tu le dis il me semble avoir entendu parler d’un truc comme ça. Il paraît que c’est Michelin qui va s’en occuper ! Là ils ont transformé les usines de pneus en usine à masques mais après ils vont faire des colliers d’immunité ! Ce sera un genre de chambre à air, tu l’enfiles autour de ton cou et après on la gonfle ! Là tu peux plus trop respirer ! Ce qui fait que si tu choppes le corona virus, tu te seras déjà habitué à avoir du mal à respirer et on n’aura pas besoin de t’emmener à l’hôpital.
– Maman ! Tu racontes vraiment n’importe quoi !
– Parle avec ton père !

12/04/2020

Billet d'humeur du Coincoin du coin.
Par Sam Ferrir, pigiste.

Il semblerait que cette année la France passe un peu à côté de la Plâques, ce qui ne change pas trop des autres années en ce qui concerne une certaine catégorie de citoyens élus. La vie n'a pas pris les chrétiens en traître, ils étaient prévenus, vu la douceur hivernale, Noël au balcon, Plâques en prison ! Cependant nous constatons que certains se sont fait un devoir de fêter Plâques quand même. Au Coincoin du coin il ne nous semblait pourtant pas absolument nécessaire de sauver le chiffre d'affaire de Cémoi, ou Kinder, pas plus que celui de Lindt ou Nestlé. En ces temps où l'avenir est incertain, sauvez l'essentiel, sauvez le pâtissier du quartier ! Mais plus que tout il aurait été judicieux de garder cet argent pour l'arrivée attendue des Chloquolats. Les Chloquolats, du chocolat avec de la chloroquine dedans, bientôt disponible chez votre pârmacien !

12/04/2020

Courrier d’électeurs du Coincoin du coin.

L’un de nos fidèles canardés, Mr James Alévite, amateur de moto, nous a demandé si en l’absence de masques, il était utile d’aller dans les magasins en gardant son casque intégral.

D’après les dernières contradictions fournies par le gouvernement, il semblerait qu’à l’heure actuelle toute forme de protection vaille mieux qu’aucune. Bien sûr ceci est à prendre avec des pincettes, le virus semblant muter très vite, tantôt il se propage dans l’air, tantôt il ne se propage pas, tantôt les masques sont utiles, tantôt ils sont superflus. Si comme Mr. Alévite vous disposez d’un casque intégral et que vous avez aussi la chance d’avoir des masques chirurgicaux, il est tout à fait possible de porter le masque chirurgical par-dessus le casque intégral. Vous pouvez également rajouter l’écharpe de votre équipe préférée, sauf si c’est le PSG, tout logo évoquant le PSG ayant été interdit par le gouvernement depuis que ses supporters ont propagé le covid-19 lors d’une opération terroriste préparée de longue date. Avec tout cela vous limiterez les chances de transmettre ou attraper le corona virus… et accessoirement vous augmenterez vos chances de mourir des mêmes symptômes sans l’avoir contracté.

12/04/2020

Ce soir, aidé par l’immense artiste lyrique Vegedream, le Coincoin du coin entend célébrer le courage des familles nombreuses françaises confinées (surtout celles avec beaucoup de garçons)

Mangez la soupe à la maison !

Ça c'est fait le vide de Granola ! Easy !

Laissez la marche à Samuel, Samuel est petit !
Laissez la marche à Samuel, Samuel est petit !
Laissez la marche à Samuel, Samuel est petit !
Laissez la marche à Samuel, Samuel est petit !
Et dans les bras on peut toujours trouver Benjamin aussi
Et dans les bras on peut toujours trouver Benjamin aussi

Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés restons dedans, allez les Bleus allez !
Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés on est champions, allez les Bleus, allez!

Qui va chercher le pain ? M’a-il-dit ? Blaise m’a-il-dit ? Eh m’a-il-dit ?
T’es déjà sorti demain ! M’a-il-dit ? Blaise m’a-il-dit ? Eh m’a-il-dit ?
Qui va chercher le pain ? M’a-il-dit ? Blaise m’a-il-dit ? Eh m’a-il-dit ?
T’es déjà sorti demain ! M’a-il-dit ? Blaise m’a-il-dit ? Eh m’a-il-dit ?

Y a le repas qui flambe, brochet en sauce, en boite. Kyllian ! Ta dictée !
Accélération, virgule, petit pont... frappe ! Kyllian ! Ta dictée !
J’ sais plus si t’es gaucher ou droitier, j’ vais t’ briser les deux pieds ! Où sont mes BD ?
J’ sais plus si t’es gaucher ou droitier, j’ vais t’ briser les deux pieds ! Où sont mes BD ?

Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés restons dedans, allez les Bleus allez !
Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés on est champions, allez les Bleus, allez!

Comment Isabelle ? Chanter ? Rigolos Rigolos ! Chantez !
Comment Isabelle ? Chanter ? Rigolos Rigolos ! Chantez !
Comment Isabelle ? Chanter ? Rigolos Rigolos ! Chantez !
Comment Isabelle ? Chanter ? Rigolos Rigolos ! Chantez !

Ça c’est trop, tu permets ?
Tu permets ? Tu permets ?
Tu permets ? Tu permets ?
Tu permets ? Tu permets ?

Le milieu est assuré, l’appart’ment, les chambres mais mollo ! Mollo Paul, pose ça !
La pioche mollo ! Mollo Paul ! Pose ça !

Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés restons dedans, allez les Bleus allez !
Mangez la soupe à la maison, allez les Bleus allez !
Confinés on est champions, allez les Bleus, allez!

Hey, Hey, on est ensemble, hey!
Antoine ! Yes Man ! Toi aussi ! On est ensemble, hey!
Hey, Hey, on est ensemble, hey!
Nabil fait qu’rire, polisson, on est ensemble, hey!
Hey, Hey, on est ensemble, hey!
Ce soir, je cuis, des merguez, on est ensemble, hey!
Hey, Hey, on est ensemble, hey!
Le panda, Lauri, le bidet, on est ensemble, hey!
Hey, Easy, on est ensemble, hey!
Olivier si doux, sans soucis, on est ensemble, hey!
Raphaël ça crâne, trop chauvin, on est ensemble, hey!
Thomas flémard, les Granola, on est ensemble hey!

Ça c'est fait le vide de Granola

Didier méchant, merci beaucoup ! on est ensemble
On est ensemble

4 septembre 2019

Les délires de madame Hayon redessinés par Odette

Suite au piratage des entretiens de Loulou Léonard et comme nous ne comprenions rien à cette idée de transpalette imaginé par madame Hayon, Odette, après avoir clamé que nous étions trop idiots pour comprendre, a décidé de nous aider quand même à comprendre à l'aide d'un dessin et de quelques explications :

 

Vous devez comprendre que selon ce qu'elle a expliqué à Léonard, son transpalette doit être plus large qu'un transpalette ordinaire. Vous voyez bien ce que c'est, y en a tous les jours dans la rue.

Ce qu'est sûr c'est que c'est bruyant et pas toujours très stable.

Mais justement elle a l'air d'avoir voulu faire quelque chose de stable comme un transpalette tout terrain sans pour autant que cela prenne beaucoup de place. Parce qu'un vrai transpalette tout terrain ça stabilise le chargement par l'extérieur de la palette. Et donc c'est assez large. Mais comme elle parle d'un transpalette de 90 cm de large et que les roues doivent être sûrement plus grandes qu'un transpalette, je crois qu'elle ne pourrait pas soulever la palette avec sans envoyer d'abord un élément sous la palette pour la soulever. Vous voyez ? A mon avis ce transpalette a de vraies pneus pour rouler confortablement dans les rues.

Tout cela paraît bien alambiqué !

Pas tant que ça car avec l'hydraulique et un guidage électronique, cela me paraît tout à fait aisé à faire. Le verrouillage et le déverrouillage se feront en appuyant sur un simple bouton.

Ce qui me paraît simple pour toi c'est de faire des dessins en piratant les fichiers de madame Hayon et après de dire que tu as retranscrit sur le papier ce qu'elle dit dans sa discussion ! Pirate !

Con de chat !

 

Transpalette

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